"Endurcir" : Car qui n'y va [au manoir de Richesse], ne tient qu'à lui, Quant le cuer a si achailly Qu'il het le bel destre chemin Pour estre a l'ort senestre enclin. (JACQUES BRUYANT, Voie pauvreté richesse P., 1342, 17). Calere : eschaufer uel acalir uel savoir, unde uersus : Callet durere notat et sapere Callidus et callus hec duo sensa probant (Abavus IV, R., c.1350, 268).

REM. Le lexique Abavus confond sous une même entrée les art. calere et callere, que distinguent d'autres lexiques, comme p. ex. celui de Le Ver. Pour le 1^er ex., la déf. "endurcir" semble préférable à celle que propose T-L, s.v. achaillir : "erhitzen (?)" ("il a le coeur si endurci, si invétéré dans ses mauvaises habitudes"). T-L cite par ailleurs le Voyage de St Brendan, mais là aussi, le sens "endurcir" s'impose. Achalir est encore répertorié ds COTGR. («acalli : hardned, enured, accustomed unto ; that hath got a habit of, etc.»).
 

"Épaississement et durcissement de la peau" : ...il se agenoulloit tant de foiz en oraisons qu'il avoit le cail es genoulx ainsi comme es plantes des piez. (BATALLIER, Lég. dorée D.-L., 1476, 469).
 

MÉD. "Épais, dur, calleux" : ...se la rompure estoit ancienne, on ne la pourroit sauder, car les leffres de la playe sont anciennes et endurcies et caillouses et ne se peuvent plus raunir (GORDON, Prat., c.1450-1500, VII, 7). Fistulle est ulcere profont et caverneux avec callose duresse de la partie du dedans, de laquelle yst souvant sanie virulente. (PANIS, Guidon, 1478, tr.IV, doct.1, chap.5). Cest unguent conferme la peau et la consolide et multiplie les cheveulx si non que la peau fust endursie et caleuse car en une peau caleuse par nul engin de medicine ne peult croistre cheveu (PREVOST, Cir. Guill. Salicet, 1492, I, 3).

Rem. MONDEVILLE ds TLF. Chirurgie Chauliac B.-T., p.1472, gloss. (char callose). Ex. du XVe s. (Trad. de Bruno de Longoburgo) ds GDC VIII, 413c (chaillous).
 

MÉD. "Callosité" : On congnoit chancre par ce qu'il corrode entour luy sans cavernes et a callozité et duresse es leffres et rougeur et chaleur (GORDON, Prat., c.1450-1500, I, 18). ...quant la composicion est moyenne et que la calosité et duresse commencent a venir es joinctures, mesmement es piés tellement qu'ilz empeschent a cheminer, on les [les apostumes] doit coper et curer, car souvent chancre y vient (GORDON, Prat., c.1450-1500, I, 20). ...en fistulle, convient que soyent passez plusieurs jours devant que la callosité qui est sa differance essencielle [avec l'ulcère] y viengne. (PANIS, Guidon, 1478, tr.IV, doct.1, chap.1). ...duresse et callosité (PANIS, Guidon, 1478, tr.IV, doct.1, chap.1). ...des duresses et calosités et nodosités et pores que viennent es dois des piés (PREVOST, Cir. Guill. Salicet, 1492, I, 56).
 

MÉD. [D'une plaie] "Endurci" : "Cincq remedes ou medicines en ma forge [se treuvent]", dist la royne, "pour curer ceste playe qui est forte a guerir, car elle est toute de vieil encalee..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 408).

Rem. FEW : «Mfr. encalé "endurci (d'une plaie)" (1382)», prob. d'apr. GD (même ex. de Mézières). Il s'agit donc apparemment d'une attest. unique.