I. -

Empl. intrans. "Règner" : Icilz Hanris regna dix ans, Et puis Corraz aprés .XV. ans (...). Et puis Hanris, qui fu .XI. ans, Et quant fu mors, vint et sis ans, Trestouz li anpires vagua, Qu'anpereres n'i anpira (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 356).

II. -

Empl. trans. "Provoquer (un processus)" : Elle [la plante appellée camedreos] provocque et impere les menstrues et fleurs. (Jardin santé, c.1500, f° 48a [BnF/Gallica]). De laquelle [la racine de l'ellenium] la decoction et elixature provocque l'urine et impere et fait fluyr par solucion les fleurs. (Jardin santé, c.1500, f° 195c [BnF/Gallica]).

-

Emperer à/sur. "Commander à" : Ses dis, ses fais uns pappes doit bien considérer, Crémir Dieu sen signeur, qui puet remunérer, Sour trèstous crestyens puet et doit emperer (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 338). Coudes mis sur la marris impere aux menstrues et aux fleurs des femmes. (Jardin santé, c.1500, f° 71d [BnF/Gallica]).

Rem. Chron. et hist. saintes et profanes, 1430 (il impera et domina a tout le monde)
 

"Chef, souverain"

REM. COURCY, Hist. de Grèce, 1422 (apres [l. aprés] ceulx y regnerent plusieurs emperiers qui gouvernerent celle seigneurie), ds GD III, 59a.
 

A. -

"Ordonner qqc." : ...Bien cuident que Flandres perisent Se la guerre [l. guerrë] en anperissent, Mès quant pere [l. perë] et mere faut, Lor treuvent lor conte an defaut. (Renart contref.,, 1ère réd. R.L., t.2, c.1319-1322, 208).

B. -

Emperir à qqn. "Gouverner (un peuple)" : En ce temps que le saint confés batailloit au roy des roys en l'ermitage, le roy Dagobert, eslevé de nobles tryumphes, emperissoit aux Siccambriens. Romme reluisoit adoncques du pape Martin, saint Amant preschoit lors la foy catholicque aux François ... (MIÉLOT, Vie st Josse J., c.1449, 30).

C. -

Au fig. [D'une chose] "Régner" : Illec aussi verrons la foy de Dieu emperissant et seignourissant fort et merveilleusement ouvrant esperance, tres perchant le pardedens du ciel et impetrant grace de toute santé et charité, navrant doulcement et faisant eureuses aliances. (MIÉLOT, Vie st Josse J., c.1449, 34).
 

"Ordonnateur (?)" : ...les empeririens du petit Eschiquier de Normandie ont confessé avoir eu et receu de Jacques Hurault, conseiller, tresorier et receveur general des finances de mondit seigneur, la somme de dix sept livres tournois (Echiq. Normandie S., 1485, 196).
 

(Synon. de imperir) : ...commender ou imparoir ou signeurier ou dominer (LAGADEUC, Catholicon G., 1499, 98).
 

"Qui gouverne"

REM. Ex. du XVe s. ds GD IV, 552b, cf. DEAF.
 

"Impérialement"

REM. ORESME, Pol. Arist. éd. 1489 ; imperablement ds GD IV, 552b-c ; imperalement ds l'éd. M., c.1372-1374, 143.
 

"Impérialement"

REM. ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 143 (imperalement).
 

"Régner, gouverner" : .VIII. ans après qu'il inpera, Pepins, ses filz, dou siegle ala (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 355). ...après que les princes furent destituez, Notre-Seigneur les improperoit et redarguoit par le Prophète, disant, qu'ils impéroient et seigneurissoient par austerité et par ce ne povoit leur regne avoir longue durée. (ORESME, Monnoies W., c.1365, LXXVII). Regne en triumphe et prospere, Vis en glorieuse spere Et impere, Philippe... (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 56). ...la roÿne Urse, imperant en Belges... (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 85). Jugiés, commandés, imperés, Il vous est comme habandonné (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 155). [Autre ex. p. 13, v. 805] ...et y fut tué ou millieu de Romme, l'empereur Vitellien, qui n'avoit impereré [l. imperé] que VIII mois et V jours. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 75 v°).

Rem. Aussi GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 8961 ; SAINT-GELAIS, Séj. honn. D., c.1490-1495, gloss.

V. aussi imperir
 

"Régner, gouverner" : LUCIFER. (...) Je suis puissant Et souffisant Pour regenter, Tout regissant, Imperissant, Sans nul doubter [Même ex. que le suivant]. (Myst. Viel test. R., t.1, c.1450, 11). LUCIFER. Je suis puissant Et souffissant Pour regenter, Tout regissant, Imperissant, Sans nul doubter. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 12). ABEL. Hault crëateur, ineffable et puissant, (...) Prince eternel en tout imperissant, Je vous supply de cueur obeïssant Que recevez mon povre sacriffice [La déf. de l'éd. (imperissant "impérissable") ne convient pas. Cf. G. Roques ds R. Ling. rom. 51, 1987, 644] (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 100).

-

[De Dieu] : Ilz confermoyent du tout leurs voulenté Au hault vouloir de Dieu le tout puissant, Ou ilz avoyent renom de loyaulté En servant Dieu sur tous imperissant. (PIERRE DESREY, Chevalier au cygne, éd. L.S. Crist, 1499. In : Mél. J. Lods, 1978, 197).

V. aussi imperer