"Sauterelle" : [Il s'agit des plaies d'Égypte] An touz lor prez que il avoient Es bonnes herbes qu'il anmoient Trouverent trestoz doumagiez Et de l'aoute touz mangiez (Renart contref.,, 1ère réd. R.L., t.2, c.1319-1322, 244). Locusta (...) auste, langouste, austerelle, sauterelle (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 280).

REM. Cf. aostelle "sauterelle", M. Roques, Mél. J. Haust, 1939, 348. Sans doute var. de laouste (FEW V, 396b : locusta), l initial étant interprété comme art., avec infl. de augustus (FEW I, 176a, s.v. augustus, enregistre plusieurs dér. dial. désignant la sauterelle). Cf. aousterelle, GD I, 311c et FEW XXV, 924a-b, s.v. augustus (mensis).
 

"Sauterelle" : ...locusta : autereule (Abavus IV, R., c.1350, 387). La locuste, c'est a dire la aousterelle qui saut en aoust, et se elle puet pou faire de choses, toutesvoies elle empesche les cheminans ; et pour ce par aventure est elle ainsi appellee "locusta quod loco stare faciens gradientes", locuste comme celle qui fait les cheminans en lieu ester et arrester. (FOUL., Policrat. B., I, 1372, 128). Locusta (...) auste, langouste, austerelle, sauterelle (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 280).

REM. La disparition de l initial (considéré comme article) résulte d'une étymol. pop. qui voit dans les sauterelles des bêtes du mois d'août. FEW XI, 117b : saltare cite un sauteriau d'août "sauterelle grise". Cf. aussi austerule (Trad. du Catholicon, ms. Montpellier, éd. P. Nobel, c.1400-1500. In : Lexique 4, 1986, 169) et FEW XXV, 924a-b, s.v. augustus (mensis).

V. aussi aousterole
 

(Synon. de aousterelle) : Et Gregoire avoit ja aler trois journees, il se retourna en ung lieu et si comme tous dormoient, il se tapissoit en ce lieu et lisoit ; et dont vint sur lui une locuste, qui est appellee sousterelle [var. aousterole], qui le contraignist a laisser a lire. Et par l'exposicion de son nom, qui est dit "locusta", c'est non ester en lieu, elle l'enseigna qu'il ne devoit pas ester en ce lieu. (BATALLIER, Lég. dorée D.-L., 1476, 334). [Var. ds VIGNAY, ms. BNF fr. 241, a.1348]
 

A. -

"Sauterelle" : ...en son hermitage S'en aloit. La, demy sauvage, De langoustes et de racines Vivoit (Liber Fort. G., 1346, 109). Car tant de langoustes sourdirent Que le ray du soleil couvrirent (...). Ces langoustes trestuit li blé Devourerent, riens n'y remaint, Toutes les fueilles et bois maint Furent par elles devouré. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 262). ...d'une maniere de vers volans que on appelle langoustes qui gasterent tous les foins de terre (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 126). Les païs champestres sont tournés en l'estat de la mer ou chacun a tant de seigneurie comme il y a de force, et moins y ont de povoir les naturelz seigneurs que les estranges ravisseurs, dont la terre est semee comme de langoustes qui par leurs tourbes gastent les regions et les laissent en desert et en freche (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 13). Prenostica aussi, deux ans devant, l'innumerable nombre de langoustes qui advolerent en France, qui firent ung dommage inestimable, car ilz mengerent tout ce qu'ilz trouverent vert sur la terre (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 107 v°).

Rem. Renart contref. R.L., 1328-1342, gloss. (languste).

B. -

Langouste (de mer). "Langouste (crustacé)" : Langoustes sont grans escrevisses, et sont bonnes cuictes en l'eaue. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 237). Escrevisses de mer doivent estre cuictes en four, et dit l'en langoustes (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 243). Item , char de langouste de mer y est bonne en lieu de char. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 255).
 

"Sauterelle" : Cestui Sostratus predist la grande multiplicacion des locustes qui mengerent tout ce qu'ilz trouverent à elles commestible sur terre, voire les escorces des arbres (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 66 v°). Cestui predist la grande pestillence qui fut en Ytalie et ès autres provinces et les grandes persecucions des chrestiens et inundacions des eaues et les locustes et les orribles strages que souffrirent les Rommains par toutes terres. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 77 v°).

Rem. LE FÈVRE, Vieille C., a.1376, 228 (T-L V, 145).

V. aussi langouste