C.N.R.S.
 
Famille de mirari 
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 28 articles
 
 Article 1/28 
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     AYMERY     
*FEW VI-2 mirari
AYMERY, subst.
[*FEW VI-2, 152b, 154a : mirari (?)]

"Reflet dans le miroir (?)" : AAGE. Mon amy, tu t'abuses, Retire toy, car chacun est couchié, L'en sçait assés de quoy maintenant uses, Jeunes oyseaulx viennent à la fin buses, Va toy myrer pour veoyr ton aymery, Tu trouveras ton jardin ia flory, Assés mal siet à rosse ou vielle beste, Vouloir ruer et se trouver en feste. (SAINT-GELAIS, Séj. honn. J., c.1490-1495, 262).

REM. Cf. F. Duval, R. Ling. rom. 65, 2001, 420 ; le mot y est rattaché à FEW VI-2, 38a-39b, merus, et traduit par "éclat". Peut-être référence ironique à aime ris "qui aime les rires".
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 2/28 
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     ENREMIRER     
*FEW VI-2 mirari
ENREMIRER, verbe
[AND : enremir ; *FEW VI-2, 154a : mirari]

Empl. trans. "Examiner, regarder avec attention (un livre), le lire" : ...faisons prier à luy devotement que luy plaist de sa grande misericorde et grace touz ceux qui cest livre enremirent, ainsi abuvrer et enluminer de la rousé de sa haute sapience (Man. lang. G., 1396, 43).
 

DMF 2020 - Synthèse Hiltrud Gerner

 Article 3/28 
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     MIRAIL     
FEW VI-2 mirari
MIRAIL, subst. masc.
[T-L : mirail ; GD : mirail ; FEW VI-2, 151a : mirari]

"Miroir" : Je n'ay autre chose apporté, C'est ung mirail dont je souppire Tant qu'il me soit meilleur ou pire. Ung mirail faire a pretendu Ungs homs pour les princes mirer, Et j'ay aussi de pres tendu Par cestuy mes faiz remirer. (CHAST., Temps rec. D., 1451, 54).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 4/28 
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     MIRAILLER     
FEW VI-2 mirari
MIRAILLER, subst. masc.
[T-L (renvoi) : miraillier ; GD : miraillier ; FEW VI-2, 151b : mirari]

"Fabricant de miroirs"

REM. Doc.1462-1463 (Aube, pour la vendue des enseignes d'argent dorees et blanches, comme d'autres d'estain, en sains Pierres et clefz, et d'aultres achettees de Belin mirailier) ds GD V, 339c.

V. aussi mirelier
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 5/28 
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     MIRAUDER     
FEW VI-2 mirari
MIRAUDER, verbe
[GD : mirauder ; FEW VI-2, 153b : mirari]

"Se promener, faire une sortie"

REM. Doc. 1405 (le suppliant, en alant un soir bien tart droit a son domicile, passa par devant l'ostel d'un sien cousin, qui lui dist : Haa ! vous allez miraudant) ds GD V, 340a ; même ex. ds DU CANGE V, 406b, s.v. mirari1.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 6/28 
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     MIRE1          MIRE2          MIRE3     
FEW VI-2 mirari
MIRE, subst. fém.
[GDC : mire1 ; AND : mire1 ; FEW VI-2, 154b : mirari ; TLF : XI, 872a : mire1]

"Image idéale, modèle"

Rem. Ex.1325 ds TLF.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 7/28 
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     MIRELIER     
FEW VI-2 mirari
MIRELIER, subst. masc.
[GD : miraillier ; FEW VI-2, 151b : mirari]

"Fabricant de miroirs" : Et après ensuivent les pointz et articles que lesdits bibelottiers et mirreliers de la Ville de Paris requièrent leur estre octroez par forme de statuz et ordonnances pour le bien dudit mestier et interest de la chose publicque (Mét. corp. Paris L., t.2, 1489, 724).

REM. Doc. 1440 (Tournai, de Pierart de Joncquoit, mirelier, pour .II.c et .XXIX. livres de voire) ds GD V, 339c.

V. aussi mirailler
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 8/28 
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     MIRELLERIE     
*FEW VI-2 mirari
MIRELLERIE, subst. fém.
[*FEW VI-2, 151b : mirari]

"Métier du mirelier, fabrication de miroirs" : Sçavoir faisons que, oye la requeste cejourd'huy faicte (...) par laquelle, ou dit mestier de bimbeloterie et mirrelerie, a esté faict certain registre et ordonnance qui estoit enregistrée en la chambre du procureur du Roy... (Mét. corp. Paris L., t.2, 1489, 724).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 9/28 
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     MIREMENT     
FEW VI-2 mirari
MIREMENT, subst. masc.
[T-L : mirement ; GD : mirement ; FEW VI-2, 152b : mirari]

"Action de se mirer, de se regarder dans un miroir" : Qui de son voult fait mirement En un mirouour droitement Un semblable voult engendre. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 10850).

REM. Déjà ds GD V, 341a (Impr. c.1500 ) d'où FEW : « "action de se mirer" (erste hälfte 14 jh.) ».
 

DMF 2020 - Pèlerinages de Guillaume de Digulleville Béatrice Stumpf

 Article 10/28 
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     MIRER1          MIRER2     
FEW VI-2 mirari
MIRER, verbe
[T-L : mirer ; GD : mirer1 ; GDC : mirer ; AND : mirer1 ; DÉCT : mirer ; FEW VI-2, 148b : mirari ; TLF : XI, 873b : mirer]

Empl. intrans. ou pronom.

A. -

"Se refléter (sur une surface polie)" : Nous ne povons donc savoir sanz cest art les grans diversités que on treuve es miroers ne les merveilles, sy come pourquoy c'est que aucun miroer moustrent la chose qui se mire plus que elle n'est petite, et les aucuns plus grande, et les autres le moustrent de telle grandeur que elle est, aussi come precisement. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 107).

 

-

"Se refléter" : Plux de bien ont heü de ly [Jésus] Que ces faulx Juïfs ne ly font [Quil] ainsin decraiché ly ont Le viz ou les angelz ce mirent. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 209). Doux Dieu ou paradix ce myre, Vostre clere face est mout taincte. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 225).

B. -

"Se regarder (dans un miroir, une surface réfléchissante...)" : Pluseurs femmes (...) Des le matin au point du jour Pignent et mirent senz sejour. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 155). Or me vueil je mirer Pour veoir combien je sui belle. (Mir. st J. Cris., c.1344, 258). Raisons le tenoit [le miroir] en sa destre, Une balance en sa senestre, Si que la dame s'i miroit Plus souvent qu'on ne vous diroit. (MACH., J. R. Nav., 1349, 177). Amis, se bien te vues vëoir, Fai tant qu'aies le mirëoir D'onneur adès devant tes yeus. (...) La te resgarde, la te mire, La estudie, la te tire, La met cuer et corps et entente, La soit ton adresse et ta sente. (MACH., C. ami, 1357, 139). J'ai mon corps et mon vis veü En l'iaue ou je me sui mirés : Je sui biaus et bien atirés, Moult me pleut, quant je me miroie, La grandeur du corps que j'avoie. (MACH., Voir, 1364, 638). Qui s'i vouldra mirer s'i mire, Mais, tel est aucune foiz mire D'autrui maladie garir, Qui puis fait soy mesmes perir ! (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 48). Se une ymaige apparoit en l'air, sans ce que on veist le miroir ou la personne qui se mireroit, comme on le puet faire par l'art de perspective, n'est point doubte que par l'imaige on verroit la personne, jassoit ce que on ne la cuidast point veoir, qui ne sauroit que c'est ; et nous le veons des enfans [qui] se mirent et cuident de l'imaige que ce soit ung enfant et non mie que ce soit une telle ymaige, comme on recite aussy de Narcisus qui en la fontaine ama son ymaige. (GERS., Trin., 1402, 169). Ceste cy porte ung mirouoir ou continuellement se mire Orgueil, et se ce n'estoit qu'elle ne se veïst, elle vouldroit tout homme hurter de sa corne de fierté. (Déclar. Hyst. S., a.1449, 160). Et povoit on veoir (...) Ung doulx visaige Si tres bien mesuré Que mieulx n'eust sceu, vermeil et non paly ; Somme, dedens l'on se fust bien miré Tant estoit cler, fres, luysant et poly. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 167).

 

-

"Se regarder" : I'aie mis mon cuer et m'entent En mon cors vestir et pareir, En my trechier et myreir (Sept péchés C., c.1300-1350 [p.1478], 241).

 

.

Inf. subst. : Parleis vus couient à Luxure, Qui vient chi mult à desmesure, Desordenee, en fol habit. Mult est miesse en tresgrant labit Del ensi pignier et mireir (Sept péchés C., c.1300-1350 [p.1478], 241).

 

.

Mirer sa face : Ma doulce face miroie et remiroie Au reluisant bel escu cristalin De vous, Palas ; le savoir pur et fin De Salomon me tenoit en puissance. (Exc., Science A.R., c.1465-1468, 24).

C. -

Au fig.

 

1.

Se mirer à qqc. / en qqn/en qqc. / sur qqc. / qq. part. "Arrêter sa pensée sur qqc., y réfléchir, se corriger en regardant qqn ou qqc., se représenter dans qqc." : Mais einsi com je remiroie La dame en qui je me miroie Et la maniere dou lion, J'entrevi un escorpion Et pluseurs bestes en la place De celles qui mieus vont par trace Qui volentiers l'alassent poindre, S'elles s'osassent a li joindre. (MACH., D. Lyon, 1342, 179). Si qu'amis, tu te dois mirer En cest exemple et remirer Com Susanne fu accusee Et comme elle fu delivree, N'autre remede n'i savoit Fors qu'en Dieu s'esperence avoit. (MACH., C. ami, 1357, 16). Et aussi estoit la presente La douce ymage cointe et gente De la bele Deyamire Ou Herculès souvent se mire. Aussi bien te pues tu mirer En ton ymage et remirer Sa grant biauté, son cointe atour Et son gentil corps fait a tour. (MACH., C. ami, 1357, 97). ...Tu yès tous les jours a l'ecole Dou vëoir par experience, Si te dois moult bien mirer en ce. (MACH., C. ami, 1357, 126). Pour ce je te pri, chiers amis, Qu'a ce tes cuers soit adès mis Que tu mainteingnes honnesté (...) Et que tu vueilles remirer Tes gens, et toy en eaus mirer, Car vraiement, pas ne foloie Cis qui par autrui se chastoie, Ne ja n'aras si bon chastoy Com celui que tu prens de toy. (MACH., C. ami, 1357, 132). A toutes ces choses musoie Et es exemples me miroie Que j'ai dit qui sont advenu Et qu'on voit souvent et menu (MACH., Voir, 1364, 586). Et si [Marie de Giblet que le roi voulait contraindre à épouser un serf, et qui refuse d'obéir] crioit à haute vois : "Adieu, biau pere, je m'en vois ; Car je voy bien que je sui morte Sans raison ; mais ce me conforte, Que garde n'ay de l'anemy, Car Dieux ara pitié de my." Biaus signeurs, dames, damoiselles, Dames vefves, filles, pucelles, Je vous requier, pour Dieu merci, Chastiez vous et mirer ci. (MACH., P. Alex., p.1369, 261). ...a l'exemplaire sur le quel touz roys se doivent aviser et mirer (JEAN GOLEIN, Rational B.D., c.1370-1372, 654). Elle [Nature] me fist, - chi se miron ["mire on"] -, Descendre ou piet dou soumiron. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 49). Einsi, pour moi desconfire, Fait mon cuer defrire Et en dueil confire Qui toudis empire ; Dont li las soupire, Quant en la bele se mire Dont nuls ne porroit mesdire, Qui deüst son mire Estre. (MACH., Les lays, 1377, 317). Qui bien fait et dit sagement Et bien pense, certainnement En nombre estre doit des parfais, Par dit, par pensée et par fais. Qui vorra, sor ce cy se mire, Car je n'en pense plus à dire. (MACH., L. dames, 1377, 210). D'une dame la vraye hystoire, Qui tant est digne de memoire, Que ses euvres sont appellees "Miroir des dames marïees", Que j'ay emprises a rigmer Affin que l'en s'i puist mirer, Et que pregnent en passïence Celles a qui vient pestillence ; Car qui bonne parole entent, S'a lui ne tient, il en attent Aucun prouffit en son affaire. (Gris., 1395, 1). ...[le mareschal Bouciquaut] tant donne bon exemple de devocion a ceulx qui le voyent que grans et petis s'i mirent (Bouciquaut L., 1409, 396). Ainsi qu'avez oy perdit le desloyal sa femme. S'il en est encores de telz, ils se doyvent mirer a cest exemple, qui est notoire et vray [Il faut se mettre à la place des personnages de l'histoire pour faire son profit de leur aventure] (C.N.N., c.1456-1467, 181). "Au boys, au boys, cuillir beutours. Mirez vous la, ho ! c'est pour vous, Je vueil que tiengnez ce chemin." (P. Jouh. D.R., a.1488, 23).

 

2.

Se mirer. "Se regarder avec complaisance, s'admirer" : Qui le reprent, il [le jeune] croyst en yre. Il veult qu'on l'appelle beau sire, Tant se mire ; Le jeune cuyde avoir sapience, Tant plus est fol et plus s'empire. (Pass. Auv., 1477, 118).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 11/28 
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     MIRETON     
*FEW VI-2 149a mirari
MIRETON, subst. masc.
[*FEW VI-2, 149a : mirari]

"Endroit élévé d'observation (?)" : Sus le rivage ou someton D'un hault [tertre], d'un mirretun Ou les nefs ou lieu arivoient En sont monté, et de la voient Les tor[iaux] mors et acorés Que li lomps avoit devorés, Plain de felonnie et de rage. (Ovide mor. D., c.1390-1410, XI, 1969).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Hiltrud Gerner

 Article 12/28 
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     MIREUR     
FEW VI-2 mirari
MIREUR, subst. masc.
[T-L : mirëor ; GD : mireor ; FEW VI-2, 149 : mirari]

A. -

"Miroir" : Miex aime mes gans enformer Et moi pignier et moi graver, Moy regarder en un mirour Que je ne fais autre labour (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 213). Item, nous ne voions pas la lumiere du soleil en la lune aussi comme en un mireur, car l'en ne verroit pas la lune ainsi comme l'en la voit (ORESME, C.M., c.1377, 456). Et se telz corps sont bien poliz, les raiz de lumiere retournent ou sont froissiéz par un meisme ordre, et ainsi telz corps sont mireurs (ORESME, C.M., c.1377, 456). Item, la lune est corps sperique perfetement poli, si comme il sera dit apres ou [ .XXe. ] chapitre, et donques, par ce que dit est, se elle fust corps non-transparent et obscur aussi comme est fer ou acier, elle representast la lumiere du soleil en maniere de mireur (ORESME, C.M., c.1377, 458). Mais tenir droit tu dois ce mirour, sans le decliner a parvers sens ou malvaiz entendement, car il te ferait la face tortuse et vitupereuse (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 284).

B. -

Au fig. "Modèle" : ...lesquelx exemples devroient estre vray mireur es chevetaines et grans seigneurs de toute la Crestiente (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 524). Et de ces manieres tenir te soit mirour et lecçon de ton bon ayol, le susdit roy Charles (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 92). Commant se pourte le mireur De toute noblesse, ma dame L'empererix ? (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 45).

V. aussi miroir
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 13/28 
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     MIRIER     
*FEW VI-2 mirari
MIRIER, verbe
[*FEW VI-2, 148b : mirari]

"Faire miroiter" : Pour ce est dit, sans point de fable, Versatilë et varïable Ce glaive qui baillié vous est A ce que l'aiés tous jours prest De lui tourner et variier A vo volenté et mirier (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. D.-M.-S.-T., c.1330-1331, 22).
 

DMF 2020 - DMF 2015 Robert Martin

 Article 14/28 
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     MIROIIER     
*FEW VI-2 mirari
MIROIIER, subst. masc.
[GD : miroier ; *FEW VI-2, 151a : mirari]

"Celui qui fabrique et vend des miroirs"

Rem. Doc.1480 (Rouen, miroier) ds GD V, 342c.Forme dissimilée de miroirier.
 

DMF 2020 - Compléments 2017 Robert Martin

 Article 15/28 
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     MIROIR     
FEW VI-2 149 mirari
MIROIR, subst. masc.
[T-L : mirëoir ; GD : miroir ; GDC : miroir ; AND : mirur ; DÉCT : mirëor ; FEW VI-2, 149 : mirari ; TLF : XI, 875b : miroir]

A. -

"Objet constitué d'une surface polie où l'on peut voir ce qui s'y réfléchit, miroir" : La premiere estoit Congnoissance Qui li moustroit la difference D'entre les vertus et les vices Et des biens fais aus malefices, Par Avis qui la conduisoit Jusqu'a un miroir qui luisoit, Si qu'onques plus cler mirëoir Ne pot on tenir ne vëoir. Raisons le tenoit en sa destre, Une balance en sa senestre, Si que la dame s'i miroit Plus souvent qu'on ne vous diroit. (MACH., J. R. Nav., 1349, 176). Pour II paire de pignes dyvoire garniz de myroux et de gravoire pour Monseigneur (...) Au Bocu, pour les estuys diceulz pignes et pour les pendans (Compte Navarre I.P., 1367-1371, 196). On doit aussi penser la couleur des ongles, car de leur nature il[z] doivent avoir couleur entre blanc et rouge, et clere comme un mireour, et quant ceste couleur se mue en morteour ou en perse couleur, c'est signe de maladie, sicomme nous avons dit cy devant ou traitié des ongles. (CORBECHON, Couleurs S., 1372, 374). À Jehan Girost, pignier (...) pour deniers à li paiez, qui deubz lui estoient, pour un petit miroir d'ivoire avec l'estuy, pendent à un laz de soye. (Comptes argent. rois Fr. D.-A., II, 1387, 213). Flateur mensongeux est comme menestrel du dyable qui tourne tousdis sa note selon la voulenté des escoutans ou dansans, tant se deussent trebucher, et est comme le mirouer qui rit au riant et pleure au plourant. (GERS., Annonc., a.1400, 235). Pour ce devons nous oultre encor savoir qu'il est .VIJ. diverses manieres de mireoirs, car les uns sont speriques ou porcions d'esperes, les autres sont de figure pyramidele et les autres sont de figure columpnaire ; et ces troiz manieres de mireoirs en font .VJ. paires ou .VJ. diversités pour ce que, en chascune maniere, le mireoir peut estre ou dedens ou dehors polis, c'est a dire en sa convexité ou en sa concavité, et l'autre septisme maniere est de mireoirs plains. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 107). Pour ceste cause prennent aucuns magiciens assez communement un jeune enfant ou une grant personne aucunefois mesmes et le font regarder en aucun mirouer ou en une espee de nouvel fourbie ou en une fiole ou neïz en leurs ongles ou en aucune autre chose polie, resplendissant et nette, ainsy que une partie de ceste science l'enseigne, pour mieulx venir a la fin ou ilz tendent. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 102). Se une ymaige apparoit en l'air, sans ce que on veist le miroir ou la personne qui se mireroit, comme on le puet faire par l'art de perspective, n'est point doubte que par l'imaige on verroit la personne, jassoit ce que on ne la cuidast point veoir, qui ne sauroit que c'est (GERS., Trin., 1402, 169). Ceste cy porte ung mirouoir ou continuellement se mire Orgueil, et se ce n'estoit qu'elle ne se veïst, elle vouldroit tout homme hurter de sa corne de fierté. (Déclar. Hyst. S., a.1449, 160).

 

-

Miroir plan : Verité est que les miroers plains sont les plus vrais de tous et ceulx qui mains la veue deçoivent, car ilz moustrent et rendent les choses qui s'y mirent en figure et en quantité deue et convenable, telle que la chose est, fors tant que les parties ne sont pas proprement a leur droit situees. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 702).

 

-

Miroir à pied : Pour ung mirouer à pied, qui a esté mis en l'estude du roy, IIII go IIII p. (Roi René vie L., 1476, 369).

 

-

Miroir de mort. "Miroir sur lequel est peinte une tête de mort, symbole de la vanité des choses terrestres" : À maistre Armant, paintre d'Avignon (...), pour ung grant mirouer, deux mirouers de mort, une pomme dorée, un autre grand mirouer, deux jeux de cartes et deux mirouers ardans (Comptes roi René A., t.1, 1479, 198).

B. -

En partic. "Miroir concave qui, exposé au soleil et recevant les rayons en un point, enflamme tout ce qui lui est présenté"

 

-

Miroir concave qui art : ...et par especial, quant la lumiere dessusdite est assamblee et fort unie en soy, elle en est lors plus forte incomparablement que quant elle n'est pas ainsy unie, sy come les concaves miroeirs qui ardent nous moustrent clerement, et par consequant, aussi est la vertu qui avec la lumiere desusdite descend. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 132). Finablement, cest miroer concave a encore une autre proprieté sur toutes merveilleuse, car il art et enflamme les choses qui sont devant ly en certaine distance. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 709).

 

-

Miroir ardent : À René, le mercier, pour quatre cannes de lasset et ung myrouer ardant pour Mariolle VI fo (Comptes roi René A., t.1, 1479, 355). ...deux mirouers ardens, ung grant et ung petit, l'un bordé d'argent (Invent. biens Ch. Savoie T., 1484, 427).

C. -

P. anal. "Lieu d'où l'on peut voir, d'où l'on peut observer les alentours (?)" : ...et si fist plusseurs beaux edifices en meismes la cité de Romme et si fist faire le Chapitel [var. edifier le Capitol] autrement appellé le pygnon ["fronton" ?]. de l'eglise, ou le mireoir avoit esté par dessus le dit Chapitel (BOUVET, Arbre bat. R.-B., c.1386-1389, 111).

D. -

P. métaph. au fig.

 

1.

P. métaph. [Symbole de la création reflétant le créateur]

 

a)

[La nature, le monde est un miroir] : En l'autre annee, bien m'en souvient, je parlay de trois mirouers de nature, de l'Escripture et de humaine creature. A present je ne parleray principalment que du tiers mirouer de humaine creature, et de la belle ymaige de la benoite Trinité qui dedans y reluist quant il est purifié et nettoyé et bien poly par bonne vie et saine doctrine (GERS., Trin., 1402, 155). Les groz effectz et les notables Qui par Nature sont faisables Et par Raison doivent reluire Et se monstrer, pour le vray dire, Par aucun signe espécial, Ou mirouer célestial ; Car le Ciel est, fut et sera, Quoyque chascun y pensera, Après Dieu, la cause seconde Des naturelz effectz du Monde (LA HAYE, P. peste, 1426, 29). Selon la tierce maniere de representation, le monde est le mireoir de Dieu et par ainsi est ymage de Dieu, mais non pas a l'ymage de Dieu comme le Filz. (Somme abr., c.1477-1481, 111).

 

-

[P. oppos. à connoistre en verité] Connoistre Dieu en miroir : Li premier si sera congnoissance de la deité, dont saint Pol dit : Je congnois ore en partie et par semblance et aussi conme en mireoir, mais lors congnoistrai je aussi que je sui congneuz. Car nulz ne peut ores congnoistre Dieu ainsi qu'il est, mais lors nous le congnoistrons en verité et non mie en mireoir. (Mir. st Guill., c.1347, 4).

 

b)

[La créature, plus partic. l'âme, est un miroir] : ...mais c'est par sa vertus et par sa lumiere qui raye et resplandit aucunement sur mes yeulz espirituelz, et sur toy, mon Ame, qui es le miroir et l'image pour congnoistre la Divinité. (GERS., Trin., 1402, 158). ...tout ainsi en la voie par laquelle nous alons a nostre dit pays, les creatures sont mireoir, par lequel nous veons par contemplation nostre createur. (Somme abr., c.1477-1481, 101). Comme dist l'Apostle : "Nous veons maintenant come par ung mireoir", lequel sont les creatures qui sont maintenant comme mireoir du createur. Et en l'aultre siecle Dieu sera mireoir des creatures, lesquelles nous verrons et tout ce qui apartendra a l'acomplissement de nostre joye. (Somme abr., c.1477-1481, 135).

 

-

Miroir espirituel : ...et tout cecy on pourroit appliquer par similitude ou miroir espirituel de l'ame au regart de la Divinité et des choses celestes. (GERS., Trin., 1402, 172).

 

.

[P. oppos. à miroir espirituel] Miroir materiel : Et povons, a ce propos, aussi amener un aultre exemple du mirouer materiel : se vous mettés aucune face devant un mirouer materiel, neccessairement elle apperra dedans le mirouer, mez ce n'est mie chose neccessaire d'y mettre celle face, mez est la volanté de celluy qui l'y met (Songe verg. S., t.1, 1378, 350). Pour entendre mieulx ce qui est dit et autres belles speculacions, on pourroit amener l'exemple de[s] miroir[s] materiel[z]. Les aucuns sont cassez, les autres bossus, les autres tachez et ordoyez ; les aucuns representent tant seulement la couleur des choses par dehors, sans quelconque figure ; les autres monstrent les choses a rebours ; ont pluseurs telles decepcions (GERS., Trin., 1402, 172).

 

-

[En cooccurrence avec ombrage/obscur ; l'âme, miroir spirituel, selon le degré de sa pureté, semblable au miroir matériel, n'a qu'une connaissance plus ou moins parfaite de Dieu] : Et est encores tres plus grant miracle quant je en puis mesmes riens apparcevoir, nez mesmes en umbraige et en miroir, mais c'est par sa vertus et par sa lumiere qui raye et resplandit aucunement sur mes yeulz espirituelz, et sur toy, mon Ame, qui es le miroir et l'image pour congnoistre la Divinité. (GERS., Trin., 1402, 158). ...dy moy, je te pry, les condicions de nostre Dieu, selon ce que tu le puez congnoistre comme en umbraige et en miroir. (GERS., Trin., 1402, 158). Comme dist l'apostle Saint Pol : "Nous veons maintenant comme par ung mireoir" par nostre ame faite a l'ymage de Dieu, aiant entendement, mais obscurement tant que l'ame est en ce corps mortel. (Somme abr., c.1477-1481, 101).

 

2.

Au fig. "Modèle, exemple" : Encores grant heur pour lui, quant il s'en pouoit issir saulve sa vie. Toutesfois ceste perilleuse et dure aventure lui devoit bien estre un grant mirouer et doit estre toute sa vie. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 233). Tant aimme honneur, tant het meffait Que chascuns l'aimme, à chascun plait, N'en cuer n'en corps n'en contenance N'a riens en li de contrefait ; Dont on l'apelle tout à fait Mireoir qui les bons parfait Et de ce monde l'excellance. (MACH., Les lays, 1377, 362). Chascun scet bel recevoir Dont sa bonté apparoir Se fait et ramentevoir Tant que bien est congneüe. Dont je me doy bien doloir Et avoir cuer triste et noir, Quant de si plaisant miroer M'est couverte la veüe. (MACH., Les lays, 1377, 471). "...lesquelx exemples [de Caton l'Ancien] devroient estre vray mireur es chevetaines et grans seigneurs de toute la Crestiente." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 524). Vueille tous ceulz de mal garder Qui en paix veuldront regarder D'une dame la vraye hystoire, Qui tant est digne de memoire, Que ses euvres sont appellees "Miroir des dames marïees", Que j'ay emprises a rigmer Affin que l'en s'i puist mirer, Et que pregnent en passïence Celles a qui vient pestillence ; Car qui bonne parole entent, S'a lui ne tient, il en attent Aucun prouffit en son affaire. Si fait bon oÿr exemplaire Et bonnes vertus raconter, Dont on puet par raison monter En l'estat de perfectïon. (Gris., 1395, 1). En say un si vaillant Que tout n'ait il pas moult vaillant, Si n'a il ou monde pareil De ce qu'il fault a l'appareil De chevalerie, ma dame. C'en est le mirouer, par m'ame (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 137). ...le prince, qui est le miroir et l'exemple de tous. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 12). Comment ont la char sy hardie, Eulx [les Pharisiens], qui sont miroir et exemple Et premiers gouverneurs du temple, De mectre loix si rigoureuses, Si ruddes, si mal amoureuses, Quant iceulx mesmes n'en font rien ! (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 589).

 

Rem. Livre Regnart S.-H., c.1460, gloss (mirouer) ; Myst. process. Lille K., t.3, a.1485, 32/467...

 

-

Mireoir de : Et aussi ma trés douce dame, Que je desir et aim, par m'ame, De cuer, sans pensée vileinne, Plus que Paris ne fist Heleinne, M'estoit miroir et exemplaire De tous biens desirer et faire. (MACH., R. Fort., c.1341, 7). Ma dame reverent et chiere, Digne de loange et d'onnour, Excellent en toute valour Que cuers porroit ymaginer (...), Soutils entendemens descrire, Goust savourer, ne tast sentir, Desirs, voloirs, cuers asentir, De Dieu amie et de Nature Et de toute autre creature, Exemples vrais, miroirs de joie, Estoile clere qui ravoie Les cuers desvoiez a droit port, Contredoleur, santé, deport, Retour de mort et medecine (MACH., R. Fort., c.1341, 83). Amis, se bien te vues vëoir, Fai tant qu'aies le mirëoir D'onneur adès devant tes yeus En tous estas et en tous lieus, En tous fais et en toutes ouevres, Et garde qu'onques ne le cuevres, Si qu'adès voies clerement D'onneur le bon enseingnement. La te resgarde, la te mire, La estudie, la te tire (MACH., C. ami, 1357, 139). "...Encores", dist la vieille, "je fays plus, car les grans princes et roys, qui devroient estre miroir de toute honnestete, je les fais aler court vestuz, voire si court que de ma precieuse forge les instrumens dessoubz la robe se moustrent aux dames publiquement et a toutes manieres de gens..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 342). ...en la Bible tu trouveras souveraine proesse et vaillance veritable et appreuvee, c'est assavoir es livres des juges et des roys et des Machabees est le vrai miroir de bon gouvernement quant au roy, aux chevetaines et au peuple, et le contrayre aussi. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 221). ...ceulz qui les frequentent et hantent si comme mirouer et exemple de toutes bonnes meurs (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 9). Aristides qui mist a mesure de justice tout le pays de Grece et qui fu le miroir de continence et de vertu (Bouciquaut L., 1408-1409, 342). Job, le bon patriarche et prophete, mirouer et exemple de toute patience, fut en ce temps très erudict en la science des estoilles (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 26 v°).

 

-

Prendre miroir dans qqc. pour + inf. "Prendre une leçon, un enseignement dans qqc. en vue de" : Et par tant je me delicte a vous en conter l'advenement, non par delectation que j'aye eue ou meschief, mais par affection que chascun y preigne miroer pour fuir telle oeuvre. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 253).

 

-

[La perfection divine est un miroir] : SAINT PÉRE. Vray Dieu, en ta divinité Qui est de gloire mireoir Et ou toutes choses veoir L'en peut, ceste chose veoie, Sire, mais dire ne l'osoie. (Mir. pape, 1346, 365).

V. aussi mireur
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

 Article 16/28 
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     MIROIRIE     
FEW VI-2 mirari
MIROIRIE, subst. fém.
[GD : miroirie ; FEW VI-2, 150b : mirari]

"Fabrication de miroirs"

REM. Doc. 1440 (Tournai, le ditte marchandise et mestier de miroirie) ds GD V, 342c.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 17/28 
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     MIROIRIER     
FEW VI-2 mirari
MIROIRIER, subst. masc.
[T-L : miroirier ; GD : miroirier ; FEW VI-2, 150b : mirari]

"Fabricant de miroirs" : Monioz Todis, de Dijon, miraors [l. miraorex] (Echevin. Dijon L., 1341, 31). Plourez aussi, Libraires, Chapeliers, Farceurs, Geoliers, Orphèvres, Poupeliers (...), Revendeurs, Miroliers, Houspailliers, Porteurs de vers filliers (LA VIGNE, Compl. roy Bazoche M.R., 1501, 399).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 18/28 
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     MIROIRIÈRE     
*FEW VI-2 mirari
MIROIRIERE, subst. fém.
[*FEW VI-2, 150b : mirari]

"Marchande de miroirs" : Cessez voz ris, Mirolières, Bourcières, Entrelacières de franches gibecières, Grans Plumacières (LA VIGNE, Compl. roy Bazoche M.R., 1501, 399).
 

DMF 2020 - Synthèse Annie Bertin

 Article 19/28 
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     MIROUDEAU     
*FEW VI-2 mirari
MIROUDEAU, subst. masc.
[*FEW VI-2, 153b : mirari]

"Godelureau" : ...ces miroudeaux qui toute matinee se pignent, se mirent et afaitent en leurs chambres pour plaire aux pucelles (Guill. Orange T.H.G., t.1, p.1450, 230).

Rem. Cf. Guill. Orange T.H.G., p.1450, gloss., 121, note.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 20/28 
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     MIROUER     
*FEW VI-2 mirari
MIROUER, verbe
[*FEW VI-2, 148b-149a : mirari]

Empl. trans. "Mirer" : Une personne doit souvent mirouer sa face en un miroir, s'il la treuve belle, il lui deura estre honte de faire laides choses et s'il la treuve laide, trop grant honte lui seroit d'ajouster deux laidures ensemble. (GUILL. TIGNONV., Ditz moraulx philos. E., a.1402, 961).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 21/28 
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     MIROUET     
FEW VI-2 mirari
MIROUET, subst. masc.
[GD : miroet ; FEW VI-2, 153a-b : mirari]

"Ouverture qui permet de regarder"

REM. Doc.1466, 1467 (Nevers, avoir fait ou dit mur deux miroez) ds GD V, 342a-b.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 22/28 
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     PARMIRER     
*FEW VI-2 mirari
PARMIRER, verbe
[*FEW VI-2, 154b : mirari]

"Regarder attentivement" : Lors le regarde [un anneau] et parmire [var. promire] longement (Ysaÿe Triste G., p.1400, 64).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 23/28 
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     POURMIREMENT     
*FEW VI-2 mirari
POURMIREMENT, subst. masc.
[*FEW VI-2, 154b : mirari]

"Action de se regarder dans un miroir" : Grans estoient les pourmiremens que Jehan d'Avennes faisoit quant il se trouva revestu de nouveaux habis, et au vray dire c'estoit merveille de voir sa grant beaulté, pour laquelle a pou le recongnoissoient les gens de la ville. (Jehan d'Avennes F., c.1465-1468, 23).

V. aussi parmirer
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 24/28 
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     PROMIRER     
*FEW VI-2 mirari
PROMIRER, verbe
[*FEW VI-2, 154b : mirari]

"Regarder attentivement" : Lors le regarde [un anneau] et parmire [var. promire] longement (Ysaÿe Triste G., p.1400, 64). [Seul ex.]

V. aussi pourmirement
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 25/28 
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     REMIR     
FEW VI-2 mirari
REMIR, subst. masc.
[T-L : remir ; GD : remir ; FEW VI-2, 154a : mirari]

"Regard, imagination" : La dame moult fort remira Comment elle se chevira Qu'elle ne soit apperceüe. Mais elle, qui bon remir a, Dist ses moutons lui plevira (Percef. lyr. L., c.1450 [c.1340], 61).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 26/28 
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     REMIRAIL     
*FEW VI-2 mirari
REMIRAIL, subst. masc.
[*FEW VI-2, 154a : mirari]

"Miroir (au fig. ?) qui permet de (se) remirer, de (s') observer attentivement (?)" : Bien me congnois quant je me mire (...). Encor n'est il barbier ne mire Qui me peulst faire en ce mirail Bien remirer sans remirail. (CHAST., Temps rec. D., 1451, 54).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 27/28 
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     REMIREMENT     
FEW VI-2 mirari
REMIREMENT, subst. masc.
[T-L (renvoi) : remirement ; GD : remirement ; FEW VI-2, 154a : mirari]

"Action de regarder, d'admirer" : C'est uns drois mirëoirs qui figureement Moustre le fait passé et done enseignement Que cascuns des boins faice ou miex ou ensement. Encore en ert des preus par cest remirement Car a toute riens faut cause et commencement (BRIS., Restor paon D., a.1338, 119). [Seul ex.]
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 28/28 
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     REMIRER     
FEW VI-2 mirari
REMIRER, verbe
[T-L : remirer ; GD : remirer ; DÉCT : remirer ; FEW VI-2, 154a : mirari]

I. -

Empl. trans.

A. -

"Regarder avec admiration, contempler ; p. ext. regarder"

 

1.

"Regarder avec admiration, contempler" : Les autres personnes si sont qu'ilz sont de pensée si coye et si paisible et oyseuse que n'est occupation par dehors qu'elles puissent endurer, mais vivent et se delittent en regardant et remirant les oeuvres de Dieu (GERS., Montagne contempl. G., 1400, 17). La, remirant la beauté d'elle, Se prent com mouche a la chandoile (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 114). Verront de leurs yeulx corporelz ce throne imperial et magesté glorieuse avironnée de cherubins et seraphins rendans voix de merveilleuse melodie, beneissant et louant Dieu continuelment, remirant le bel ordre par degrez où sont assises les creatures glorieuses (CHR. PIZ., P.V.H., 1416-1418, 51). Remirons yci la merveille des oeuvres divines (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 88). Tes grans maulx me font grant plesir Et une tresgrant alegrance Quant je bien remire et pance Les grans joyes de paradis. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 259).

 

-

[Lang. de l'amour ; le compl. d'obj. désigne la dame, son corps...] : Einsi longuement, sans doubtance, Pensay, qu'onques je n'os plaisance A chose qu'ou vergier veïsse, Par quoy mon penser y tenisse ; Car par pensée remiroie La grant biauté qui me maistroie, Le scens, la valeur et le pris Par qui je sui d'amer espris, Et le plaisant viaire dous De ma dame a qui je sui tous. (MACH., D. verg., a.1340, 17). Esperence qui ne me puet guerpir Là pas ne dort Ne Dous Pensers qui fait à moy venir Vo gentil corps que je voy et remir ; Ce m'est avis. Là sont tuit mi plaisir, Là me confort. (MACH., Bal., 1377, 565). Nonques mes yeus saouler De regarder Et remirer Vo gente pourtraiture Ne pos ne mon cuer oster D'adès penser À vo vis cler Et à vo bonté pure. (MACH., Ch. bal., 1377, 615). S'aim miex languir delès son noble atour En amoureus dangier et en cremour, Qu'ensus de li morir pour li amer ; Car, s'assés puis sa biauté remirer, De plus en plus mon cuer la servira, Tant que Pité ou Amour li dira. (MACH., L. dames, 1377, 19). Et nompourquant je l'aim si sagement C'on ne porroit plus sagement amer, Ce m'est avis ; car se son corps le gent À mon voloir pooie remirer Et vis à vis mes dolours demoustrer Ou dire à li par autrui mon voloir, Ce me porroit honnir et decevoir, Et mettre ad ce qu'avent mes jours morroie Ou que veoir jamais ne l'oseroie. (MACH., L. dames, 1377, 34). Dame plaisant, nette et pure, Delitable à regarder, Vo gracieuse figure Et vo doulz viaire cler Desir tant à remirer Que tous mes scens s'en desvoie, S'ainsi est que ne vous voie (MACH., L. dames, 1377, 41). Ainsi me va de loyaument amer ; Car je y ay mis mon desir et ma cure, Et si ne puis veoir ne remirer Le gentil corps ne la douce figure De ma dame, que j'aim sans mespresure. (MACH., L. dames, 1377, 52). Car mes cuers est si forment convoiteus De remirer son tres plaisant atour, Son gentil corps, son dous vis gracieus, Son dous regart et sa fresche coulour, Par qui je sui plains de loyal amour, Que je ne puis durer ne main ne soir : Tout pour l'espoir que j'ay de li veoir. (MACH., L. dames, 1377, 53).

 

2.

P. ext. "Regarder (nuance admirative possible)" : Mais einsi com je remiroie La dame en qui je me miroie Et la maniere dou lion, J'entrevi un escorpion Et pluseurs bestes en la place De celles qui mieus vont par trace Qui volentiers l'alassent poindre, S'elles s'osassent a li joindre. (MACH., D. Lyon, 1342, 179). Bauduins aproça et prist à remirer La tieste de son frère, à l'aparcevoir cler. (...) Le visage ot entière sans riens desfigurer. (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 318). Pour ce je te pri, chiers amis, Qu'a ce tes cuers soit adès mis Que tu mainteingnes honnesté - Je le t'ay ja amonnesté - Et que tu vueilles remirer Tes gens, et toy en eaus mirer, Car vraiement, pas ne foloie Cils qui par autrui se chastoie, Ne ja n'aras si bon chastoy Com celui que tu prens de toy. (MACH., C. ami, 1357, 132). Et c'est cose legiere assés, Car je ne puis estre lassés De remirer et de veoir Le feu qui me fait encheoir En l'ardeur dont je sui atains (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 170). LA SECONDE DAME. Tant [Griseldis] est constant que m'en merveil, Car veü l'ay de foiz pluseurs Devant le marquis et ailleurs, Et qu'il sa face remiroit, Qu'onques elle ne se muoit (Gris., 1395, 58). Sa beauté veoir desira, Car onques on ne remira Plus bel homme, en toutes façons (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 65). Herculès, remirant les haultz murs de Cramonne, Unze geans trouva, par maniere felonne (LA MARCHE, Mém., III, c.1470, 171). La [en enfer] font plains piteux, Forment desireux Qu'en fin vous remirent (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 404).

 

-

[En miroir] : Ma doulce face miroie et remiroie Au reluisant bel escu cristalin De vous, Palas ; le savoir pur et fin De Salomon me tenoit en puissance. (Exc., Science A.R., c.1465-1468, 24).

 

-

Remirer son oeil qq. part. "Promener son regard qq. part" : Mais quant je voy tes escrips et tes fais, En remirant mon oeil sur maint beau livre De ceulx qui sont des peu et jadis fais Lesquelz on tient à bons et à parfais, En la douceur des tiens mon oeil s'enyvre (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 120).

B. -

Au fig. Remirer qqc. "Regarder, considérer, examiner qqc. (une chose abstr.)" : Et se tu qui beauté desires Par aventure ne remires Des corps vivans les grans ordures, Si voiz tu en ces sepoultures Que le beau corps que tant amoies, Pour qui tant forment te prisoies, N'est riens fors I.. femier paré (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 87). La demouray tous seuls en grant frëour, Si qu'en pensant commensay son atour, Sa grant douçour, sa colour, sa valour A remirer, Son biau maintieng, son venir, son aler, Son gentil corps, son gracieus parler, Son noble port, son plaisant regarder, Et son viaire Qui tant estoit dous, humble et debonnaire Que de toute biauté fu l'exemplaire. Et quant j'eus tout remiré son affaire, Certes, j'avoie Moult grant deduit et moult parfaite joie, Et pour trés boneüreus me tenoie, Pour ce, sans plus, que loiaument l'amoie. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 79). Car bien l'ordenance en remire Dou buisson ou je le convoi. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 184). ...Dont li las soupire, Quant en la bele se mire Dont nuls ne porroit mesdire, Qui deüst son mire Estre. Or ne remire Son mal ; dont eslire Vuet pour le meins pire Mort qui tost le veingne occire. (MACH., Les lays, 1377, 317). Quant ou livre remiray Les torsfais et m'y miray Qu'on fist a Boece a Romme, Qui tant yert vaillant preudomme Et a tort fu exillié Pour avoir bien conseillié Et au bien commun aidier... (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 9). La, Dieu vous fasoit tel service Car du pain du ciel vous vivéz Ouquel telle saveur trouvéz Comme vous vouléz desirer, Bien devés tel bien remirer. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 43). Et nous, remirans en nostre pensée les doulces amistiés et confédéracions qui de grand ancienneté ont esté continuées entre noz progéniteurs (Doc. 1435. In : MONSTRELET, Chron. D.-A., t.5 c.1444-1453, 206-207). ...[il] fut contraint d'estre notaire du plus grand desplaisir que au monde advenir luy pourroit, et dont la seule pensée en son pouvre cueur remirée estoit assez et trop puissante de le mettre en desespoir (C.N.N., c.1456-1467, 254). Quant l'empereur [Alexandre le Grand] ot remiré De Dïomedés tout le dit, "Ta fortune je te mueray Mauvaise en bonne", ce lui dist. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 33). Et aprez ce qu'il a fait une grande levee, il remire et ymagine son fait : il voit ses gens les ungs mors, les autres navrez, espouentez ou fuians au plus fort, il s'en fuit aussy, a la plus griefve joye du monde il laissez habandonne la battaille, quy en peut avoit s'en prende. (Jehan d'Avennes F., c.1465-1468, 130). A Dieu cil ou est mon desir, Le bon des bons ! Quant je remir Ceste piteuse departie, Bien doys estre triste et marrye, Quant de leur bien j'ay souvenir. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 151).

 

-

Remirer à qqc. : Quant je bien pense et remir A la valeur de si noble homme... (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 104).

 

-

Remirer + interr. indir. : Si qu'amis, tu te dois mirer En cest exemple et remirer Com Susanne fu accusee Et comme elle fu delivree, N'autre remede n'i savoit Fors qu'en Dieu s'esperence avoit. (MACH., C. ami, 1357, 16).

II. -

Empl. pronom. Se remirer

A. -

"Se regarder, se considérer soi-même" : Pense en toy, remire toy. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 159). Li coers m'est tristes et noircis, Je sens ma force assés cangier, Je piers le boire et le mangier, Le reposer et le dormir, Je me troeve, quant me remir, De ma santé moult negligens (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 92). Et quant a ma fiole foulee et plaine de bonnes odeurs et de fins aromaz pour exiter ma forge, en laquelle delicieusement et souvent je me remire, pour acomplir mon delit et encontre une maladie de laquellë, dist la vieille, "je ne demande point de mire, ceste fiole est proprement mon cuer," dist la vieille (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 351). La, s'amuse, la, se remire, De s'ennemie fait son mire (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 114).

B. -

Se remirer en qqc. "Être en admiration devant qqc., contempler qqc." : En tous gendres as escript et ditté Si hautement que chascun se remire En maint livre et en maint beau dicté Que tu as fait, compris et medité (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 124).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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