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A, subst. masc. |
[T-L : a ; AND : a1 ; FEW XXIV, 1a : A ; TLF : I, 1 : a] |
A. - | "Première lettre de l'alphabet" : ...et premièrement toucheray des termes commençans par A, et subséquentement des termes commençans par les autres lettres en ordre, affin de promptement trouver la déclaration de chascun mot. ([LA HAYE, P. peste, 1426, 174]). |
| - | Ne pas changer un A pour un B. "Ne rien modifier, être inflexible" : Après plusieurs choses dites, leur fut respondu que bien devoient loer Dieu de ce que le duc s'estoit pour la révérence de Dieu humilié à les recevoir au traité que autrefois leur avoit offert, et bien en devoient rendre grâces à Dieu et au duc, vu la grant perte et l'estat en quoy ils estoient. Et bien pouvoient percevoir que le duc avoit eu pitié d'eux et qu'ils ne s'attendissent point à avoir plus grant grâce que autrefois leur avoit esté offerte et que seurement on ne leur changeroit un a pour un b. ([CHASTELL., Chron. K., t.2, c.1456-1471, 387]). |
| - | Faire d'un A un B. "Modifier un élément en un autre (pour abuser) ; raconter des histoires" : Touz jours nous jeue Dieu soubz chappe, Qui nous fait si d'un a un b Que touz jours nous sommes gabé Et perdons tout. ([Mir. Pierre Changeur, c.1378, 249]). Et Chando d'aure part a ses Englois monstra Le ber Karenlouet, car moult bien l'avisa, C'estoit l'onme du monde qu'au ciecle plus doubta. Ne scay que vous feroie ycy d'un .b. un .a. ; De l'un costé et d'autre chascun si se hasta Qu'il sont venu au pont dont compté on vous a. ([CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 405]). |
| - | Ne savoir ni A, ni B ; ni A ni lettre. "Ne pas savoir lire, ne rien savoir, être totalement ignorant" : ...ou touchant (...) aux clercs royez, seculiers ou mariez qui ne sauront ne a ne b, et ou meffait ne seront pas trouvez tonsurez ne en habit de clerc ([MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 302]). |
| - | Ne connoistre un A d'un B. "Être totalement ignorant" : Se l'en me fait mainte laidure, Je m'en rapporte a Loribaut, Qui est de nouvel ordonné D'estude et livres gardien, Et ne congnoit un A d'un B ([DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 184]). |
| - | N'y connoistre ni A ni B. "N'y rien connaître" : Ung mot diray a l'adventure, Mais ne l'ay veu en l'Escripture : Je n'y congnois ny A ne B. ([Myst. Incarn. Nat. L., t.2, c.1454-1474, 397]). |
B. - | "Lettre servant à désigner le premier élément dans une énumération ou dans une démonstration" : Cognation charnele est en quatre degréz. Deux freres sont tousjours mis du premier degré, ou le frere ou la soeur, ou deux soeurs. A et b sont freres qui, comme il est dit, font le premier degré. Item a a engendré b, c'est le second degré. B a engendré c, c'est le tiers degré. Ce [sic] a engendré e [sic], c'est le quart degré. ([Sacr. mar., c.1477-1481, 54]). |
| - | Ni à A, ni à B. "Ni à telle personne, ni à telle autre, à personne" : [Renart profite d'une oie que le frère convers vient de plumer ; l'arrivée de l'abbé oblige le frère à la jeter dans le jardin] Quant il a le convers veü, L'oye pourrir ne laissa pas, Ains l'emporta plus que le pas, Et dist : "Bonne encontre ay trouvé ; Pour moy n'est huy jour deveé, Combien qu'il soit pour le convers. Je mengeray de ses depers ; Mais gré ne sçay n'a a, n'a b, Fors seulement a dampt abbé." ([Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 24]). |
DMF 2020 - Synthèse |
Robert Martin |
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