C.N.R.S.
 
Famille de medicina 
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 Article 1/15 
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     IMMÉDICINABILITÉ     
*FEW VI-1 medicina
IMMEDICINABILITÉ, subst. fém.
[*FEW VI-1, 600a : medicina]

"Caractère de ce qui est immedicinable" : Immedicabilitas : immedicinabilité (LE TALLEUR, Vocab. E.M., c.1490, 155).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 2/15 
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     IMMÉDICINABLE     
*FEW VI-1 medicina
IMMEDICINABLE, adj.
[*FEW VI-1, 600a : medicina]

"Que la médecine ne peut soigner, incurable" : Immedicabilis : immedicinables, incurables (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 217). Immedicabilis (...) : immedicinable, (...) que on ne peult mediciner (LE TALLEUR, Vocab. E.M., c.1490, 155).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 3/15 
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     MÉCINE     
FEW VI-1 medicina
MECINE, subst. fém.
[T-L : mecine ; GD : mecine ; AND : mescine ; DÉCT : mecine ; FEW VI-1, 598b : medicina]

"Médecine" : ...Et avecques ce ge suis preste Qui la bonne mecine apreste (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 307). G'irai viseter mes parans Qui n'ont cure de sors harans, De pain d'orge ne de racines, Mès prannent les bones mecines Et vivent aisse et a degois. (Renart contref.,, 1ère réd. R.L., t.2, c.1319-1322, 198).

V. aussi médecine
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 4/15 
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     MÉCINER     
FEW VI-1 medicina
MECINER, verbe
[T-L : meciner ; GD : meciner ; AND : mesciner ; DÉCT : meciner ; FEW VI-1, 599b : medicina]

I. -

Empl. trans. "Soigner" : ...Mais au gentil bastart me vourray retourner, Qui fut en Ermenye ou se fist meciner. (Tristan Nant. S., c.1350, 343). Ceans le mecinay et lui sauvay la vie (Tristan Nant. S., c.1350, 624). [Autres ex. p.456, 584]

II. -

Empl. pronom. "Se soigner" : Aux tentes s'en repairent, sy se vont mecinant (Tristan Nant. S., c.1350, 488).

V. aussi médiciner
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 5/15 
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     MÉDECIN     
FEW VI-1 medicina
MEDECIN, subst. masc.
[T-L : medecin ; GD : medecin ; GDC : medecin ; FEW VI-1, 601a : medicina ; TLF : XI, 558b : médecin]

I. -

Subst. masc.

A. -

"Celui qui exerce la médecine" : Un corps ne doit pas estre evacué soudainement et moult, rempli, aussi eschauffé ne refroidi, et ainsi de toutes autres choses ; le medecin est ministre de nature il doit proceder petit a petit car c'est le plus certain. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 64). LE CONTRAIT. Nanil, j'ay angoisse trop fort Et qui jamais ne prenra fin, Se me dient li medecin. (Mir. st Panth., 1364, 334). Car quant est de ethiques, verité est que les autres arts et sciences enseignent une estre bon edifieeur ou bon paintre, l'autre estre bon advocat ou bon notaire, l'autre estre bon medicin ou bon musicien et ainsi des autres arts et doctrines. (ORESME, E.A., c.1370, 98). Si comme au malade ou temps de sa maladie, le medecin ou la medicine li est utile et autre fois non. (ORESME, E.A.C., c.1370, 418). ...il estoit venus à Paris en chevauchant hastivement, et estoit mahaitiez, si manda le XIIIJe de juillet derrain le medecin qui ala à lui et lui dist que se reposast (BAYE, I, 1400-1410, 106). Ainsy pluseurs viennent a la parole de Dieu, laquelle est dicte pour laver l'ame et la faire blanche par pureté, et plaisant a Dieu, mais ilz s'en partent souvent ainsy noirs comme par avant ou plus. Ilz ressemblent ceulz desquelz dit Aristote que ilz escoutent diligemment les medecins mais riens n'en font. (GERS., Concept., 1401, 427). Et est vray que lesdiz seigneurs, après leur mort, furent ouvers en presence de medicins et autres, et n'y avoit quelque signe d'empoisonnement, et ainsi a il esté rapporté devers la Court. (FAUQ., I, 1417-1420, 32). Mais la royne, qui bien l'amoit, n'oblia pas mander son medicin, maistre Hues de Fisol, tres souffisant medicin et philosophe (LA SALE, J.S., 1456, 241). ...en lieu de cyrops, de buvrages, de doses, d'electuaires et de cent mille aultres besoignes que medicins solent ordonner (...) il ne usoit seullement que d'une maniere de faire, c'est assavoir de bailler clisteres. (C.N.N., c.1456-1467, 467). ...il n'y a medicin ne cyrurgien en Paris qui n'ait veu mon cas. (C.N.N., c.1456-1467, 535). ...se celuy qui est blechié à plaie en la char, ou que sans plaie le coup soit tel qu'il est besoing de medecin ou cyrurgien, celui qui l'aurra blechié payera le medechin ou cyrurgien (Hist. dr. munic. E., t.1, 1469,,, 252). Que ce medicin est bon maistre ; Je ne sans plus nulle doleur. (Pass. Auv., 1477, 129). Democedes le medicin, instruit en la science de astrologie par Mordil le philozophe, lequel, comme il fust captif au roy Daire, icelui roy Daire ayant une greve doleance en l'un des piez, où nul medicin ne povoit donner remede, pour la grande experience dudict Democedes fut ventillé au roy et fut envoyé querir, lequel incontinent advisa au cours de la Lune, loing du membre. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 52 v°). ...puis luy survint quelque petite maladie, tellement qu'il convint envoyer querir des medecins par tous quartiers (LA VIGNE, V.N., p.1495, 323).

 

-

[Dans un contexte métaph.] : Et ceulx dirent au messaige : Pour Remond ne pour homme de par lui, ne feroient ilz rien, et qu'il n'y retournast plus, car il feroit que folz. Par foy, dist le message, je vous promet que je m'en garderay bien, si non que je vous amaine le medicin qui vous destrempera un tel electuaire que vous en serez tous penduz par la gorge. De ce mot furent les freres moult courrouciez. (ARRAS, c.1392-1393, 198).

 

-

Docteur/mire medecin : ...mais Quincius le fist garder et penser aux dames de son hostel, et lui eut mires medecins comme pour sa propre personne (LA SALE, Sale D., 1451, 111). Le duc a six docteurs medecins, et servent iceulx à visiter la personne et l'estat de la santé du prince. (LA MARCHE, Mém., IV, Pièces annexées, 1474,,, 16).

 

-

Aller au medecin. "Consulter un medecin" : Pluiseur gens vont souvent au medecin Pour demander consel de leur besongne (FROISS., Ball. B., c.1362-1377, 31).

 

-

Un medecin visite qqn : ...car il besoingnoit à aulcuns, car ilz avoient en leur host et en leurs logeiz, espars chà et là, grant faulte de medecins pour eulx visiter, et des besoingnes qui appartenoient à medicines, et de nouviaulx vivres pour eulx raffreschir. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 104). ...mais je vous pri : dites a la roine qui chi vous envoie, que elle me face viseter par bons fusesiiens et medecins, car se je moroie a nuit, les Escoçois feroient demain un roi en Escoce. (FROISS., Chron. D., p.1400, 785). Et puis tantost l'empereur le fit visiter par ses medicins bien espers, et secherent toutes ses playes les plus mortelles (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 69).

B. -

P. anal. au fig.

 

-

[Synon. mire de l'ame,physicien de l'ame] Medecin espirituel/medecin de l'ame/des ames. "Confesseur, prêtre" : Ceulz doncquez laissent morir leur ame de fain tres perilleuse, tres crueuse et sans pitié, qui ce pain et ceste viande espirituelle li denient, qui ne veulent oÿr bonnes amonicions ; ou se ilz les oÿent, tantost les gettent et vomissent hors, et, qui pis est, persecutent ou hayent la misericorde des medecins espirituelz qui ceste viande leur veulent aministrer : il apparu des tirans envers les martirs. (GERS., Purif., 1396-1397, 59). Le tiers a qui il se confessa le traitta assez doulcement, et, voyant que nullement ne le pouroit par rigueur retraire de son malice, comme ung tres bon medicin des ames, il lui enjoingny et chargea qu'il procurast tant en sa vie que, aprés qu'il seroit mort, que aucun le meist en sepulture (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 132).

 

-

[À propos de Dieu] : Pense que iamais vng pere ne pense si diligemment instruire ses enfans en science ne en meurs comme dieu fait toy. Il est createur, il est docteur, il est medecin. Nest ce pas grant benignite [l. benignité], grant doulceur et bonte [l. bonté] quant il te dit que tu dois faire et que tu ne dois pas faire pour ton salut. (CIB., p.1451, 188). Encore veul et vous commande que a l'entree et ou mylieu de Caresme, a Pasques, a Pentecouste, aux cinq festes de Nostre Dame, a la Toussaint et a Noël vous confessez et que querez bon medicin de l'ame, ainsin que querriés pour la garison du corps. (LA SALE, J.S., 1456, 40).

 

-

[À propos d'une chose]

 

.

[Concrète] "Ce qui apporte la santé" : Helas ! ou sont les vins especiaulx, Vins de Beaune qui ont tel renommée, Vins de Poitou, de Rin aux granz tonneaulx (...) Qui estoient de mon corps medicin ? (DESCH., Oeuvres R., t.7, c.1370-1407, 219).

 

.

[Abstr.] "Ce qui apporte un secours moral" : Il [Amour] respondit : "Espoir, mon medicin, Te gardera de mort, soir et matin, Jusques a tant qu'auras en lieu du tien Le cueur d'une qui te tendra pour sien..." (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 14). ...Un bon medecin qu'on appelle Nonchaloir, que tiens pour amy, M'a guery, la sienne mercy, Se la playe ne renouvelle. (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 90). Lors Pitié par don plantureux Envoie aux amans langoureux Son loyal medicin, Espoir, Pour conforter les douloureux, Et en la fin les tient heureux Par Grace, qui fait son devoir. (Narcissus, p.1426, 285). Se le Medecin Espoir, Qui est le meilleur de France, N'y met briefment pourveance, Viellesse estainct mon povoir, Asourdy de Non Chaloir. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 536).

II. -

Empl. adj. Le doigt medecin. "L'annulaire" : Le doit moien [signifie], l'eure de midy. Le doit medicin, l'eure de nonne. Le petit doit oreillier, l'oroison au vespre. (Expos. songes B., 1396, 101). Seiles ou salvetella est une vaine situee entre le doit grant et le doit medecin tirant plus envers le doit medecin (Rég. santé corps C., 1480, 167).

 

Rem. FEW VI-1, 601a : «medecin "troisième doigt de la main" (1549)» et 602a : «Quatrième doigt de la main (...) (Paré - Trév 1771...)» ; cf. aussi 603b : medicinalis : «doigt medicinal "quatrième doigt de la main, annulaire" (1447 ; 1530) (...) doigt medecinal (1597)».
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

 Article 6/15 
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     MÉDECINE1          MÉDECINE2     
FEW VI-1 medicina
MEDECINE, subst. fém.
[T-L : medecine ; GDC : medecine ; AND : medicine ; DÉCT : medecine ; FEW VI-1, 599a,601a : medicina ; TLF : XI, 560b : médecine]

A. -

"Ce qui guérit, améliore l'état de santé"

 

1.

Au propre

 

a)

"Remède, médicament, ce qui soulage" : ...Ne trouvay herbe ne racine Qui fust parfaite medicine Pour tel mal estre garissable (Mir. st Sev., 1362, 193). Li lieus d'entour est odorans, Par tout, est si souef flairans Qu'il samble à tous, n'en doutez mie, Qu'on soit en une espisserie Pour les fruis et pour les jardins, Plantés de mains de Sarrazins ; Car de tous fruis, de toutes antes De tous estos, de toutes plantes, De toutes herbes à racine Qui puelent porter medecine Trueve on là à très grant planté, Que Sarrasin y ont planté. (MACH., P. Alex., p.1369, 211). ...une science aprent quant il est temps de bataillier, l'autre quant il est bon ou temps de donner medicine en malades (ORESME, E.A., c.1370, 114). Mais par accident une chose appete son contraire, si comme par maniere de remede ou de medecine (ORESME, E.A.C., c.1370, 415). Si comme qui aprent ou use de medecine et des autres ars et sciences pour guaingner. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 341). ...ja soit ce que l'apothicaire, du comendement du phisicien, si administre et apreste lez medicines, toutevoies le phisicien si lez ordene quant a l'auctorité (Songe verg. S., t.1, 1378, 74). Aucune foys, c'est grant prudence et grant sagece que de garder lez jours et lez heures, conme sont lez jours esquelx l'en doit prendre pocions ou beuvrages de medicine, ou lez jours esquelx l'en se doit faire seigner. (Songe verg. S., t.1, 1378, 366). ...quant l'en queust aucunes herbes pour faire medicine, l'en n'y doit faire nulz enchantemens ne garder, en lez cueillent, aucunes observances vaynes, for que l'en y puet bien dire "Pater Noster" et "Credo in Deum" a l'oneur de Dieu et de toute la Trinité. (Songe verg. S., t.1, 1378, 394). Car Dieu créa les médicines, Diverses et nobles et fines, Pour guérir mainte maladie Et pour sauver souvent la vie. (LA HAYE, P. peste, 1426, 62). ...plus jou susdit met en despense dudit Laurent Millenois, et par ung jour que l'ay tenu à curer les retres, comme si dessus est contenu, c'est assavoir, ung gros et demy, à cause qu'il vouloit estre tenu bien aise et aussi qu'il beuvoit le vin tout pur pour médecine (Comptes roi René A., t.1, 1472, 89). De l'artation et indisposition qui est en la femme, par quoy elles ne sont convenables a amplexemens viriles, il fault tenir, jassoit que ce viengne de nature, se on leur puet aidier et subvenir par benefice de medecine, il n'empesche pas le mariage. (Sacr. mar., c.1477-1481, 78). Premierement convient (...) aussi qu'il [le chirurgien] congnoisse la complexion car, selonc la diversité de la nature des corps, il convient diversifier la medicine (PANIS, Guidon, 1478, chap. sing.).

 

-

[D'une chose] De grande medecine. "Qui constitue un excellent remède" : L'isle de Palme, qui est la plus auant d'ung costé de la mer oceane est plus grande qu'elle ne se monstre en la carte, et est très haulte et très forte, garnie de grans bocagez de diuersses condicions, comme de pins et de dragonnyers portant sanc de dragon, et d'autres arbres portant lait de grant medecine, et de fruitagez de diuerces manieres (BÉTHENCOURT, Canarien G., c.1490, 118).

 

-

Medecine de tel mal. "Remède utilisable pour tel mal" : Les medicines des fractures et dislocacions, aulcunefoys sont faitz en fourme d'epithime, aulcunefoys en fourme d'emplastre et aulcunefoys en fourme d'onguent, (...) les aulcunes sont faictes a deffendre l'apposteme et douleur, les aultres a conglutiner et endurcir artoboth, c'est le porre sarcoÿdes, et les aulcunes sont a conforter la particule, les aultres sont a reprimer le porre qui est trop engrossi et les aultres a adulcir et molliffier la durté qui demeure aulcunefoys aprés la restauracion. (PANIS, Guidon, 1478, tr.VII, doct.1, chap.7).

 

-

Bains de medecine. "Lieu où l'on prend les eaux thermales" : Fist les baings de medicine à Naples, qui garissoient de toutes maladies. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 70 v°).

 

-

[Différentes médecines, selon les affections]

 

.

Medecine calefactive/dessicative. "Médicament qui réchauffe, déssèche" : ...mais pour cause de la discrasie qui est froide et humide appartiennent medecines calefactives et dissiccatives (GORDON, Prat., c.1450-1500, I, 4).

 

.

Medecine cordiale : ...Avicenne en son livre De viribus cordis : veult et dit que le rouge de l'euf des bestes ayant bonne chair, comme de poules, perdris, et de faisans, jaçoice que ce ne soyt pas medecine cordiale, toutesfois il conforte fort le ceur. (Rég. santé corps C., 1480, 25).

 

.

Medecine diuretique. "Médicament qui augmente la sécrétion de l'urine" : ...telles aquositez doivent estre evacuees avec medecines duretiques (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 301).

 

.

Medecine endormitive : Des medecines endormitives nous devons sçavoir qu'elles appartiennent en trefforte douleur (GORDON, Prat., c.1450-1500, I, 17).

 

.

Medecine laxative : Il esconvient evacuer par medecine laxative la matiere digeree, et non mouvoir la matiere crue, especialment ou commencement, se ainsi n'estoit que la matiere feust furieuse. (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 57). Les egestions noires si comme sang, venant par nature, en fievre sont tres mauvaises, et sans fievre ; et tant plus seront de couleurs, tant plus sont mauvaises ; mais celles qui vienent par medecine laxative sont bonnes, et de tant plus de couleurs seront. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 73). Et pour ce, aussi comme par medecine laxative est fait remede contre replexion de humeurs, semblablement delectation est remede contre ceste tristesce. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 341). ...et le firent partir des Celestins de Lion et chacun pensoit qu'il eust pris medicine laxative et fut oultre les mons, avant que nul s'en apperceust. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 162 v°).

 

.

P. iron. "L'amour" : ...pour festoier son mary et luy donner quelque chose confortative, après la medicine laxative qu'il avoit prinse celle nuyt, fist ses gens lever (C.N.N., c.1456-1467, 368).

 

.

Medecine preservative : Ont enseignié notablement À tout homme d'entendement Pluseurs remèdes par diète Bien gardée, et tousdiz preste, Médicine préservative, À ce valant et curative, Pour éviter et pour extaindre Cellui mal, qui trop fait à craindre. (LA HAYE, P. peste, 1426, 20).

 

b)

En partic. "Purge"

 

-

Prendre medecine. "Se purger" : Si comme le medicin conseille se il guerira l'empostume par evacuacion ou par incision, et se il eslit par evacuacion et par prendre medicine, il conseille quelle medicine et en quelle quantité et a quelle heure et comment et de toutes circonstances et moiens qui font a son entencion. (ORESME, E.A.C., c.1370, 192). Et pour ce que ceste medecine vomitive et laxative est un paou forte a dames qui n'ont pas apris a prendre medecine, pour ce que aucunefois elles habondent en courous desmesuré et en propre volenté et que elles ont aucunefois trop restraint ce que elles deussent avoir doulcement ministré, et pour ce il fault pour ayde empetrer du Saint Esperit le don de force (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 267).

 

.

[D'un animal] Faire sa medecine. "Se purger" : Et les doit mener en aucun lieu ou il ait herbes tendres, comme sont blez ou autres choses, pour pestre de l'erbe et fere leurs medicines, quar aucunne foiz chienz sont malades et lunadges, si se garissent et vuident quant ilz ont mengié de l'erbe. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 143).

 

c)

[Prov., sentence]

 

.

Petite medecine souvent de grande douleur delivre : Si com petite medicine Souvent de grant douleur delivre, Aussi di je tout a delivre Graces des petitz dons c'on rent Causent fait et vouloir souvent De grans dons faire (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 271).

 

.

Selon le mal la medecine : Et ainsi faire au prince loit A ses subgiez, selon qu'il voit. Aux uns doit user de doulceur, Et aux autres faire rigueur ; Selon le mal la medecine, Pour curer toute la racine. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 243).

 

.

Contre la mort n'a medecine : Contre la mort n'a medecine. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 193).

 

.

Abstinence est souveraine medecine : A ce pourpoz dist Galien : "Abstinence est souveraine medecine." Et en Ecclesiasticque (...) :"Celui qui est abstinent eslongera sa vie." (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 242).

 

2.

P. métaph. au fig.

 

a)

"Ce qui peut soulager une souffrance morale" : Ensi par pluiseurs poins que je voi tous furnis, Perchoy tout clerement que mes coers est murdris, Et qu'adés demourrai languissant en desirs Sans avoir medecine, soulas, joie ne ris. (Bât. Bouillon C., c.1350, 83). Mais Nature la tresbenigne, Pour adoulcir celle pointure, Y mist Pitié pour medicine. (CHART., E. Dames, 1425, 365). Mais que de Dieu ne soye hay, Je ne quiers autre medecine. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 25). Madame, qui autre medicine ne queroit avoir que de fuir les desplaisirs que son cuer sentoit quant elle veoit les autres amans dansser, chanter, jouer, et les ungs avec les autres deviser, et elle ne pouoit ainsin faire jusques a la venue de son tres parfait ami si print en elle reconfort de son partir, et, pour abregier, le plus tost qu'elle peust print congié du roy, de la royne, de Messeigneurs, et dist adieu a tous, et puis s'en va. (LA SALE, J.S., 1456, 243). MARIE. (...) Lasse ! Lasse ! Et que feray Quant seray orpheline ? De dueil me tüeray ; N'ay autre medecine. (Myst. Pass. Amb. R., c.1474-1500, 65). Va a genis le menestrier Il n'atant que ta medecine Tu le trouveras en jacine (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 68).

 

.

[À propos de la mort] : Ton dart rade et dez gens tres redoubté soit ma medecine, Mort que je desire et appelle plus de mille fois le jour pour moy oster du monde puis que mon amy m'a seule hanbandonnee sans donner esperance d'estre en sa gracieuse compaignie jamais ! (Comte Artois, c.1453-1467, 100).

 

-

Prov. Un ami loyal est medecine de vie. "Un ami loyal est un élixir de vie" : Salomon dist : "Loyaulx amis Si est medecine de vie." (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 15).

 

b)

"Remède qui guérit l'âme" : Pour ce les detracteurs et persecuteurs sont a amer, car ilz nous donnent pour neant nostre medicine. (GERS., Déf., 1400, 242).

 

-

[Différentes médecines] : ...pour l'amour de Dieu et de son proisme par la bonté de Dieu devendra phisicien et presentera aus dames mariees et a tous bons Crestiens qui ne sont pas sains et averont passion .VIJ. manieres de medicines, c'est assavoir : medicine preparative, linitive, purgative, confortative, preservative, nutritive et vivificative. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 219). Et pour ce que ceste medecine vomitive et laxative est un paou forte a dames qui n'ont pas apris a prendre medecine, pour ce que aucunefois elles habondent en courous desmesuré et en propre volenté et que elles ont aucunefois trop restraint ce que elles deussent avoir doulcement ministré, et pour ce il fault pour ayde empetrer du Saint Esperit le don de force (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 267).

 

Rem. Cf. à ce sujet J.-L. G. Picherit, La Métaph. pathol. et thérap. à la fin du Moy. Âge, 1994, 40.

 

-

RELIG. [À propos d'un être surnaturel] : La face a face voit elle son chier fils, La est pour nous en soing et en grant cure, De touz noz maux medicine procure (Mir. ev. arced., c.1341, 145). Ave, mére au souverain roy (...) Qui es de pechié medicine... (Mir. pape, 1346, 376). [À la Vierge] Fruit et medecine Pour tous maus curer, Par tel vertu qui ne Porroit empirer, Fonteinne divine Pour pechiés laver (MACH., Les lays, 1377, 403). O vray Jesus, prophette saint et digne, Aux languissans tres saincte medecine, Port de salut aux perilz de la mer, Tu nous nourris en ta saincte doctrine Et j'ay receu ta saincte discipline Que tout bon cueur doit fermement amer. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 780).

 

.

Medecine (du peché). "Ce qui guérit l'homme du péché" : Anselme : - Conclusons dont fermement et non pas vainnement en disant que chouse tres convenable est que, ainsy comment le pechié de l'omme et la cause de nostre damnacion sy commença a la femme, ainsi la medecine [du pechié] et la cause de nostre salvacion devoit naistre de la femme, c'est de la glorieuse vierge Marie. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 217).

 

c)

[Dans le langage amoureux] "Remède (au mal d'amour)" : C'est de Desir qui mon cuer flame Et point de si diverse flame, Qu'en monde n'a homme ne fame Qui medecine Y sceüst, se ce n'est ma dame, Qui l'art, qui l'esprent, qui l'enflame Et bruïst d'amoureuse flame, N'elle ne fine. (MACH., R. Fort., c.1341, 53). Voy que je m'affine Pour ma dame fine Qui onques ne fine De la doleur affiner Qu'en moy s'enracine, Si que la racine Par nul medecine Ne puet nuls desraciner, S'amours n'enlumine Dedens brief termine Mon cuer qui termine Sans cause determiner (MACH., Les lays, 1377, 310).

 

-

[Dans un cont. métaph.] : Et quant elle ot a son plaisir Veü mon estre, et a loisir, Et qu'elle sot sans couverture De mon mal toute l'encloüre, Et qu'en tele doleur estoie Des maus d'amours que je sentoie, Com celle qui la theorique Toute savoit et la pratique Qu'il failloit a ma medecine, Et qui bien congnoissoit l'orine Des yeus dou cuer, qui fondanment Estoit faite amoureusement, Et qui plus savoit de confort Que Fortune de desconfort, Et qui conforter me voloit Des maus dont mes cuers se doloit (MACH., R. Fort., c.1341, 58).

 

-

[Dans un contexte prob. grivois, à propos de jeunes femmes] "Ce qui réconforte, fait du bien" : Dedans l'amoureuse cuisine, Ou sont les bons, frians morceaux, Avaler les convient tous chaux, Pour reconforter la poitrine. Saulce ne faut, ne cameline, Pour jennes appetiz nouveaux, Dedans [l'amoureuse cuisine, Ou sont les bons, frians morceaux.] Il souffist de tendre geline Qui soit sans octz, ne veilles peaux, Mainssee de plaisans cousteaux ; C'est au cueur vraye medecine, Dedans [l'amoureuse cuisine.] (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 453).

 

d)

"Remède (à une situation politique)" : Vostre royaulme est comme en article de mort, et n'y a remede ne medecine que on luy sceust bailler pour le ressourdre, se n'est paix. (JUV. URS., Loquar, 1440, 428).

 

3.

P. ext. "Méthode"

 

-

Agir en telle medecine. "Agir de telle manière, utiliser telle méthode" : Et ainsi doncques, comme le roy avoit sens grand et cautèle, et en usoit en une manière, ce duc-icy avoit un autre sens grand et d'autre effet, et en usoit en autre médecine : en dissimulation et en feinte (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 456).

B. -

"Science des maladies et l'art de les guérir" : De che qui appertient a medecine "traittent les medecins et les fevres se mellent des choses de leur mestier" (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 51). ...nous veons que le phisicien du corps, a qui est donee auctorité et puissance d'anseigner et de ovrer selon l'art de medicine, et de juger dez malades lezqueulx deveroient eschaper et lezquelx morir, est ordené a celle fin que lez gens vivent sobrement (Songe verg. S., t.1, 1378, 84). Mez pour ce que, a la conservacion de corps humain naturel et pour querir santé quant il enquert aucune maladie, Diex si a donnee et trouvee une art, laquelle est appellee Medicine, pour le corps tenir en sancté et pour le ramener quant il est aucunement alteré, aussi en ce corps de Saincte Eglyse, Diex a donee science par laquelle, quant aucuns membres du corps sont alterés, l'en puet lez ramener a leur santé (Songe verg. S., t.2, 1378, 168). La premiere raison, ainsi que nous veons en l'art de medecine et es autres sciences, que ceulz qui les aprenent treuvent aucunes fois meilleurs choses et plus vrayes que les ancesseurs n'ont fait, par quoy on laisse les ditz des anciens et prent on les ditz nouveaulx (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., II, 1404, 23). Rolant, Rogier et les quatre maistre qui firent les livres de cirurgie separez des livres de medicine et moult de emperiquez meslerent en yceulx. (PANIS, Guidon, 1478, chap. sing.). Aussi appert que il convient le cirurgien en ouvrant artificiellement sçavoir les commancemans de medicine et avec ce est convenable que il sache aulcun peu des aultres ars. (PANIS, Guidon, 1478, chap. sing.). Les instrumens de medicine sont regime, pocion, diete, seignee, unguens, emplastres et pouldres. (PANIS, Guidon, 1478, chap. sing.). ...lequel tant se delecta en la science de astrologie, qu'il y fut moult expert et tant que au moyen d'icelle se treuve qu'il recouvra la science et experience de medicine, qui longtemps avoit esté perdue, et monstre bien que astrologie est neccessaire et utille à ung medicin (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 49 v°). Cestui, lui estant à Boulongne et à Pavie, a vacqué ès jugemens particuliers longtemps, comme je lui ay oy dire, mais, pour ce que ne sont "de pane lucrando", il a tiré à la pratique de medicine et touttefois est bien erudict en la science astrologie. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 165 r°).

 

-

Auteur de medecine. "Celui qui écrit un ouvrage de medecine" : ...et par autres noms sont aucunefoiz appellees es aucteurs de medecine et de cirurgie, car corrosion de voine est appelee diabrosis, et fixion est apelee rixis, et appercion est appellee anathemasis. (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 202). ...et selon tous les aucteurs de medecine, appoplexie est faicte avec son, et est signe de forte appoplexie, laquelle est replexion des grans ventres du cervel et des petis, ou l'en peut perdre scens et mouvement (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 208).

 

-

Docteur/maistre en medecine : ...uns frères meneurs, maistres en medechine (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 111). L'Université de Paris par un maistre en theologie a proposé et dit que me Pierre de la Casteigne, maistre en medicine, a demouré XXX ans en l'estude de Paris (BAYE, I, 1400-1410, 126). Simon de Pavie, excellant docteur en medicine à Lion, le plus renommé du royaume de France pour son temps. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 162 r°). ...maistre Jehan Michel, premier medecin du roy, tres excellent docteur en medecine (LA VIGNE, V.N., p.1495, 300).

 

-

Faculté de medecine : Ce jour, le recteur et les deputez de l'Université de Paris sont venus ceans, à heure des plaidoieries, supplier pour l'expedicion du procès d'entre les maistres de [la] Faculté de medicine et le procureur de ladicte Université, adjoint avec eulz, d'une part, et maistre Jehan de Dompremy, d'autre part. (FAUQ., II, 1421-1430, 223). Jehan Lallement, aussi docteur audit Lion et bien experimenté en la faculté de medicine et bien sçavant en la science des estoilles, est de ce temps en moult grant bruit (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 165 r°).

 

-

Estudier en medecine : Depuis avoit esté a Montpellier ou il avoit estudié en medecine, et ceste art fut dont il vesqui toute sa vie et introduist dame Berthe sa fille, en laquele elle prouffita moult et s'en vesqui depuis en tapinage assez honnestement. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 112).

 

-

Traité de medecine : ...fist, entre ses euvres, ung traicté de medecine sur douze herbes seullement. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 56 v°).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

 Article 7/15 
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     MÉDECINE1          MÉDECINE2     
FEW VI-1 medicina
MEDECINE, subst. fém.
[GD : medecine ; FEW VI-1, 602a : medicina]

"Femme exerçant la médecine" : ...voyant ledit suppliant que ladicte chamberière ne vouloit dire ne confesser qu'elle feust grosse, lui dist qu'il estoit besoing porter de son orine de rechief à ladicte medicine, ce qu'il fist. Laquelle medicine lui dist qu'elle estoit grosse, et adonc revint vers ladicte chamberière et lui declaira comment ladicte medicine avoit dit qu'elle estoit grosse (Doc. Poitou G., t.11, 1467, 87).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

 Article 8/15 
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     MÉDICIENNE     
*FEW VI-1 medicina
MEDICIENNE, subst. fém.
[*FEW VI-1, 599b : medicina]

"Femme médecin"

Rem. Attestation ds le Tresor amoureux attribué à FROISS. (éd. Scheler, t.3, 199, v.2042) ; J. Lemaire, Romania t.125, 2007, 240.
 

DMF 2020 - DMF 2015 Robert Martin

 Article 9/15 
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     MÉDICINABLE     
FEW VI-1 medicina
MEDICINABLE, adj.
[T-L : medecinable ; GD : medecinable ; AND : medecinable ; FEW VI-1, 600a : medicina]

A. -

Au propre

 

1.

"Propre à guérir, qui permet de guérir" : ...et aussi conme le fruit de l'alemandier est medicinable a homme malade et contre morsure de beste venimeuse, aussi le fruit de la benoite vierge, c'est assavoir le doulx Jhesus, fut medicinable et prouffitable a toute humaine nature (Mir. prev., 1352, 231). ...o tres souveraine amenistrarece de la pasture et du restorant medicinable qui ne garist pas tant seulement le malade par tribulacion navré, mais lui rent vie force et vigueur par le doulz oinguement et liqueur de ton reconfort (CHR. PIZ., Avision T., 1405, 190-191). ...les deux lieux que l'on nomme Bourbon a bains chaulx que l'on dit medicinables (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 148). LA VEFVE. A deux genoulx (...), Vers vous viens en humilité Vous supplier en charité (...) Que mon filz soit ressuscité Par vostre deprecacion (...). SAINCT MARTIN. Sans Dieu, la chose est incurable, Mais, pour pitié qui me meult ad ce, Priere a luy medecinable Je feray dedens ceste place. (LA VIGNE, S.M., 1496, 491).

 

-

Sciences medicinables. "Médecine" : ...pour la conservacion de la santé du corps furent quis medecins les plus expers, maistres renommez et gradués es sciences medecinables. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 40-41).

 

2.

"Susceptible d'être guéri" : Dont puis que tu seras traitablez Et par mon art medechinablez, Wiseuse tout premierement Fuy par mon amonnestement, Car par wiseuse est engenree L'amour qui est desordonnee. (Ovide remede amours H., p.1300 [1400-1430], 53). Plinius dit que les membres des personnes sont medicinables. (ORESME, E.A.C., c.1370, 502). Medicabilis (...) : medechinables, curables (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 296).

B. -

Au fig. "Salutaire, profitable" : ...et aussi conme le fruit de l'alemandier est medicinable a homme malade et contre morsure de beste venimeuse, aussi le fruit de la benoite vierge, c'est assavoir le doulx Jhesus, fut medicinable et prouffitable a toute humaine nature (Mir. prev., 1352, 231). ...la messagiere S'en retourna tost arriere Et souvent aloit et venoit Ainsi, de quoi moult me plaisoit, Car m'estoit medicinable Sa venue et profitable (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 114). Et posé que celluy qui donne la sentence peche griefment, (...) toutevoies celluy qui obeïst a telle sentence injuste si acquiert grant merite et est celle sentence medicinable a son ame (Songe verg. S., t.2, 1378, 164). Sentence de excomuniement si est donnee pour pechié mortel et, pour ce, il appartient que tel excomunié face satisfaction de son pechié par poyne corporele ou pecuniere, car nul pechié ne puet estre remis ne pardonné sanz faire satisfaction a Dieu et a Sainte Eglyse. Et se il n'a de quoy poïer et il soubstient benignement tel excomuniement, il luy profitte et luy est celle sentence medicinable quant a l'ame. (Songe verg. S., t.2, 1378, 195).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

 Article 10/15 
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     MÉDICINATIF     
FEW VI-1 medicina
MEDICINATIF, adj.
[FEW VI-1, 599b : medicina]

"Médicinal" : Les mons estoyent moult fertiles (...) plains de herbes medcinatives et d'especes aromatiques (Mer des hist., t.1, 1488, f° 98c [BnF/Gallica]).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 11/15 
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     MÉDICINEMENT     
FEW VI-1 medicina
MEDICINEMENT, subst. masc.
[T-L : medecinement ; GD : mecinement ; AND : medicinement ; FEW VI-1, 600a : medicina]

MÉD. "Médicament, ensemble de remèdes pour traiter une maladie, traitement" : ...ceste onccion vault (...) a medicinement de plaie et a curacion (Mir. ev. N.D., c.1348, 59). Medicamen (...) : medicinenent [l. medicinement] (Aalma R., c.1380, 251). Medicatio (...) : medechinemens (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 296). ...estouppes baignees avec medicinement (PANIS, Guidon, 1478, tr.III, doct.1, chap.3). Medicatio (...) : medicinement (LE TALLEUR, Vocab. E.M., c.1490, 218).

Rem. MOND. ds T-L V, 1336.

 

-

P. métaph.

 

Rem. Ex. du XVe s. (De Vita Christi) ds GD V, 211a.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 12/15 
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     MÉDICINER     
FEW VI-1 medicina
MEDICINER, verbe
[T-L : medeciner ; GD : meciner ; GDC : medeciner ; AND : mediciner ; DÉCT : medeciner ; FEW VI-1, 599a : medicina]

Medeciner qqn. "Soigner qqn, comme peut le faire un médecin, traiter qqn" : ...vous estes celle Que nulz devotement n'appelle Qu'il ne vous truisse appareillée Et de lui mediciner liée (Mir. pape, 1346, 381). Et d'autre part, Dame, jeo siu si enpirree et si enfiebli de la maladie qe j'ai en corps come devant est dit, qe trop grante mestier averoie d'estre medicinee (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 135). Et l'exemple des ars qui fu amené au contraire semble estre faulx, ce est assavoir que ce est malvese chose de mediciner un malade selon lettres, ce est a dire selon les livres. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 158). Si demoura messires Robers d'Artois un temps bleciés et navrés (...) En le fin, il li fu consilliet et dit, pour le mieulz mediciner et garir, qu'il s'en repairast en Engleterre, car là trouveroit il surgiiens et medecins à volenté. (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 19). Medicor (...) : mediciner (Aalma R., c.1380, 251). Li sires de Piquegni, liquels estoit navrés tout parmi le corps, fu mis en une litiere et portés a Cambrai, pour saner et medeciner ; mes onques de la navreure, ils ne pot avoir garison et morut. (FROISS., Chron. D., p.1400, 382). Et Edipus qui par un bergier avoit les piez perciez, icellui est maintenant oinct et mediciné par la grant cusançon du dit Polibus (PREMIERFAIT, Cas nobles hommes G., 1409, 134). Medicor (...) : medechiner, garir (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 296). Et lendemain, le roy Charles, triste et dolent de la perte de ses gens, s'en ala à Senlis, pour garir et médéciner les navrés. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.4, c.1444-1453, 356). Cependant le roy n'oublia pas qu'il ne mandast querir tantoust ses medicins et les meilleurs qu'il eust pour mediciner Lanceloit qui estoit blessé merveilleusement. (Belle Maguel. C., 1453, 26). Là fut Messire Jehan Justinian blessé d'une coulevrine, ce qui le contraignit d'en partir pour s'aller faire médiciner (Doc. 1453. In : CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.3, c.1437-1464, 28). ...et me feisrent couchier sur ung matras que je portoys et me medecynerent ... leur guyse (LA BROQUIÈRE, Voy. Outr. S., c.1455-1457, 23). Et quant il fut mediciné, sa main lyee et son bras desarmé, au saillir de sa tente Saintré le vint reconforter (LA SALE, J.S., 1456, 165). ...[la matrone] fait virer et revirer puis ça, puis la, la tresdolente patiente (...) et puis la medicine de cent mille fassons d'herbes (C.N.N., c.1456-1467, 32). ...quand vint l'heure qu'il voult besoigner et la paciente mediciner, on la print comme [l']aultre foiz (C.N.N., c.1456-1467, 34).

 

-

"Guérir qqn" : Il fait merveilleuses vertus, Il raddresse tors et tortus ; Paralitiques il medecine, Les aveugles il enlumine, Pluffort, aucuns font leurs recors Qu'il a ressuscité deux mors. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 417).

 

-

Medeciner qqn de qqc. "Guérir qqn de qqc., le traiter (quant à qqc., son mal)" : ...messires Loeis d'Espagne (...) s'estoit tenus en le cité de Rennes bien six sepmainnes, et là fait curer et medeciner de ses plaies. (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 170). Las, ma tres doulce amie [Mélusine], je [Remond] sui le faulx crueux aspis et vous estes la licorne precieuse. Je vous ay par mon faulx venin trahie. Helas, vous m'aviez mediciné de mon premier crueulx venin. Or le vous ay je crueusement mery, quant je vous ay trayee et menty ma foy envers vous. Par Dieu, se je vous pers pour ceste cause, je m'en yray en essil en tel lieu ou on n'ourra jamais nouvelles de moy. (ARRAS, c.1392-1393, 243). ...il est bleciés (...) Et dient chil qui l'ont en garde, tant que pour le medeciner et purgier dou mal dou chief, il seront plus de trois mois, avant que il puisse issir de la cambre. (FROISS., Chron. D., p.1400, 784).

 

-

"Soigner, traiter (une maladie, un organe, une plaie...)" : Si vous prie, tresdouz Sires, qe de vos dieux oeux pleynes de pité et misericorde il vous plese mes dolorousez plaies regarder et mediciner et de tout garrir les quatre plaies devant dites : ses sont les orailles, les oeux, les nees, la bouche. (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 64). ...toutesfoiz le lait cler, qui est apelé serum, par cause de medeciner et de lachier le ventre... (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 145). Venez en nostre pallais, si medecinerons vos playes et ferons penser de vous (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 145). ...la premiere [chose] est que le vinaigre nuyt aux maigres. Et raison si est car il deseche et aguise, fait augmentation en sa secheresse, car samblable nuyt avec son samblable, et fait l'autre augmenter et aussi toutes complections mauvaises doivent estre medicinees par son contraire, car par son semblable se fait pire. (Rég. santé corps C., 1480, 95).

 

-

Au fig. "Soigner" : Je ne sçay quel distnccion Sçaurez en l'offense assigner, Qui voulez l'un mediciner Et l'autre laissier en la fange. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 39). Car tu conduis Tout cueur contrict a vraye medecine Qui medecine Les dolëans (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 164).

 

-

Empl. abs. "Soigner" : Si comme faire incision ou non faire, donner medicine laxative ou non donner, ce n'est pas mediciner et guerir. (ORESME, E.A., c.1370, 322).

 

-

Empl. pronom. "Se soigner" : Et comme toutes choses ont commencement, pour ce que en tous les deux lieux que l'on nomme Bourbon a bains chaulx que l'on dit medicinables, et s'y vont pluisieurs gens baignier pour [ se ] mediciner et pour recouvrer santé d'aucunes maladies (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 148).

 

-

"Soigner (un animal)" : ...mediciner les personnes et chevaulz blessiez (LA SALE, J.S., 1456, 221). Les mareschaulx ferrent et medecinent les chevaulx (LA MARCHE, Mém., IV, Pièces annexées, p.1468, 66).

 

-

P. anal. "Soigner (un végétal)" : ...n'est pas doubte que valeur Plus grant ara l'arbre et vigueur, Et endurra plus longuement Et moult plus proffitablement, Se du dit jus arrousees Ainsi et medicinees Sont les racines que je di. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 202).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

 Article 13/15 
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     MEDICINERESSE     
*FEW VI-1 medicina
MEDICINERESSE, subst. fém.
[*FEW VI-1, 600a : medicina]

[Fém. de médicineur] : Maiz nostre sauveur nous a pourveu de remede ; il nous a ordonné la bonne medicineresse, penitence, qui ressuscite l'ame morte par peché (GERS., St Antoine G., c.1396-1403, 937).
 

DMF 2020 - DMF 2015 Robert Martin

 Article 14/15 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
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     MÉDICINEUR     
FEW VI-1 medicina
MEDICINEUR, subst. masc.
[GD : medecineur ; AND : medicinour ; FEW VI-1, 600a : medicina]

"Celui qui soigne, médecin" : [À propos de Dieu] ...quere sauntee ["santé"] de mes plaies par les moustrer et l'ordure en elles descoverir a vous, mon douz seignur et meistre, come a sovereyn mire et medicinour. (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 90).

Rem. AND, s.v. medicinour (même ex.).
 

DMF 2020 - Synthèse Hiltrud Gerner

 Article 15/15 
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     MIRGICINER     
FEW VI-1 medicina
MIRGICINER, verbe
[GD : mirgiciner ; FEW VI-1, 599a : medicina]

Empl. trans. "Soigner"

REM. Doc. 1425 (le suppliant l'a fait mirgiciner et visiter par les plus expers et souffisans mires de la ville de Reims) ds GD V, 342a ; même ex. ds DU CANGE V, 407a, s.v. miro2.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

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