C.N.R.S.
 
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     ONCE     
FEW XIV uncia
ONCE, subst. fém.
[T-L : once2 ; GDC : once1 ; DÉCT : once2 ; FEW XIV, 27a : uncia ; TLF : XII, 502b : once1]

A. -

MES. [Unité de poids (utilisée notamment pour les métaux précieux)] "Douzième partie de la livre romaine ; seizième partie de la livre parisis ou huitième d'un marc" : ...pour faire et forger unes jartières et uns esperons, semblablement garnis et dorez, pesant l'argent 2 mars 6 onces. (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 129). Et que nous tuit li senateur aportons en publique ou jour de demain tout l'or et l'argent signé que nous pourrons avoyr, et que chascun ne retiengne fors que aniaux pour soy, pour sa femme et pour ses enfans, et bulles pour son filz, que ceulz qui ont femmes et filz peussent pour chascun retenir une once ou un poys d'or ["chascun... or" trad. lat. singulas uncias pondo auri relinquant] (BERS., XXVI.36, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., fr. 263, f° 284c). ...en tous cas de pesaige, ly marc fait demée livre collengnis ; ly fierton est toudi appelleis fierton ; ly demy fierton fait une onche ; ly demée onche est appellée une quinzien, qui fait X esterlins, et ly demy quinzien est appelleit I setin et poise V esterlins. Et enssi poieis savoir que ly mars collengnize dont ons use à Liege, poise VIIIxx esterlins, assavoir VIII onches ; et li livre pois XVI onches. (HEMRICOURT, Patron Temp. B., c.1360-1399, 124). Et, affin que vos soiies plus aybles de conoistre les pois dont ons soie doit, en che cas, aidier, vuelhies savoir que li livre collengnis, dont les marchans usent, doit pesseir II mars, le marc IIII firtons, le firton II onches, ly onche II quinziens, le quinzien II setins, le setin V esterlins. Enssi appert que ly marc poise VIIIxx esterlins, ly firton, XL, ly onche XX, ly quinzien X, et le setin V esterlins (HEMRICOURT, Patron Temp. B., c.1360-1399, 142). Les anciens appellèrent l'once qui est le premier degré de mesure de douze, à la similitude du compte de douze mois qui font ensemble la course d'un an. (ORESME, Monnoies W., c.1365, XXXIV). ...si comme en disant .C. livres ou cent onces (ORESME, C.M., c.1377, 192). Après ne mengoit (...) Le jour que deux onces de pain (Mir. st Alexis, 1382, 361). Item, et avec ce, sur icelle Gilete, sa maistresse, avoir prins et emblé un tissu de soye asurée, pesant environ once et demie (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 198). ...il print plusieurs verges, anneaux et cuilliers d'argent rompues, et autre fretin d'argent, lequel il fist fondre, en la rue aus Oës, en l'ostel d'un hanapier, par le nepveu dudit hanapier, et y ot d'argent sept onces et demie ou environ, et duquel argent il print environ demie-once, dont il fist faire deux boces à hanaps de madre (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 262). ...prisonnier detenu en icellui Chastellet, et admené par les gardes jurez du mestier des orfevres de Paris, pour souspeçon d'avoir mal prins et emblé certaine et grant quantité de cendrée d'argent, pesant huit mars IIJ onces XV esterlins d'argent, fondu en plusieurs menues pieces (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 394). Puis mectez dedens en ung petit drapellet delié le quart d'une once de saffran pour donner couleur ambrine (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 251). Et se vous le voulez faire tresbon, si y mectez une once de gingembre (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 264). Si vouldroit bien tenir une once De ce dont esperoit la livre, Pour estre de leurs mains delivre. (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 77). Et avoient trouvé que ladicte croix et pommeau d'icelle pesoient VJ mars, J once, XVIJ estarlins et obole, et le baton d'icelle pesoit IX mars IIJ onces et demie, dont estoit à rabatre, si comme il leur sembloit, IJ mars IJ onces et demie pour le fust qui estoit en icellui baston, ainsi pesé l'argent d'icelle croix XIIJ mars IJ onces XVIJ estarlins et obole (BAYE, I, 1400-1410, 177). ...on dit qu'il trouva un balay qui poise cent et XVII saix, dont les VI saix font une once de cest païz (JEAN DE SULTANIEH, Mém. Tamerlan M., 1403, 450). ...deux chandeliers d'argent verrez, goderonnez, pesans seize mars huit onces douze estellins (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 66). ...ledit evesque avoit laissié en la garde desdis religieux trois cens pieces d'or frans à pié, pesans quatre mars cinq onces, pour en faire à l'ordonnance de ladicte Court (FAUQ., II, 1421-1430, 276). Et soit le poiz, sans passer mie, Une entière dragme, ou demie, D'icelle pouldre, à brief langage, O une once dudit bevrage En oultre terre seellée O compétens liqueurs meslée (LA HAYE, P. peste, 1426, 132). Si soit confit, o camphre pure, Deux onces, par poiz ou mesure, Et des pouldres, sur toute rien, De la leesce Galien, Et de dyamargariton, Moult réconfortans, ce dit on, Dragme et demie rondement (LA HAYE, P. peste, 1426, 157). Once, en médicine, est le poiz de VcXL grains de fourment. (LA HAYE, P. peste, 1426, 217). ...la Court a moderé et modere les arrerages desdis IIJc grans pains blans, dont chascun pain doit peser XXXIIIJ onces cuit (FAUQ., III, 1431-1435, 48). ...les balaiz, saphirs et autre pierrerie ostée des chatons desdictes salières, comprinse une faulse pierre vermeille qui est encores enchassée en ung chaton d'argent doré qui pendoit au col du cerf, poisent ensemble une once 3 gros ung denier (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 34). ...ung lasset de chayne d'or, pesant IIII onces cinq esterlins (Comptes Lille L., t.2, a.1467, 117). ...la somme de cinquante mil vielz escuz d'or, du poix de LXIIII au marc de Troyes, VIII onces pour le marc, et à XXIIII quaraz, I quart de quarat de remede d'aloy (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 215). Recepte pour quelque mignon Qui aura les cheveux [c]aducques : Deux onces de pouldre a canon, Cela fait enfler les perucques. (Dorib., p.1480, 249).

 

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[Avec valeur minimale] : Li roys de bon cuer les mercie De leur confort, de leur aïe, Et de leur tres bonne response, Qu'il ne prisoit pas meins une once De la response des signeurs, Qui en Craco furent pluseurs. (MACH., P. Alex., p.1369, 45). Veez le la [Josselin de Pont de Léon], cel ancien, emprez le roy, et sachiez que c'est le plus plain de mauvais malice qui soit en dix royaumes, et si veez la Olivier, son filz, qui ne poise pas moins une once. (ARRAS, c.1392-1393, 55). Nous vous serons bien excuser, De ce ne vous en fault doubter, Et s'aucun vient ceans hurter, Il n'en yra pas sans responce : Livre en avra plustost c'une once, Se la langue ou bouche ne fault : Qui ne scet bourder, riens ne vault. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 89). ...si bien rudes et non sachans estoient [les paysans], leur curé ne l'estoit pas une once mains (C.N.N., c.1456-1467, 512). Et si(l) ne vault pas mieulx une once L'aultre : tous deux sont (folz) sans cervelle. (Path. D., c.1456-1469, 174). A vous plaideray marc ou once. Point ne crains une semonce. La debatray bien ma raison. (Myst. Pass. Amb. R., c.1474-1500, 39). Je l'acompliray sans esloigne ; Ainçois que le souleil recouche, Sans en faillir une seule once, Vostre messaige acompliray (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 262). Ou s'aucuns de vous le renonce, Le me die sans plus atandre, Que nous n'en rabatrons une once. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 631).

 

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Pas une once de : Baron n'y a, qui pas une once De plaisir voulsist faire au roy Priant (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 62). Trop faulse estes, traitresse et desloyalle, En vous jamais n'eut de pitié une once, Mais cruaulté plus qu'en tigre et leonce. (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 169).

 

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P. antiphr. : Vous n'avez pas trouvé ce que vous cuidiez ; il y a bien a dire une once, largement. (C.N.N., c.1456-1467, 411).

 

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Loc. fig. Savoir pour combien l'once. "Connaître les difficultés d'une affaire" : IUDEX. Je n'oseray sans licience De l'empereur car il luy touche Plus sot seroy que une soche De le juger [Génis] sans son savoir. TERCIUS MILEX. Nous le ly menron donc pour voir Si en fera a son plaisir. IUDEX. Or faittes puis au revenir Je feray selon sa response Il sara puis pour combien l'once (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 78).

 

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[Comme monnaie] : Pour lesqueulx Charles donna, pour la salvacion de leurs ames, douze onces d'argent, sellon celluy temps courant, et autant de talens d'or et pluseurs robes et viandes pour les pouvres de Dieu. (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 214). Et pour le remede de leurs ames, l'empereur Charles donna en Arles par aulmosne douze onces d'argent et douze talans d'or, qui valloient grant somme d'or et d'argent par lors et par celluy temps. (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 215).

B. -

"Dans l'Antiquité, unité de longueur correspondant à un pouce" : Jadis souloit l'en bien requerre que li batailleur feussent de grant estature de corps, et que entre les chevaliers de l'ost ou es premiers cohortes des legions il feust prouvé estre long si comme au mains de six piez ou de .v. avecques .x. onces [trad. lat. uncia] qui valent environ demi pié (VEGECE, 1380, I.5). Et si ont aussi doubles dars : l'un greigneur de l'autre, et ont les fers tranchans de trois costez du long de .ix. onces [trad. lat. uncia]. (VEGECE, 1380, II.15).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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