C.N.R.S.
 
Famille de cognitus 
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     COINTANCE     
*FEW II-1 843b cognitus
COINTANCE, subst. fém.
[*FEW II-1, 843b : cognitus]

(Synon. de accointance) : [Les hommes] appliquent eulx mesmes et joingnent plus prez leurs couraiges : et affin que les amis usent de la cointance et frequentacion et des meurs et coustumes de cellui qu'ilz commencerent amer... (PREMIERFAIT, Vraye amistié D., 1416, 353). Les ungs de vous vont disant (...) qu'ilz sont trop subgis Sans avoir gaire plaisance, Ceulx qui leur voulloir ont mis De tous les jours sans faillance, Sans avoir autre cointance, Muser bien heure ou demye Au barcon ou est s'amie, Pour avoir ung doulz semblant. (LANNOY, WERCHIN, Ball. P., 1404, 330).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

 Article 2/17 
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     COINTE     
FEW II-1 cognitus
COINTE, adj.
[T-L : cointe ; GD : cointe1 ; AND : cointe ; DÉCT : cointe ; FEW II-1, 843b : cognitus]

I. -

[Comme qualité]

A. -

[D'une pers., de son comportement]

 

1.

"Sage, avisé, prudent" : ...nulx hons ne vit sens pechiez. Le plus cointe en a son fais. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 134). Qui cointes est, il lui deplaist A faire toute mauvaise oeuvre (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 62). ...elle est bonne et preude fame, Sage, honneste, cointe et apperte (MACH., Voir, 1364, 656). Si pris a devenir acointe De raison, dont je fus plus cointe (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 33). Et bien est fol cil qui s'acointe De tieulx gens, quant voit que si cointe N'est, ne si bon, qu'ilz n'en mesdient (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 37). Il est ravy trop plus hault qu'es tiers cieulx Et prent pour soy tousjours la chose au mieulx ; Et se tient cointe Et des prouchains de sa dame s'acointe, Ne de meschans n'a vouloir d'estre acointe, Mais en doulceur tost adresse et appointe Du tout son fait (CHART., D. Fort., 1412-1413, 163). Je te pry d'orgueil ne t'accointe Pour tant, si l'on te tent a cointe, jeune, sçavant, de bonnes meurs, Car lors qu'en toy le mectz, tu meurs (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 4).

 

-

"Bien renseigné" : Lors a un queude me dressai Et songneusement escoutay Pour savoir que ce pooit estre, Car je n'estoie pas de l'estre Ne de la chambre moult acointes, Dont je ne fui mie plus cointes. (MACH., F. am., c.1361, 146).

 

-

"Habile, leste" : ...il estoit Si jeune, si coinct, si liger Qu'il s'en fouyt hors du verger Et ne le sceusmes oncques prendre. (Myst. Viel test. R., t.5, c.1450, 156).

 

2.

"Brave, vaillant" : ...[elle] t'a fait cointe et gaillart ? Et tu estoies un paillart Et iés, quar cuer has nice et rude, Plain de pechié d'ingratitude (MACH., Voir, 1364, 220). Monsigneur Bertran de Benanges, Qu'on tenoit pour bon chevalier, Cointe, apert, courtois et legier ; Qui ainme honneur et het debas (MACH., P. Alex., p.1369, 143).

B. -

[D'une pers., de son aspect physique, de sa tenue, de sa conduite...]

 

1.

"Agréable, aimable ; gracieux" : Leandus, li biaus et li cointes, D'une pucelle estoit acointes Qui belle Hero fu nommée ; N'avoit en toute la contrée Nulle si cointe damoiselle, De trop si gente, ne si belle (MACH., J. R. Nav., 1349, 248). ...dedens .II. jours me levai, Je me bagnay, je me lavai, Et me mis en estat deü Le plus cointe que j'ai peü, Dont moult de gent se mervilloient Quant en tel estat me veoient. (MACH., Voir, 1364, 102). ...pour nient n'est pas si cointe, Car il [vostre gendre] est de la mére acointe Et de la fille. (Mir. femme, 1368, 184). Douls Samblans, qui fu gens et cointes, De tous et de toutes acointes (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 142). Gent corps, faitis, cointe, apert et joli, Juene, gentil, paré de noble atour, Simple, plaisant... (MACH., L. dames, 1377, 21). Homs jolis et cointe, Qui de Plaisance s'acointe Et qui vit en joie, Sent d'Amours la pointe Qui d'un doulz espoir est oingte, Lequel la convoie. (CHART., L. Plais., c.1412, 151).

 

-

Empl. subst.

 

.

Au fém. : Orpheüs mist hors Erudice D'enfer, la cointe, la faitice, Par sa harpe et par son dous chant. (MACH., Prol., c.1377, 10).

 

.

Au masc. : Leandus, li biaus et li cointes, D'une pucelle estoit acointes Qui belle Hero fu nommée (MACH., J. R. Nav., 1349, 248). Argent scet maint divers langage, Il est a toutes gens acointes, Il aime les beaus et les cointes, Les nobles, les orfrisiés (FROISS., Dits Débats F., 1363-1393, 176). ...Deduis le cointe (Echecs amour. K., c.1370-1380, 114).

 

2.

"Réjoui, souriant" : Briefment, pour le façon de li J'en ai le coer cointe et joli Et si de joie raëmpli, Car tout ensi com la rousee Nourist l'erbette que voi chi, Amours nourist mon coer ossi Et tous radoucist ma pensee. (FROISS., Dits Débats F., 1363-1393, 138). Ma dame, je vous pri mains jointes, S'en serai plus liés et plus cointes, Que vous nous dittes le rondiel. (FROISS., Méliad. L., t.3, 1373-1388, 198). Et tel estoit Cellui ou mon cuer s'arrestoit, Qui tant de joie m'apprestoit Et doulcement m'amonnestoit Que lie et cointe Me tenisse et que sans racointe Son cuer estoit du mien acointe, Une joie en deux cuers adjoincte (CHART., L. Dames, 1416, 224).

 

3.

"Élégant" : Et, Sire, par les malveis piee ai jeo sovent pecchee en leccherie, car mult me siu le plus peynés de me faire coynte de chausure ou de botes (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 77). Ladiree estoit aussi cointte de sa pouvre cotte simple comme elle soulloit estre de ses riches robbes. (Cleriadus Z., c.1440-1444, 312). Tel semble bien gent et bien coint Qui est galeux soubz la chemise (ALECIS, Faintes monde P.P., c.1460, 90). ...la coustume De noz nouvelles mariees, Si nous sommes cointes, parees, A droit avons nostre regard. (P. Jouh. D.R., a.1488, 18). Tu me semble à tout [avec cette robe] bel et coin (Gent. Naudet T., c.1500, 289).

 

-

Se faire cointe : Li povres est tenuz pour vilz Et a poul parens et amis ; Il ne se doit ja faire cointe. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 169). Ma filhe, sus, diligenment ; Faictes vous coinde et jolie Pour plaire a la companie. (Pass. Auv., 1477, 89).

 

-

[Avec une idée de tromperie] : ...le premier assaut de flaterie, qui guerroie et impugne celui qui droitement veult vivre, est la garce jolive et cointe ribaude, pour ce au commencement il l'amonneste a fuir en disant... (FOUL., Policrat. B., III, 1372, 218).

C. -

[D'une chose]

 

1.

[Rare] "Convenable, approprié" : J'en ay un [un harnois] ceens bon et cointe Ou il ne fault plate ne pointe. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 156).

 

2.

"Élégant, beau, plaisant, joli"

 

-

[De l'habillement] : Aussi bien te pues tu mirer En ton ymage et remirer Sa grant biauté, son cointe atour Et son gentil corps fait a tour, Et esperer qu'encor sera Li bons jours qu'elle te fera Joie par parole et par fait De cuer fin, loial et parfait. (MACH., C. ami, 1357, 98). Mais de sa cointe vesteüre Me tais ! dont je fais mespresure, Qu'abit onques ne vi si cointe Ne dame en son habit si jointe (MACH., Voir, 1364, 214). Si que de loing voy vostre cointe atour Et vo gent corps où il n'a riens à dire. (MACH., L. dames, 1377, 212). ...tous draps, dont l'en fait abis De soye riche, cointe et noble Y a plus qu'en Constantinnoble. (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 138). ...et volt avoir robes, chevalx, harnois et tous abillemens cointes et faitis, plus que il ne souloit (Bouciquaut L., 1406-1409, 32). La chausse tient la jambe nectement , Garde du froit et coeuvre la chair tendre. (...) La chausse est coincte, mais, a le bien entendre, On la voit peu et se doit peu monstrer, Car elle aproche ce qu'on doit plus garder. (LA MARCHE, Triumphe dames K.-B., p.1488, 9).

 

-

[D'une chose quelconque] : Si montames par les degrez En une chapelle moult cointe, D'or et de main de maistre pointe Et des plus trés fines coulours Qu'onques mais veïsse que lours. (MACH., R. Fort., c.1341, 143). S'en faisoie mes departies Des choses deviseement En pensant aviseement : Je sentoie trés douce odour, Je vëoie cointe verdour Et parmi planté de flourettes, Vermeilles, blanches et yndettes. (MACH., D. Aler., a.1349, 392). Je la vëoie tous les jours En ce vergier cointe et joli Ou elle estoit et moi o li (MACH., Voir, 1364, 242). Eb un aniel d'or tous massis Avoit un diamant assis, Bon et bel, moult rice et moult cointe (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 78). ...En une chambre belle et cointe (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 115). Adonc fist li rois de France tendre sur les camps, ens ou propre lieu où il avoit le respit acordé, un pavillon de vermeil samis moult cointe et moult rice. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 26). De l'arbre qui est en la pointe, Tant noble, si vert et si cointe, Que de son ombre le champ garde Que le souleil trop fort ne l'arde... (LE PETIT, Champ d'or L., c.1388-1392, 91).

II. -

(Synon. de accointe1)

 

-

Estre cointe de qqn. "Connaître qqn, être de ses relations" : Le roy lui dist : "Vrayement, le chevalier que vous dites fait fort a louer, et vouldroye que j'en feusse bien cointe..." (Charles de Hongrie C., c.1495-1498, 123).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin / Pierre Cromer

 Article 3/17 
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     COINTELET     
FEW II-1 cognitus
COINTELET, adj.
[T-L : cointelet ; GD : cointelet ; FEW II-1, 843b : cognitus]

A. -

[D'une pers. (avec une nuance péjor.)] "Élégant" : Et saintement se maintenoit. Molt estoit bele sa maniere ; N'estoit orgueileuse ne fiere Si comme sont nos puceletes Qui or sont, qui tant cointeletes Sont que samblent baleresses. Vestues sont com jougleresses (Mir. N.D. Rosarius K., c.1330, 170).

B. -

[D'une chose] "Élégant, beau, plaisant" : Herloïn ert abbé et prestre (...). Le chief out et mont grant partie Des os saint Evroul en partie, Et out le livre et l'autelet Couvrert d'argent mont cointelet, Et sa croce et sa sainture Et lettres ou il mist grant cure. (Vie st Evroul S., c.1350, 125).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 4/17 
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     COINTEMENT     
FEW II-1 cognitus
COINTEMENT, adv.
[T-L : cointe (cointement) ; GD : cointement1 ; AND : cointement ; DÉCT : cointement ; FEW II-1, 843b : cognitus]

A. -

[Rare] "D'une manière appropriée, habilement" : Ilz n'on cure de povre gent, De messe ne de preschement Ne de faire bon exemplaire, Mais losengiers et fauses gens, Qui les blandissent cointement, D'yceulc font il lur saintuaire. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 79). Rogier Mortimer, seignour de Wigemor, par un boivere sotilement fait et doné mesme le seir à le constable et à les gaytes de la tour, et à autres qe leinz furent, par escheles queintement faitz de corde nutaundre eschapa hors de la tour de Loundres (Chron. London A., c.1350, 47). ...et se arma le plus cointement que il pot onques (Bérinus, II, c.1350-1370, 2). A l'uitaine revint arme Le seigneur, et ou champ entre Est lance a feutre [var. enfeutree] cointement (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 280).

 

-

"Prudemment, discrètement" : Garde cuy tu devras aimer ; T'amour puet aidier et grever. A maintes gens tourne a folie. Tu la dois taire et receller Et te dois cointement mener (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 94).

B. -

"Aimablement, de manière agréable" : Quant tu seras o juenes gens, Soies de beaulx esbatemenz Et lour faiz honeur et service. Entr'eulx te menne cointement : Compaignie lour tient bonnement Et lour fais de belles promises. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 96). Et Paris, qui plus ne se curoyt de soy covrir envers Vienne, cointement et souventesfoiz venoit en la chambre du dauphin et de madame Dyaine, sa femme, et en toutes les pars ont [l. où] Vienne estoit (LA CÉPÈDE, Paris Vienne K., 1432, 155).

C. -

"Avec grâce, avec élégance" : ...A ce dous temps, contre le mois de may, Par un matin cointement m'acesmay... (MACH., J. R. Beh., c.1340, 57). Car je la vi dancier si cointement Et puis chanter si trés joliement, Rire et jouer si gracieusement, Qu'onques encor Ne fu veü plus gracieus tresor. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 68). Entre ses gens si bel paroit Et si cointement se paroit, Qu'il sembloit qu'il fust painturé. (Dame Lycorne G., c.1349-1350, 204). Sur ce Orchas s'en vint a court moult richement montez et moult noblement apareilliez, et avecques ce il se maintenoit si cointement que moult voulentiers le regardoient toutes les gens, et louerent moult sa contenance et son atour, et fut grandement gracïez de chascun (Bérinus, II, c.1350-1370, 73). Là ot une feste si noble Que de Mes en Coustentinoble N'ot depuis C. ans la pareille, Plus gracieuse ne plus belle, Ne qui fust si très bien joustée, Ne si cointement karolée. (MACH., P. Alex., p.1369, 45). Parez et vestis cointement, Si bien, si bel, si richement, Comme se fussent duc ou conte. (MACH., P. Alex., p.1369, 48). Et en vestëure, les uns se vestent trop court, les autres trop lonc, les uns trop cointement, les autres trop rudement (ORESME, E.A.C., c.1370, 266). Car si cointement s'aparelle Et de garnemens si nouviaus Que toute joie et tous reviaus Sont en coer, qui bien y prent garde (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 114). ...Salemons en sa gloire Ne fu vestu si cointement Ne de si noble vestement. (LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 18). Et Pompal ressamble au paon, Qui vait illoec faisant la roe De son jupel, et vire et roe Decha, dela, moult grossement, Et se cointoie cointement (Pastor. B., c.1422-1425, 45). Vienne, enflammee de l'amour de Paris, ne mettoit son entente ne son estuide fors a soy aorner et abilher plus cointement que jamays, pour plus complaire a Paris. (LA CÉPÈDE, Paris Vienne K., 1432, 155).

 

-

[À propos de la Nature] : Car si cointement s'aparelle Et de garnemens si nouviaus Que toute joie et tous reviaus Sont en coer (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 114).

 

-

[À propos de chose] : S'avoit par le vergier espars Mout cointement de toutes pars Arbres et petis arbrissiaus... (MACH., D. Aler., a.1349, 393).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin / Pierre Cromer

 Article 5/17 
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     COINTER     
FEW II-1 cognitus
COINTER, verbe
[AND : cointer ; FEW II-1, 843b : cognitus]

Empl. pronom. "Se parer" : ...et plus se coyntent les foles femmes le jour de marchee q'eles ne fount le jour de Pasqes, pur engyner les foles et encombrer, et assez et trop y a de tiels qe pur autre marchandise ne venont au marchee (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 119).

V. aussi cointoyer
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 6/17 
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     COINTEREL     
FEW II-1 cognitus
COINTEREL, adj.
[T-L : cointerel ; GD : cointerel ; FEW II-1, 843b : cognitus]

"D'une élégance distante, hautain" : J'ai non Orgueil, la coint(er)elle, Fiere (La) fiere beste cornuelle Qui pour la gent hurter ai pris Cornë en mi mon front et mis. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 238). [Seul ex.]
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 7/17 
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     COINTERIE     
*FEW II-1 cognitus
COINTERIE, subst. fém.
[T-L : cointerie ; GD : cointerie ; *FEW II-1, 843b : cognitus]

A. -

"Élégance, coquetterie" : "Affuble ton mantiel, Et si le me met en cantiel Par maniere de cointerie ". (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 85). Du selle et frein quoy vous dirray, Du mantellet ou d'autre array ? Trestout fuist plain du queinterie ; Car unques prée flouriz en maii N'estoit au reguarder si gay (GOWER, Miroir homme M., c.1376-1379, 13). Si doivent estre leur paroles bonnes, simples et devotes, et sans trop de langage, leur abit honneste et sans nulle cointerie (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 195).

B. -

P. méton. "Ce qui rend élégant, parure"

 

Rem. Ex. de LA TOUR LANDRY ds GD II, 175a.
 

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 Article 8/17 
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     COINTESSE     
FEW II-1 cognitus
COINTESSE, subst. fém.
[FEW II-1, 843b : cognitus]

"Parure (ici chaussure)" : ...et par desous ledit pin il y avoit ung tres grant home de la court (...), lequel représentoit ung gaiant vestu deune longe robe de vert gaiollée, et afin quil fuist encorre plus grant il avoit ung grans haus sollers a manierre de galoces ou cuyntecches, qui le fasoite encorre III dois ou unne pame plus hault quil nestoit (JEAN DE HAYNIN, Mém. B., t.2, 1466-1477, 36).

REM. Cf. M. Bronckart, Etude ... du chroniqueur Jean de Haynin, 1933, 165. Le sens de "galoche" peut être une spécialisation du sens de "parure" que présentent aussi des mots comme cointise ou cointoiement. V. aussi cointive.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 9/17 
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     COINTICHIER     
FEW II-1 cognitus
COINTICHIER, subst. masc.
[GD : cointichier ; FEW II-1, 843b : cognitus]

"Celui qui fabrique des objets de parure"

REM. Doc. 1452 (Valenciennes) ds GD II, 175a.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 10/17 
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     COINTIR     
FEW II-1 cognitus
COINTIR, verbe
[T-L : cointir ; GD : cointir ; FEW II-1, 843b : cognitus]

I. -

"Fréquenter" : Ilz n'ont cure de povre gent, De messe ne de preschement Ne de faire bon exemplaire, Mais losengiers et fauses gens, Qui les blandissent [var. lez cointissent] cointement, D'yceulx font il lour saintuaire. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 952).

II. -

"Parer, orner" : ...les six perles achatées 1 escu, baillées audit Estienne, par son compte, pour brouder et cointir les dictes boursètes. (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 133). Lequel chapel estoit cointi par dessus de grans quintes fueilles d'or soudé, treillié d'or de Chippre par dessus et dessoubs, et semé par my de grosses perles de compte, de pièces d'esmaux de plicte et de guergnas, garni, avec tout ce, de gros boutons de perles dessus et dessoubs, et d'un bon las de soye. (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 298). Pour t'en cointir et depporter En lieu de banniére porter Le te feray [ce viez panufle de drappel]. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 50).

 

-

Empl. pronom. "Se parer" : Sans mesdit fut [une jeune romaine] et sans oultrage, De conscience nette et pure Et ne mettoit mie sa cure A soi cointir ne a farder Pour soi faire es gens regarder. (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 88).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 11/17 
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     COINTISE     
FEW II-1 cognitus
COINTISE, subst. fém.
[T-L : cointise ; GD : cointise ; AND : cointise ; DÉCT : cointise ; FEW II-1, 843b : cognitus]

A. -

[Comme qualité]

 

1.

"Sagesse, prudence, habileté" : Ciceron nous dit que cointise Est une vertu de tel guise, De tel point et de tel maniere Qu'elle fait le mal traire arriere, Siques l'un de l'autre se part Et le bien tourne a une part. De trestout bien cointise nait ; Qui cointes est, il lui deplaist A faire toute mauvaise oeuvre (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 62). Honnesteté est requise Pour tenir en sauvegarde Cellui ou tous prennent garde. Par nette et plaisant cointise, D'ordure se contregarde Cellui ou tous prennent garde. (CHART., B. Nobles, c.1424, 405).

 

2.

"Gentillesse, amabilité" : Sa leesce m'esjoïssoit, Sa cointise m'acointissoit Et son gent corps m'agencissoit (MACH., Voir, 1364, 298). Douceur, pais, joie, cointise Et tous biens de telle guise Que veoir Puis et savoir, Sans nul orgueil, Et quanque mes cuers devise Y truis, tout à ma devise. (MACH., Les lays, 1377, 350). On verra qu'en toute guise De mal engien N'i a rien, Et qu'à ce mené M'ont juenesse, mignotise, Debonnaireté, cointise Et son maintien Que je tien Douce, humble et secré. (MACH., Les lays, 1377, 385). Non pour quant en celle cointise N'i a outrage ne vantise, Car bien doivent chil avoir soing, Qui d'iauls conforter ont besoing, D'estre joli et envoisié, Quant il en sont dou faire aisié, Mieuls alosé en toutes cours. (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 45).

 

3.

"Élégance" : S'ot un chappellet de rosettes, De muguet et de violettes, Par cointise mis en son chief. (MACH., D. verg., a.1340, 19). ...mainte dame i ot qui d'amour fu esprisse, Et chevaliers vestus a la nouvelle guisse. Chascuns estoit parés de parfaite cointisse. (Brun de la Mont. M., c.1350-1400, 48). Grant tamps a que je n'ai veü Nul jone homme mieuls pourveü De ce qu'il affiert a cointise. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 96). Les dames de Romme, aprés la tresmiserable bataille de Cannes, changerent la richesse de leur abis et la cointise de leurs estaz. (CHART., Q. inv., 1422, 16).

 

-

P. personnif. : Car Courtoisie aveuc Franchise Mainent aveuc vraie Cointise, Et pour c'est si plaisans la voie (ACART, Prise am. H., 1332, 39).

 

-

"Élégance, charme (d'un animal)" : Nature (...) vest et armoie Mains oiseaux de tel cointise (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 349).

B. -

P. méton.

 

1.

"Parure, ornement" : Il n'est nul qui peust penser les grans cointises et richesses de quoi li et ses gens estoient armés, eulz et leurs chevaus. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Songe pest. T., c.1354-1377, 146). ...et avecques ce ordenerent que homme ne femme du dit pays de la Langue d'oc ne porteroit par le dit an, se le Roy n'estoit avant delivré, or ne argent, ne perles, ne veir, ne gris, robes ne chaperons decouppez, ne autres cointises quelzconques (Chron. Jean II Ch. V, D., t.1, c.1375, 86). ...grans adornemens et cointises de femmes sont peril de vye caste et saincte, tant en elles comme en celles qui les voyent. (LA SALE, Sale D., 1451, 217). La personne de luy, en semblant, en façon, en netteté et en toutes cointises d'habillement et d'entregens valoit et se monstroit mieux que nulle autre (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 215).

 

2.

"Activité agréable, agrément" : Me mist, n'a pas long tamps, en voie D'un virelay faire et chanter, Mais je ne m'en ose vanter. Non pour quant en celle cointise N'i a outrage ne vantise, Car bien doivent chil avoir soing, Que d'iaus conforter ont besoing, D'estre joli et envoisié (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 45).

C. -

[Avec une valeur défavorable]

 

1.

"Habileté excessive, ruse" : Il [les mauvais garçons] se vivent d'autri espernes Par menacer, batre et cemondre Les simples gens qui n'osent grondre. Eulx jouent es dez et es tables ; Cointises, desfaçons et fables, C'est la rien ou plus s'estudient. (Tomb. Chartr. Dix-huit contes K., c.1337-1339, 104). ...Mignotise, Flaterie, Oultrage, Faintise, Villain Cuer paré de cointise Ont regné avec Couvoitise Qui a tiré, Dont tout a esté desciré Et le bien publique empiré. (CHART., L. Dames, 1416, 282).

 

2.

"Élégance excessive, coquetterie" : Ne sont pas chier si vestement, Bien se vuet tenir nettement, Mais de cointise ne li chaut, Puis qu'il sont à li bon et chaut. (MACH., P. Alex., p.1369, 32). Avec ce sens, doit estre l'ancienne femme vestue large et d'abillement honneste - car ad ce propos dit un vray mot Machault : Vieille cointise et jolie est matiere de moquerie (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 199). Ma fille (...), Fuiez joyaus, fuiez cointisie [l. cointise], Or, argent, pierre, paremens, Caroles, jeus, esbatemens (Mir. ste Genev. S., c.1410-1420, 64).

 

-

"Élégance mêlée de vanité" : ...Car a Tristifer voelt complaire, A qui qu'il en doie desplaire, Pour le bien qu'il attent de ly Et qu'il le face plus joly De gans et de nouveau chapel Et lui racroisse son tropel. Ainsy art tous de convoitise Pompal pour furnir sa cointise, Qui jamais ne sera furnie. (Pastor. B., c.1422-1425, 45).

 

3.

"Vanité, état d'esprit qui fait se cointoyer" : Dame, foy que je doy au roy de paradis, Cointise et grans orgieuls s'est en vostre corps mis (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 6). ...je ne vueil point magnifier les fimbres ne l'orgueil de nature corrumpue contre grace divine ne contre luy eslever ses cointises, aussi comme se je deisse que elle eust aucun bien que elle n'eust pas receu de Dieu par grace (FOUL., Policrat. B., III, 1372, 208).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin / Pierre Cromer

 Article 12/17 
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     COINTIVE     
FEW II-1 cognitus
COINTIVE, subst. fém.
[FEW II-1, 843b : cognitus]

"Parure" : Vaine Gloire a telles condicions quer il desire loenge de ce de quoi Dieu doit estre loé, quant as biens de nature, qui sont biauté, forche, nobleche, biau parler, biau chanter, et quant as biens de fortune, qui sont richesses, abondanches, et a grant cointives [var. cointises, cointeriez, cointinnes], a grans delisses, a belles robes, a bon non et bonne renommee, aussi aus biens de grasse, de quoi il se donne de tout loenge. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Songe pest. T., c.1354-1377, 146).

REM. Cf. aussi GD II, 175a : cointif (adj.).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

 Article 13/17 
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     COINTIVETÉ     
*FEW II-1 cognitus
COINTIVETÉ, subst. fém.
[*FEW II-1, 843b : cognitus]

"Manière agréable, agrément" : Pource qu'on n'oit ma povre voix umbreuse, Je suis la dame sur toutes tenebreuse, Hors mon paÿs myse en captivité, Faisant mes plains de voix tremebundeuse, Plus que nulle aultre de tristesse habundeuse Qui vestibule sur mon cap tivité Hors de maniere et de cointiveté (LA VIGNE, Ress. chrest. B., 1494, 110).
 

DMF 2020 - DMF 2015 Robert Martin

 Article 14/17 
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     COINTOIEMENT     
FEW II-1 cognitus
COINTOIEMENT, subst. masc.
[T-L : cointoiement ; GD : cointoiement ; FEW II-1, 843b : cognitus]

"Parure, ornement" : Ou est ton orgueil maintenant, Ton boban, ton fier cueur et grant ? A quel gieu, en quel lieu et temps As perdu tes cointoiemens ? (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 135).

Rem. GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, v.7502, ds T-L II, 545 (A or batu et a argent Et a autre cointoiement).

 

-

"Vaine élégance" : ...en ce temps Ilz portoient leurs ongnemens Et leur boestez moult rudement, Car en eulz nulz cointoiement N'avoit pour leur grant scienté (GUILL. DIGULL., Le Dit de la fleur de lys D., 1338, 287).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

 Article 15/17 
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     COINTOYER     
FEW II-1 843b cognitus
COINTOYER, verbe
[T-L : cointier/cointoiier ; GD : cointier/cointoier ; AND : cointoier ; FEW II-1, 843b : cognitus]

I. -

Empl. trans.

A. -

"Fréquenter" : Nus hon ne doit sa mort cointier, S'il a de l'esloignier pouoir (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 325).

B. -

"Flatter, caresser (?) (un cheval)" : Atant s'en vat Basin qui Affileit [son cheval] contoie. (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.2, a.1400, 727). ...il fist au cheval sentir l'esperon et lui a serrer sa selle de ses cuisses. Et lors se print a quointoier en son corps pollissant et [ce corps de cheval] dejettant et saillant les saulz tant grans que beauté estoit a veoir. Tandis que le damoisel se deduisoit de la fierté de son cheval et que le cheval se polissoit pour la bonté de son maistre qui tant bien le pourmenoit... (Percef. Compl. R., c.1450 [c.1340], 334).

C. -

"Parer, orner" : Qui d'autre part veïst pingnier, Polir, cointoier [var. contier], alignier Vallès tranchans et eaus parer Et pour leur maistre pain parer, Faire tailloirs, demander napes Et de leurs mains oster les rapes, L'un sëoir jus, l'autre troter, (...) C'estoit merveilles a vëoir. (MACH., R. Fort., c.1341, 144). Leurs chappeaulx contoient [l. cointoient], Leurs gippons netoient (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 66). ...toute l'estude des meres est de parer et de contoier leurs filles affin d'estre veues des hommes et convoitiez (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 182).

II. -

Empl. intrans. ou pronom. (Se) cointoyer

A. -

"Se parer ; s'équiper" : Et puis m'assis en un recoy, Pour cel esprivier espier Qui bel se savoit cointier, Pour vëoir quel part il iroit, Quant de la se departiroit. (MACH., D. Aler., a.1349, 261). De ses haches s'alèrent pourvéir et cointier (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 153). Pour ce le compare il [le printemps] aussi a la jone espousee qui, le jour que on l'espeuse, se cointoie et se pare le plus bel que elle peut et le plus noblement. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 19). Pour estre entr'eulx mieulx venu se cointoie Et devant eulx a la table nettoie, Et par ville les maine et les costoie (CHART., D. Fort., 1412-1413, 171). Quant me senty ainsy enamouré, De gaieté me prins a quointoyer (Percef. lyr. L., c.1450 [c.1340], 28).

 

-

"Faire montre d'élégance, de luxe" : Car cascune et cascuns s'efforce De le feste bien festoiier, Et la verés vous quintoiier Honneur et chiaus de sa baniere En tres noble et poissant maniere. (FROISS., Dits Débats F., 1363-1393, 93).

B. -

P. anal.

 

-

[D'un paon] "Se pavaner" : ...ung paon (...) qui la se cointioit et faisoit la roe de sa queue (WAUQUELIN, Faits conq. Alexandre H., a.1440, 112).

 

-

[De la terre, de la nature] "Se parer, s'orner" : Au temps pascour que toute riens s'esgaie, Que la terre de mainte colour gaie Se cointoie, dont pointure sans plaie Sous la mamelle Fait Bonne Amour a mainte dame belle... (MACH., J. R. Beh., c.1340, 57). ...La terre, qui moult a esté En yver brehaingne et deserte, De noif et de glace couverte, Se resjoïst et se cointoie, Germe, adoucist et renverdoie... (MACH., R. Fort., c.1341, 80). Car il samble, qui le regarde [la terre au printemps] Vestir, parer et aroiier, Qu'elle voelle au ciel guerroiier ; Car il n'est ne flours ne foellette Qui ne se cointoie et oellette En li eslevant contremont (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 115). ...la terrë estoit ja plaine De herbes verdes et nouvellettes, Cointoyee de violettes, De moult flourettes petites (COURCY, Chem. vaill. D., 1424-1426, 2).

C. -

Au fig. [Sens moral] "S'équiper, s'armer" : Si me commençay a polir, A cointïer, a regarder Pour moy d'or en avant garder De villenie et de meffait, Quar, par Dieu, cilz qui ce ne fait N'est pas dignes d'avoir amie. (MACH., Voir, 1364, 66).

 

-

[Avec une valeur défavorable] "Se pavaner, se rengorger, afficher une assurance vaniteuse" : Ilz [les ménestrels] n'ont escolle que d'apprendre L'art qui fait toute gent mesprendre, Et cointier, et acheminer, Luxure et vanité penser (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 142). Ceste chose est advenue Mainte foiz en mainte rue (;) Que qui n'est biaus, (si) se cointoie Et qui n'est bon, (si) se simploie. Touz vices volentiers le font Et mainte foiz couvert se sont Du non de (la) vertu contraire (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 165). Et Huez, ly bon rois, se gent bien ordonna, Contre cez anemis très bien se cointoia. (Hugues Capet L., c.1358, 229). Et Pompal ressamble au paon, Qui vait illoec faisant la roe De son jupel, et vire et roe Decha, dela, moult grossement, Et se cointoie cointement (Pastor. B., c.1422-1425, 45). Et quant damp Abbés fut ainsin du tout armé, si se tourna devant et darriere en soy cointoiant et en disant a Madame et a ses femmes : "Que dictes vous de veoir ce moynne armé ? Le fait il bon veoir ?" (LA SALE, J.S., 1456, 294).

 

-

[Valeur péj. moins prononcée] "S'exhiber de manière quelque peu vaniteuse" : Dame, faites me sage Pourquoy c'est que ly escuier Ne s'osent pas sy cointoier De droit que ly chevalier font, Et le cause pourquoy il sont Mis arriere et plus bas assis, Ja soit il que de moult hault pris Soient aucun en leur estat. (Dit prunier B., c.1330-1350, 63). N'est chevaus devant ly qu'il n'ait la char mengie. Et Ricart sist desus qui moult biel se cointie (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 284). Huez n'ot que XVI. ans, soy prist à contoiier Et à servir lez armez, jouster et tournoiier. (Hugues Capet L., c.1358, 2). Chevauçoit un coursier lyart moult beau et moult fier, et se contoioit en son harnas et en ses manières, comme eust fait un capitaine meneur d'un grant ost. (CHASTELL., Chron. K., t.2, c.1456-1471, 47).

 

-

Se cointoyer de qqc. "Se parer de qqc., en tirer arrogance ou vanité" : ...et ainsi prant et pille ce que lez povres, en la sueur et grant engoise de leurs corps, ont loyaulment gaingné et acquis : c'est de nostre chevalier la proye, c'est dont il se monte, c'est dont il se cointaie. (Songe verg. S., t.1, 1378, 15).

 

.

"S'enorgueillir de qqc., en tirer vanité" : ...Tarquin, le filz de Nervin, estoit appareillié de la jouste, tenant sa lance en son poing, soy cointoyant de ce que si bien luy estoit advenu. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 424).

V. aussi cointer
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin / Pierre Cromer

 Article 16/17 
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     MESCOINTE     
FEW II-1 cognitus
MESCOINTE, adj.
[T-L : mescointe ; GD : mescointe ; AND : mescointe ; FEW II-1, 843a : cognitus]

"Inexpérimenté, ignorant" : Lors m'alay tost habandonner A l'euvre, de cul et de pointe, Je n'en fis oncques le mescointe, Et tant besoignay que j'oy Cueuvre-feu, si m'en esjoy, Car lassés et vaincus estoie De besongner (JACQUES BRUYANT, Voie pauvreté richesse P., 1342, 39).
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

 Article 17/17 
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     RECOINTER     
FEW II-1 cognitus
RECOINTER, verbe
[GD : recointer ; FEW II-1, 843b : cognitus]

"Gagner par des marques d'attachement" : Pas ne sommes a recointer Ou par lacheté endormis, A peu parler, bien exploicter, Il fault secourir ses amys. (FLAMANG, Vie Pass. st Didier S., 1482, v.8337). [Seul ex. ; GD VI, 672b : "gagner par des caresses"]
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

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