C.N.R.S.
 
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     TIEN     
FEW XIII-2 452a tuus
TIEN, poss.
[T-L : ton4 ; GD : tien ; FEW XIII-2, 452a : tuus ; TLF : XVI, 225a : tien]

[Poss. tonique, "prédicatif" ; le "possesseur" est de deuxième personne et du singulier]

A. -

Adj. poss. "Tien"

 

1.

Dét. + tien + subst.

 

-

Un tien + subst. : Un tien servant ochi veras Qui t'a servi en tous estas, Fermes et fors. (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 43).

 

-

Le tien + subst. : Sire Dieu, con de cuer fin Te devons bien glorifier, Et loer et magniffier Le tien saint nom ! (Mir. Amis, c.1365, 66). Les bestes sont contraintes par leurs inclinations et appetifz aux fins ou ilz les enclinent, et tu peulz contraindre les tiens appetifz, et ramener par ton seul voulloir a rayson (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 151).

 

.

[Fém. ancien toie, toue] : Vous, dame, en pitié me regarde(s) Et nous met en la toue garde Et trestouz ceux qui t'ont amée. (Jour Jug. R., c.1380-1400, 245).

 

-

Ce tien + subst. : Comme peult estre vray ceste tienne sentence, quant tant de gens lui requierent ce que ilz ne obtiennent pas (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 153).

 

-

[Fém. ancien toie, toue, sans dét.] : Biaus compains, par toie ignorance Porois tu bien tout ton fait perdre (FROISS., Par. am., c.1361-1362, 54).

 

2.

[Empl. comme attribut] : Quant tout ce que tu as est tien... (MACH., Compl., 1340-1377, 244). Ne t'a elle fait assez grace, Quant elle t'a, se bien le gloses, Fait user des estranges choses ? Car elles ne sont mie tiennes, Einsois sont de son droit et siennes. (MACH., R. Fort., c.1341, 97). ...a baillier a ton ennemi ce qui est tien (JUV. URS., Aud. celi, 1435, 221). Et par consequent tout quanque tu as et que tes serviteurs possident, tout est tien (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 268).

 

-

[Fém. ancien toie, toue] : Amis, je te conforteroie Moult volentiers, se je pooie, Car tu es miens et je suis toie, Sans retollir. (MACH., F. am., c.1361, 222). ...il me sembla ainssi Que la simple et coie Au gent corps [joint et] joli Disoit : "je sui toie". (MACH., App., 1377, 647).

 

.

[Comme attribut de l'objet] : Royne du ciel glorieuse, Du feu d'enfer m'eschive et garde Et m'ame come toie garde (Mir. femme, 1368, 213).

 

.

[Précédé d'un art. déf.] : Vous, dame, en pitié me regarde regarde(s) Et nous met en la toue garde Et trestouz ceux qui t'ont amée. (Jour Jug. R., c.1380-1400, 246).

B. -

Pron. poss. Le tien/la tienne/les tiens/les tiennes : Ce dieu n'as pas fait honnourer, Eins as fait les tiens aourer (MACH., C. ami, 1357, 31). Et se tu gaaingnes leur argent, Donne le tantost a leur gent, Et le tien aussi, sans plus dire. (MACH., C. ami, 1357, 138). J'ay mis mon trestiau, met le tien. (Mir. st Alexis, 1382, 283). Mes povres robes desvesti Et des tiennes me revesti (Gris., 1395, 64). Cest exemple met saint Jeroime mon greffier ou prologue de la prophecie Abacuth, qui, en escripvant, a la persone dez chetifz desirs humains, contre la tardive et longue souffrance dez jugemens de Dieu, forma la demande pareille a la tienne (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 51). ...et ne doiz rien juger de son savoir par le tien. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 160). Ma volenté ne soit point faite, mais la tienne, mon Pere (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 174).

 

-

[Fém. ancien toie, toue] : ...et toutezfois, o tu, Appi, la modestie de cestuy fu trop grande en sa covoitise que n'est la toue (BERS., I, 9, c.1354-1359, 34.21, 63).

C. -

[Empl. de nominal]

 

1.

Le tien. "Ce qui t'appartient, ton bien" : Et puis que fais ma voulenté, Par ceste clef ci en pur lais Tout mon avoir te doing et lais : Quant ici retourné seras, Conme le tien le prenderas, Je m'y accors. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 268). En cest estat n'espargnes rien : Estrange gent le tien aront, Tes biens po te proufiteront (DESCH., M.M., c.1385-1403, 6).

 

2.

Les tiens. "Tes proches (ta famille, tes hommes...)" : Mon Dieu, qui te laissas estendre Et de clos en croiz clofichier Pour les tiens d'enfer desjuchier... (Mir. st Ign., 1366, 82). Toy et les tiens decherront de terre, d'avoir, d'onnour et de heritaige, jusques a la IXe lignie (ARRAS, c.1392-1393, 305). Advise comme le siege de Montargies fut levé, depuis celuy d'Orleans, et les choses merveilleuses qui ont esté faictes devant le tres noble, digne et presque miraculeux sacre du roy Charles fait a Reins, les reducions des villes, cités qui oudit chemin se reduisirent, les fourmes et manieres comme les sieges que toy et tes aliés aviés mys devant Compiegne et Laigny ont esté levés, et toy et les tiens villainnement et deshonnestement avoir esté desconfis (JUV. URS., Aud. celi, 1435, 197).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

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