"Bouffi, obèse" : Je ly barray sur son museaul, De par le diable, sa la peaul ! Mon varlet me fault pour souffler, Car ce lourt villain bourranfflé, De traïson c'est entremis, Jamés n'an sera mon ami (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 203).

Rem. Mot répandu dans les dial. du Centre, de l'Est et du domaine franco-provençal (cf. FEW).
 

"Détumescence" : Le signe que l'apostume vient a corrupcion est noiretté et lividité. Le signe qu'elle est putrifiee est desenflement [var. detumefaccion ou desenfleure] avec duretté. (Chirurgie Chauliac B.-T., p.1472, 304).
 

A. -

"Cesser d'être enflé, désenfler" : Qui mange venin tantoust enfle ; Mes, quant le venin est trop fort, L'om ne desamffle jusqu'on est mort. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 224). Cestui fut illustre medicin et très cler astrologien et sceut la nature occulte de plusieurs herbes, et fut lui qui premier inventa le degré et qualité de l'elebore en ses deux espesses, au moïen de quoy il fist subitement desenfler les filles du roy Proctis, qui, par enchentement ou autrement, avoient esté malefficiées. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 24 v°). ...boursouflé, Trop esronflé, par dormitoire enflé, De voir niflé, assombré, mytouflé, Non desenflé, gisant sur une couche D'avoir le soir Bachus escorniflé (LA VIGNE, Compl. roy Bazoche M.R., 1501, 389).

B. -

Empl. pronom. au fig. "Cesser d'être en colère" : Et la tierce ["fontaine"], qui croist et s'enfle Au chant de la vierge, en exemple Vous met, car moult estes enflés ; Mais vous vous estes desenflés En parlant moult diversement De Toute Belle et rudement. (MACH., Voir, 1364, 760).
 

"Détumescence" : Le signe que l'apostume vient a corrupcion est noiretté et lividité. Le signe qu'elle est putrifiee est desenflement [var. detumefaccion ou desenfleure] avec duretté. (Chirurgie Chauliac B.-T., p.1472, 304). ...soubdaine desenfleure [var. desinflation, detumission] (Chirurgie Chauliac B.-T., p.1472, 563).
 

"Fait de désenfler" : Les signes de resolucion [de l'aposteme] sont les bons signes devant ditz. Les signes de permutacion sont subite desinflaction avec nuysement de aulcune aultre particule. (PANIS, Guidon, 1478, tr.II, doct.2, chap.3).
 

"Enflure" : Inflatio (...) : enflance (LAGADEUC, Catholicon G., 1499, 39).
 

"Enflure, gonflement"

REM. Trad. de Bruno de Longoburgo (ms. 1400-1500, li pacianz doit user de choses generatives d'enfleure tant que il soit bien enflez ou ventre, car cele enflations doit bouter fors la briseure) ds GD III, 150b.
 

"Abcès, tumeur" : Rancles est uns grans enflez de rouge couleur qui pourprent le cuir et la char et parfont avec grant chaleur et grant debatation. (Chir. chevaux P., c.1325-1350, 388). Quant li chevaux ne peut estaler ne pissier, il est sechiez et s'il n'est pas si haitiez comment il seut et quant enfles apert ou flanc, il demonstre puis il demort. (Chir. chevaux P., c.1325-1350, 395). M'et Diés, beaux amis, font il, tant y avons esté [en prison] que tout sommes querquiet d'enfle et de famine que nous avon eu et que nous avons encore. (Ysaÿe Triste G., p.1400, 210).

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Au fig. "Enflure" : Pareillement remirés vostre coeur Ensanglanté d'aïreuse amertume, Enflé de doeul, noir comme contrecoeur, Hatif vengeur, qui ne demande qu'heur De bataillier, ne luy chault ou il thume ; Sainctes dames, changiés luy sa coustume Attrempés vous, amoderés vos ires, Crevés son enfle et lavés l'en vos buires. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 677).
 

"Gonflé de colère ; bouffi d'orgueil, de rigorisme"

Rem. Myst. Conception L., c.1481-1494 (Xavier Leroux, R. Ling. rom. 72, 2008, 381-382 ; Sud-Est ; nombreux exemples dans ce texte). Aussi HUG. III, 432.
 

"Fait d'enfler ; état d'une chose enflée" : Inflatio (...) enflemens (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 237).
 

"Avec orgueil" : Turgenter (...) : enfleement (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 513). Tumide (...) : grossement, enfleement (LAGADEUC, Catholicon G., 1499, 39).
 

A. -

Empl. intrans. ou pronom. "Augmenter de volume, comme par gonflement" : Si ara tantost belle feste. Mais qu'il oyent ces beaulx devis, Ilz se despeceront tous vifz Et s'enfleront comme ung crapaut. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 398). MAISTRE PIERRE. Recepte pour quelque mignon Qui aura les cheveux [caducques] : Deux onces de pouldre a canon, Cela fait enfler les perucques. (Dorib., p.1480, 249). Durer ne puis, tant me va boursoufflant Et, sans cesser, plus c'un crapault enfflant, Le villain cueur qui est dedens ma pence. (LA VIGNE, S.M., 1496, 350).

-

Part. passé en empl. adj. : Les ytteriques ne sont pas si enfflez environ le ventre comme sont les autres. En lientere, oxizemie survenant qui n'estoit pas devant, c'est signe bon. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 89). En che séjour, et mout soudainement prist une maladie à Jehan Lion, dont il fu tous enflés. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 190). Car un vaisel de cuir, comme est une vesie, trait ou poise plus quant il est enflé et plain de aer que quant il n'a rien dedens ; et donques se un corps a plus en soy de aer que de eaue et de terre, il sera en l'eaue plus legier d'un autre et en le aer plus pesant. (ORESME, C.M., c.1377, 688). Moult fu le jayant doulent quant il voit son levier ainsi et par telle maniere froez, et gesir sur la place, car il ne se ose abaissier pour le prendre. Lors sault a Gieffroy et lui donna si grant coup du poing sur le bacinet qu'il l'estonna tout. Mais il ot le poing tout enflé et estourmy du grant coup. Et Gieffroy le fiert de l'espee sur la cuisse tellement qu'il lui embat demy pié ou braon. (ARRAS, c.1392-1393, 264). Parrot a la joue enflee Aporta de giroufflée Trestout fin plein son giron A Belote du Firon (CHR. PIZ., Dit Pastoure R., 1403, 247). Le disner fut fait ainsi qu'avez oy. Et vint a dire graces, que maistre prescheur pronunça enflé comme un ticquet (C.N.N., c.1456-1467, 488). Respont LE FEVRE. Frere, je t'ay bien entenduz, Mais je n'ay pas tan de vertuz Que de moy les seusse forgier [les clous], Car je suis forment en meschier : Mes main me sont forment enflee, Detranchee et aussy cravassee, Pour quoy ne pourras le fer remuer. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 101). TESTE CREUSE. Et les joes aussi, regardez Sur ce point que bien entendez De les luy faire si enflees. (Copp. lard., a.1488, 176). AFFRICQUEE. Est il que du mal saint Eloy, Du mal du frisson d'avertin, Du mal mon seigneur sainct Martin Soyez vous enflé et batu ! (P. Jouh. D.R., a.1488, 36).

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[D'une jeune femme enceinte] : Tu es par my le corps enflée Conme un lepreux. (Mir. st J. Cris., c.1344, 272).

B. -

P. anal. empl. pronom. [D'un cours d'eau, de la mer...] "Grossir" : Se au chant de la tierce pucelle Croist et s'enfle la fontenelle, La deesse est pacefiye, Apaisentee et adoulcie. (MACH., Voir, 1364, 754).

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[De la mer] "Devenir agité" : Or avint que la mer s'enfla Pour le fort vent qui y souffla, Si qu'elle en devint toute trouble Pour le vent qui l'esmuet et trouble. (MACH., J. R. Nav., 1349, 249). Li vens fu gros, la mer s'enfla, Pour le vent qui trop fort souffla, Si que les ondes ressambloient Monteingnes, si hautes estoient ; Et dessous sambloit uns abismes. (MACH., P. Alex., p.1369, 113).

C. -

Au fig.

1.

Empl. trans. "Rendre orgueilleux" : Grant vtilite aussy est a soy congnoistre car telle science ne enfle point ains humilie la personne, et est aussy comme une preparacion a edificacion spirituelle car ledifice spirituel ne peult estre en lame se il ny a fondement de humilite. (CIB., p.1451, 197).

-

Part. passé en empl. adj. : Et la tierce [fontaine], qui croist et s'enfle Au chant de la vierge, en exemple Vous met, car moult estes enflés ; Mais vous vous estes desenflés En parlant moult diversement De Toute Belle et rudement. (MACH., Voir, 1364, 760). ...a laquelle [beauté de l'âme] garder tu doys mettre toute ta cure, o ame devote, tellement que point tu ne soyes halee par l'ardeur de luxure, enflee par orgueil, noire et tachee par envie (GERS., Concept., 1401, 418). Le flegmatique qui est au colerique contraire pour ce quil a les qualitez de leaue qui sont froideur et moiteur est communement graue et tardif (...), de couleur fade et blanchastre, le cuer orguilleux et enfle, plain de crachemens et de humeurs habondant (CIB., p.1451, 219).

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Part. passé en empl. subst. "Personne orgueilleuse" : ...aux humbles doit [Dieu] le hault royaulme, Aux enfléz l'eternelle flame (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 223).

2.

Empl. pronom. "Se mettre en colère, s'emporter" : Et le filz de laiens s'anfla [var. souffla, s'enfla], Et en dist villeines paroles, Qui estoient rudes et foles. (MACH., P. Alex., p.1369, 256). Cellui qui ayme estre corrigié est tres saige et le fol, quant on le corrige, s'enfle et courrouche. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 99).

-

Part. passé en empl. adj. [D'une pers.] "Gonflé de (de colère, d'envie...)" : ...Et veü l'avez au jour d'ui, Que pour ce que je me dedui Au lion, ces bestes venues Sont et près de nous acourues, D'envie et de courrous enflées, Aussi com toutes forcenées. (MACH., D. Lyon, 1342, 228). ...nul ne pourroit dire comment son cuer fu gros et enflez contre Veneciens (Bouciquaut L., 1406-1409, 268). ...ceste dolente et douloureuse playe ne se peult ou ne se scet guarir, qu'elle ne soit d'an à aultre et de saison en saison renouvellée et mise à sang fraiz par les couraiges d'ung chascun party, enflez, despitz et non saoulez de vangeance et d'estrif (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 197). ...leur oncle, qui estoit fort despité contre eulx, et leur dit telz moz : "Où allez-vous, gens d'armes", et lesdiz suplians lui respondirent : "Nous ne sommes point gens d'armes, mais sommes mestiviers, qui allons cuillir nostre orge qui est icy près." Lequel ne leur dist mot et s'en alla, tout anflé contre eulx, droit à sa maison. (Doc. Poitou G., t.12, 1476, 93). Escoutte ung peu comment y hongne, Il est plus enflé q[u]'un crapault ! (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 786).

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Avoir le coeur enflé/avoir la teste enflee : Quant Danemont l'oÿ s'en ot le teste enfflee (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 574). Danemont va devant qui le cuer ot enfflé (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 715). A ycelle parolle (...), Vint là dez frans bourgois une grant assamblée. S'y fu Huez Cappez, qui ot le teste enflée De ce que Savaris a tel cose pensée (Hugues Capet L., c.1358, 32). "Velà orgilleuse ribaudaille (...) ! A quoi faire monstrent il maintenant leur estat ? Il fussent venu servir le roi ens ou point où il sont, quant il ala en Flandres, mais il n'en avoient pas la teste enflée fors que de dire et de priier à Dieu que jamais piés n'en retournast de nous !" (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 75). Je sçay trop bien pourquoy vous estes tant raffroignée, et que le cueur avez tant enflé. (C.N.N., c.1456-1467, 411).
 

(Synon. de enflure) : Ne le fetes pas pour ce sainier siques atant que l'enflume soit meure et materes ne descourent mie, sans touz, de ces narilles siques atant l'alaine soit saine. (Chir. chevaux P., c.1325-1350, 386).
 

A. -

MÉD. "Gonflement, enflure" : ...l'enfleure du ventre (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 355). Se, en vulneres, il n'apert pas enfleure, se les plaies sont fortes et malles, c'est mal signe (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 88). En squinantie, quant il survient enfleure et rougeur en la gorge, c'est bon signe, car la matiere est convertie dehors. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 101). ...et souvent avient que par une petite pointelette est curey une grant enflure. (CHR. PIZ., Déb. R. Rose H., 1401-1402, 149). Les vaynes qui sont es platz des cuissez saigne l'on pour la enfleure des coullons, tant à dexstre comme à senestre et aussi contre une maladie qui vient es aynes et es parties derriere (LE LIÈVRE, Traité saignée W., a.1418, 17). Quant lait habunde es mammelles, il fait douleur et enfleure et duresse et congestion et caseacion (GORDON, Prat., c.1450-1500, IV, 17). Aussi les malladies luy vindrent tost et selon la vie, car il luy print une enfleüre de jambes, comme je l'ay ouy dire, à ceulx qui l'ont veü (COMM., II, 1489-1491, 339). ATTROPOS. Vomissés en cent mille livres, Emplisés en tost ces escaudes Et je mesleray fievres chauldes Parmy et corrumpues humeurs, Enfleures, boces et douleurs De costë, avec vert venim, Infection, fiel collubrin, Pellés ensemble et destrempés Et bouillés avec suis et poix Pour toutes regions infere. (Cene dieux, c.1492, 127).

B. -

Au fig. : ...ou, par conscience d'amour secret, survenoit une enfleure de corage lequel, combien qu'il fust dissimulé, neantmoins souventefois en publique se [se] moustroit (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 387). De l'anfleure de ceste maladie qui ainsi court parmi ma terre, et de l'incovenient ou elle tire et qu'il s'en ensuivra recite le prophete Daniel ou .IIIIe. chapitre l'avision (CHR. PIZ., Avision T., 1405, 92). O vent perilleux ! Enfleure de courage ! boce pleine de venin et de poureture ! (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 15). ...pour oster l'enfleure de cel orgueil (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 162).

Rem. GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 259 (T-L III, 342).

-

"Orgueil" : Tel aussi ne proufite pas en une vraie sapience, car icelle enfleure vaine aveuglist sa pensee et ne le laisse pas cler veoir (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 97). Et trop est fort que degré de honneur n'engendre enfleure et eslevacion en cuer mausage (FOUL., Policrat., IV, 1372, 69). ...pour l'orgueil et l'enfleure que la personne lettrée en prent. (GERS., Montagne contempl. G., 1400, 16).
 

"Gonflé (d'orgueil)" : Despit, qui porte cuer inflat Du vent d'orguil (GOWER, Miroir homme M., c.1376-1379, 29).
 

[D'un aliment] "Qui fait enfler" : ...grosse ventosité et inflative (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 292). Miel est de chaulde et sèche nature et mondefie bien, maiz il est inflatif et engendre soif. (LA HAYE, P. peste, 1426, 213). Item, plus les humides et recentes figues sont de plus legiere nutriction que les seches, et plus tost descendent de l'estomac au foye, et font le foye plus humide, et tiennent le ventre plus lubrique que les seches, mais les seches sont mains inflatives et plus convenables a l'estomac que les humides. (Rég. santé corps C., 1480, 33-34). Et quant on les mengeue [les pois] a tout la piau ou l'escorce, il sont a blasmer pourtant qu'ilz sont inflatifz. (Rég. santé corps C., 1480, 79).

Rem. FEW : «Mfr. inflatif adj. "qui fait enfler" (ca. 1480-1562)». Autre ex. du XVe s. (Trad. de Bruno de Longoburgo ; GORDON, éd. 1495) ds GD IV, 579c.
 

"Flatulent"

REM. Jardin de santé, c.1500, ds GD IV, 579c.
 

A. -

MÉD.

1.

"Gonflement (d'une partie du corps, d'un organe), enflure" : Et vecy merveille comment en maladie de causon ou est inflacion dernierement peust estre matiere crue (GORDON, Prat., c.1450-1500, I, 3). Inflactions sont aulcunetoys faictes de esperit assemblé et constraint soubz le cuir et aulcunefoys entre les pelletes qui sont environ le profont, aulcunefoys sont environ ung membre, aulcunefoys par tout le corps, aulcunefoys aussi avecques douleur et aulcunefoys sans douleur (PANIS, Guidon, 1478, tr.II, doct.1, chap.4). Esmorroÿdes sont thumours ou inflactions douleureuses engendrees de flux de humours, es chiefz des voynes esmorroÿdes. (PANIS, Guidon, 1478, tr.IV, doct.2, chap.7). ...quant le corps a tant de cher ou de gresse que ne peut aller sans tristesse ne toucher son fondement ne soy chaucer pour l'inflaction du ventre ne respirer, il est dit gros ; aussi quant il est fondu et abaissé comme in acrosia et ptisi, il est dit sec (PANIS, Guidon, 1478, tr.VI, doct.1, chap.4). ...les jambes des antiques gens sont emflees de inflation delessant fosses aprés compression faite du doit, et par especial faite environ la nuyt es gens gras nourris de viandes humides. (Rég. santé corps C., 1480, 138-139). Les signes et la cure de inflation universale laquelle est appellee coperose sont qu'elle est engendree et cogneue par ceste voye (PREVOST, Cir. Guill. Salicet, 1492, I, 18).

Rem. Ex. c.1300 ds TLF. SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 151.

2.

En partic. "Gonflement digestif, intestinal, ballonnement" : Galien dit, en ce comment, que telle inflacion est aucunefoiz causee de ventosité, aucunefoiz pour froideur du foye qui engendre trop d'acquositez, d'umiditez et de fleumasies, lesquelles, assemblees selon le ventre, causent telle inflacion (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 151). Inflacion de l'estomac, c'est ventosité assemblee en l'estomac par foiblesse de vertu digestive qui fait tumeur, inflacion, eructacion, gurgulacion, torsion et rugite et ce peult estre es intestins, car venvosité assemblee ou corps fait divers sons et diverses melodies selon sa grosseur et sa subtillité (GORDON, Prat., c.1450-1500, V, 11). Et est dit ydropisie en tant qu'il appartient au cirurgien apposteme et inflaction de ventre de matiere aigouse et ventouse dedans la spaciosité du ventre par la erreur de la vertu digestive du foye (PANIS, Guidon, 1478, tr.II, doct.2, chap.6). ...et en grande delectation le digere mieulx que toutes aultres viandes, mais s'il est abhominable, l'estomac le fuyt, de quoy vomissement, inflation, rugitiz sont engendrés. (Rég. santé corps C., 1480, 33). ...car la substance ou la chair des pois est differente a l'escorce, car l'une des parties laiche le ventre, et l'autre partie restraint, (...) par quoy se fait de grant mouvement dedens le corps, causant torsion de ventre ou douleur et inflation. (Rég. santé corps C., 1480, 79).

B. -

Au fig.

1.

"Extension (ici de l'influence exercée par un corps céleste)" : [Les corps humains] sont a ces choses [à ces traits, à ces caractères] disposé, A ce qui leur est composé Et donné en corps dessus dis [par les corps celestiaulx] Plus assez, et sont ententis A bien suir l'inflacion De celle constellacion Trop plus que de nulle autre chose (DESCH., Oeuvres R., t.8, c.1370-1407, 281).

2.

"Gêne morale (comme est une gêne un gonflement physique)" : N'aura pas dont inflations et torsions en sa conscience chelui qui scaura le bien et pas ne le fera ? (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 99).

3.

"Gonflemenent d'orgueil"

Rem. MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 5392.
 

"Disposition à s'enfler"

Rem. Jardin de santé, c.1500, ds GD IV, 580a (inflativité).
 

"(Jeu de cartes)" : Prenez bottes, laissez pantoufles, sans plus estre Dieu renians En jeux de cartes, glic, ne roufles. (ALECIS, Mireur moines P.P., c.1450-1486, 11).

REM. Doc. 1414 (ronfle) et 1464 (roufle) ds GD VII, 237a-b. Le doc. daté par GD de 1414 est de 1458 (Arch. nat. JJ 189, pièce 266 ; cf. DU CANGE, ronflare)