I. -

"Ce qui semble, qui apparaît de qqn ou de qqc., apparence"

A. -

"Ce qu'on voit de qqn, son aspect, son image, sa physionomie ; p. ext. apparence de qqc."

1.

[À propos d'une pers.]

a)

"Aspect de qqn, image, physionomie, visage" : Car je vi de moy departir Ses trés dous yeus, et autre part Traire et lancier leur dous espart ; Et ne sceus se ce fu a certes ; Mais j'en fui près de morir, certes ; Car de samblant et de maniere, De cuer, de regart et de chiere Qu'amis doit recevoir d'amie, Me fu vis qu'elle estoit changie, Et pensay qu'elle le faisoit Pour autre qui mieus li plaisoit. (MACH., R. Fort., c.1341, 152). C'est le ber Gaudïon qui tant a fier semblant. (Tristan Nant. S., c.1350, 172). Car ell'est belle a droit de corps et de semblans (Tristan Nant. S., c.1350, 336). "Enseigniés moy Butor au semblant et au vis." Li chevaliers respont : "C'est cilz barbés floris..." (Brun de la Mont. M., c.1350-1400, 16). Car je le vi frisce et joli Par samblant et de bon afaire (FROISS., Dits Débats F., 1363-1393, 93). Seigneurs, veistes vous deux hommes Onques mais si d'un semblant estre ? (Mir. Amis, c.1365, 9). ...en toute chose onniement, Non pas en une seulement, Sont d'un semblant et ens et hors Et de viaires et de corps. (Mir. Amis, c.1365, 9). ...la il at tant de salvaigez hommez, qui sont cornus et de sy hisdeux semblant... (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 172). Si ensuivra de ceste rigle la .IIe. des deux vertus que nous avons dit que elle vouldra singulierement avoir, c'est assavoir chasteté, de laquelle elle sera par ceste maniere de vivre tant reamplie et ramenee a tel purté qu'en fait n'en dit, semblant, attour, contenance, maintien, estat, regart, n'aura riens ou il ait a redire ne reprochier. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 46-47). Elle lui fait de si beaulx tours En lorgnant de l'ueil a travers, Et le meschant est si pervers Qu'il ne fait compte du semblant Qu'elle lui fait en souspirant ! (Narcissus, p.1426, 293). Je luy monstre si bel accueil De semblant, de parolle et d'ueil... (Narcissus, p.1426, 296). ...onques prince de meilleur samblant n'avoie vu en armes (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 157). Là eust-on vu (...) toutes chières et samblans des deux sexes estre surprins comme de mort. (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 377).

-

En semblant de. "Sous la forme de" : SATHAN. Il me convient aler tempter Nathalie et sa compaignie, Se je puis, pour finer leur vie. Dissimuler il me convient, En semblant de celluy qui tient La nef ou elle est engalée, Et les fere une autre [l. fere a autre] contrée Tenir que le chemin qu'i ont ; Sy se forvoyeront ou parfond. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 182).

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Montrer semblant + adj. : ...le jour de son audience, s'efforçoit de monstrer semblant plus desplaisant que le cueur ne luy donnoit (C.N.N., c.1456-1467, 236).

.

Au semblant qu'ils montrent. "D'après leur allure, leur maintien" : Et comment cuidiez vous que ce soit grant hideur de veoir le maintien et la fierté du roy Uriien et du roy Guion, son frere, et de leurs gens ? Saichiez que, au semblant qu'ilz monstrent, il leur semble que vous ne les doiez oser attendre (ARRAS, c.1392-1393, 224).

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Muer (son) semblant. "Changer d'apparence, de mine" : SATHAN. (...) Tirer me volray sur costé Et muer ung peu mon semblant Sçavoir que c'est qu'il va querant. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 191). ...el en changea coleur, mua semblant, et pour ung peu en perdit la parolle. (C.N.N., c.1456-1467, 156). ...ne se savoit contenir de plorer et de muer semblant par pitié (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 176).

-

Porter semblant que. "Sembler être" : NEPTALIN. Qui est il ? GEDEON. Il porte semblant Que c'est l'aveugle Barthimee (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 171).

b)

En partic. [Dans l'accueil fait à qqn, dans les relations sociales] Doux / beau / gracieux... semblant : Et de mes samblans bons et beaux, Ce doit bien escuier souffire. (Dit prunier B., c.1330-1350, 68). Vo dous gracieus samblant Que j'aim tant, Douce dame desirée, Me fait joie si tres grant, En chantant, Puis que ma dolour agrée, Que bien m'est guerredonnée Ma dure dolour, Et tout par honnour. (MACH., L. dames, 1377, 97). ...maiz tant Me senti engrant De vers vous retraire Que tous jours present Estoie et tendant À vo doulz semblant Et gent corps plaisant, Pour y retour faire. (MACH., Lays, 1377, 469). ...les plaisances, les delitz, les beaux semblans qui se fasoient ensemble en la jeunesse et en la puissance du mary tournent en noise (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 58). ...les belles chieres, les accollemens, les baisés, les beaux semblans qu'elle souloit faire a son mari (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 96). ...Pour avoir ung doulz semblant (LANNOY, WERCHIN, Ball. P., 1404, 330). Et se j'ay prins en ma faveur Ses doulx regars [de celle que j'aimais] et beaux semblans De tres decevante saveur... (VILLON, Lais R.H., c.1456-1457, 12).

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Faire beau / bon / grand semblant à qqn. "Faire bonne mine, bon accueil à qqn" : Ma voulentez a touz emblée Par biau semblant faire sera, Si que ja nulz ne le sara Tant que d'eulx me seray emblez. (Mir. chan., c.1361, 169). ...et, en buvant, sambloit que ledit Hennequin cogneust bien icellui homme, qui estoit en habit d'omme marchant de village, parce que icellui Hennequin parloit à lui plus souvent, et il lui faisoit plus grant semblant que à sondit compaignon ne à lui qui parle. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 134). ...icelle Marion li respondi que elle ne s'en estoit point aperceue, mais toutesvoies li avoit-il fait et faisoit aussi bonne chiere et semblant comme il avoit acoustumé de faire aus autres fois qu'ilz avoient esté ensemble. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 354). Dame (...), vous me faictes belle chiere et beau semblant affin que je vous retourne veoir (TARDIF, Apologues R., c.1493-1498, 71).

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Monstrer beau / bon... semblant (à qqn). "Faire bonne mine, faire bon accueil (à qqn)" : Il lour doit beal semblant monstrer Et promettre du sien donner (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 83). Sire, à vous fais ceste clamour Pour le bon samblant et l'amour Que vous m'avez moustré toudis De vo grace en fais et en dis, Et aussi que vous me deïstes, Quant secretaire me feïstes (MACH., Compl., 1340-1377, 262). ...combien que beau semblant monstre... (JACQUES BRUYANT, Voie pauvreté richesse P., 1342, 26). A Fïacre vois sanz demeure ; Ne veul plus cy faire demeure. A ly gentement parleray Et biau samblant li monterray. (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 19). Ilz ont moustre bon semblant et ne sont pas bons amis. Il se dit en proverbe : Qui ne se scet de qui garder, si se garde de tous. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 218). Ung preudomme fut qui a son filz demanda une foys quans amis il avoit. Le jouvencel respondit que plus de L, voire plus de cent, car il cuidoit comme inexpert, que tous ceulz feussent trop bien ses amis qui luy monstroyent beau semblant de chere, de parole ou de bras. (GERS., Concept., 1401, 415). Point ne fault estre rechignee, Mais monstrer beau semblant a tous. (Myst. jeune fille L., c.1413-1445 [c.1530], 26). Femmes doivent (...) Aux gens de bien (...) Monstrer un semblant amyable Et faire chere convenable. (Pont aux ânes T., c.1480-1500, 82). Que me temptez vous, ypocrites, Qui me monstrez si beau semblant Pour aler venin assemblant ? (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 612).

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Montrer tel semblant à qqn : ...veues les manieres et semblans que autreffoiz m'avoient monstrees. (Abuzé D., c.1450-1470, 81).

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Sous forme de beau semblant. "En feignant l'amabilité" : On l'orra, on l'escouttera [Jésus], Diligenment sans estriver, A savoir s'on pourra trouver A son parler erreur aucun ; Et s'on y en treuve nesung, Noz gens lors yront assemblant Que, soubz forme de beau semblant, Luy proposeront questions Subtilles ou solucions A quoy ne souldra sans denger. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 588).

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Mal semblant. "Mécontentement (?)" : Et le roy HERODE leur die : Tout cecy ce fait par folie. Jhesu ne veul a moy parler, Il le convient arrier mener. A Pilates le retournés Et de par moy le salués, Quar je veulx estre son amys Pour ce que Jhesus m'a trammys. Je ly pardonne men mal semblant. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 95).

c)

[À propos de Dieu] : Vray Diex, (...) Qui homme a ton semblant feis... (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 17). Beaux Peres Dieux (...) tu as moy amee et honoree tant Que me voulsis donner t'ymage et ton semblant. (Pleur ste âme B., c.1375-1425, 56). ...il nous forma a son divin samblant (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 445).

2.

P. ext. [À propos d'une chose] "Apparence de qqc., ce qui apparaît de qqc." : [Var.] ...[par un merveilleux semblant m'aperceus] sur les tombes de pluseurs noms de ceux qui la gisoient (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 9).

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Beau semblant

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"Aspect favorable" : Cestui Hugues prenostica qu'il y auroit neutralité ou concille de Balle, dont l'effect monstra assez tost l'experience et dist raison, c'est assavoir pour ce qu'il fut principié ou signe de l'Escorpion, dont le comancement et chef a beau semblant et la fin laide et de malle yssue. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 154 r°).

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"Belle apparence extérieure" : ...et a l'exemple d'un laron et d'un poisson qui se nomme polipus ilz occient en embrassant, et soubz la cotte de beau semblant ont cachié traïson, rapine, fraude, mouquerie, detraction. (GERS., Concept., 1401, 409).

B. -

"Ce qui se reflète de qqn, ce que qqn laisse paraître, ou au contraire ce qu'il cache sous l'apparence qu'il donne"

1.

"Ce qui se reflète de qqn, ce que qqn laisse paraître (de ses sentiments, de ses pensées, de ses intentions, de son état...), expression, attitude"

a)

(Le) semblant (de qqn). "L'expression, l'attitude de qqn (reflétant tel ou tel sentiment, telle ou telle pensée, telle ou telle intention...)" : Et s'avoie aussi ordené D'un scens qu'Amours m'avoit donné, A savoir, empruntay maniere, Dont j'avoie mis en ma chiere Selonc mes parlers le samblant. (MACH., D. Aler., a.1349, 245). Dame, vo pure biauté Qui toutes passe, à mon gré, Et vo samblant Simple et plein d'umilité, De douceur fine paré, En sousriant, Par un acqueil attraiant, M'ont au cuer en regardant Si fort navré Que ja mais joie n'avré Jusques a tant Que vo grace qu'il atent M'arez donné. (MACH., Ch. bal., 1377, 620). Autrement ne sçay merci Rouver à vous que j'aim trop miex que my ; Mais bien poués veoir à mon samblant Qu'assés rueve qui se va complaingnant. (MACH., L. dames, 1377, 164). Pour ce à vous plus que je ne seuil Me plaing et dueil, Quant je recueil De vostre accueil Semblant qui ma dolour empire. (MACH., Lays, 1377, 284). Ce que tu dix ne nous desplait, Car a ton sanblant bien vëons Que tu es ung tresvrais preudons, Bien le vëons a ton maintien. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 261). Mon amy joieux, il est vray Que vostre excellente beaulté, Doulceur et gracïeuseté Ont mis l'amoureuse estincelle En mon cueur, qui point ne se selle, Car le semblant n'en peut mentir. (Narcissus, p.1426, 297). Il est de grant auctorité Ad ce que son semblant apporte. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 158). ...vostre parler vous fait plus couart que vostre samblant ne monstre (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 113). Il ne peut obtenir ung tout seul mot, et encores mains de semblant [qu'elle] luy baille quelque pou d'espoir de jamais non pervenir a ses attainctes. (C.N.N., c.1456-1467, 116). ...je n'ay pas esté si sage que je deusse, et que j'ay trop tost adjousté foy a voz semblans et decevables parolles (C.N.N., c.1456-1467, 235). ...au pardehors avoit maniere et semblant de rien savoir et percevoir le gouvernement de sa femme (C.N.N., c.1456-1467, 310). ...et à peines ne savoit quels termes, ne quels samblans tenir (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 209). [Le duc] fut mu plus en coeur qu'en samblant. (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 390). JHESUS [après sa résurrection]. Joseph, ma paix soit avec toy ! N'ayes ja doubte en ton couraige Pourtant se tu voys mon visaige De lumiere resplendissant ! Qui suis je ? Selon ton semblant, Je voy bien que ton sens varie. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 867). Je congnois a vostre semblant que vous seriez voulentiers oultre ceste eaue. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 248).

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De semblant et de bouche. "En gestes et en paroles" : ...a l'heure qu'il se faillit monstrer, chacun s'efforça de faire aultre chere de semblant et de bouche que le desolé cueur ne faisoit. (C.N.N., c.1456-1467, 168).

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Par semblant. "Par le regard, l'expression, l'attitude" : Mais leurs regars, Merci donnant par samblant, aus musars N'estoit mie folettement espars ; Car quant lancier voloit un de ses dars, Si sagement Le savoit faire et si soutivement Que nuls savoir nel peüst bonnement, Fors cils seur qui il chëoit proprement. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 69). Et vraiement moult volentiers querroie, À mon honneur, son bien, sa pais, sa joie. La seconde chose est qu'il n'affiert mie Que de ma bouche ou par samblant li die Que mes cuers est tous siens, où que je soie, Qu'en ce faisant contre m'onneur feroie. (MACH., Compl., 1340-1377, 250). Quel reveil de monstrer par semblant Ce que mon ceur de bouche n'oze dire ! (Au grey d'amours F.-H., c.1400-1500, 170). Et lui monstreroie en semblant, Par signe et amoureux semblant Que je l'ayme parfaictement. (Narcissus, p.1426, 291). ...ledit de Brederode monstra assez par samblant qu'encore il amoit mieux à porter l'indignation que perdre ce qu'avoit entre mains, l'évescié d'Utrecht (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 93).

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Sous emblé semblant. "En manifestant, en exprimant (un sentiment) en cachette" : ...tel fois mordant ses dois par excés de son grief, me constraingni mesmes a larmoyer soubz emblé samblant par compassion de sa cause. (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 3).

b)

Faire semblant de / que

-

Faire semblant de qqc. "Donner tous les signes de (d'un sentiment réellement éprouvé, d'une pensée, d'une intention, d'un état...), manifester qqc., laisser paraître qqc." : ...il en eut plus grant paour qu'il n'en fist de samblant (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 179). ...cest estat fut assez longue espace sans que la femme s'esveillast, voire ou au mains qu'elle en fist semblant. [Elle pourrait ne pas montrer qu'elle est réveillée] (C.N.N., c.1456-1467, 66). Ung autre religieux fut qui, quant il ot perdu l'un de ses yeulx, il se commença moult a esjouir et faire semblant de grande leesse. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 105).

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Ne (pas) faire semblant (de qqc.) / Ne faire nul semblant (de qqc.)./Sans faire semblant (de qqc.). "Ne rien / sans rien laisser paraître (de qqc.)" : Si ne voy goute en moy n'en son affaire ; Car il nous faut et l'un et l'autre taire, Et tout adès plus fort nous amerons Que ja samblant ne chiere n'en ferons. (MACH., Compl., 1340-1377, 250). Et certes, amis, bien pensoie Que la vostre amour estoit moie, Comment que riens n'en deïssiez Et que samblant n'en feïssiez. Mais quant Esperence s'en mesle, Je ne doy pas estre rebelle A son voloir, eins vous ottroy Loiaument de m'amour l'ottroy (MACH., R. Fort., c.1341, 141). Dites qu'en grant haste le mant, Mais ne li faites nul semblant De cest oultrage. (Mir. st J. Cris., c.1344, 295). Combien que Melusigne le sceust bien, ja n'en feist elle semblant, qui, tantost après leur venue, fist appareillier tout le peuple, et aler contre Remondin. (ARRAS, c.1392-1393, 77). ...et fut bien cognut de Servais, maiz il n'en fist semblant (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 222). ...au deppartir A peu les cuers leur dut partir, Tout n'en osassent semblant faire. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 93). Et toutesvoies n'en fist elle nul samblant affin qu'on ne s'en perchut (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 141). ...et (...) se retray sanz fere nul samblant qu'il li despleut de ladite navreure (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 247). Si elle en fut bien joyeuse, sans en faire semblant en parolles, en maniere ne aultrement, il ne le fault ja demander. (C.N.N., c.1456-1467, 24). Le bon musnier, oyant bonne cette adventure, ne fist pas semblant par dehors tel que dedans son cueur portoit (C.N.N., c.1456-1467, 42). Le marchand cogneut tantost qu'il en estoit noz amis ; mais il n'en voult faire semblant (C.N.N., c.1456-1467, 128). L'escuier, qui estoit subtil, ce voyant, se doubta tantost que ce bon chevalier vouloit aller courre, et qu'il se couvroit des besoignes de lendemain pour luy donner congié ; mais il n'en fist quelque semblant (C.N.N., c.1456-1467, 208). Le bon homme, qui ne povoit plus s'il n'enrageoit, combien que semblant ne fist, voulut aller en sa chambre (C.N.N., c.1456-1467, 443).

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(Ne) faire semblant de rien. "Ne rien laisser paraître" : ...en luy baillant sa lettre, dist qu'il ne feist semblant de rien, mais qu'il accomplist le contenu. (C.N.N., c.1456-1467, 480). Sy ne firent lesdits Anglois semblant de rien (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 98). Et au point du jour se trouva audit vyllage de Lience, la ou descendu alloit oïr messe, faisant samblant de riens (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 218).

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Sans faire semblant de rien : ...et la damoyselle s'en alla seoir avecques les autres sans faire samblant de riens. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 48).

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Faire semblant de + inf. "Donner toute l'apparence de + inf." : Si l'ala tantost demander [l'anneau] A la dame et li comander Qu'elle li baille en la place Seur peinne de perdre sa grace. La dame dist qu'elle l'avoit, Mais ou, pas bien ne le savoit. Si fist samblant de l'aler querre Et, en deffermant une serre, Comme dame avisée et sage, Dist a un sien privé message : "Va sans arrest a mon ami Et si li di que mal pour mi, Se mon anel ne me renvoie..." (MACH., J. R. Nav., 1349, 235). Cy fait semblant de confesser ["donne toute l'apparence de se confesser"], et l'autre de donner l'absolution. (Mir. emper. Romme, 1369, 305). Et s'en vont si roiddement que noz gens s'en esmerveillierent tous ; mais oncques ne firent semblant de les suuir, mais s'aborderent aux vaisseaux... (ARRAS, c.1392-1393, 129). ...et en faisant la queste d'icelle bourse et chevance, la dicte Marion ne fist aucun semblant d'icelle rendre, jusques à ce que la femme du dit Nau, seigneur du dit hostel, lui dist qu'elle l'avoit eu et qu'elle lui avoit veu copper et mettre en son sain. (Doc. Poitou G., t.7, 1411, 204). ...adonc fist elle aucunement semblant de le cognoistre, en demandant dont il venoit a ceste heure. (C.N.N., c.1456-1467, 28). Sans faire semblant de le croire, elle recommence sa grande legende dorée (C.N.N., c.1456-1467, 29). Il n'estoit pas encores saoul de voyager ; si le vouloit recommencer, et le dist a sa femme, qui fist semblant d'en estre tresmarrie et mal contente. [Le sentiment de la femme est sincère] (C.N.N., c.1456-1467, 129). ...et, au dessus dudit palais, constitua ung chevalier d'arain qui tenoit une espée vibrante, faisant contenance et semblant de menacer icelle partie. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 70 v°).

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"Manifester l'intention de + inf." : ...lequel, quant il se sentit frappé, laissa la main sur son cousteau et faisoit semblant de frapper ledit Jehan Mary arrière main ; et quant ledit suppliant l'apperceut, lui donna sur la teste d'un paufour (Doc. Poitou G., t.10, 1457, 44).

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"Faire mine de... avec ostentation" : ...[il] fist semblant de tirer sa dague. Adoncques la pouvrette se jecta a genoux (C.N.N., c.1456-1467, 374). Je m'en yrai vers Troyes et m'approucheray des faulxbourgs, et feray semblant d'espier la ville, et de tenter de ma lance les fossez (C.N.N., c.1456-1467, 449).

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Faire grand semblant de + inf. : A vous voel ge un poi parler Des chevaliers qui lëens sont, Qui grant samblant d'i aler font (Dame Lycorne G., c.1349-1350, 294).

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Faire semblant que + ind. "Donner tous les signes de (d'un sentiment réellement éprouvé, d'une pensée, d'une intention...)" : Lors entroy une murmure, Que chascune d'elles murmure De ce que si fort soustenoie Ce que des dames dit avoie ; Et vi que chascune faisoit Samblant (,) qu'il li en desplaisoit. (MACH., J. R. Nav., 1349, 245). ...il ala en l'ostel Jehan Baudet, drapier, demourant en icelle ville, fere semblant qu'il voulsist parler à lui, pour ce que de sa personne il avoit assez cognoissance (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 396). Et ceulx s'en venoient tout le beau pas, sans faire semblant que ilz leur voulzissent se bien non. (ARRAS, c.1392-1393, 203). Celle moult fort se desconforte Et semblant fait que moult lui poise. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 67).

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Faire grand semblant. "Avoir fière allure, faire montre de fermeté, de détermination" : Et faisoit le roy Uriien si grant semblant qu'il donnoit a ses gens si grant cuer que avecques lui et a son emprise, ilz eussent bien osé combattre de X mille que ilz estoient, que de pié, que de cheval, cent mille payens. (ARRAS, c.1392-1393, 128).

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Faire de grands semblants de. "Se manifester fermement comme" : ...et comme si de mort haïssent l'un l'autre, vinrent devant la face des dames férir et hurter ensamble moult fièrement et y firent moult d'armes et de grans samblans de gens de bien autant que ce fust esté pour leurs vies. (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 455).

c)

Montrer semblant de / que

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Montrer un / quelque / tel semblant. "Manifester tel ou tel sentiment, tel ou tel état" : ...si je chantoye Ou monstroye joyeulx semblant, Je seroye tout autrement Qu'il ne me va. (GARENC., Poésies N., 1400-1415, 62). Es tu si foul que tu monstres senblant ? (DU PRIER, Roy Adv. M., 1455, 236). Quelque semblant que la maistresse long temps a son clerc eust monstré, qui tiroit fort au train de derriere, si luy avoit jeunesse et crainte les yeulx si bandez que en rien il ne s'appercevoit du bien qu'on luy vouloit. (C.N.N., c.1456-1467, 151). Il dist a sa femme, sans monstrer aultre semblant que tel qu'il avoit accoustumé, qu'il vouloit aller (...) mener a Saint Omer une charette de blé (C.N.N., c.1456-1467, 441).

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Montrer semblant de + subst. "Manifester l'image de" : Et tantost appercoit un chevalier armé de toutes pieces, l'escu au col et la lance sur fautre, et monté sur un grant coursier liart, et monstre bien semblant de homme fort et courageux et plain de grant chevalerie, et qui gaires ne craint ne ne doubte sa partie adverse, si comme il semble. (ARRAS, c.1392-1393, 299). ...se elle [une bête devant le lion] se couche a terre et luy monstre semblant d'umilité... (Chev. papegau H., c.1400-1500, 10). Sa femme, l'oyant en ce point, saillit avant, monstrant plus de semblant d'effroy qu'elle ne sentoit beaucop, et le print aux braz, luy demandant qu'il avoit. (C.N.N., c.1456-1467, 438). ...tousjours trouvoit sa dame dure et mal tractable, et luy monstrant mains de semblant d'amour que par raison ne deust (C.N.N., c.1456-1467, 473).

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Montrer le semblant de qqc. "Manifester qqc." : ...et qui plus est s'efforça de le vouloir ferir, la quelle chose il eust fait, si comme il en monstroit le semblant, se n'eussent esté ceulx qui buvoient avec lui qui se mirent au devant. (Doc. Poitou G., t.6, 1394, 162).

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Montrer les semblants de qqc. : Pourquoy le roy voyant leur bonne affection, il leur respondit qu'il feroit si bien que chascun se rendroit content, e qu'il aymoit la ville et les habitans beaucoup plus qu'il n'en monstroit les semblans. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 275).

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Ne montrer nul semblant de qqc. (un sentiment) "Ne rien laisser paraître" : Quant Hermine ouy celle nouvelle, elle ot si grant joye ou cuer qu'elle ne scot que faire. Mais elle n'en monstra nul semblant. (ARRAS, c.1392-1393, 116).

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Montrer semblant de + inf. : ...s'ilz monstroient semblant de peu tenir compte d'elles, elles monstroient tout apertement de rien y compter (C.N.N., c.1456-1467, 364).

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Montrer semblant (à qqn) que. "Laisser paraître à qqn que" : Sire, dist ly admiraulx, se vous monstrez semblant a voz gens que vous soiez esbahiz, ilz valent prez que desconfiz. (ARRAS, c.1392-1393, 131). ...[il] luy dist (...) que force luy estoit de partir tout a ceste heure, et monstroit bien semblant que bien luy desplaisoit. (C.N.N., c.1456-1467, 480).

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Montrer meilleur semblant que. "Faire meilleure figure que" : Lors ot ly roys moult grant joye ; mais sachiez qu'il monstroit meilleur semblant que le cuer ne lui apportoit, car il souffroit grant hachie, car le venin qui estoit en la plaie lui bruissoit tout le corps. Mais, pour esjoïr la baronnie, il monstroit tel semblant que se il ne eust mal ne doulour. (ARRAS, c.1392-1393, 121).

d)

Par semblant(s). "D'après l'apparence, l'attitude de qqn (conforme à la réalité)" : ...la belle dame, richement paree, par samblant ne fait aultre chose, forsque sans intermission de sa main destre elle sengne le peuple et donne sa benedicton. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 389). Les vi, n'estourdis, ne testus, Ains, par semblans, coys et rassis. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 45). Quant le chevalier fut rentré au tournoy, la force lui doubla par samblant (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 34). Le clerc, sachant le tour de son baston, s'en fist beaucop prier, et a tresgrand crainte par semblant, et a grand abundance de larmes a volunté se laisse ferrer. (C.N.N., c.1456-1467, 94). ...on voit par semblans extrinseques... (SAINT-GELAIS, Séj. honn. J., c.1490-1495, 43).

e)

P. ext. [À propos de choses]

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Le semblant de qqc. "Le signe, la marque de qqc." : ...Sans samblant de vie monstrer. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 355). Se le preu Estonné ne le disoit ou pensoit, sy en monstroit il le samblant si evidamment qu'il sambloit qu'il fust cause de sa mesadventure. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 170). ...tous ceux ne sont point clercs qui en portent le samblant (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 317).

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En semblant de. "En signe de" : L'autre le doi li estraingnoit ; L'autre li marchoit sus le pié, Nom pas en samblant de congié, Mais en signe de retenue, Comment que de s'amour fust nue. (MACH., D. Lyon, 1342, 218).

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Par semblant(s). "À ce qu'il semble, à ce qu'il paraît, apparemment, évidemment" : Quant ma dame ma lettre oÿ, Tout en l'eure qu'elle entroÿ Les paroles et le raport Qu'on m'avoit compté de son port, Ma lettre li chaÿ des mains ; N'onques par semblant corps humains Ne senti si dure dolour, Car tantost sa fine coulour, Blanche et vermeille, fu destainte Et en couleur de morte tainte. Sus un lit cheoir se laissa, Son chief et son vis abaissa. (MACH., Voir, 1364, 732). ...pour cose qu'on vous en die Ne qu'on monstre sa maladie (...) Par samblant vous n'en faites compte. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 188). ...et vist les armes noires et enfumees par semblant (Chev. papegau H., c.1400-1500, 17). Celle estoille estoit mout merveilleuse, car elle avoit queue longue de trois toises par samblant (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 401). ...quand la langue d'elle eut povoir sur le cueur tresfort chargé d'ire et de courroux, par semblant les parolles qu'elle descocha ne furent pas mains trenchans que rasoirs de Guingant (C.N.N., c.1456-1467, 28). ...n'estoit nul qui conforter le sceust ; tant fort mesmes le print il au cueur que devant n'en tenoit compte par semblant, que au bout de XV jours de dueil il en mourut. (C.N.N., c.1456-1467, 460). Et ledit seigneur estoit par semblant ancien et moult plain d'eage (MICHAULT, Procès honn. F., p.1461, 43).

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Estre semblant que. "Apparaître que" : Mais, quant ilz [les ours] sont sus les quatre piez et atendent l'omme qui vient contre euls, adonc est ce semblant qu'ilz se veulent revenchier et non pas fuir. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 86).

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Bien est semblant. "Il semble bien" : Fut moult praticque à donner les ellections convenables par astrologie à toutes maladies, bien est semblant tant l'omme, tant sa terre ["il semble bien, en l'occurrence, que s'applique le proverbe Tant [vaut] l'homme, tant [vaut] sa terre [ici l'astrologie]"] et qu'il estoit bien certain, selon l'eure que on le vint requerir, de fere cure admirable et monstrer que astrologie estoit science plus divine que humaine (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 127 r°).

2.

En partic. "Ce que qqn laisse paraître à propos de qqn ou de qqc., attention que qqn porte à qqn d'autre ou à qqc."

a)

"Attention (plus ou moins sincère) portée à qqn" : Aumains, s'un petit euïsse De samblant, ou je peuïsse Nul reconfort esperer, Plus liement m'en tenisse ! (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 157). J'ay des samblans tant que je vueil, Mes du sourplus il n'est nouvelle, Car, sur ma foy, la bonne et belle N'a pas le cuer tel comme l'euil. (Poés. lyr. court. XVe I., c.1454-1456, 103).

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[Personnification] : Et pour ce nulz, s'il arrestoit A Samblant n'a Espoir, saciés Que errant en fust enlaciés. (ACART, Prise am. H., 1332, 15).

b)

"Attention portée à qqc."

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Ne (pas) faire semblant de qqc / que. "Ne rien manifester à propos de qqc., ne manifester aucun intérêt pour qqc., ignorer qqc." : Avec les esclaves trouva Le vallet ferré qui ouvra, Et à son col portoit la terre Dont li cuers le destreint et serre. Li roys n'en fist onques samblant, Einsois seur son mulet emblant Passa le chemin et la voie Sans faire nul samblant qu'il voie Son povre estat ne sa misere (MACH., P. Alex., p.1369, 265). ...a chef de piece de trois ou quatre jours, sans faire en rien semblant des parolles precedentes, entre aultres devises a son mignon demande quelle viande il mengoit (C.N.N., c.1456-1467, 81). ...il luy alla souvenir que folz, yvres et enfans ont de coustume de vray dire ; mais nonpourtant il n'en fist pour ceste heure nul semblant. (C.N.N., c.1456-1467, 153). ...[elle] les mena veoir la belle compaignie. Et leur enjoignit expressement qu'ilz n'en feissent aucun semblant ; et puis leur demanda en basset qui c'estoit (C.N.N., c.1456-1467, 367). ...ne fit toutevoies nul samblant de son mary, ne que riens lui fust de son accident (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 288). ...et ne se bougeoit le roy des Monstis emprès Tours, sans faire samblant de la journée, ne de leur ambassade, non plus que s'onques n'en eust esté mention faite (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 427). Et avoit ung entre eulx [ambassadeurs d'Orient] de la loy sarrasine, nommé Machomet, et toutevoies alloit en l'eglise avecques les aultres (...), et lorsqu'on levoit Dieu et que les aultres l'aouroient devotement a genoux, ly n'en fit semblant et se tenoit ou assiz a terre sur ung tapis ou coucié des bras sur ung banquet (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 287). ...et, ainsi comme se il fust sourt, n'en faisoit semblant (TARDIF, Apologues R., c.1493-1498, 78).

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[À la chasse] Ne faire semblant du change. "Ne pas faire cas du change" : Si ne firent oncques samblant De nul change ne tant ne quant, Maiz a voller il entendirent (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 430).

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Ne faire chiere ne semblant (de qqc.). "Ne rien manifester (à propos de qqc.)" : Car ne sui tels qu'a moy affiere Que s'amour quiere, Ne que de son vueil tant enquiere Que li requiere ; Car moult porroit comparer chiere Tele priere Mes cuers qui gist en son lien. Pour ce n'en fais samblant ne chiere, Que je n'aquiere Refus qui me deboute ou fiere De li arriere ; Car se sa douceur m'estoit fiere, Amours murtriere Seroit de moy, ce say je bien. (MACH., R. Fort., c.1341, 21). Bien vi que moult la ressoingna, S'avoit sa queue entre ses gemmes. Mais de toutes les autres dames Ne faisoit chiere ne samblant. Mais belement, a cuer tremblant, Devers la dame s'aprochoit, Si que sa robe a li touchoit, Si coucha sa teste desseure. (MACH., D. Lyon, 1342, 177). Se tu n'iès couchiés et levez, Pingniez, gallandés et lavez, Vestis et chauciez nettement, Einsois es tenus povrement, Po honnourez et po servis Et de ta franchise asservis, Et se ti drapel sont tous rous, Je te pri, n'en moustre courrous Et si n'en fai samblant ne chiere, Car s'on vëoit a ta maniere Que fusses mas et desconfis, Pis t'en seroit, j'en sui tous fis, En trois manieres ou en quatre (MACH., C. ami, 1357, 62). [Vains efforts du roi pour retenir encore les croisés dans le port] Li roys y ala sans attendre ; Mais onques ne vorrent descendre, Pour parole, ne pour priere, Ne n'en firent semblant ne chiere. Si retourna dont il venoit, Et vit bien qu'il li couvenoit Oubeir, qu'à li estrangier Li font faire le plait Ogier ; C'est à dire contre son gré Faut qu'il face leur volenté. (MACH., P. Alex., p.1369, 109). Il est mort a bon escient Il ne fait chere ne semblant : Il ne poulce ne il n'alaine Ny ne debat membre ne veine (Myst. st Martin K., a.1500, 343).

-

Ne montrer nul semblant de qqc. : Quelque chose qu'elle en pensast, elle n'en monstra nul semblant d'effroy (C.N.N., c.1456-1467, 238).

3.

"Ce que qqn donne à voir mais qui est trompeur, qui n'est qu'une apparence, qui est une feinte ; ce qui apparaît de qqc. mais qui est trompeur"

a)

"Ce que qqn donne à voir mais qui est trompeur, qui n'est qu'une apparence, qui est une feinte"

-

Faire tel ou tel semblant. "Feindre d'éprouver tel ou tel sentiment" : Le roy, quelque semblant qu'il face, Je ne cuide pas qu'il lui place Que tel tresor soit transporté De son royaume (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 45).

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Faire tels semblants. "Se comporter par feinte de telle ou telle manière" : ...puis [la femelle du lièvre] s'en vendra en fort païs et y fera semblant de demourer, et croisera dis ou douze fois et fera ses ruses illeuc, puis prendra aucun faux sentier et s'en ira bien loing. Tieulx semblans fera elle trop de fois anczois que elle s'en aille a son demourer. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 79).

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Faire semblant de + inf. "Feindre de + inf." : Adont une moult grant partie Des Sarrazins qui s'en aloient Au Caraman se ralioient. Samblant de combatre feïrent Et en bataille se meïrent, Mais po de talent en avoient Et tout le contraire pensoient. (MACH., P. Alex., p.1369, 166). Amours scet bien ses biens abandonner Aus fins amans qui sont en son hommage ; Et les mauvais qui n'ont cure d'amer Et font semblant d'estre en son dous servage Comme musars leur fait paier musage, N'il n'aront ja merci, je n'en doubt mie : Telle est d'Amours la noble signourie. (MACH., L. dames, 1377, 102). ...quant elle verroit que l'espouse et espousée danseroyent, que elle feist semblant de recueillir à terre aucune chose qui li feust cheu (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 357). Puis firent semblant de partir Les Grieux (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 158). Si adviserent ensemble qu'il feroit semblant de soy estre esgaré de ses compaignons (C.N.N., c.1456-1467, 480). Le maistre d'ostel et tous les autres de ses serviteurs commencerent a rire, et firent semblant de adjouster foy a la bourde de leur maistre, trop subtillement fardée et coullourée (C.N.N., c.1456-1467, 583). Je feray semblant de resver. (Path. D., c.1456-1469, 120). ...bien par l'espace de deux mois aprés le trespas dudit maistre Jehan Chevrot le roy fit semblant de dormir et de non avoir a cuer ceste besongne (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 265). Nous ferons semblant de dormir, Tant que la chose soit parfaicte, Et puis au matin sera faicte Grant plaincte, quant le voirrons mort. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 173).

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[Dans une indication scénique] : Lors souffle ly uns soubz la chaudiere et face .I. pou de fumee, et l'autre face senblant de ly faire boire or, guele baee, et bien tost cessent. (Mart. st Pierre st Paul R., c.1430-1440, 157). LA MERE. Vous n'estes pas bien ordonné, Monsieur ; las, ne le batez poinct ! LE PERE. (Il prent une espee nue et fait semblant de vouloir tuer en le serchant.) Est il vray ? En suis je en ce poinct ? Ou est il ? Qu'est il devenu ? Ton cas yra trop mal a poinct Se tu es de mes mains tenu. (LA VIGNE, S.M., 1496, 293).

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Faire semblant que + ind. ou subj. "Feindre que, faire comme si" : Combien qu'aye lie face Devant gent, et que je face Semblant qu'il ne me souviengne De doulour, quoy qu'il aviengne. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 6-7). Mais ma bouche fait semblant qu'elle rie, Quant maintefoiz je sens mon cueur plourer (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 27). ...au lendemain fist tresbien son personnage, faisant semblant qu'il vient de dehors. (C.N.N., c.1456-1467, 321). De quoy ledit gentil homme, faisant samblant que riens n'en savoit, en fit maniere d'une amiration (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 218).

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[Par litote] Ne pas faire le semblant de qqc. "Faire bien réellement cette chose" : Sans dormir ne se tint gueres l'orfevre, ne sa femme sans en faire le semblant (C.N.N., c.1456-1467, 66).

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Montrer semblant de qqc. "Laisser paraître qqc. par feinte" : ...il faindit, comme bien le savoit faire, une sure et matte chere, et monstra semblant de courroux. (C.N.N., c.1456-1467, 231). A chef de piece, monseigneur retourna de la guerre, dont madame ne fut pas trop joyeuse en son pardedans, quelque semblant qu'elle montrast au pardehors. (C.N.N., c.1456-1467, 281).

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Montrer semblant de + inf. : ...demain au matin il te convient faindre d'estre malade tresfort, et monstrer semblant d'estre tant oppressée qu'il semble que l'ame s'en parte. (C.N.N., c.1456-1467, 134).

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Par semblant. "Par feinte" : Liement me deport Par samblant, mais je port, Sans joie et sans deport, Une si grief pointure Que je sui au droit port De mort, sans nul deport Qui me pregne en sa cure. (MACH., Ch. bal., 1377, 618). Sa fausseté n'est pas bien congneüe, Car par samblant aucune fois elle oint ; Mais elle point, envenime et partue Souvent celui qui près de li la joint. (MACH., L. dames, 1377, 172). Et en leurs nefs les voiles drecent [les Grecs], Puis, par semblant, vers Grece adrecent. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 158).

b)

P. ext. [À propos de choses] "Ce qui apparaît de qqc. mais qui est trompeur"

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En / par semblant. "En apparence (contrairement à la réalité)" : ...nous avons paix avecques lui en samblant (...), mais nous ne sommes réconciliés qu'à demy (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 399). ...et prenostica sur le mouvement de terre et de la commete qui apparut en fevrier et aussi des estoilles entre elles concurrentes qui furent veues quasi pour tout le moys dudit fevrier, par semblant tumbans en terre. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 113 v°).

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[Tournure impers.] (Il) fait semblant de. "Contrairement à la réalité, il semble que" : Et fait semblant de faire pluye Sans riens mouillier ne plouver mie (LA HAYE, P. peste, 1426, 53).

c)

Faux semblant. "Attitude trompeuse, tromperie, hypocrisie" : Mais quant une dame de pris Voit l'amant qui est entrepris, Qui n'use pas de faus samblant, Eins a membres et cuer tramblant, De paour desteint et nerci, Quant il li vuet rouver merci, Et qu'elle le voit si estreint Qu'Amours de li par force espreint (...) Saches que tantost a sa guise Congnoist qu'il aimme sans feintise De vrai cuer d'ami (MACH., R. Fort., c.1341, 63). ...du faulx semblant ne se gardent (JACQUES BRUYANT, Voie pauvreté richesse P., 1342, 31). Folle largesse pour croire faux semblant M'a dessaisi du miex de ma chevance Par doulz regart qui va maint cuer emblant Où fausseté s'embat par decevance Avec biauté qui est de s'aliance Dont povreté m'a fait donner congé. (MACH., App., 1377, 644). Et si maudi l'acueil, l'attrait, l'atour Et le regart dont l'amour engendrée Fu en mon cuer, qui le tient en ardour ; Et si maudi l'eure qu'elle fu née, Son faus samblant, sa fausseté prouvée, Son grant orgueil, sa durté où tenrour N'a ne pité, qui tient en tel langour Mon dolent cuer en estrange contrée. (MACH., L. dames, 1377, 192).

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Par faux semblant : LUCIFER. Sathan, tu iras brefvement Comme sage et bien entendu, Tempter l'homme par faulx semblant, Affin qu'il soit par toy deceu (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 47).

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P. personnif. : Je pers mon temps et ma peine est perie, Tres bien le sçay, et si sui si chetis Que ne me puis oster de la folie Où mes fols cuers m'a entrapé et mis, Car Faus Samblans s'est couvers et tapis En dous regart et en plaisant viaire, Et si n'en puis moy ne mon cuer retraire. (MACH., L. dames, 1377, 188). Je suis servy de si tresdur langage, Par Faulx Semblant et Barat suis mené (P. Jouh. D.R., a.1488, 17).

Rem. Cent ball. R., c.1388-1396, 77 ; 78 ; CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 428...

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Feint semblant : ...et se tiroit Jehan Coustain souvent près dudit comte, sous feint semblant, comme qui de longue main tendoit venir à ses fins par une privée confidence (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 241).

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Feintise ès semblants : ...il y avoit feintise ès semblans du roy (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 497).

II. -

"Ce qui semble à qqn (sur qqc., sur ce qui est à faire...)"

A. -

"Avis de qqn (sur qqc.)" : Si tost qu'Antigonus en ot dit son samblant, Alixandres parla hautement en oiant. (BRIS., Restor paon D., a.1338, 121).

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À mon / à son semblant. "À ce qu'il me / lui semble, à mon / son avis" : LE ROY. La royne est en soupeçon D'aucune chose, ce m'est vis : Elle a tout esplouré le vis A mon semblant. (Mir. femme roy Port., c.1342, 192). Tele vertu doit on bien conjoïr A mon samblant (FROISS., Dits Débats F., 1363-1393, 153). Par foy, dist Remondin, c'est grant dommage que cest pays n'est habitez et peuplez, car moult y est grasse la contree. Et en pluseurs lieux treuve sur la marine moult de belles places non habitees, lesquelles, a son semblant, feussent moult prouffitables a habiter. (ARRAS, c.1392-1393, 76). Sy me trouvay a mon samblant tant fort que riens ne devoie aucunement douter. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 51). ...comme fantasiant ["en songe"], vis a mon semblant ["à ce qu'il me semblait"] une moult excellente maison (Lyon cor. U., 1467, 27). Il seroit bon a mon semblant, Mere, d'icy nous despartir, Car ces bons seigneurs maintenent Veulent le corps ensevelir. (Pass. Auv., 1477, 247).

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À mes semblants : Pas sy prez n'est, a mes sanblans, Du jour qu'il est de mienuit. (Dit prunier B., c.1330-1350, 58).

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Par son semblant. "Selon ce qui lui semble" : Ne onques il ne fu peris Que par son samblant il n'alast Et qu'a sa dame il ne parlast (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 122).

-

Selon le mien semblant. "À mon avis" : Jehan de Faiel, selon le mien semblant, Vous avez tort d[e]... (GARENC., Poésies N., 1405, 37).

B. -

"Ce qui semble à qqn qui doit être fait" : Dites moi vo samblant. Quels besoins vous amaine ? (BRIS., Restor paon D., a.1338, 79). Ernoul, che dist li Roys, entendez mon samblant ["mon souhait, mon ordre"] ; A Sormagane irés... (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 40). ...entendés mon semblant ["mon intention"]. De Gaudïon yray telz nouvelles contant Dont vous serés forment baut (Tristan Nant. S., c.1350, 172). Entendez mon semblant ["mon souhait, mon ordre"] : Querés luy armeüres et bon cheval courant... (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 89).
 

I. -

"Semblable, pareil" : Einsi, di je, en samblant maniere Que tout aussi com la lumiere Dou soleil donne par le monde, Tant comme il tient a la rëonde, Clarté, chalour, joie, plaisence De ses rais qui par leur puissance (MACH., R. Fort., c.1341, 80). ...ou autres causes semblanz (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 238). Si eussiez veu venir six cens hommes tous montez sus grisons d'ung poil et d'une sorte, et de semblant d'harnois, tous semez d'orfaverie tout au long des bors (Jehan de Paris W., 1494-1495, 65).

Rem. Ex. d'a. fr. et doc. 1435 (unc semblant florins comme deseur) ds GD VIII, 368c-369a.

-

Semblant à. "Semblablement à" : Samblant aulx Gregois fu armés. (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 131).

II. -

Empl. subst. ARITHM. "Racine de même exposant" : Le premier capitre est de reduyre les racines dissemblans a ung semblant. La semblance ou dissemblance des racines vient de leurs denominations tant seulement comme R².12. et R².17. sont semblables car lune et laultre est R² mais R².12. et R³.12. sont dissemblans en tant que lune est racine seconde et laultre est racine tierce (NIC. CHUQUET, Triparty M., 1484, I, 657).

REM. "Objet servant à assembler (?)" : De Millan vint faiseurs de harnois blanc, Gens assemblans de dardillons tremblans Et les semblans de maintes capelines, Gorges d'acier, habitz d'espritz troublans, Tres ressemblans d'argent des assemblans, Qui plusieurs blans sont d'avoir cousté dignes (LA VIGNE, V.N., p.1495, 132).