"Accusation" : ...lors le roy par son eindegré saunz nul acoupement ousta le dit Hamon de sa meirauté (Chron. London A., c.1350, 45).

REM. Seul ex. relevé, également cité ds AND. Mot passé en angl. : acoupement.
 

A. -

"Accuser" : ...a Laon s'en va au roy parler Pour les enffans Regnaut faire desprisonner, Que li enffant Ripeux font a tort acouper (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 804). Hays tes pechiez ains que soye acoulpee Devant le juge (RENÉ D'ANJOU, Mortif. Vaine Plais. L., 1455, 10).

-

Acoulper qqn de qqc. : Et le dit Hamon de Chikewelle, Hamon Godchep, Esmon Lambyn, et Roger Palmere, aldermans, suirent la court le roy pur attendre sa volunté de çeo dount il les voleit acouper. (Chron. London A., c.1350, 46). ...sire Richard de Willeby, un des chief justice le roy, estut à le barre à Weimouster par deus jours devant sys persones pur respoundre à divers articles dount il fust areint par sire Robert Perninke, sire Robert de Sadingtone, (...) qe luy acouperent de divers pointz q'il avoit fait encountre son lige seignour le roy. (Chron. London A., c.1350, 87).

-

En partic. Acoulper la poitrine. "Battre sa coulpe, s'avouer coupable en se battant la poitrine" : Et qe les mayns soient prestes pur aculper la poytrine pur mes pecchés et joyndre sovent ensemble a crier mercy (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 102).

B. -

"Tromper qqn, lui être infidèle" (synon. acoupir, acoupaudir)

Rem. Gloss., Paris B.N. lat. 7692, c.1350, ds GD I, 74b.
 

"Tromper qqn, lui être infidèle"

Rem. DU CANGE II, 552c, s.v. copaudus ; doc. 1416 ; cf. GD II, 333c, s.v. coupaud : Laquelle femme appelloit son mary sanglant couppault, et se vantoit de l'avoir acoupaudi.
 

I. -

Empl. trans. Acoupir qqn. "Tromper qqn, lui être infidèle " : De rendre mon deu me deffault ; Entre nous en est grans descors, Et pour ce querray bas et hault Ce qu'om me doit qui va defors, Car j'ay trouvé beaux jeunes fors Qui m'ont dit, puis qu'il me fait couppe, Qu'acoupir le puis bien dès lors : Je lui feray d'autel pain souppe. (DESCH., Oeuvres R., t.8, c.1370-1407, 176). Curuco. cas : acoupir (Aalma R., c.1380, 95).

II. -

Part. passé en empl. adj. "Trompé" : Je sui jalous et acoupis (MACH., Voir, 1364, 7139). L'arc prist, la fleche mist en coche Et si roidement la descoche C'a Coronis l'a traite ou pis Pour ce qu'il estoit acoupis. Coronis chiét toute estendue (MACH., Voir, 1364, 7988). Balade. D'une femme qui tient estre acoupie de son mari et du reconfort qu'elle en a. (DESCH., Oeuvres R., t.8, c.1370-1407, 175).
 

A. -

"Faute ; péché"

1.

"Faute commise ; responsabilité qui en découle" : LA DAME. (...) Car en verité j'en descoulpe Tout le monde. Moye est la coulpe, Ne nulz fors moy coulpe n'y a. (Mir. enf. ress., 1353, 36). ...ce n'est pas tant la courpe du president comme du prince. (FOUL., Policrat. B., V, 1372, 373). "Monseigneur, que ferons-nous de ces hostages ? Ce n'est pas leur coulpe que le chastel n'est rendu, et ce seroit grant pitié se vous les faisiez mourir." (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 37). Breton, mons. messire Olivier, mon maistre, vous mande que vous vous teniez bien en vostre bonne verité, et que, pour chose qu'il soit du monde, vous ne chargiez homme se il n'y a coulpe ; car petite chose est de la vie de ce monde. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 538). Et ne peut que il n'y y eut faulte et coulpe de presumer en soy de juger ung proces par devant luy [un juge] (JUV. URS., Aud. illos, 1432, 39). C'est assavoir, quant l'une des parties confesse sa coulpe et est rendu. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 222). ...elle luy respondit que c'estoit sa coulpe et sa faulte (C.N.N., c.1456-1467, 51). Or estoient les termes entre le roy et le duc de Bourgoingne a celle heure mont estranges et de perilleuse attente, et tout a la cause du daulphin son filz, lequel par nulle voye ne pouoit retirer devers lui, et dont la coupe estoit toute imputee au duc son norrisseur (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 256). Dieux immortelz, soyés aux mortelz doux Et sans couppe genre humain ne deffaictez (Cene dieux, c.1492, 111).

-

La coulpe de : ...la coulpe de retardance estoit pugnie par paine de la teste (MAMEROT, Romuleon D., 1466, 313).

-

Par/pour la coulpe de./Sans la coulpe de. "Par la faute de, par la responsabilité de ; sans la responsabilité de" : Quant je vi qu'elle se plaingnoit Pour m'amour, et qu'elle baignoit Son cuer en larmes amoureuses, Et que ses pensees joieuses Estoient toutes converties En droites grieuges orties, Et que c'estoit tout par ma coulpe Que vers li me grieve et encoulpe... (MACH., Voir, 1364, 420). ...messire Tristran de Roye (...) morut par sa coulpe, je vous diray comment. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 113). Donques, et le droit doné et autroyé puet estre revoqué, pour la coulpe de celluy a qui il a esté donné ; car je ne vois mie raison de diversité. (Songe verg. S., t.1, 1378, 139). Et en cest article a diverses opynions. Une que, pour la coulpe de l'arcevesque, ou pour cause aultre juste et raisonable, le Roy puet de tel droit priver l'arcevesque. Et puet ceste opynion estre ainssi prouvee : la chose donnee puet estre rappellee pour la coulpe de celluy a qui elle est donee et pour son ingratitude (Songe verg. S., t.1, 1378, 139). ...car nous veons que une cité en laquelle l'evesque a esté tué et occis, si est privee a tousjours mais d'evesque (...) ; ouquel cas l'Eglyse cathedral est privee d'evesque sanz sa coulpe, et pour la coulpe du pueple. Par plus forte raison, une Eglyse, pour sa propre coulpe, devera estre privee de son honeur ou priviliege. (Songe verg. S., t.1, 1378, 140). Il fault que vous faciez fonder un prioré de XV. moines et le prieur en tel lieu qu'il plaira a ma damoiselle et a son conseil, pour prier pour l'ame de ceulx qui sont mors, tant de vostre costé comme de ce païs, et de noz gens, qui pour vostre coulpe sont periz. (ARRAS, c.1392-1393, 168). Qui te feïst a fourches pendre (...) Ne feroit assez grant vengeance Du sanc humain, que, par ta coulpe, As espendu (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 209). ...mais, par la machinacion d'aucuns autres officiers, la ville et chastel, sans sa coulpe, fu baillée aux ennemis (FAUQ., II, 1421-1430, 348). ...et se aucun lettres avoient esté seellées par le dit bailly, ce pourroit avoir esté par le couppe dampnable d'un quy fut clerc de le dite ville ou par autre dissimulation ou simplesse, quy ne doivent valoir à le dite dame (Hist. dr. munic. E., t.2, 1422, 166). ...il estoit celuy qui lui vouloit garder son honneur jusqu'a la mort, et aymeroit mieulx estre pery, et en l'autre siecle tourmenté, que par sa coulpe elle eust deshonneur (C.N.N., c.1456-1467, 387). Au second cas [i.e. si le serviteur s'est marié sans le consentement du seigneur et sa femme demande le dû du mariage], il samble qu'il doibve acomplir le mandement du seigneur (...). Aultrement le seigneur porroit estre privé du service de son serviteur sans sa coulpe. (Sacr. mar., c.1477-1481, 50).

-

(N') avoir (nulle) coulpe à/en qqc. "(Ne pas) être en faute à propos de qqc., (ne pas) y avoir de (la) responsabilité" : Je n'ay en sa mort nulle courpe, Pour ce devant tous m'en descourpe. (MACH., C. ami, 1357, 12). Et certes elle n'i ha courpe, Si fait grant pechié qui l'encourpe (MACH., Voir, 1364, 684). Le roy respondy que il vouldroit voulentiers que les Londriens, qui très grant couppe avoient de ces affaires, fussent corrigiez et mis à raison (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 49). Si n'en amoient mies mieux le duc Aubert, quoique à toutes ces coses il n'euist nulles couppes. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 187). Mais je vous prie, par pitié et par misericorde, qu'il vous plaise a moy donner la vie de Olivier, car, veue la vaillance de lui, et aussi consideré qu'il n'a coulpe en la trahison, ce seroit moult grant dommage de sa mort, car encore pourroit il faire des biens assez. (ARRAS, c.1392-1393, 65). Par foy, dist le roy, touteffoiz ne vueil je autre don, ne autre ne vous demanderay. Par Dieu, dist la dame, roy, se tu me demandes plus, il te mesavendra, et a tes hoirs avec, qui coulpe n'y ont. (ARRAS, c.1392-1393, 305). ...et les corpes que povoit avoir en ycellui homicide ledit d'Arlay (Doc. 1391. In : M. Bubenicek, Entre rébellion et obéissance, 2013, 605). [PYLAS]. Prenés le et le jugés. Or sa, je veulx lavés mes mains, Car checung doit savoir Que je n'en ay culpe de ssa mort (Pass. Autun Roman F., c.1400-1500, 193). ...mon maistre et seigneur Charles n'avoit ne n'a en laditte mort coulpe ou faulte (JUV. URS., Aud. celi, 1435, 229). La chambriere, qui coulpe n'avoit au meffait desusdit, emporta la punicion par en avoir congié. (C.N.N., c.1456-1467, 77). Et de ladicte venue en furent portées les nouvelles au roy par aucuns qui en parlerent à la charge de ladicte ville, qui n'y avoient aucune coulpe. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 10). Et, à ce que le roy n'eust aucune ymaginacion que ceulx de ladicte ville de Paris eussent aucune coulpe ou charge à ladicte venue, lui fut envoyé de par ladicte ville une ambaxade où estoient maistre Jehan de l'Olive, docteur en theologie et chancellier de l'eglise de Paris, Nicolas de Louviers, sire Jehan Clerebout, general maistre des monnoyes, sire Jehan Luiller, clerc de ladicte ville... (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 10). Et pour mieulx a eulx le cueur detourner, Ilec fit [Pilate] de l'eaulx appourter ; Et puis en lava ses mains, Affin que depuis le plus grand Juif qu'au moins Chascum puisse sçavoir et entendre, Contre luy mal ne vouloit entreprandre, Aussy que n'eusse culpe en sa mort, Quar sçavoit bien que avoent tort. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 100).

-

La coulpe de qqc. "La faute de qqc." : C'est maldit ; pour ce disoit Chaton d'un homme yvre que ce n'est pas la culpe du vin, mais est la culpe du bevant. (ORESME, E.A.C., c.1370, 179).

2.

"Péché, souillure du péché" : Et vus requir(e) qne [l. que] por me couppe Me donneis absolucion (Sept péchés C., c.1300-1350 [p.1478], 238). ...jeo sai bien qe jeo et mes pecchés sumes la cause de cele mort pitous et despitous, et la morte cause de vostre dolour, siqe jeo siu ensi coupe et cause de tout le male ? (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 97). ...selon la coulpe doit estre satisfacion mesurée par le jugement du confesseur (Mir. st Ign., 1366, 73). ...se coulpe y a a l'ame, Dieu lui pardonne doulcement ! (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 87). Icy [au cimetière des Innocents] n'y a ne riz ne jeu. Que leur valut avoir chevances N'en grans liz de paremens jeu, Engloutir vins, engrossir pances, Mener joyes, festes et dances, De ce fere prest a toute heure ? Toutes faillent telles plaisances, Et la coulpe si en demeure. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 133). Les pecheurs qui ne sont pas justifiéz par grace ne sont pas esleuz ne preordenéz de Dieu a la coulpe, mais seulement sont presceus que pas n'auront grace et que ilz seront relenquis a leur nature. (Somme abr., c.1477-1481, 171).

-

Coulpe charnelle. "Péché de la chair" : ...et teles sont celles [delectacions] qui sont en boire et en mengier et vers oportunité de coulpe charnel. (ORESME, E.A., c.1370, 376).

-

Absoudre de coulpe et de peine / absolution/remission de coulpe et de peine : Car li sains peres ordonna Et tels indulgences donna Que tous ceuls qui se croiseroient Et qui avec eaus en iroient Sont absols de coupe et de peinne (MACH., P. Alex., p.1369, 22). Li papes absoloit tous chiaus de painne et de coupe, qui en ce saint voiage iroient. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 117). Et pour ce c'est bien fait de baillier penitence en general, que tous ses biens fais se tournent en remission de ses pechiez ; et dy que absolucion de peine et de coulpe delivre de purgatoire (GERS., Déf., 1400, 237). Adont fu avisé dou Saint Pere et dou colege a preechier celle crois parmi la crestienneté et de absorre de painne et de coupe, tous vrais Crestiiens qui la vermelle Crois encargeroient (FROISS., Chron. D., p.1400, 241). Et qui n'aura argent, se movera avecque la personne et avecques lez armes, pourquoy il y aura la indulgence de colpe et de poine. (Passage Terre Sainte Piloti D., 1441, 172). ...l'evesque (...) leur donna la pappalle de paine et de coulpe absolucion (LA SALE, J.S. E., 1456, 308). ...[le pape] fist l'asolucion Generalle (...) Et si donna plaine remission De peine et coulpe, comme en l'an Jubilé. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 238).

-

Donner/rendre sa coulpe. "Reconnaître son péché"

Rem. Jourd. Blaye alex. M., a.1455, gloss.

B. -

P. méton.

1.

"Signe par lequel on se reconnaît coupable (en disant mea culpa et en se battant la poitrine)"

-

Battre sa coulpe : Mais dy ta patenostre et baz Ta coulpe (Mir. st Guill., c.1347, 35). Confesse maintenant ce que tu ne peus denyer et bat ta coulpe de tes mauvais pechiez et ramentoy a toy mesmes que tu crias "Noël" de grant feste et joieuse leesce du douloureux fait pour lequel tu dis maintenant "Helas" cent fois le jour (CHART., Q. inv., 1422, 28). Si cogneut qu'il avoit erré, si battit sa coulpe (C.N.N., c.1456-1467, 331).

Rem. JEAN GOLEIN, Rational B.D., c.1370-1372, gloss.

-

Rendre sa coulpe : Si en rench par III foy ma coulpe Et vus requir(e) qne [l. que] por me couppe Me donneis absolucion (Sept péchés C., c.1300-1350 [p.1478], 238). Si en rens ma coulpe à mon pis (Sept péchés C., c.1300-1350 [p.1478], 244).

2.

"Punition" : Auguste (...) fut de grant curialité et clemence et condempnoit de petite coulpe pour la paine desservie. (MAMEROT, Romuleon D., 1466, 296).
 

Empl. trans. "Accuser, incriminer" : Une seule chose est dont Vespasien soit coulpe a droit, c'est assavoir couvoitise d'argent (MAMEROT, Romuleon D., 1466, 346).

Rem. Chron. et hist. saintes et profanes, 1430 (sans le coulper ou mespriser pour la presente calamité ou il estoit), ds GD II, 333a.

V. aussi culper
 

"(Mari) trompé, cocu" : Les moynes noirs ont par usaige Es bonnes villes lour estaiges ; Pluseurs proudommes font copaulx. (...) Ribaux sont et symonialx. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 54). [aussi v.2661] ...il estoit coupault par faulte d'avoir femme aultre que bonne. (C.N.N., c.1456-1467, 310). Si n'eust esté le mary, qui ne se doubtoit pas tant de ce qu'on l'avoit fait coupaut que de l'huis qu'il trouva desserré (C.N.N., c.1456-1467, 433).

-

Au fém. : Filz de sorciere, destravee coulpaulde (LA VIGNE, S.M., 1496, 476).

-

[Terme d'injure] : Traictre, lerre, tu n'es pas digne de porter les armes de Monseigneur que tu portes. Coupault sanglant, fy, fy de toi, tu n'es net. (Arch. Nord, 1450, B 1684, f° 159, IGLF).
 

"Cocue" : Tous coux et coupes de ma terre... (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 38). LA DAME. Miex amasse avoir esté couppe, Mon seigneur, qu'il fust advenu. (Mir. enf. diable, c.1339, 29). ...puis qu'il me fait couppe (...), Je lui feray d'autel pain souppe. (DESCH., Oeuvres R., t.8, c.1370-1407, 176). ...Ta femme f'a fait coux (...), Ton mary t'a fait coulpe. (Journal bourgeois Paris T., 1427, 220). Quant pourra, il la fera coupe [sa femme] (MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 249).

V. aussi cous
 

[Terme d'injure] "Mari qui souffre, voire favorise les infidélités de sa femme" : Et (...) lui dist qu'il estoit un garçon, maquereau, ruffien et coppereau et que, aucunes fois on faisoit les noces à sa femme (Ch. VI, D., t.2, 1408, 271). [Même ex., le seul, ds GD II, 293a]

Rem. Doc.1385 ds GD, s.v. asseor ; doc.1392 ds GD, s.v. goliardeusement ; doc.1414 ds GD II, 334b. Cf. DU CANGE II, 552b, s.v. copaudus et IX, 129.
 

"Cocu" : Qui croira femme pour plourer tendrement Ne pour jurer pour chose qu'elle die, Coulz en sera et chaitis vraiement, Car est tout vent quanqu'elle vous afie, Je le sai bien... (MACH., App., 1377, 642). En tel doleur sont cil qui sont jalous. Il vaurroit miex, .C. contre un, estre cous. (MACH., L. dames, 1377, 67). De se en puissiés estre cous ! (Myst. st Clément Metz D., p.1439, 202). ...elle est fausse et desleale, elle n'aroit point le corps asouffy de tous les hommes du monde ! Nostre sires en est bien coux ! (WAUQUELIN, Faits conq. Alexandre H., c.1450, 5). Ung lasche paillard et recreant jaloux, je ne dy pas coulx (...) ne savoit a qui recourre (C.N.N., c.1456-1467, 85). ...femmes ont fait leurs mariz jaloux, voire, par Dieu, et coux aussi. (C.N.N., c.1456-1467, 418).

Rem. WAUQUELIN, Faits conq. Alexandre Hé., a.1440, gloss. ; Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], gloss.

-

Empl. subst. : ...[l'homme] vistement baise et accole, et le surplus qu'après ce ensuyt tout a son aise et loisir acheva, sans ce que le pouvre coux de la ruelle s'osast oncques monstrer [Blotti dans la ruelle du lit, un mari est témoin des ébats amoureux de sa femme] (C.N.N., c.1456-1467, 51).
 

"Blâme, inculpation, critique" : "Loe espargnablement, vitupere plus espargnablement, car semblablement est reprehensible la trop grant laudacion comme la amoderée culpacion, et ycelles choses souspeçonnes en adulacion, ycestes souspeçonnes en mauvaistié". Glose : Pou louer et pou blasmer conseille l'aucteur, Car en trop grant laudacion chiet souspeçon (CHR. PIZ., Prudence L., a.1407, f° 272b).
 

Empl. trans. "Accuser, incriminer" : Culpo (...) : culper, blasmé, resprandre (Aalma R., c.1380, 93). Or parle UNG DES JUIS a Pylas. Se nous volons, qu'i soit Sur nous et sur nostre enfans, Et que nous gant en soit culpés, Puisque de mors vous ecytés. (Pass. Autun Roman F., c.1400-1500, 193).

V. aussi coulper
 

Empl. trans. "Disculper qqn" : Li quel Favereau ne se mist pas en mains de bons mires, et cinq jours après ou environ ala de vie à trespas, et desacoulpant et desblamant le dit exposant du dit fait (Doc. Poitou G., t.6, 1391, 40).

V. aussi acoulper, descoulper
 

"Justification, excuse" : Robert de Rochefort avoit journée à prouver aucuns faiz, par devant les auditeurs de monseigneur, d'une cause qui estoit entre monseigneur et ledit Robert, à laquelle journée il fist default, puis aprés proposa aucunes descoulpes... (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 146).

Rem. Ex. d'a.fr. et doc.1334 (descourpe) et 1344 (descourpe) ds GD II, 559b.
 

Empl. trans. "Disculper qqn" : Je le vous remonstre et ensengne, Et li pri qu'elle m'en descoupe (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 196). Or est ainsi que d'oultraige et de desordonnance vient murmure, de murmure rumeur et de rumeur division et de division desolation et esclandre. Et qui est cause de telz commencemens ne doit pas estre descoulpez (CHART., Q. inv., 1422, 38). Barrabam nous soit delivré ! Barrabam soit tos destourpé [l. descourpé] ! Barrabam s'en voist franc et quitte ! (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 175). L'autre enfer qui plus bas descent, Ou les sieges sont mal aournéz, Est lieu par tenebre incedent ; Et la sont les enfens mort néz, Moult piteusement atournéz, Qu'ame jamais ne les descoulpe (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 541).

Rem. GRÉBAN, Pass. J., c.1450, gloss. ; MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, gloss. (descoupper).

-

Descoulper qqn de qqc. : LA DAME. (...) Ne le veuillez sur ame mettre. Car en verité j'en descoulpe Tout le monde. Moye est la coulpe, Ne nulz fors moy coulpe n'y a. (Mir. enf. ress., 1353, 36). ...a mort et a perdicion Par toy a esté mis ton gendre (...) Et (...) ton mari en descoupes Et ta fille (Mir. femme, 1368, 209). Piètres ne fu adont point respondus, mais tant que de la bataille et avenue de Nieulle et de la mort de Rasse il fu excusés et descouppés. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 74). ...ledit Jehan de Blois confessa, dist et afferma tout ce que dessus est dit, et descoulpa du tout frere Pierre Le Brun et le prieur des Jacobins, qui estoient prisonniers, pour ce que accusez les avoit à Chasteaudun, etc. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 443). ...[il] afferma icelles larrecins avoir faites et commises seul, sanz ce que oncques homme nul quelconques feust avec soy ou en sa compaignie, en desaccusant et descoulpant du tout et à plain ledit Perrin Lalement prisonnier cy-dessus par lui accusé (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 421). Doncques n'a coulpe Mort en mon deul - je l'en descoulpe. (CHART., L. Dames, 1416, 290).

-

Empl. pronom. Se descoulper (de qqc.). "Se disculper, se justifier (de qqc.)" : Je n'ay en sa mort nulle courpe, Pour ce devant tous m'en descourpe. (MACH., C. ami, 1357, 12). Mais, quant le fait vient au contraire, le decevant Appollo se descoupe de la mençonge par l'equivocacion d'une parole. (FOUL., Policrat. B., II, 1372, 188). ...pour soy excuser et descorper, se excuser et descorper se povoit, de l'omicide et murtre fait en la personne de... (Doc. 1391. In : M. Bubenicek, Entre rébellion et obéissance, 2013, 604).

V. aussi desacoulper
 

Desencoulper qqn (de qqc.). "Disculper qqn (de qqc.)" : Quant la furent venu, Melyatir encommencha a dire tout en hault qu'il estoit digne de mort et que a tort et sans cause il avoit encoulpee la damoiselle. Puis leur raconta mot aprés aultre la cause ne pour coy il avoit commys le murdre et mys dessus a la damoiselle Euryant, laquelle devant Dieu et le monde il le desencoulpoit du murdre et de la grant traÿson qu'il luy avoit mys dessus. (Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 124). Lequel seigneur de Roubais, le duc tenoit à preud'homme et léal chevalier, et tousjours avoit esté emprès luy en Bourgongne, et il le dèsencoulpa et le tint à net (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 344).

REM. Ex. de FROISS. (ms.) ds GD II, 576a ; leçon descouppés ds FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 74.
 

"Accusation, imputation" : Et plusieurs autres confessions et encusemens et encoulpemens de gens avoit fait, que il rapela et descoulpa quant il vit qu'il le convenoit morir. (Conf. Jug. Parlem. Paris L.L., 1344, 157). Et quant il est ainsi, doulx amis Berinus, que tu n'as mie entendu ne retenu des encoulpemens que l'en t'a huy faiz ne les mos pour quoy tu es encoulpé, je te lo en bonne foy que tu voises orendroit au lieu ou tu m'encontras huy matin, bien hastivement (Bérinus, I, c.1350-1370, 64).
 

I. -

Empl. trans.

A. -

Encoulper qqn. "Accuser qqn" : ...nous perdon par mon pechié Le fruit que j'avoie gaingnié, Dont nulle ame que moy n'encoulpe. (Mir. enf. diable, c.1339, 29). Ens es branches de cellui arbre pendent bien mil testes ou plus, et toutes sont de bonne gent qui ont esté encoulpé par borderie et faulseté (Bérinus, I, c.1350-1370, 69). ...que vous nous faciez hastivement droit de tous ceulx qui nous ont emplaidiez et encoulpez sanz raison (Bérinus, I, c.1350-1370, 101). Et certes elle n'i ha courpe, Si fait grant pechié qui l'encourpe (MACH., Voir, 1364, 684). ...laquelle injure a esté exposée de par ledit Recteur par l'inquisiteur sur le fait de la foy, en enchargant et encoulpant messire Charles de Savoisy (Ch. VI, D., t.1, 1404, 261). Touteffois on se doit garder que on n'encoulpe personne sans cause, car il advient aulcuneffois que araignes ou aultres bestes venimeuses chient ou pot avec la viande ou avec le vin (GORDON, Prat., c.1450-1500, I, 13). Quant la furent venu, Melyatir encommencha a dire tout en hault qu'il estoit digne de mort et que a tort et sans cause il avoit encoulpee la damoiselle. (Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 124).

-

[D'une chose] : Car l'iniquité dez vicieux prestres n'encoulpe en riens l'immunité des saintz temples. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 59).

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Encoulper qqn de qqc. "Accuser qqn de qqc." : ...Gaudiffer, vecy Lyon l'anffan Que de doulx villain murdre vous vait encorpant (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 435). ...je vueil dont premierement de vous savoir qui ce fut qui Milie encoulpa de ceste villenie et de ce diffame. (Bérinus, II, c.1350-1370, 133). ...ce dont vous avez cette damoiselle encoulpee et accusee. (Bérinus, II, c.1350-1370, 134). ...a tort suis encoupée De ce fait ci et hors boutée De ma religion (Mir. Theod., 1357, 107). En celle propre anee avint que fames issi hors sus la roine Issabiel d'Engleterre, mere dou jone roi Edouwart, que elle estoit enchainte d'enfant, et n'estoit nuls encoupés de ce fait fors messires Rogiers de Mortemer. (FROISS., Chron. D., p.1400, 185). ...avant, me convient excuser et respondre à .II. articles, de quoy les redargueurs me pourroient presentement et ou temps à venir encoulper de vice (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 180). ...requist ledit suppliant audit sergent qu'il peust parler à sadicte femme, afin de savoir se elle le vouloit chargier ne encoulper dudit cas et cheute advenue en la personne d'elle (Paris domin. angl. L., 1425, 199). Je me doubte que n'aies coulpe Au fait dont icy on t'encoulpe. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 143). ....Je dis et voel maintenir que se Melyatir veult dire ne prouver qu'elle ait commys le murdre dont par luy a esté encoulpee, je suis celluy quy voldra prouver pour elle que oncques ceste chose ne luy advint (Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 121).

-

Encoulper à qqn que. "Accuser qqn de" : Et quant ly enfans do dit monssaingnor Renart perchurent que leurs peires estoit teilement remarieis, ilh le comenchont ... parsiere et ... traveilhier, si que messires Johan, ses fis, ly prist sa fortrece de Monjoie, et ly atres alont pilhier sor ly, et ly encoulpoiient qu'il estoit rourdis (HEMRICOURT, Miroir Hesb. B.B., 1353-1398, 83).

B. -

Encoulper qqc. (de qqc.). "Rendre qqc. responsable (de qqc.)" : ...il but trop a une fie (...), Si que che n'est mie droiture, Que nulz la fontaine en encoupe, Puis qu'il y moru par sa coupe. (Echecs amour. K., c.1370-1380, 152).

II. -

Empl. pronom.

A. -

"Se mettre en tort" : Quant je vi qu'elle se plaingnoit Pour m'amour, et qu'elle baignoit Son cuer en larmes amoureuses (...), Et que c'estoit tout par ma coulpe Que vers li me grieve et encoulpe Seulement pour mon escripture Qui pour sa paix estoit trop dure, Moult durement me repenti (MACH., Voir, 1364, 420).

B. -

"S'accuser de, se rendre responsable de" : ...je vous dy que lui mesmes s'est encoulpés du fait selon l'entendement de ses parolles (Bérinus, I, c.1350-1370, 98). Chier sire, dist Gadiffer son nepveu, il n'est ja mestier de vous si encouper du peril que ceste prophesie note, car tant honnourablement avés regné en vostre tamps que je croy qu'il n'est homme ne femme vivant qui s'en plainde. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 570). Le chevalier aussi dont j'ay touché et m'en suis encoulpée, par ma foy, vous estes celuy [Déguisé en prêtre, le mari a reçu la confession de sa femme] (C.N.N., c.1456-1467, 465).
 

"Accusateur" : Atant se alerent li Rommain au conseil et Gieffroy si n'y ala mie, et li encoulpeur se traierent d'autre part, faisans grant joye comme cilz qui cuidoient avoir tout desrainié, et deviserent ensemble comment li avoir seroit departi. (Bérinus, I, c.1350-1370, 87). Ernander le seneschal et tuit li autre orent grant merveille de ce que Gieffroy ot si sagement parlé, et en furent tuit li encoulpeur esbaÿ et effraé, ne il n'avoient talent de rire de ce qu'il avoit sy bien dit. (Bérinus, I, c.1350-1370, 91). Sur ce li encoulpeur se traïrent a une part ensemble et demanda li uns a l'autre qu'il porroient faire: "Par foy, seigneur", dist Hanibal, "malement sommes menez par ces Rommains et pou nous prisent, ce me semble, car par cellui de qui il faisoient leur fol, nous ont convaincu et mis au dessoubz..." (Bérinus, I, c.1350-1370, 102).
 

"Excuser, disculper" : Or parle BOT au favre. Ribaut, larront, truant ! Vous estés a moy conpagnion ! Or tous, montré vostre mains, Quart en la croy pendus serés. [Or montre le favre ses mains]. Je vous escupray voluntier ! Or voy ge bien que ne povés. Or nous convient aler Ad ung autre favre [Selon la légende, les mains du forgeron réquisitionné pour forger les clous de la croix du Christ se seraient miraculeusement couvertes de crevasses]. (Pass. Autun Roman F., c.1400-1500, 195).

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Empl. pronom. "Se disculper" : Cilz semble pugnas qui s'escoupe Qui sus ung autre met sa culpe. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 157).
 

[Mots lat. tirés du Confiteor, signifiant "(c'est) ma faute !"]

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[Interj. exprimant le repentir] : Quant la crois lui fu presentée, la baisa, et, en l'embraçant, commença à dire, regardant la figure de Nostre-Seigneur : Mon tres doulz Sauveur et Redempteur, qui en ce monde daignas venir, affin que moy et tout l'umain lignage, par la mort, laquelle, voulontairement et sanz contrainte, vouls souffrir, rachetasses, et qui, moy indigne et insipient à gouverner ton royaume de France, as institué ton vicaire, j'ay tant griefment vers toy pechié, dont je dis : «Mea culpa, mea gravissima culpa, mea maxima culpa», et, nonobstant, mon doulz Dieu, que je t'ay courroucié par deffaultes innumerables, je sçay que tu es vray misericors et ne veulz la mort du pecheur (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., II, 1404, 189). Mea culpa ! J'en ay ung remort (si) tresgrant que le cuer me fent ! (Pass. Auv., 1477, 234).
 

"Trompé par sa femme"

REM. Doc. 1408 ds GD VI, 541b.
 

"Celui qui est exempt de faute (?)" (GD)

REM. Ancienneté des Juifs (ms. fin XVe s.) ds GD VI, 701a. Mauvaise lecture pour reçupt, traduction de suscepit ? Cf. Flavius Josèphe, De antiquitatibus ac de bello judaico, Venise, 1499 [Gallica], I, xviii, f° 5 v° : Suscepitque eum [Abraham] rex Melchisedech, quod significat rex justus, et erat utique, et sine dubio talis. [J.L. R.]