C.N.R.S.
 
Famille de affinis 
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     AFFIN1          AFFIN2     
FEW XXIV affinis
AFFIN, subst. et adj.
[T-L : afin ; GD : afin ; AND : affin1 ; FEW XXIV, 251a : affinis ; TLF : I, 874a : affin]

I. -

Subst.

A. -

[À propos d'une pers.]

 

1.

"Parent par alliance ; parent en général" : ...Troie fu mise a fin Et Prians et tuit si affin (MACH., F. am., c.1361, 201). Le roy demande : quelx gens sont, qui ont la garde, et quelz gens, qui ont bail ? Response : pere et mere, ayeul et ayeulle ont gardes d'enfans soubz aagiéz ; freres et suers, oncles, nepveux, affins et parens de costé ont bail (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 216). Si semondrez solennelment Et par personnes solennelles Seigneurs, dames et damoiselles, Et tous noz parens et affins, Et noz bienveillans et voisins, Que tous vïegnent a ceste feste. (Gris., 1395, 19). ...la furent ja venus grant foison chevaliers et seigneurs, ses parens et affins, pour lui accompaigner (Bouciquaut L., 1406-1409, 80). ...flus de lermes (...) ne cesse (...) à cause tant de diverses mors ou prises de leurs prouchains si comme maris, enfans, freres, oncles, cousins, affins et amis (CHR. PIZ., P.V.H., 1416-1418, 17). ...disans que ce ilz faisoient par ce que eulx ou l'un d'eulx estoient parens et affins dudit homme occis (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1424, 135). Cessez voz plains s'alons enquerre Par noz congnuz, par noz voisins, Par noz affins, par noz cousins Savoir se nous le trouverons. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 125). L'homme qui a compaignie charnelle de femme est affin de toutes les consanguines, c'est de toutes les parentes d'icelle femme, en icelluy degré d'affinité qui appartient a la dicte femme en consanguinité (Fleur command. Dieu, c.1450-1500, 7). Tous vos affins, consanguins et germains N'ont point les mains de vertu des Romains (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 62).

 

2.

"Membre de l'entourage, celui qui est proche par des liens de parenté, d'affection, de voisinage" : DIEU. Or sus, mére, et vous, my affin. Je vueil estre au trespassement De Guillaume (Mir. st Guill., c.1347, 51). ...s'il vous plaist que mise Soit huy celle femme a sa fin, (...) s'aucun n'a affin Qui la requiere. (Mir. enf. ress., 1353, 65). Les enffans, et les autres qui sont leurs affins, sont fors et tres sains selon les temps de ver, et en commencement d'esté ; mais celle saison, et au commencement d'esté ; mais celle saison, et au commencement d'amptonne, les vieillars si sont plus sains (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 68). ...la dicte damoiselle (...) tousjours s'est tenue avec et pres d'aucuns ses amis et affins (Paris domin. angl. L., 1426, 211). ...voz parens, amis et affins (Nouvelles inéd. L., p.1452, 81). Puis que suis son pere et afin, Raison veult que je l'endoctrine. (LA VIGNE, S.M., 1496, 162).

 

-

Estre affin de qqn. "Être proche de qqn" : Que Dieu me soit si vray affin Que m'ame prengne a bonne fin (Mir. enf. ress., 1353, 68).

 

-

[Cont. allég.] : Espoir en est le medecin, Qui est tousjours prest et enclin A conforter les desheteux, Car Pitié, qui est son affin, L'a ordonné a celle fin... (Narcissus, p.1426, 285).

 

3.

"Ami, compagnon, allié, confident" : ...se li rois vous amoit Et pour ses granz affins anvers touz vous clamoit, Se ne le doutïez et amiez con seigneur, Je croy nuls hons ne vit folie plus greigneur. (Gir. Ross. H., c.1334, 139). ...Mont ha estei et doit estre vos bons affins (Gir. Ross. H., c.1334, 205). L'aage doré commença au premier A noz peres, com de belle statue, Et au second se prinst a empirer, Car en argent tel aage se remue ; D'argent en fer li tiers aage inmue, Et en arain le quart est nostre affin (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 248). Nous le garderons chiérement Com nostre filz et nostre affin, Et si le ferons en la fin Roy de Hongrie. (Mir. Berthe, c.1373, 211). Il t'a fait ami et affin De Dieu. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 281). Or enten, mon tresdoulz affin (DESCH., M.M., c.1385-1403, 183). Pour ce, manda, a celle fins, Le roy ses barons et affins, Qui ayde et confort ont promis A lui et a tous ses amis. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 309). ...pour ledit Boutelier, qui estoit son ami et affin (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1425, 270). Joseph, mon tres lëal affin, Mon cher amy et compaignon, J'ay eu grant exultacion En mon cuer quant j'ay oÿ dire Comment Jhesucrist, nostre sire, Vous a de prison delivré (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 433). Il ne fault plus qu'on m'en raconte, Zardain, mon amy et affin (DU PRIER, Roy Adv. M., 1455, 126). Parseverance a Glorïeuse Fin La coronne qu'elle tenoit donna, Tresreluysant de pierres et d'or fin, Dont le lÿon comme son bon affin En presence des dames coronna (Lyon cor. U., 1467, 63). La Vierge demoura troys moys Illecques avec sa cousine En la confortant plusieurs fois Car elle estoit fort son affine. (MART. D'AUV., Mat. Vierge L.H., c.1477-1483, 64). LE JUIF. Sainct Nicolas est mon affin Et auquel ay tres grant fiance, Et l'ay fait en son asseurance. S'i me fault, ne luy fauldray pas. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 106).

B. -

P. méton. "Relation avec l'entourage, commerce, société" (Éd.) : Les anciens sont de dolent afin, Car ilz ne sont honourez de nullui (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 178).

C. -

P. anal. "Environs" (Éd.) : Vecy les methes et les fins De Capoleos et affins : Se sont dix citéz en Judee (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 110).

 

-

"Cachette" (Éd.) : Dès le temps que enffant j'estoie, J'embloie ces menus pouchins, Ne il n'estoit si fort affins Ou je ne les allaisse prendre (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 24).

II. -

Adj.

A. -

[D'une pers.]

 

1.

"Qui est parent (par alliance) ; qui est parent" : De sanc et de lignaige li estoient affin (Gir. Ross. H., c.1334, 214). ...tous les maris des mes consanguines me sont affins et parents au premier genre d'affinité et en ces degrés en quelz leurs femmes me attiennent et apartiennent. Car s'aucune m'est affine au second degré de consanguinité, son mari m'est affin au premier genre d'affinité et au second degré. Et se aulcun m'est attinent au tiers degré, son mary m'est attinent au premier genre d'affinité et au tiers degré. Et ainsi des aultres degrés, quant le degré est compté entre les affins au regard de consanguinité. (Sacr. mar., c.1477-1481, 74).

 

-

En partic. [P. oppos. à frère germain] Frère affin. "Demi-frère" : ...messeigneurs les ducs de Berri frere germain du roy, de Bourbon frere affin desdiz deux freres (MAUPOINT, Journ. paris. F., p.1465, 61).

 

2.

"Qui est proche, intime, voisin, allié, ami" : Dont maint ont esté deceü Qui trop ont son couvent [de Fortune] creü, Et tant s'en faisoient afin Qu'il s'en perdoient a la fin. (MACH., R. Fort., c.1341, 88). ...vous veul dire et retraire De Julius Cesar la fin. Li dieu furent de lui affin Si fort que une estoille en feïrent (MACH., Voir, 1364, 6175). .II. chevaliers li plus affin, Qu'il eüst, avec luy a pris. Si s'enfuyoit las et despris, Pour querir secours aultre part (CHR. PIZ., M.F., IV, 1400-1403, 48). Il me plaist bien et suis tres aise De vous compaigner en voyaige, Car nous sommes tous d'un lignaige ; Dont plus affins de nou serez. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 63). Madame, est il ainsi que vous soiez ma mere ? - Beau filz, dist elle, il est ainsy, car bien le sçay par vos parlers et par mes entrailles qui aux vostres sont tant affines que la secrete amour naturele ne se puet celler. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 839). ...toutes nations lointaines ou affines (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 8). Car tout y estoit ce qu'il y avoit d'eslite et de bon en France, tant fust de lointain lieu, d'Auvergne, de Bourgongne, du Dauphiné, de Languedoc, de Guienne, de Fois, de Lymosin, de Berry, de Poitou, d'Anjou, de Touraine, de Bretagne, de Normandie, de Picardie et de Flandres, et de beaucoup des lieux affins, comme de Lorraine et d'Allemagne et de diverses contrées. (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 88). Marachus, roy de Laced[em]one, fut environ ce temps sage et de louable conseil et bon praticien en la science de astrologie et bien affin du roy Xerxes. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 46 v°). ...et y fut envoyay celui Anjourrand pour ce qu'il estoit moult affin de l'un des otages dudit roy Jehan et aussi du prince de Galles. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 130 r°).

 

3.

Affin de qqc. "Qui a une inclination pour, qui est désireux de" : En cloistre uncor meillour devint ; En bien creüt, siques a fin Du monde ne fu point affin. ["en sorte que, à la fin, il n'avait plus aucune propension, aucun attrait pour le monde"] (Tomb. Chartr. Dix-huit contes K., c.1337-1339, 277). Or en soions tuit affin Et la querons d'amoureus cuer et fin (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 15).

B. -

"Qui est semblable, conforme" : Telz moyens sont trop mieulx affins A nostre honneur pour le deffaire. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 276). Et depuis le prist en telle grâce soudainement que nul [ne fut] plus privé de luy, ne si affin en beaucoup de qualités, et moult grand, dont péril lui estoit plus noté finablement que grandeur. (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 33).

C. -

De coeur affin

 

1.

"En toute confiance" : Or ça, seigneurs, vous pouez dire, Franchement et de cueur affin, La cause de vostre chemin, Qui en riens ne vous sera grief. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 84). Ceulx qui croiront en moy de cueur afin Te recommands en temps futur affin Que l'ennemy ne les griefve ou deprede. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 244).

 

2.

"En toute cordialité" : Vostre bon amy et voisin Vous supplie de cueur affin Qu'a ces nopces soyez present (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 150).
 

DMF 2020 - Synthèse Monique Haas

 Article 2/6 
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     AFFINAISON1          AFFINAISON2     
*FEW XXIV affinis
AFFINAISON, subst. fém.
[*FEW XXIV, 251a : affinis]

"Action de contracter une alliance, une association avec d'autres, acte (alliance, convention) par lequel on devient l'affin de qqn" : Et ne se peut faire telle affinaison si non entre les presens qui à ce se consentent et acceptent telle affinaison. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.4, 1496, 404).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 3/6 
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     AFFINEMENT1          AFFINEMENT2          AFFINEMENT3     
*FEW XXIV affinis
AFFINEMENT, adv.
[*FEW XXIV, 251a : affinis]

"De manière voisine, proche" : Affiniter - adverbium - prochainement, de pres, affinement (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 11).
 

DMF 2020 - Synthèse Takeshi Matsumura

 Article 4/6 
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     AFFINER1          AFFINER2          AFFINER3     
FEW XXIV affinis
AFFINER, verbe
[GD : afiné ; FEW XXIV, 251a : affinis]

I. -

Empl. trans. "Contracter une alliance, une association avec d'autres" : En matiere de consocieté, l'un de plusieurs consors en une mesme cause peut comparoir en jugement pour tous les autres quant ilz sont affinez (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.4, 1496, 404).

 

-

Part. passé en empl. subst. : ...quant ilz affineront l'un sur l'autre, le greffier aura de chascun affiné XII deniers pour une foiz, ou V solz pour tous. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.4, 1496, 404).

II. -

Empl. pronom. "S'apparenter ; se ressembler" : Or achevons nostre matiere : Ma fontaine freiche et entiere Est semblable et tres bien s'affine A la probatiere picine. (Moralité cincq pers. B., 1484, 96).

 

-

Part. passé en empl. adj. "(Qui est) apparenté, semblable" : ...ces II maladies conviennent et sont affinees en III choses (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 225).
 

DMF 2020 - Synthèse Monique Haas

 Article 5/6 
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     AFFINITÉ     
FEW XXIV affinis
AFFINITÉ, subst. fém.
[T-L : afinité ; GD : afinité ; GDC : afinité ; FEW XXIV, 251a : affinis ; TLF : II, 2a : affinité]

A. -

[À propos de pers.]

 

1.

"Lien entre les membres d'une même famille et résultant de la consanguinité, de l'alliance ou de l'adoption ; parenté en général" : Et si, disoient elles, il vous desplaist de l'affinité qui est entre [nous], tournés vos ires contre nous ! Nous, disoient elles sommes cause de la guerre et des plaies et des mors de nos maris et de nos parens, il nous vaudra mout miex perir que vivre orbes et veves, sans les uns ne sans les autres des vous ! (BERS., I, 1, c.1354-1359, 13.3, 21). ...non obstant que juge (...) ne doie estre variable, Ne flechir, pour affinité, Ne pour faveur de dignité (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 57). ...soubz umbre de l'affinité ou amitié qu'il se disoit avoir à maistre Jehan Robert, chanoine de ladicte eglise Saint-Germain (FAUQ., II, 1421-1430, 205). Le .XXX e. [exemple] commence par les chappitres d'Amour d'amys : c'est assavoir, de gens qui ne sont pas estrains par mariage ne par affinité de sang. (LA SALE, Sale D., 1451, 156). ...la femme qui est en sa compaignie n'est point une folle femme comme vous dictes, mais est une noble fille qui est de son linaige ou de son affinitté (RASSE BRUNH., Flor. Elvide B.N., a.1456. In : Chrestom. R., 157). La tierce [espèce d'adoption], c'est a scavoir legale affinité est attendue entre moy et la femme de mon filz adoptif, et samblablement entre mon filz adoptif et ma femme. (Sacr. mar., c.1477-1481, 60).

 

-

P. métaph. : Briefment, de ceste histoire vint ce premierement que les poetes faignent que l'aigle est escuiers ou messagier de Jupiter, en quelconque maniere que Jupiter soit pris, soit pour l'air souverain ou pour le feu ou pour le ciel ou pour la seconde planete dessusdite. Et ce n'est mie sanz aucune raison, car sur tous les oyseaulx qui sont, l'aigle vole le plus hault et le plus pres du ciel, uquel il veoit Mars come dient les philosophes, et par ainsy il semble aucunesfoiz qu'il voit jusques au ciel et qu'il soit de l'afinité de Jupiter. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 82).

 

2.

En partic. "Situation juridique résultant des liens que crée le mariage entre chaque époux et les parents respectifs de l'autre" : Dont il se conjoinst a euls par affinitez de mariage, car il dona sa fille au plus noble prince du paÿs (...). Par lequel mariage il alia a soy mainz amis et cousins du dit peuple Latin. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 49.8, 83). Si comme a ceuls de leur lignage ou de leur affinité ou amistié pour vicinité, c'est a dire, voisinage ou autrement. (ORESME, E.A.C., c.1370, 435). Si advint que icelui Jehan Gaschier trouva le dit Jaques à Brueillebon (...) ouquel lieu survint le dit Jehan Rogre, frere de la femme du dit Gaschier, et laquelle femme d'icelui Gaschier estoit et est prouchaine parente de la femme d'icelui Jaques ; ausquelx Jaques et Rogre le dit Gaschier, pour l'affinité qu'il avoit à eulx pour cause du parenté dessus dit, exposa son cas, en les priant qu'ilz lui feussent aidables à resister à la mauvaise volonté du dit Mathelin (Doc. Poitou G., t.6, 1402, 414). L'homme qui a compaignie charnelle de femme est affin de toutes les consanguines, c'est de toutes les parentes d'icelle femme, en icelluy degré d'affinité qui appartient a la dicte femme en consanguinité (Fleur command. Dieu, c.1450-1500, 7).

 

-

DR. CANON "Lien créé par toute relation sexuelle même illicite entre chacun des deux partenaires et les consanguins de l'autre" : Car teles ordes discrasies Et telz puantes maladies Sont pour certain contagieuses En tout temps et moult périlleuses, Pour ce que de l'attraction Et fréquent inspiration Se corrompent les assistens, Si font mesmes les existens D'une ligne et affinité ; Car iceulx par droite amité Les hantent plus, à dire voir, Et servent, s'ilz font leur devoir, D'ont il avient, selon raison, Que les suppostz d'une maison Meurent volentiers en grant nombre, Quant le mal la maison encombre. (LA HAYE, P. peste, 1426, 140). Affinité est une proximité de personnes, venans et descendans de copule charnele, deffaillant de toute parenté. De copule charnele est notamment dit, car tant par copule charnele fornicaire que aussi copule charnele legitime est affinité contraite. (Sacr. mar., c.1477-1481, 74).

 

Rem. D'apr. Dict. de la foi chrét., t. 1, 1968, col. 300.

 

-

"Esprit de famille" : ...la tres grant affinité et parfaitte amour que nous avons tousjours eu et devons avoir ensamble a cause de lignaige de par pere et de par mere (...) en [par l'union du roi d'Aragon avec une nièce ou cousine de Philippe VI] seroit de mieux en mieux continue et affermee. (PHIL. VI VALOIS, Lettres closes C., 1347, 130). Pour quoy vous plaise savoir que Ysmarie ma suer est toute telle que vous la desirez et demandez ; car je vous jure et afferme, sans prejudice d'aultruy, faveur ne affinité, qu'elle est trés parfaictement belle de corps, et je tiengs que si est elle d'ame. (Nouvelles inéd. L., p.1452, 2).

 

3.

"Parenté par adoption" : La premiere [espèce d'adoption] est attendue entre moy et le pere adopteur et ma fille ou ma niepce adoptee. La seconde est attendue entre mon filz naturel et ma fille adoptee. La tierce, c'est a scavoir legale affinité est attendue entre moy et la femme de mon filz adoptif, et samblablement entre mon filz adoptif et ma femme. (Sacr. mar., c.1477-1481, 60).

 

4.

[Domaine spirituel ou métaphys.]

 

a)

"Parenté spirituelle entre parrain(s), marraine(s), filleul(e) et résultant du baptême" : [Assassinat de Jacques d'Arteveld ; le premier coup lui est porté par un de ses obligés] Se li avoit Jaques d'Artevelle fait pluisseurs biens et l'avoit mis en l'office dou doiainné des telliers, et si estoit son compere. Nequedent toutes ces coses et afinités furent oubliies et misses arriere. (FROISS., Chron. D., p.1400, 639). L'effect de baptesme donne une affinité espirituelle laquelle est si grande qu'elle empesche mariage. (Fleur command. Dieu, c.1450-1500, C 2).

 

b)

Affinité espirituelle. "Proximité, ressemblance spirituelle" : ...mes amees suers germaines par lignaige charnel et plus, s'il plaist a Dieu, par espirituelle affinité. (GERS., Montagne contempl. G., 1400, 21).

 

5.

P. ext. "Sympathie, dispositions amicales, relations étroites entre personnes (ou avec Dieu)" : ...a Dieu tu as fraternité ; Donques par ceste affinité, Humains cuers, de loer ne cesse L'infinie et vraie bonté De la benoite trinité. (Mir. mère pape, c.1355, 401). Premier a Dieu son cuer et corps encline, Recongnoissant de lui sa dignité, Serve, doubte, aimt de pensée enterine Et a lui seul ait son affinité. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 49). ...elle, puis un an ençà, s'est acointiée par amours dudit Hainsselin Planite cy-dessus nommé, auquel elle a eu et encore a la plus grant amour et affinité que elle ot oncques à homme qui soit ou monde, ne qui jà sera. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 331). ...ladite Alips livroit audit Robinet tout l'argent qu'il lui demandoit à avoir, par l'affinité et acointance qui estoit entre eulx deux (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 490). Item, je laisse à ma tres chiere dame et cousine, madame de la Riviere, par consideracion de la tres grant amour et affinité que tous jours elle a eu à moy, et des grans honneurs que elle de sa grant humilité et courtoisie m'a faiz et monstrez et encores fait de jour en jour, une croix d'or où il y a de la vraye croix, et une patenostres d'ambre blanc et ung tablel d'or où est l'Annonciacion Nostre Seigneur (Test. Parlem. Paris T., 1416, 581). Et premiers la royne voult commencier, qui baisa Saintré premiers, et puis les chevaliers et escuiers de sa compaignie, et ainsin firent toutes les autres, ce que par la coustume du pays onques n'avoient fait ne puis ne firent se n'est par grant especialité d'affinité d'amis (LA SALE, J.S., 1456, 134). Clemence infinie, Pleine de bonté, Pour eulx [mes fils] te supplie Par affinité (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 96).

 

-

Avoir affinité à / avec qqn : Prince, seigneur, et toute poesté De royaume, de pays, de cité Qui gouvernez, pour mieulx garder defence, A voz subgiez n'aiez affinité, Fors a raison, a droit et equité : Qui trop humble est, c'est default de science. (DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 176). ...sachant que sondit maistre avoit grant affinitié avec le seigneur de La Coquille, demourant ou cymetiere Saint-Jehan, vint par devers lui, VJ ans a ou environ, autrement du temps ne se recorde, et ycellui emprunta, ou nom de son maistre, IJ frans (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 192).

 

-

Prendre affinité à qqn. "S'adresser à qqn" : Donc, le seigneur de Chastillon, (...) oiant dire le partement de ceste dame, si en subit et à l'emblée, tout confus du cas, monta à cheval et courrant après pour la rattaindre, pensa bien à reprochier durement les meneurs, comme cuidant avoir esté le principal du monde, par qui on dust avoir fait et laissé et à qui on dust avoir pris affinité, car estoit de moult haute maison et de grant crédence entour du père et du fils (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 322).

B. -

[À propos de choses]

 

1.

"Ressemblance, correspondance, rapport entre les choses" : Et vertu moral semble avoir grant affinité et estre appropriee as passions. (ORESME, E.A., c.1370, 524). Car, si comme il fu dit ou .IXe. chapitre, musique a a l'ame aussi comme un cousinage et une affinité. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 356). Item, si comme je ay touchié devant et selon les anciens philosophes, la musique insensible des corps du ciel est selon les proporcions armoniques dont je ay faite mencion et desquelles est composee musique humaine et sensible laquelle se conforme et a une colligance et affinité a la musique celestiel. (ORESME, C.M., c.1377, 484). ...et [Mercure] disoit, entre ses plus communes choses, les ans devoir estre terriblement mauvais, quant le signifficateur se trouvoit retrograde en sa revolucion d'aucun an, et disoit vaincre le climat auquel il veoit Mars avoir plus de affinité et de puissance, et disoit, quand il y avoit aspect de la Lune à la queue du Dragon en l'ascendant, que l'année devoit estre froide et pestillencialle (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 23 r°).

 

2.

"Voisin ; pays voisin" : ...et cellui estoit le plus auctorisé qui surmontoit en vertu, par quoy dit Valere ces belles paroles : teles choses reconcilioient les seigneurs et joingnoient les affinites. (CHR. PIZ., Corps policie L., 1406-1407, 36).

 

-

Avoir affinité. "Être voisin, limitrophe d'un État" : ...pays que le duc [de Bourgogne] tenoit en l'Empire ayans affinité audit royamme (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 125).
 

DMF 2020 - Synthèse Monique Haas

 Article 6/6 
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     RAFFINITÉ     
*FEW XXIV affinis
RAFFINITÉ, subst. fém.
[GD : raffinité ; *FEW XXIV, 251a : affinis]

"Affinité"

REM. Doc. 1419 (éd. 1729) ds GD VI, 553a.
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Robert Martin

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