A. -

"Petite boule" : AMIS. Ytier, voiz tu la ce manoir ? C'est l'ostel que Charles donna A Amilles quant maria A lui sa fille. YTIER. Ne le feri pas d'une bille Ce jour en l'ueil. AMIS. Par saint Espire de Corbueil, Tu diz voir : il est bon et bel. (Mir. Amis, c.1365, 54). ...eulx deux ensamble ont fait et fondu billon d'argent et de cuivre ensamble, et fait de l'aloy de icelle matiere, et, icelui aloy fait, ont ordonné billes de ladite monnoye, qu'il qui parle a aplaties, rongnées, arondies et blanchies en l'aide et compaignie dudit Robinet et de ladite Jehanne, sa femme (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 489).

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[Valeur minimale] : Tous ceaus qui de ce malefice Furent cause, et de quelque office Il fussent, il les fist geter Dedens le lac sans arrester, Et leurs femmes, leurs fils, leurs filles. Mais a ce n'acontent deus billes Li lion, qu'il ont a mengier Assez. (MACH., C. ami, 1357, 45). Si que je di que c'est maistrie, Quant einsi le monde maistrie, Sans plus, par l'une de mes filles, Si que je n'aconte deus billes A leur pooir n'a leur affaire N'a chose qu'elles puissent faire. (MACH., F. am., c.1361, 207). DEUXIESME CHEVALIER. (...) pour Dieu, refraingniez vostre yre : C'est vostre fille. LE ROY. Brief, je n'y aconte une bille. De devant moy (...) L'ostez, alez, et si l'ardez Isnellement. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 16).

-

[P. ext. à partir de la valeur minimale] "Chose" : ...car ou grant monde se repose par dedenz la plus grosse chose et par dehors la plus soutille, et de tant differe la bille qu'en l'omme par dedenz se tient le plus soutil qui le soustient : le cuer, le cervel et le foye, ceuls donnent a la vie joye... (LE FÈVRE, Vieille, trad. De vetula H., a.1376, 321).

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Pareille bille. "La même chose, chose comparable" : Tuit prest de faire leur devoir, Mais vraiement petit pooir Ont, se Dieux n'est de leur bataille, Qui toudis pour les siens bataille, Car L. contre X. mille Ce n'est mie pareille bille. (MACH., P. Alex., p.1369, 98). Ilz sont tous deux d'un grant et est assez bille pareille de eulx deux, et tous deux chevaliers d'un egal estat. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 135).

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[D'une pers.] Rond comme une bille. "Bien gros" : BOURREAU. Mon valet, vien ça ! Desabille Ce gallant comme il appartient. Il est aussi ront c'une bille : Regarde comme il se maintient ! (LA VIGNE, S.M., 1496, 322).

B. -

En partic.

1.

JEUX "Morceau de bois arrondi qu'on fait rouler dans certains jeux" : ...ledit Guillaume Vitecoq, qui oudit hostel avoit fait arondir et appareillier une bille, laquelle il tenoit lors en sa main, dist joieusement sans mal penser a ceulx qui ilec estoient : "Il nous fault aler billier !" (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1424, 159). ...en mains de trois heures ou de quatre eussiez veu plus de cent feux, en quoy les hommes ardoient tables et tabliers, dés, quartes, billes, billars, nurelis et toutes choses à quoy on se povoit courcer à maugréer à jeu convoiteux. (Journal bourgeois Paris T., 1429, 235).

-

Jeter la bille : ...les diz Canteau et Marchant retournerent par esbatement à ycellui jeu, pour veoir qui feroit le meilleur cop et plus près du dit jeu, sanz vouloir jouer pour le vin ne autrement que par esbatement. et lors le dit Jehan Canteau gecta sa bille contre la butée d'icelui jeu et suivy sa dicte bille ; et après, advint que en soy abaissant pour lever sa dicte bille, le dit Jehan Marchant gecta la sienne et en ataigny par la teste le dit Canteau ainsi abaissé (Doc. Poitou G., t.6, 1394, 179).

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Jeu de billes : A Robert Gaultier, tappissier - six escrans de parchemin (...). Et pour deux jeux de billes, garniz de billars, et deux jeux de boulles, qu'il a achetez pour servir au Plesseis dudit seigneur (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1478-1481, 387).

Rem. Cf. J.-M. Mehl, Les Jeux au royaume de Fr. du XIII^e au déb. du XVI^e s., 1990, 49-53.

2.

COST. Bille de chappe. "Mors de chappe en forme de boule" : ...la bille d'icelle chappe est de brodeure, aux armes MS, bordée tout entour à II rangés pourphilée de perles. (Comptes Lille L., t.2, 1420, 244).
 

A. -

JEUX "Jouer aux billes, au billard, aux quilles" : Encor ne sui (je) pas saoule De jouer au gieu de (la) boule, D'aler quillier, d'aler billier Et de jouer au mereillier (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 370). ...ledit Guillaume Vitecoq, qui oudit hostel avoit fait arondir et appareillier une bille, laquelle il tenoit lors en sa main, dist joieusement sans mal penser a ceulx qui ilec estoient : "Il nous fault aler billier !" (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1424, 159). ...certain jour de dimenche ensuivant, le dit Girard ala biller ès champs avec aucuns de ses amis et voisins (Doc. Poitou G., t.8, 1444, 173).

Rem. Doc.1375 ds GD I, 650c.

B. -

P. métaph. au fig.

1.

Empl. trans.

a)

"Lancer, jeter" : Ayant le vis plus terny ou sec que Vieilles armeures sur les monstres passées Ou que personnes sur les mons trespassées, Sans avoir cueur qui s'esjoye, habillées Comme ung qui loingz ses joyes a billées. (LA VIGNE, Compl. roy Bazoche M.R., 1501, 405).

b)

Biller son coup. "Jouer un coup"

Rem. Doc.1389 ds GD I, 650c.

2.

Empl. intrans. "Aller, marcher" : Mondot, tu diz bien ; alons ment. Je sui prest, vezci ma faucille ; Pren la teue aussi. Avant : bille Droit en la place. (Mir. femme, 1368, 185).

-

Aller biller. "S'en aller, s'enfuir" : Bien est, doncques, Justice figuree, Bonne Adventure, car tous ceulx qui vivent dessoubz elle peuent dire, "Fortune vait biller, nous avons bonne adventure." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 215).

-

Billier du pied : Sus ! il nous fault du pié billier Et jusques en maison aler. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 6).
 

A. -

"Petite bille (ou petite boule)" : ...metés luy [au cheval] une billete de cyre entre les joes et entre cuir et char (Chir. chevaux P., c.1325-1350, 376). Recipe pour mauvais tetins Et pour ceulx qui portent mollettes Pour les faire tous les matins Aussi rondes comme billettes, Cela n'est pas pour les fillettes, C'est pour ces grans veilles fardés. (Dorib., p.1480, 250).

B. -

"Jeu de billes" : ...et sy ne jouerez (...) A la queuleuleu, aux billettes... (Amant cord. M., 1490, 75).

Rem. Doc. 1391 ds GD I, 650b. GAY I, 158a.
 

"Jeu de billes"

Rem. Doc.1470 ds GD I, 651a.
 

Jouer à la billotte. "Jouer aux billes"

REM. Doc. 1375 et 1376 (bilote, billote) ds GD I, 651b.
 

"Boule" : ...et sur celle herbe et ses rinsiaux descent une manière de bylos, lesquelz descendent de l'air semblables a fil de coton qui se adherdent a celle herbe de mugue et y demeurent, et en eulx se nourrissent areignes, vermines et ordures envenimees. (JEAN DE BRIE, Le Bon Berger C.W., 1379, 138).
 

I. -

[Cont. grivois ; de (billes "testicules")] "Pendre, traîner"( (Éd.)) : Pas ne dit qu'il eust tant erré Que venu soit au saint suaire Et, son beau bourdon defferré, Touchié au noble sanctuaire. Il ne daingna mention faire Des deux martellés rebillans Qui, ou que face son repaire Le bourdon, sont hors pendillans. J'en dis trop, ce parler est ort. (MARTIN LE FRANC, Champion dames III, D., 1440-1442, 57).

II. -

Rebillié. "Bossué ?" : Bien sambloit à sa pourtraiture Qu'il fust treslasse creature, Mal vestu et mal habillié, En son chief chappeau rebillié (COURCY, Chem. vaill. P., 1424-1426, 587).

Rem. A. Delboulle, "Mots obscurs et rares de l'ancienne langue française" dans Romania, 34, 1905, 608 : "rebillier, bossuer ?".