L'idée centrale qui guide le projet du DMF est que l'informatique autorise désormais une lexicographie évolutive : il ne s'agit plus de rédiger le dictionnaire lettre par lettre, ce qui le laisserait dans l'inachèvement aussi longtemps que la lettre ultime n'est pas atteinte, mais plutôt de procéder par une suite d'étapes dont chacune possède sa propre clôture tout en restant ouverte à tous les développements ultérieurs. La facilité avec laquelle les outils informatiques permettent d'augmenter, de corriger, de restructurer les données ne peut rester sans incidence sur la technique lexicographique. L'option choisie pour le DMF s'appuie fortement sur l'idée que les dictionnaires d'aujourd'hui, non pas commerciaux mais scientifiques, ne devraient plus être des produits figés que seules peuvent modifier d'hypothétiques rééditions, inévitablement coûteuses et elles-mêmes figées pour longtemps, mais au contraire des bases informatisées, faciles d'accès et ouvertes à peu de frais à tous les enrichissements et à toutes les améliorations que l'on peut estimer souhaitables.
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