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À l'heure que l'on pense être en la ville, on n'est pas aux faubourgs V. heure

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Il faut être habile d'avoir un oeil au bois et l'autre vers la ville V. oeil

Rem. Cf. aussi Morawski 2245 : Selon la ville les bourgois
 

"Ville" : Se je vouloie tout descripre De la ville la grant noblece, La beauté, la force et richece, A tout dire trop tarderoye (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 177). ...mainte ville, Mainte cité, mainte estrange isle (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 276). Romulus a Romme ordonna Cent senateurs et leur donna Le gouvernement de la ville En conseil (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 186).
 

"Ville" : Ma tante, sus ; advansons nous, Car tantoust passeré pour ville. (Pass. Auv., 1477, 188).
 

"Ville" : Et ceuls qui sont d'une ville pour ce qui est utille a leur ville. (ORESME, E.A., c.1370, 433).
 

A. -

"Ville" : Tout est plain iusques a orleans De miracles et de miracleaux Et par villes et par chasteaux Tant que chascun a guarison (Myst. st Martin K., a.1500, 366).

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Ville + adj. ou part.

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Ville capitale. V. capital

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Ville champestre. V. champestre "Bourg, village"

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[Cri de triomphe poussé par les assiégeants après la victoire] Ville gagnee ! V. gagner

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Ville de + subst.

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Ville de defense. "Ville facile à défendre" : Vous avez Chartres qui est grant Et forte ville de deffence (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 122).

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Ville de frontiere. V. frontiere "Ville située sur le front"

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Ville de retraite. V. retraite "Ville où on peut trouver refuge"

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Ville de tenue. V. tenue "Ville que l'on peut tenir, garder, défendre"

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Subst. + de la ville/d'une ville

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Les clefs d'une ville. V. clef

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Femme de la ville. "Femme élégante, distinguée" : Elle a ausi belle fasson Que femme, par Dieu, de la ville. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 48).

B. -

P. méton. "Ensemble des habitants d'une ville" : Je voy sonner tam quon l'orra, Pour assemblé toute la ville (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 150).
 

"Ville" : ...serez evesque sacrez De ceste ville. (Mir. st J. Cris., c.1344, 285). ...tant erré avons Qu'en la ville de Paris sommes (Mir. Amis, c.1365, 8).

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Ville de commun. V. commun
 

A. -

"Ville, agglomération urbaine" : S'ensuivent les noms de ceulx qui furent devers les villes d'Italie comme a Millan, Florence, Luques, Pise, Sene, Viterbe, Venise et autre part (LA VIGNE, V.N., p.1495, 148).

B. -

P. méton.

1.

"Ensemble des habitants de la ville" : DOYEN. (...) Il fault que la ville on assemble Savoir mon si leur voix ressemble A la nostre en ce cas icy (LA VIGNE, S.M., 1496, 396).

2.

En partic. p. restr. "Ensemble des représentants de la municipalité" : Et les seigneurs d'eglise et de la ville, acoustrez le plus richement qu'il leur fut possible (LA VIGNE, V.N., p.1495, 276).

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Gens de ville. "Représentants municipaux" : Processions, banieres, conphanons, Reliquaires, grans ornemens d'eglise Et gens de ville dont je ne sçay les noms, Vindrent vers luy ainsi qu'on scet la guise. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 155).
 

"Agglomération importante, dont la population est composée dans une large proportion de marchands d'artisans"

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Bonne ville. "Ville fortifiée, importante" ; en partic. "ville privilégiée ayant des magistrats jurés et tenant du roi le droit de bourgeoisie" : Et semblablement est il dedens les bonnes villes des communiltez ; car en elles vrayement ne sont plus telz gens que estoient les bons Fabrice, ne Camille (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 19).
 

Ville capitale. V. capital
 

"Ville"

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La ville de [+ nom de ville] : À tant venismes-nous en la ville de Prilli. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 12). D'autre part sciet la vile de Dignant en Bretagne, qui pour lors n'estoit fremee que de fosses et de palis (FROISS., Chron. D., p.1400, 520).

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La ville de [A1 humain, son seigneur] : ...le duc Aubert de Baviere qui tenoit Haynnau, Hollande et Zellande en bail de par le conte Guillaume son frere, ... entendy que ce duc d'Irlande estoit venu logier et amasser comme ung homme enfuys et enchacié hors d'Angleterre et en sa ville de Dourdrecht, ...si pensa sus ung petit et ymagina ...que il se partesist de son pays et si se allast ailleurs logier, car il ne le vouloit soustenir en ville qui fust sienne. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 73-74).

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La ville de [A1 humains, ses habitants] : Quant les chitoiens en veirent la maniere d'eulx, ilz fremerent leur ville affin que plus n'y entrassent. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 129).

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[Distinguée de] château / cité : Li rois de France... nous conmanda estroitement au departir de li que nous gardisions la vile et le chastiel de Calais si que blame n'en euissions, ne ils point de damage. (FROISS., Chron. D., p.1400, 836). Entreus que telz effrois et telz murmurations courroient parmy la ville et chité de Clermont, il y ot environ LX. compaignons très bien armez et bien montez, qui s'ordonnerent au partir et yssir de la ville, pour chevaulchier vers Montferrant (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 221). ...de faire rendre ne retourner ville, chité, ne chestiau, les dames y font trop petit. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 86).

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Une ville champêtre : Aucunes gens des villes champestres, sans chief, s'assamblèrent en Biauvoisis (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 99).

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Une ville [assimilée à un village] : Assés priès de là... sciet la ville de Juberot, ung grant villaige ouquel les Luscebonnois avoient envoié toutes leurs pourveances (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 147).

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Une bonne ville : Le second jour, apriés que li rois d'Engleterre entra en Calais, il donna a disner ens ou chastiel de Calais tous les plus notables bourgois de Flandres des conmunautés des bonnes viles par laquelle promotion les honmes de Flandres estoient la venu servir le roi. (FROISS., Chron. D., p.1400, 852). Et luy donna encoires la souverainneté de [la] bonne ville, belle et riche de Strabourch, (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 159). ... li François ... se tenoient en leur bastide ossi belle et ossi forte et environnée d'aigue comme une bonne ville seroit (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 215).

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Une ville [est plus ou moins] forte. : La vile n'estoit pas si forte que elle fu bien desfendue, car li gentilhonme qui dedens estoient, le soustinrent un grant temps. (FROISS., Chron. D., p.1400, 360). Bristo... est une bonne ville et forte, et bon port de mer. (FROISS., Chron. D., p.1400, 81).

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[Elle est le siège d'un marché] : Bien trouvoient sus le chemin du matin hommes et femmes qui aloient à la ville, car en ce jour il estoit jour de marchiet, (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 193).

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[Elle est gouvernée par un maire] : ...du temps passé il avoit esté maire de Londres et avoit, son office durant, gouverné la ville bien et à point (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 75).
 

"Ville" : Ilz arriverent ung soir en la ville de Chambery (C.N.N., c.1456-1467, 201). ...le seneschal de Boulennois chevauchoit parmy le païs d'une ville en l'aultre (C.N.N., c.1456-1467, 447). ...il est de coutumes par tous païs que par les villes et villages souvent s'espartent les religieux mendians (C.N.N., c.1456-1467, 485).

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La maistresse ville. "La capitale" : En la maistresse ville d'Angleterre, nommée Londres (C.N.N., c.1456-1467, 31).

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(La) bonne ville

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"Grosse ville, chef-lieu (avec laquelle le pouvoir royal avait des liens particuliers)" : ...se partirent le lendemain, bien matin, de la bonne ville ou la court se tenoit (C.N.N., c.1456-1467, 474). En ung petit hamelet (...), assez loing de la bonne ville, est advenue une petite histoire (C.N.N., c.1456-1467, 512).

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[Valeur affective de l'épithète] : Ung jour advint que en une bonne ville de Haynaut avoit ung bon marchant maryé a une vaillant femme (C.N.N., c.1456-1467, 378). ...ce bon chevalier se trouva en une bonne ville en Alemaigne, pour aucuns affaires qui l'y tirerent (C.N.N., c.1456-1467, 428).

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"Les habitants de la ville" : ...quand il revint, ce fut si tressecretement que nouvelle nulle n'en fut en la ville, tant simplement et en tapinage s'i trouva. (C.N.N., c.1456-1467, 155). ...il fut plus accompaigné, quoy qu'il fust matin, que beaucoup d'aultres n'eussent esté, tant estoit hay en la ville. [On va le pendre] (C.N.N., c.1456-1467, 451).

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Au fig. Estre hors de ville. "Ne plus être de saison" : ...pour ce qu'il ne peut, quand sa dame voulut, je tien, moy, quand il eut depuis bien la puissance a commendement, le vouloir de sa dame fut hors de ville. (C.N.N., c.1456-1467, 196).
 

"Réunion de maisons habitées, disposées par rues" : ...[ils] le poursuirent à veue de ouil puis ladite eglise de Saint-Eustace jusques à la porte de Montmartre, qu'il yssi enmi les champs et ainsi le poursuirent à veue de ouil, comme dit est, tant par dehors la ville comme par dedens et au long des murs de la ville, et yssoit à la foiz par une porte aus champs et à l'autre rentroit dedens la ville jusques à la porte Saint-Anthoine (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 465).

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Bonne ville du royaume. "Ville fortifiée tenant du roi le droit de bourgeoisie avec certains privilèges" : ...il ne demoura en ycelle ville, maiz a tousjours depuis esté demourant à Paris, à Troyes, à Prouvins et en autres plusieurs bonnes villes du royaume, où il a gaigné sa vie au mestier de coustur[ier] (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 88). ...elle a fait de son corps sa volenté, et icellui a abandonné à tous bons compaignons qui d'elle ont volu faire leurs plaisirs et voulentez, tant ès bonnes villes du royaume, où elle est allée, puis en une ville, puis en l'autre, que aus champs (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 328).

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Ville de + nom propre : Lequel prisonnier, sur ce juré et par serement, cogneut et confessa estre nez de la ville de Paris, en icelle ville avoir ouvré du mestier de cordouenier (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 269).
 

"Ensemble d'une certaine importance composé de maisons groupées par rues"

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Bonne ville. "Un tel ensemble dans toutes ses spécificités, s'opposant à la campagne et aux villages, avec son enceinte fortifiée et son autonomie militaire, son gouvernement de bourgeois, représentant une force politique avec laquelle le souverain doit compter et composer" : Or estoient le pere et le filz tous deux mallades en une bonne ville [Mons], et tous deux sur l'estiquette de la mort, l'un devant, l'aultre apréz. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 147). Si est vray que ledit duc de Cleves (...) parti de Bruselles (...) ; et, passant pays et bonnes villes, prist son chemin tout droit a Paris. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 235).

Rem. Cf. B. Chevalier, Les Bonnes villes de Fr. du XIV^e au XVI^e s., 1982. (Ce type de réalité dépasse évidemment le cadre strict du royaume de France).

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Ville frontiere. V. frontiere

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[En compl. de nom (avec l'art. déf. représentant la ville dont il est question dans le cont.) d'un titre, d'une fonction] : Comment en ce temps [a] Arras y eut VI compaignons [lesquelz], faignans d'aller mommer du soir, murdrirent piteusement le lieutenant de la ville (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 27). ...[le duc] descendi devant l'hostel du prevost de la ville [Valenciennes] (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 161). Et estoit ceste damoiselle femme d'un advocat (...). Si pleut moult a ceste dame [une Portugaise, à Paris pour un procès] son accointance et en fit grant feste, et par le moien d'elle vint en l'accointance encoires d'aultres beaucop, les plus femmes de fachon de la ville, comme de la prevoste de la ville, la Cosinote, et aultres grant nombre (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 238).
 

Bonne ville. "Ville privilégiée ayant des magistrats jurés et tenant du roi le droit de bourgeoisie avec affranchissement de la taille" : ...consentons pour nous et pour nous hoirs desore en avant perpetuellement, le seel ou enseigne et la loy de la draperie à tenir, maintenir et user en nostre dicte ville aveucques tels estatus, cures et ordenances comme il est ou sera acoustumé ès autres bonnes villes de Flandres (Hist. industr. drapière Flandre E.P., t.3, 1336, 19). ...environ 120 paires de lettres closes que ledit seigneur escrisoit à plusieurs seigneurs, chevaliers et escuiers, bonnes villes, gens de conseil, receveurs et autres de ses duchié et conté de Bourgoingne (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 133). ...la ville et cité d'Angiers, qui est chief et capitalle du pays et duché d'Anjou, (...) laquelle, puis aucun temps en ça, par deffaut de police et conseil, et qu'il n'y a eu aucune communaulté comme il y a en plusieurs autres bonnes villes et citez de nostredit royaume, est très fort diminuée et apourie, et les fossez, murailles, portaulx, boullevert et autres emparemens et communs affaires d'icelle si mal traictez, régiz, gouvernez et conduiz (Roi René vie L., 1475, 355).

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Ville capitale : ...la ville de Gand (...), laquelle est ville cappitalle et premier membre dudict païs de Flandres (Lettres Ch. VIII, P., t.1, 1488, 278).

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Ville juree. "Ville où il existe certains métiers jurés, c'est-à-dire ayant droit de corps et communautés où l'on entre par serment" : ...partie des gens de mestier qui y sont, sont des villes jurées et l'autre de villes non jurées, par quoy se pourroient faire plusieurs marchandises et ouvraiges, en quoy se pourroit faire et commectre de grans faultes, tant par non avoir cognoissance des statuz et ordonnances des mestiers que autrement (Hist. dr. munic. E., t.1, 1481, 454).
 

I. -

"Ville, réunion organique et relativement considérable de constructions habitées" : Et pour ce qu'il fu question se ledit Chancellier leveroit ou porteroit estandart par la ville, a esté dit et advisié et conseillié que non. (BAYE, II, 1411-1417, 167). ...il [le Roy] avoit intencion de partir prochainement de la ville de Paris pour secourir et pourveoir à sa ville et habitans de Rouen, assiegée par les Anglois (FAUQ., I, 1417-1420, 194).

II. -

P. méton. "Les habitants de la ville" : Et disoit l'en que les coureux de son ost avoient couru jusques ou marchié des Pourceaulx, nonobstant les defenses à lui par pluseurs foiz faictes de par le Roy qu'il ne venist à gens d'armes, dont la ville a esté toute effraiée. (BAYE, II, 1411-1417, 167).
 

"Ville" : Et celle Melusigne remist sa mere en autres paroles en demandant les estres et les noms des villes et des chasteaulx du pays d'Albanie. (ARRAS, c.1392-1393, 11). ... et lui dictes bien que vous ne lui demanderez chastel ne ville, ne forteresse, ne chose qui guerres lui couste. (ARRAS, c.1392-1393, 31). ... ly anciens chevaliers Melusigne estoit ja venus, et avoit bien advisié qu'ilz ne pourroient pas bien tous logier en la ville, et avoit fait tendre en la pree sur la riviere grant foison de tentes et de paveillons (ARRAS, c.1392-1393, 52). Melusigne fist bastir la ville de Lusignen et fonder les murs sur la vive roche (ARRAS, c.1392-1393, 66). Par ma foy, sire, ouy, veu et consideré que la cité est forte et le roy vaillant et bataillerres de sa personne, et sy a foison vivres et compettement de bonnes gens pour garder la ville. (ARRAS, c.1392-1393, 82). ... et se logent aux champs au dehors de la ville, en tentes, en trefs, en paveillons ; et ceulx qui n'en ont nulz se logent et font logeiz au mieulx qu'ilz pevent. Et fu grant beauté de veoir l'ost quant il fu tout logié. Ly plus hault baron se logent en la ville (ARRAS, c.1392-1393, 92). Il rompt la cire, et voit comment le roy lui mande comment il mette la ville toute ens ou commandement des deux freres, et qu'il commande a toutes les forteresces, villes, bours, chasteaulx, pons, pors et passaiges qu'ilz laissent passer et sejourner les freres et leurs gens, et que ilz obeissent du tout à eulx. (ARRAS, c.1392-1393, 98). Et furent ly Sarrasin recullé, de quoy le soudant fu moult courroucié, et escrie moult a sa gent : Avant, seigneurs Barons ! Penez vous de bien faire. La ville sera nostre encore anuit. Lors renforca la meslee (ARRAS, c.1392-1393, 106). Quant on le scot par la ville, si orent grant joye, et fu toute la ville tendue a couvert de riches draps et fist on grant appareil comme pour une telle feste. (ARRAS, c.1392-1393, 190). Mais quant ilz vindrent en la praierie, et ilz virent l'ost des Bahaignons d'un costé, et, d'autre part, les gens du duc Anthoine, si furent moult esbahiz que ce povoit estre, et demanderent s'ilz tenoient le siege devant la ville. (ARRAS, c.1392-1393, 281).

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Subst. ou pron. + de la ville : Et donna Anthoine aux dames et aux bourgois et aux gentilz hommes de la ville qui avoient esté avecques lui, a soupper, et le lendemain a disner. (ARRAS, c.1392-1393, 194).

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Le capitaine de la ville. V. capitaine

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Le peuple de la ville : L'ystoire dit que le soudant avoit en la ville secrettes espies, par lesquelles il scot que secours venoit au roy et que le peuple de la ville en fut fort resbaudiz (ARRAS, c.1392-1393, 110).

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Ceux de la ville : Et le lendemain, par matin, prist Anthoine congié de ceulx de la ville, et les mercia moult de ce que ilz lui avoient fait. (ARRAS, c.1392-1393, 194).

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Adj. +ville

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Bonne ville. "Ville riche et puissante qui prête appui au prince et qui bénéficie de franchises" : Quant le duc Anthoine ouy la response et vit les grans presens, si les mercia moult. Et leur dist qu'il estoit moult joyant quant ceulx de la bonne ville vouloient estre ses amis, et que ilz sceussent bien, se ilz avoient besoing de lui, il seroit leur amy a tout son povoir. (ARRAS, c.1392-1393, 175). Et n'est demouré de lui nul hoir exepté une tres noble fille et tres belle pucelle, a laquelle tous les nobles du pays et les bonnes villes ont fait hommage. (ARRAS, c.1392-1393, 150).

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Forte ville. "Ville fortifiée" : La premiere nuit, se logent dessoubz une forte ville, sur une petite riviere, et ot la ville a nom Mirebel, et l'ot Melusigne fondee. (ARRAS, c.1392-1393, 155).

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Grosse ville. "Ville importante" : Et vindrent ceulx des grosses villes contre le roy et la royne, tout hors des villes, chasteaulx et citez, a grans processions (ARRAS, c.1392-1393, 123).

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Par la ville. "À travers la ville" : Et commenca la sonnerie, et la joye grant quant la nouvelle fu espandue par la ville. (ARRAS, c.1392-1393, 96).

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[Cri de triomphe poussé par les assiégeants après la victoire] Ville gagnee ! : Lors ouyssiez crier : Trahy, trahy. Et d'autre part : Ville gaignie. (ARRAS, c.1392-1393, 286).