C.N.R.S.
 
http://www.atilf.fr/dmf/definition/val 
Liste des articlesStructure des articlesArticles sans exemplesArticles complet
 3 articles
 
 Article 1/3 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     VAL1          VAL2          VAL3     
FEW XIV 136b vallis
VAL, subst. masc.
[T-L : val1 ; GD : val2 ; GDC : val ; DÉCT : val1 ; FEW XIV, 136b : vallis ; TLF : XVI, 894a : val]

A. -

"Ce qui est en bas, le bas"

 

-

À val. V. aval "En bas" : ...deux ondes grandes et grosses qui vont a mont et puis a val (Bérinus, I, c.1350-1370, 209). L'ABBÉ. (...) Bonnement partout, ce sçachiez, Vous menrai a mont et a val, Mais que vous ne nous faciez mal ; Je vous en pri. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 11).

 

-

De/du mont à/au val. "De haut en bas"

 

Rem. Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 607/442 ; 757/732 ; 1028/201.

 

-

En val. "En bas, par terre" : Et en i ot à Espringhe pendus set, et furent les lettres demandées que on leur avoit données et acordées ; elles furent là aportées et rendues as gens dou roi, liquel, en la presence de tout le peuple, les deschirèrent et jettèrent en val (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 131).

 

-

P. méton. "Ce qui va vers le bas, cours (de l'eau, d'un fleuve...)"

 

.

O le val de. "Par le moyen du cours de" : ..des vins qui sont amenez des parties damont [l. d'amont] o le val, fleuve et riviere de Laire (Actes Jean IV Bret. J., t.3, 1396, 620). Et que de novel puis naguieres, les chacerans de la Sauzaie de Nantes, qui nous menoint et nous conduaient o leval de [l. o le val de] lad. riviere par davant lad. ylle, descendirent en icelle (Actes Jean V Bret. B., t.2, 1409, 118).

 

Rem. La Régionalité lexicale, ELiPhi, 2016, 157 (J.-P. Chauveau).

B. -

"Dépression allongée entre deux côteaux, vallée, vallon, val" : S'alay tant amont et aval Que je m'embati en un val Ou je vi une fontenelle Qui estoit moult clere et moult bele, D'arbres et d'erbe environnée ; Et si estoit environ née Une haiette d'esglentier. (MACH., R. Fort., c.1341, 30). Et ou moien de ce val est le ruissel ; cest vne petite riuiere que on appelle Torrens Cedron ou la ducte Cedron (MANDEVILLE, Voy. L., p.1360, 279). De gent de piet et de cheval Furent plein li mont et li val, Quant il firent leur monstre faire. Car, si com j'ay oy retraire, Si grant planté en y avoit, Que home nombrer ne le saroit. (MACH., P. Alex., p.1369, 55). Pluseurs montoient à cheval, Li autre descendoient le val Qui estoit par devers la terre. Ni a celui qui ne s'esserre ; Tentes, pavillons destendoient Et sambloit qu'aler s'en voloient. (MACH., P. Alex., p.1369, 165). E ! Diex, un homme voy venir Encontre moy parmy ce val. (Mir. Berthe, c.1373, 192). Lequel Gieffroy, si tost comme il qui parle vit et aperceust icellui, l'escria moult fort auprès d'un val estant par-delà ladite ville de Noyon, auprès de la ville de Babeuf, disant : à mort ! (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 170). LE MESSAGIER. Sire, n'y avra vaulz ne mons Que ne passe legierement Pour faire vostre mandement : Vers vostre bonne suer m'en voiz, Maiz je loy que boive ainçoiz, S'en seray plus liez en chemin. (Gris., 1395, 86). Aprés celuy lieu le roy vint en ung autre val ou a ung grant lac large, long et parfont d'eaue froide (LA VIGNE, V.N., p.1495, 265).

 

-

[Avec un toponyme] : ...deux quartiers de fourment assis es vaus de Soule, sus la moetié d'un clos contenant sies vergies (Cartul. Hôtel-Dieu Cout. L., 1334, 161). Pour ce, furent ordonné messires Robers d'Artois et mesires Henris de Flandres a partir de l'oost, et a prendre vint mille Flamens, et aler ou val de Cassiel, et requellier encores tous honmes portans armes dou Tieroit dou Franc et de Flandres, (FROISS., Chron. D., p.1400, 64). ...laquelle chose ilz firent, reservé une partie qui demoura pour garder Gondé, qui est une place sur la riviere de Mezelle, par où tous les vivres dudit de Bourgongne passoient, qui venoient du val de Mais et du pays de Luxembourg. (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 36). Mon filz Seth, en ce val de Ebron, Le nous fault en bref sevelir (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 136).

 

Rem. Fém. comme en lat. ds certains noms propres : : ...et se nommoit Couraut de Belle Val (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 311). ...En la Val d'Oste et d'environ (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 58).

 

-

Par mont(s) et (par) val/vaux. V. mont : Alons (...) Monter la hors sur noz chevaulx ; Nous en serons par mons et vaulx Mains traveilliez. (Mir. ste Bauth., c.1376, 126). Il vint tout seul par son oultrage Estrader par mont et par val (Fr. arch. B., c.1468-1480, 36). SATHAN [à Lucifer]. Rapaise toy, car par mons et par vaulx, Pluye, tempeste, gresles et vens nouveaux, Barreaux de fer flambans et alumans, Et pour ruer plus essecrables maulx, Divers metaulx bricqueboillans et chaulx J'espancheré par mes machinemens. (LA VIGNE, S.M., 1496, 219).

 

.

Ne... es monts ni es vaux. "Ne... nulle part" : LE PREMIER PAYEN. (...) A aultre chose tu ne vaulx, Car en toy n'a nulle puissance Sur la terre, es mons ny es vaulx (LA VIGNE, S.M., 1496, 493).

 

.

Vaux et monts. "Monts et merveilles" : Au premier sembloit vaulx et mons Et c'est tout neant au dernier. (Myst. st Clément Metz D., p.1439, 438).

 

Rem. Aussi CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 94 ; DI STEF., 553.

C. -

P. métaph.

 

1.

"Monde terrestre, monde d'ici-bas, terre" : Helas, sire, nous lairrés vous En ce tres miserable val Sans avoir ducteur principal ? (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 981). LE PERE SAINCT MARTIN. (...) Puis Jupiter m'atribué la marche Du centre val sur laquelle je marche Pour palpebrer de Mars le symulacre (LA VIGNE, S.M., 1496, 140).

 

-

Val de misere

 

Rem. Myst. process. Lille K., t.1, a.1485, 4/545.

 

-

Le val de pleur. "La vallée des larmes, le monde terrestre" : Je fais mon derrain testament, Ou quel je laisse franchement à ceus qui sont u val de pleur Et en la terre de labeur Le don de pais, c'est mon jouel, Le plus gracieus et plus bel Qui soit en ciel ne en terre Ne c'on puist trouver ne querre. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S.C., c.1330-1331, 274).

 

-

[À propos du purgatoire] : Las ! qui est ce qui de ce val Meschant, chetif, lait et hideux, Puant, orrible et tenebreux Me veult oster ? (Mir. prev., 1352, 262).

 

2.

"Lieu de qqc." : Treschier filz, vien a la fontaine Qui est de compuncion plaine, Qui naist ou val d'umilité Et qui defflue par pité Ou val des cuers humilians, Qui estaint la flambe et lians Des vices, et tempre l'esté Et les tasches qui ont esté Des charnelz deliz avec toy, Qui cesse et qui restraint la soy Et arrouse com bonne et saige De chasteté le jardinaige (DESCH., M.M., c.1385-1403, 200).

 

-

Le val de la misere. "L'état de mariage" : Je entre au val de la misere Moult amere ; Biau syre Dieu, que farai ge ? (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 19).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

 Article 2/3 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     VAL1          VAL2          VAL3     
FEW XIV valere
VAL, subst. masc.
[GD : val1 ; FEW XIV, 133a : valere]

"Valeur"

Rem. Doc. 1347 (Valenciennes, je voel que ceste cedulle [cet engagement] soit ferme et estable et de val ; "de valeur") ds GD VIII, 139b. Déverbal de valoir, du type vueil ? C'est possible, mais il pourrait s'agir aussi de val1 (de val "de haut en bas" ; ici "à tous les niveaux" ?).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

 Article 3/3 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     VAL1          VAL2          VAL3     
*FEW XIV vallum
VAL, subst. masc.
[T-L : val1 ; *FEW XIV, 151b : vallum]

"Fossé"

 

-

[P. oppos. à voie] : Mon seigneur, je vous puis bien dire, Tout le quartier qu'empris avoye Ay cerchié, mais ne val ne voie Je ne truys d'elle (Mir. st J. Paulu, c.1372, 110).

 

.

N'en val n'en voie. "Nulle part" : Certes, cousine gente et belle, Je ne l'ay veu n'en val n'en voie, Et s'aucune chose en savoie, Je le vous diroie humblement (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 71).

 

-

Un val (plein) de : Cils sains rois ot un tel cheval Que qui l'en donnast plein un val De fin or, il ne l'eüst pas, Car bien le getast de tel pas Qu'Amours ne l'en peüst geter, Ne ses royaumes racheter : Il le pooit tenser de mort. (MACH., D. Aler., a.1349, 312). Plus aimme honneur qu'un val plein d'or en masse Et bien la scet garder en toute place, Et tant sage est que rien ne fait qui face A desprisier, Si gardera qu'a s'onneur ne mefface. (MACH., F. am., c.1361, 161).

REM. Cf. T-L XI, 97, val2. Ou faut-il rattacher tous ces ex. à val1 ? V. aussi vallee2.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

Liste des articlesStructure des articlesArticles sans exemplesArticles complet
Fermer la fenêtre