C.N.R.S.
 
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     FOU1          FOU2     
FEW III 688b follis
FOU, adj. et subst.
[T-L : fol3 ; GD : fol ; GDC : fol> ; AND : fol1 ; DÉCT : fol3 ; FEW III, 688b : follis ; TLF : VIII, 1128b : fou1]

A. -

"(Celui) qui est privé de raison, qui est dément, qui est atteint de folie" : Ainsi com fol convendra c'on me tonde (Recueil galant. V.-B., c.1350-1400, 9). Egar ! je revoy la le fol Qui si sotement se demaine. (Mir. parr., 1356, 28). Se tu as deus voisins ou trois Qui marchissent a tes destrois, Ne soiez mal des trois ensamble. Cils qui ce fait au fol ressamble. (MACH., C. ami, 1357, 122). Aussi te vueil je supplier, Les deffaus vueilles supplier ; Car je say po et petit vail, Si n'est merveille, se je fail. Mais uns cornars a teste fole Dit bien une bonne parole. (MACH., C. ami, 1357, 140). Amis, tu m'i Pues bien aidier, par saint Remi, Car comme fol et esturmi, Com forsené et esrami, M'ont par maintes fois esturmi. (MACH., C. ami, 1357, 142). ...ceste dispicience est avecques ris car telz folz rient et disent truffles (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 282). Marchant sui, qui ay une pierre A vendre (...) qui aux folz donne sagesce. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 264). Mais toutesvoyes ne povoit durer de la grant ardeur d'amour que elle avoit audit Hainsselin, son ami, et que s'il se marioit ainsi sans la satisfaire de grans maux et frais qu'elle li avoit plusieurs fois [faiz] en maladies où elle avoit gardé, que elle estoit en aventure d'en yssir hors de ses sens ; et sembloit mieulx estre fole femme, à son maintien et contenance, que autre. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 354). ...fol desvé (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 336). Et aussi ceulx qui trop ardanment et sans discrecion se mectent a trop longuement penser a quelque chose, ou par affection desordonne comme sont ceulx qui folement ayment ou charnellement, comme aucunesfois on voit quilz en deuiennent folz et sans raison (CIB., p.1451, 213). Or l'appelle malgracieux, fol et enragé, a l'autre foiz deshoneste (C.N.N., c.1456-1467, 89). ...il luy alla souvenir que folz, yvres et enfans ont de coustume de vray dire (C.N.N., c.1456-1467, 153). ...il les creut comme fol. (C.N.N., c.1456-1467, 405). Mais, enfin, on trouva que ce n'estoit que tout abus et qu'elle estoit une meschante fole et faisoit lesdictes folies et dyableries par l'ennortement, conduite et moien d'aucuns des officiers de l'evesque dudit lieu du Mans, qui la maintenoient et en faisoient tout ce que bon leur sembloit, et qui ausdictes folies faire l'avoient ainsi duite. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 13). Et, de ceste espoventable et merveilleuse chose [une étoile filante], ung homme, en la place de Greve, qui à ladicte heure aloit oyr messe au Saint-Esperit, fut de ce si très espoventé qu'il en devint fol et perdi son sens et entendement. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 141). ...ung fol sage (...) lequel estoit non obstant la follie assez radde et vigoreux homme darmes (WAVRIN, Chron. H., t.4, p.1471, 176). Ung fol, comme on dit en ung conte, Jamais son bon sens n'apperçoit Tant que sa folye le dompte Ou c'un bien grant mal en reçoit. (LA VIGNE, S.M., 1496, 320). Il fault que nous te marion, Sy debvoyt tout fol enrager. (Mère Ofic. T., c.1500, 92).

 

-

Fou de nature./Fou naturel. V. naturel "Fou de naissance" : Encores n'est pas chascune humaine creature disposee souffisamment pour veoir icy Dieu en telle maniere : les aucuns pour l'empeschement du corps qui oste l'usaige de raison, soit a cause de aage comme es enfans, soit a cause de maladie comme es demoniaques et hors du sens, et soit par mauvaise complexion comme es folz de nature (GERS., Trin., 1402, 153). PATHELIN. Or est il plus fol qui boute Tel fol naturel en procés. Ha ! sire, (r)envoyés l'en a ses Brebis : il est fol de nature. (Path. D., c.1456-1469, 172). ...tel cuyde estre bien saige qui est ung fol naturel. (MACHO, Esope R., c.1480, 154).

 

-

Fou et lunatique par mois. "Atteint d'une folie mensuelle (due au cycle lunaire)" : Par quoy prospective nous vient, Simulative, formative, Desquelles souvent il advient Que, par leur trouble, homme devient Fol et lunatique par moys (VILLON, Lais R.H., c.1456-1457, 29).

 

-

[Le fromage passant pour l'aliment traditionnel des fous] Fous nourris de cresmes : Je congnois quant parleur gergonne, Je congnois fols nourris de cresmes, Je congnois le vin a la tonne (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 54). [Romania 49, 1923, 116]

B. -

[Par simulation]

 

1.

"Celui qui simule la folie, qui fait l'extravagant" : ...un parroissian esconmenié que Nostre Dame absolu a la requeste du bon fol d'Alixandrie [un personnage qui simule la folie]. (Mir. parr., 1356, 3). ...si ay bien neccessité Que sus et jus tant pourveisse Que le preudomme fol veisse. (Mir. parr., 1356, 47). Traictres parjurs de foy vuidez, Soies laron, raviz ou pilles, Ou en va l'acquest, que cuidez ? Tout aux tavernes et aux filles. Ryme, raille, cymballe, fluctes, Comme folz fainctilz, eshontez ; Farce, broulle, joue des fluctes (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 131).

 

Rem. Sur les excentricités de la feste des fous, cf. F. Lot, R. Fawtier, Hist. des instit. fr. au Moy. Âge, t.3, 1962, 391 ; M. Defourneaux, La Vie quotidienne au temps de Jeanne d'Arc, 1961 [1952], 48.

 

-

Faire le fou. "Contrefaire la folie" : En Alixandre la cité Le quier (...) : Par l'enseigne le trouveras Que le fol faire li verras Et estre nuz et despennez, Combien que de hault lieu soit nez. (Mir. parr., 1356, 44).

 

.

Faire du fou. "Faire l'extravagant" : Faictes vous du fol ? Vous voulez vous bien faire farcer de vous et de moy devant tant de gens. (C.N.N., c.1456-1467, 322).

 

2.

En partic.

 

a)

"Bouffon, acteur de sottie" : SOTTINET. Quel seigneur ! Il est tout fin fol par dessoubz. ["Il y a ici un jeu de scène. Triboulet, ôtant son pourpoint, doit laisser voir son costume de fou" (Éd.)] LE ROY. Il en est beaucoup de telz foulz ; Tout le monde en est bien deceu. J'ay ja plusieurs pareilz folz veu ; Chascun de moy ainsi se joue. (Roy sotz, c.1450-1500, 217). Je crye a toutes gens mercys. A fillectes moustrans tetins Pour avoir plus largement hostes, A ribleurs, menneurs de hutins, A batelleurs trayans mermoctes, A folz, folles, a sotz, a soctes, Qui s'en vont cyfflant six a six A vecyes et marïoctes, Je crye a toutes gens mercys. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 148). Ou estes vous folz afollés Follement follant en folie ? (Vig. Trib., c.1480, 223). Se sont folz plains d'oultrecuidance, Ilz ont failly plusieurs annees A jouer (S. fol, c.1480-1490, 8). Ou estez vous, tous mes folz affollez ? (Folle Bob. P., c.1500, 241).

 

-

[Nom de personnages (de sotties, de farces, de sermons joyeulx...)] : LE FOL. De quelque chose qu'il vous die Il n'a pas bien crocqué la pie... (Gaud. sot, c.1450, 11). Sermon joyeulx d'un fol changant divers propos. (S. fol, c.1480-1490, 6).

 

-

Faire le fou. "Faire le bouffon" : Grant foy on adjouste a leur dit, Et dit on : tel seigneur le dit, Puis qu'il est riches, sages est, D'ou que soit venu le conquest, Pour le fol faire ou d'aventure Ou pour quelque estrange laidure. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 171).

 

b)

"Bouffon attaché à la personne d'un haut personnage" : Item, pour nostre fol, une robe de quatre garnemens (Mand. Ch. V, D., 1373, 538). ...deux longues houppellandes et chapperons pour les maistres et gardes des folz du Roy nostredit seigneur, et de mons. le duc de Thouraine. (Comptes argent. rois Fr. D.-A., II, 1387, 238). ...à ung autre fol de la compaignie dudit roy des Romains qui jouhoit de la quicterne et tomboit devant mondit seigneur, par plusieurs fois quatre frans 9 gros (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1418, 140). ...le fol du roy de Napples, nommé messire Jehan, monta sur une des tours du chasteau de Capouanne au logis du roy, et en s'ejouant print ung aiz (LA VIGNE, V.N., p.1495, 258). Et Mons. le Glorieux, servant de fol ledit duc, dist et respondit à l'Empereur : "Sacrée majesté, faittez que monseigneur mon maistre vous monstre de quoy il a sceu ouvrir Beauvais." Dont plusieurs, qui estoient presens, se prindrent à rire. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 340).

 

-

Au fém. "Bouffonne attachée à une dame de haut rang" : ...pour une manche et un chapperon que ledit Froteleman, par notre commandement et ordonnance, broda et ouvra de perles (...) et fu pour nostre fole nommée madame Dor (Comptes Lille L., t.2, 1422, 208).

C. -

P. ext. [mais sans que la distinction avec A soit nette] "(Celui ou ce) qui est déraisonnable, insensé, irréfléchi, excessif"

 

1.

"(Celui ou ce) qui est déraisonnable, insensé, stupide ou irréfléchi"

 

a)

"(Celui ou celle) qui est déraisonnable, qui est insensé" : Si leur disoient tant de ruses, Tant de fatras, tant de babuses, Que maintes fois, par tels escoles, Tenoit on les dames pour foles ; Car de tels gens tuit ou pluseur N'estoient fors que droit ruseur, Pleins de fausseté, car leurs fais Estoit a leur dis contrefais. (MACH., D. Lyon, 1342, 193). A Famagosse a une crois, Que tu yes fos, se tu ne crois Que c'est la crois dou bon larron, Car sus siege ne sus perron N'est assise, mais purement Est en l'air, sans atouchement... (MACH., P. Alex., p.1369, 10). Et s'ara ce qu'il demandoit, C'est honneur ; à plus ne tendoit. Et quant il ara sa demande, Fols est li homs qui plus demande. (MACH., P. Alex., p.1369, 239). ...et dira on : Veez vous la le fol qui, par faintise de cuer, s'est laissié dechacier de si noble pays et region comme le royaume de Bretaigne. (ARRAS, c.1392-1393, 49). Tu diras en ton cuer comme le fol que Dieu n'est pas (GERS., Trin., 1402, 154). ...et s'aucuns folx en ce avoient mesprins, ne failloit jà blasmer tous les autres procureurs (BAYE, II, 1411-1417, 199). ...s'il estoit si fol d'y comparoir, le blasme qu'il luy pourchassoit luy seroit cher vendu. (C.N.N., c.1456-1467, 48). ...ne savoient trouver les compaignons fasson ne maniere d'emmener ce fol yvroigne. (C.N.N., c.1456-1467, 64). ...ung fol nagueres s'advisa de faire le pis qu'il pourroit, c'est assavoir se marier (C.N.N., c.1456-1467, 87). A folie tiens celuy bien fol Qui pour aimer se rompt le col. (S. fol, c.1480-1490, 8). Cestui respondit en plaine congregacion d'icelle Université que le livre de Almageste que aucuns folz theologiens vouloient condempner pour ce qu'il passoit leur sens, et dit que le contenu de ses conclusions estoit le livre ouquel l'engin humain reluisoit le plus. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 154 r°).

 

-

Faire que fou. "Agir de manière déraisonnable, insensée" : ...ledit Perrin Amiot lui dist qu'il faisoit que fol qu'il ne portoit tonsure, veu que souvent il se entrebatoit avecques compaignons, et que se d'aucune aventure il estoit prins par la justice laye, qu'il seroit perdus (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 80). ...icelli Perrinet dist audit Breton : Se tu as perdu tes lettres et tu as prins de l'argent de mons. le chancellier de Berry, tu as fait que fol. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 543). Gieffroy envoya devers les freres, en disant comment ilz venissent faire obeissance a Remond son pere. Et ceulx dirent au messaige : Pour Remond ne pour homme de par lui, ne feroient ilz rien, et qu'il n'y retournast plus, car il feroit que folz. (ARRAS, c.1392-1393, 198).

 

-

[P. opp. à celui qui est sage] : Je puis faire d'un fol un sage, Se je le met en mon servage... (MACH., D. verg., a.1340, 23). L'ERMITE. Amis, il est pour fol tenuz Et faint qu'il soit de fol courage Pour Dieu, mais il est homme sage (Mir. parr., 1356, 44). Sachiez, com fol ou sage, Je vous dy, je ne fineray D'aler tant qu'a li parleray. (Mir. Clov., c.1381, 223). ...pareillement lisons nous de vous, o tres piteux saint Pol, que vous vous mu[i]ez et monstr[i]ez en toutes guises avec toutes personnes petites ou grandes, riches ou povres, princes ou estranges, sages ou foles, joyeuses ou tristes, amis ou ennemis, affin que vous les gaignissiez tous et toutes a Jhesu Crist. (GERS., P. Paul, a.1394, 507). ...c'est le commencement de ceste saige amour que on deviengne fol selonc la doctrine de celuy meismes saint Pol. Comment fol ? Fol au jugement des folz de ce monde pour estre saige au jugement de Dieu et des saiges de paradis. (GERS., P. Paul, a.1394, 515). ...ce fait elle moult souvent, Ce doit savoir fol et savant. (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 132). Et sy dit on conmunement Q'un fol conseille bien ung sage. (Jeu quatre pers. L., a.1465, 196). MAISTRE ALIBORUM. Je cuidoys estre plus scaichans, Mais je suis fol de tous costez. (Sots Magn., a.1488, 210).

 

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[Dans l'expr. de la totalité par la conjonction de contraires] : Et avec ce il pourchassera Tant par devers nostre Saint Pere, Que, s'il est ainsi qu'il appere, Qu'aucuns ait permise la voie Au Saint Sepulchre, il li ottroie Qu'il face son pelerinage A la columpne et son voiage, Et qu'il soit quittes et absos, Soit grans, petis, sages ou fos, Se li soudans empeschement Y metoit, et non autrement. (MACH., P. Alex., p.1369, 175). - (...) Vous voulez vous bien faire farcer de vous et de moy devant tant de gens. - Il n'y a ne fol ne sage, dit il, vous la vestirez. (C.N.N., c.1456-1467, 322). [Marque ici une impossibilité absolue (un mari contraint sa femme infidèle à revêtir une robe qui la désigne comme telle aux yeux du monde)] Et saulce en tous venins confite, Fault il que maulgré mon couraige Sur humain lignage, En ville et village, Sur fol et sur saige, Sus maistre et sur paige Je t'espande en l'heure mauldicte ? (Cene dieux, c.1492, 131).

 

-

[Dans le type (souvent prov.) Fou est qui..., où la suite évoque un comportement jugé déraisonnable] : Fols est qui son parel ne doubte (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 195). ...cellui est moult fol qui souffle contre le vent pour le cuider tarir ne surmonter. (ARRAS, c.1392-1393, 82). Bien est fol qui en tes dons s'affie. (ARRAS, c.1392-1393, 243). Fol est qui cuide tousjours vivre. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 194). Foul est qui pert la char pour l'os. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 63). Agardés, il est enchanteur, Abuseur de gens et menteur. Il est bien fol que a luy croit ! (Pass. Auv., 1477, 122). Quant la chose est feicte, Fol est qui barbette (Rapp., c.1480, 70).

 

Rem. Toute une série d'ex. ds E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 582, et ds Prov. H., 121 [F144] - [F151] ; WAUQUELIN, Gir. Ross. M., 1447, 69 ; Percef. III, R., t.3, c.1450 [c.1340], 14 ; 169...

 

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[Tournure apparentée] : ...s'y [l. sy] n'est fol, ne s'y aille froter (ACART, Prise am. H., 1332, 180). Nul ne se esjoïst de fausse honneur se il n'est fol. (FOUL., Policrat. B., I, 1372, 92).

 

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Si fou que de + inf. : Nostre compaignon, voyant sa dame en cest estat, ne fut pas si fol que d'actendre (C.N.N., c.1456-1467, 68). ...estes vous bien si fole que de le penser ? (C.N.N., c.1456-1467, 113).

 

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Si fou que + subj. : Elle ne fut pas si folle, quand elle se vit si bien logée, qu'el ne dist incontinent a son marchant qu'elle se sentoit grosse (C.N.N., c.1456-1467, 147). Ilz ne furent pas si folz (...) qu'ilz ne tirassent la clef dedans et resserrerent tresbien l'huys. [Cont. érotique] (C.N.N., c.1456-1467, 202).

 

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Fol y bee. "C'est / ce serait déraisonnable d'y prétendre, d'y viser ; empl. subst., nigaud" : Mais on le doit clamer par rayon "fox-i-bee". (Bât. Bouillon C., c.1350, 172).

 

Rem. Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 141 (foxibée, surnom) ; Lion Bourges K.P.F., c.1350, 74 ; 175 ; 316 ; 332 ; 672 (Fol-z'y bee, surnom) ; Brun de la Mont. M., c.1350-1400, 129, v.3749 ; Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 85 ; 340 ; 520 ; WAUQUELIN, Gir. Ross. M., 1447, 134... T-L III, 2002.

 

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Fol s'y fie. "C'est / ce serait déraisonnable de s'y fier" : Fortune est l'art de seu qu'i faut au besoing, ch'est fol s'i fie. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Songe pest. T., c.1354-1377, 112). C'est un proverbe qui s'appelle fol si fie, et puet estre dit per antiphrasim, c'est assavoir par le contraire. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 362). Mais que ce jeune bachelier Laissast ces jeunes bachelectes ? Non, et le deust on vif bruler Comme ung chevaucheur d'escouvettes ! Plus doulces lui sont que cyvetes, Mais touteffoiz fol s'i fya : Soient blanches, soient brunectes, Bien eureux est qui riens n'y a ! (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 66).

 

Rem. Lion Bourges K.P.F., c.1350, 180 (Folz-s'i fie, surnom) ; CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 138.. Cf. aussi : ...il estfoul qui se fie En Fortune (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 80).

 

-

[Dans une apostrophe] : Chetif, fol des folz, pour quoy est ce Que tu as si vilainement Mespris...? (Mir. pape, 1346, 366). Fol, se vient a la bataille, tu ne pourras endurer un de mes coups sans voler par terre. (ARRAS, c.1392-1393, 246). Par ma foy, folz, pour la grant haultesse et le grant hardement que tu as en toy et en ton cuer, j'ay pitié de toy. (ARRAS, c.1392-1393, 246). Folz roy, or as tu failly a moy et a ton don, et t'es mis en adventure de demourer ceans a tousjours mais. Povre fol, n'es tu pas descendu de la lignie du roy Guion, qui fu filz Melusigne, ma seur, et je suis ta tante (ARRAS, c.1392-1393, 305). ...fol musart roy, a ce don avez vous failly (ARRAS, c.1392-1393, 305).

 

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Prov.

 

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[Il y a toujours une part d'imprévisible, éloignée de la raison, dans tout ce qui arrive] De ce que pense le fou, il remaint / demeure une grande part : ...de ce que fol pense demeure grandement. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 113). ...or se taist l'ystoire du roy Uriien et parle du gallaffre qui s'en va moult doulent par la mer, et jure ses dieux que se il puet arriver a sauvetté a Damas, que encore fera grant ennuy aux Chippriens. Et ainsi (qu') il vaucroit par la marine et cuidoit bien estre eschappez du peril des mains des crestiens ; mais de ce que fol pense la plus grant part en demeure le plus de foiz ; car le grant maistre de Rodes estoit en aguet sur la mer, o tout ses gens et ses galees. (ARRAS, c.1392-1393, 139). L'ystoire dit que Glaudes s'esploicta moult fort pour yssir du cavain pour venir a temps a sauvetté ens ou fort de Sion. Mais de ce que fol pense remaint la plus grant part a la foiz. Il s'esploicta tant qu'il yssi du cavain, et vint au large. Lors n'y attendy ne per ne compaignon, mais s'en vint a course de cheval vers le fort. (ARRAS, c.1392-1393, 204). Trop remaint de ce que fol pense (CH. D'ORLÉANS, Compl. C., 1433-p.1451, 273). ...ce que fol pense souvent demeure (WAUQUELIN, Gir. Ross. M., 1447, 139). ...beaucop remaint de ce que fol pense (Hist. seign. Gavre S., c.1456, 90). Moult remaint de ce que fol pense (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 196). Moult remaint de ce que fol pense (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 590). ...souventefois on voyt advenir que moult remaint de ce que fol pense (LESEUR, Hist. Gast. IV, C., t.1, 1477-1478, 89).

 

Rem. Prov. H., 120 [F139].

 

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[Prov. divers, notamment pour mettre en scène celui qui, par déraison, n'est pas conscient de la réalité] : Gardes qu'a oreille de fo Tu ne dies ne trop ne po. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 105). ...mettez un fol à part soy, Il pensera de soy chevir ["se pourvoir, assurer sa subsistance"] (JACQUES BRUYANT, Voie pauvreté richesse P., 1342, 4). Li foul qui est de folie en voie Pert sa saison s'il ne folloie. (Liber Fort. G., 1346, 78). Quant fole vait un fol querir, Du fol trover ne poet faillir (GOWER, Miroir homme M., c.1376-1379, 108). Le pain au fol est le premier mengé. (MACH., App., 1377, 644). Et [les Sarrasins] avoient juré que ilz feroient le roy Uriien mourir en croix crucifié, et sa femme ardoir et ses enfans, mais, comme dit le saige : Fol pense et Dieu ordonne. (ARRAS, c.1392-1393, 213). Metez fol a par soy : il pense de soy. (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 588). ...un foul ensseigne biem un saige (Moralité 1427 B.B., 1428, 128). Qui craint folz il se garde d'eulx. (TAILLEV., Passe temps D., c.1440, 154). ...l'en ne doit tenir homme pour fol s'il ne fait folllie. (Percef. III, R., t.3, c.1450 [c.1340], 69). ...le fol donne aulcunefois conseil ou advertissement au sage (Hist. seign. Gavre S., c.1456, 14). De foul juge, briefve sentence. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 62). ...le fol est mieux aux besongnes de sa maison que ne fait le sage en celle d'un autre (LESEUR, Hist. Gast. IV, C., Pièces justif., t.2, 1470, 386). Leurs fais sont evidens : A fol ne fault sonnaille. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 54). A fol adventureux N'est mestier d'avoir sens. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 72). Peu chault a fol ou le bruit voise. (GAGUIN, Passe temps oisiv. T., 1489, 404).

 

Rem. Prov. H., 121 [F142] ; [F152] - [F165].

 

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Fou chien. "Chien qui chasse le change"

 

Rem. LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 8243 ; GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, gloss.

 

b)

"(Celui) qui est irréfléchi, imprudent" : Et quant le chevalier se oÿ ainsi escrier, il ne fut ne fol ne esbahi, ains se mist en point tellement qu'en pou d'heure il eut porté par terre les trois chevaliers de madame la royne (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 225). Or ont ces folz amans le bont Et les dames prins la vollee. C'est le droit loier qu'amans ont, Toute foy y est vïollee. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 63).

 

-

Fou large. "Dépensier" : Ainsi veons nous que l'avaricieus se delite en garder et assembler richesces excessivement et le fol large en les gaster a superfluité. (ORESME, E.A.C., c.1370, 127). Povre qui espargne est de legier rempli et fol large riche est treslegierement anoienti (FOUL., Policrat. B., III, 1372, 233).

 

-

Fou hardi. "Imprudemment hardi" : Car un couart dit d'un bon chevalier que il est trop hardy, et un fol hardi dit d'un bon chevalier que il est couart. (ORESME, E.A.C., c.1370, 170).

 

-

Faire le fou./Trancher du fou. "Agir follement, témérairement" : Allez et prenez mon herault ; Je m'en rapporte bien a vous. Bien voy que de rien ne vous chault, Et que vollez faire les foulz. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 305). Vous trenchés du fol ou de l'yvre Sans avoir esgard a voz dys. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 44).

 

c)

"(Celui) qui est stupide" : Il a perdu com fol et nice Le basme dont l'en te servoit (Mir. pape, 1346, 364). Car quiconque se repute digne et non pas selon la valeur de soy, il est nice et fol (ORESME, E.A., c.1370, 248). Celui est fol qui ne scet mettre difference entre ce ou il a difficulté et ce ou il n'a difficulté, et celui est presumpcieus qui cuide povoir tout bien determiner. (ORESME, C.M., c.1377, 406). Sire de Saintré, nous voulons et vous commandons que sur peine d'encheoir en nostre indignacion, incontinant tous deux vous desarmez, et se ne le faites, comme fol et cornart nous vous ferons du corps et de la vie couroucier et pugnir. (LA SALE, J.S., 1456, 295). ...le bon bergier, qui n'estoit fol ne esperdu, leur dit... (C.N.N., c.1456-1467, 358). ...il sentit soubz sa cuisse le dyamant (...) et comme non fol ne esbahy, le print (C.N.N., c.1456-1467, 391).

 

d)

[D'un comportement, d'une attitude, d'une opinion...] "Déraisonnable, insensé" : Après li dist Biauté qu'il fait mieus assez, s'il languist, Pour li amer, que se d'autre joïst. Si fait Amour. Juenesse le norrist Avec folour En ce meschief, en celle fole errour ; Car il en pert le sens et la vigour. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 123). Et sa gracieuse parole, Qui n'estoit diverse ne fole, Estrange ne mal ordenée, Hauteinne, mais bien affrenée, Cueillie a point et de saison, Fondée seur toute raison, Tant plaisant et douce a oïr, Que chascun faisoit resjoïr, Me metoit un frein en la bouche Pour moy taire de ce qui touche A tout ce qu'on claimme mesdire. (MACH., R. Fort., c.1341, 9). Plus ne vueil de ce fait espondre, Car j'ay assez, pour lui confondre, D'autres choses trop plus greveinnes, Simples, foles, vuides et veinnes. Sires juges, or m'entendez : Pour la fin a quoy vous tendez, De rendre loial jugement, Je vueil un po viser, comment On a alligué de ce plait. (MACH., J. R. Nav., 1349, 262). Mais juenesse les gens aprent Et les tient en si fol cuidier Que nuls ne le porroit cuidier, Si que, biaus dous fils, je vous pri, Pour Dieu et pour l'amour de my, Et pour toute crestienté, Qu'il l'amende à vo volonté, Et pour le bon temps où nous sommes... (MACH., P. Alex., p.1369, 238). Et en verité, la fole opinion que ilz ont les fait estre pires ou plus mauvais. (ORESME, E.A., c.1370, 257). ...je lui apporte le patiz qu'il a prins par son fol oultraige sur les gens de la terre de monseigneur mon pere, en la pointe du fer de ma lance (ARRAS, c.1392-1393, 240). ...forment doulent et repentant de sa folie [l. folle ?] entreprise (ARRAS, c.1392-1393, 242). ...et perdra par ta fole emprise le IXe de ta lignie le royaume que tu tiens. (ARRAS, c.1392-1393, 306). Secondement c'est pour nous humilier, pour humilier la fole presumpcion, le fol orgueil que prent personne humaine en ce monde, non contrestant qu'elle saiche bien, et doye scavoir, que tantost elle sera boutee en terre (GERS., Noël, p.1404, 294). ...besoing fait faire maintes choses, et par especial maint fol marché. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 322). Or le laissez venir, dist le mary ; il ne fist jamais si folle entreprise (C.N.N., c.1456-1467, 49). ...par fole obstinacion et oultrecuidance, estoit entré oudit pays de Suexe (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 18). Et, qui pis vault, quant nostre corps trespasse, Je ne sçay pas que fol honneur proffite. (LA VIGNE, S.M., 1496, 165).

 

e)

[D'un fait, d'une action] "Qui n'est pas établi sur une base assurée, qui n'est pas fondé" : Quelle fole raison, dit il, te amaine en ceste esperance a ce que tu cuidasses ceulz estre feaulz a toy, lesquelz tu auroyes corrumpuz par argent ? (GERS., Noël, p.1404, 311).

 

-

Fol appel. "Appel non fondé" : ...et en laquelle somme ladicte Marguerite a esté condempnée par arrest pour un fol appel (BAYE, I, 1400-1410, 257).

 

-

Fol claim. "Plainte mal fondée" : Et s'il se deffault de terme o intimacion en ladicte court souveraine, il sera en icelle condampné en la querelle de partie et en amende envers la court subgete pour cheoite d'icelle querelle, et en amende envers ladicte court souveraine pour le foul clam (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.4, 1464, 159).

 

-

Folle enchere. "Enchère faite par qqn qui n'est pas en état de payer le prix" : De Laurens de la Fons, paveur, demourant à Paris, pour une folle enchiere mise par lui sur ladite ferme, qui de premier denier avoit esté mise à 40 l. p., vault la dite folle enchere 4 l. p. (Comptes Paris V.L.D., t.1, 1425-1426, 77).

 

2.

"(Celui ou ce) qui est excessif" : ...a pou s'il povoit ou savoit respondre, tant le contraignoient ses folles larmes. (C.N.N., c.1456-1467, 137). Je ne vy jamais si fol amoureux, ce dit Gerard (C.N.N., c.1456-1467, 176).

 

-

Folle largesse : ...et la superhabundance, c'est prodigalité que nous povons apeller fole largesce. (ORESME, E.A., c.1370, 165).

 

-

Fou de qqc. "Qui aime qqc. à l'excès" : Veons le en saint Pol qui estoit batus, huez et de[cra]chié en mil manieres par les mondains comme ung fol (...) et tellement l'apella ung de ses juges en disant qu'il estoit fol de clergie. (GERS., P. Paul, a.1394, 515).

 

-

"Qui est extravagant" : ...et l'enveloper de blanches et douces paroles et de fol habit de jugleur (FOUL., Policrat. B., III, 1372, 211).

D. -

En partic. "(Celui ou ce) qui est déraisonnable, insensé, sur le plan de la morale, de la conduite"

 

1.

"Qui est contraire à la morale, à l'honneur, à la courtoisie" : Vueillez nous (...) envers l'ennemy deffendre (...) qui veult en noz cuers enter, Dame, le fol charnel delit. (Mir. enf. diable, c.1339, 7). ...par le fol plaisir delicieux (FOUL., Policrat. B., I, 1372, 117). C'est pensée Forcenée, D'un fol desir engendrée, Qui tue honneur et deffait Honnourée, Renommée, Ne ja n'iert bien dame amée D'amant qui ce pense ou fait... (MACH., Les lays, 1377, 454). ...toute raison estoit de luy a cest cop arriere mise ; seullement luy challoit d'accomplir sa fole volunté (C.N.N., c.1456-1467, 456). Quel foul desir ! (Pass. Auv., 1477, 170).

 

Rem. Fol Penser (personnification) "pensées lascives", LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 4244.

 

-

Fol amour. V. amour. "Amour désordonné" : Et ne avient pas que l'en soit amy a moult de gens selon parfaite amitié, en la maniere que en fole amour charnel un homme ne aime pas pluseurs femmes. (ORESME, E.A., c.1370, 424). Voire, par Dieu, seulement dou penser Pert on le nom d'amy, je n'en doubt mie, Et bonne amour : si se doit moult garder Chascuns amans de penser tel folie ; Et trop grant meschiés seroit, Se fole amour en toute amour estoit. Mais qui s'i tient, je croy bien qu'il dessert Qu'Amours le fuit et le nom d'amy pert. (MACH., L. dames, 1377, 196). ...[la femme] le faisoit plus avant bouter et entretenir en sa fole amour. (C.N.N., c.1456-1467, 228).

 

.

"Amours des folz amans (de tous ceux qui commettent la folie de s'éprendre d'une femme)" : Folles amours font les gens bestes : Salmon en ydolatria, Sanson en perdit ses lunectes. Bien eureux est qui rien n'y a ! (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 63).

 

-

Folle plaisance. "Folie des plaisirs, vie dissolue" : ...en riant par esperit de vanité pour ton cuer remplir de fole plaisance (FOUL., Policrat. B., III, 1372, 213). Prenez garde qui vous estes et la haultece ou Dieu vous a eslevee, ne ne veilliez vostre ame et vostre honneur pour aucune fole plaisance mettre en oubli (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 113). Force n'ay plus, substance ne liqueur, Quant je te voy retrait ainsi seulet, Com povre chien tapi en reculet. - Pour quoy est ce ? - Par ta folle plaisance. (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 70). Tance a toy seul contre folle plaisance (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 20).

 

Rem. Personnification : Or est Desirs montés sus le cheval de Fole Emprise et emprent a conduire les chevaus qui sont atelé au kar de Fole Plaisance et s'estent sus les estriers d'Outrequidance (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 173).

 

2.

"(Celle) qui est débauchée, qui est de moeurs légères, qui se prostitue" : Se li amans s'en donne garde, Il ne se tient pas pour confus, Mais prent en bon gré le refus, Ou cas qu'en lui ait loiauté ; Car il congnoist la verité Que sobretez appert en bouche Assez plus que nulle autre touche. Dont celle est sobre en sa parole, Si qu'on ne la tiengne pour fole De li trop tost amollier, Quant a sa merci ottrier ; Et puet estre qu'elle est doubteuse Et avec sa doubte honteuse. (MACH., D. Aler., a.1349, 305). ...une fole pecheresse moult belle a merveilles qui tantost commença a (...) doulcement l'attraire (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 135).

 

-

Folle femme : Et telz sont ceulz qui se paissent ou mangüent du gaaing des foles femmes incontinentes et tous telz gens. (ORESME, E.A., c.1370, 240). ...de fole femme pescherresce (FOUL., Policrat. B., I, 1372, 115). ...rien n'est plus desconvenable Que femme fole et mal traictable, Et si n'est chose plus plaisant Que femme doulce et appaisant (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 82). C'est a dire, mon ami, que par vin, par jeu de dez, et compaignie de femmes foles, se les hantes, seras tousjours pouvres, meschans et mal eureux (LA SALE, J.S., 1456, 21).

 

-

Fol amant. "Amant qui s'adonne au fol amour" : Ovide, en enseignant l'art d'amer as folz amans et ribaus pour decevoir pucelles et jeunes filles, si dist : ... (FOUL., Policrat. B., III, 1372, 231).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

 Article 2/3 
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     FOU1          FOU2     
FEW III fagus
FOU, subst. masc.
[T-L : fo ; GD : fou1 ; AND : fou1 ; FEW III, 371a : fagus]

A. -

"Hêtre" : ...se aucun ottroye à un autre usage en son bois, excepté nommeement IIII ou V arbres portans fruit, c'est assavoir chesne, couldre, foul, aubepin, tillot, ceulx à qui l'usage est ottroyé pourront user en tous autres arbres, combien qu'il portoient fruit, excepté tant seulement les arbres dessus diz. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 151). ...vif bois quant ilz en auront necessité par livrée, pour leurs moulin et maison fere, et pour leurs autres necessités, et un fou à leur ellection à Noël. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 5). ...oncques fueilles De tremble ou de fo ne tremblerent En la maniere, ne croslerent (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 100). Item por amendeir forte aleine, mangies polieul seche ou cerfuelh, ou vos transglotiseis aisil quant vous ireis doirmir, mangies sovent fueilhes de fou, et laveis vostre bouche d'asil (Méd. nam. H., c.1400-1500, 203).

 

Rem. DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 53 (jeu de mots) ; Galien D.B., c.1400-1500, 4272 (feut) ; DU MAREST, Comptes L., 1412-1433, 23 ; RÉGN., F.A., 1432-c.1465, XI, 50...

B. -

P. méton. "Bois de hêtre" : I arche ["une caisse"] de foul, I armaire (Invent. mobiliers ducs de Bourg. P., t.1, 1363, 11). [Autre ex. de 1363, p.15] Item, une huche de fo, de IIIJ piez de long ou environ (FAUQ., III, Pièces diverses, 1438, LXIX).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

 Article 3/3 
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     GARDE-FOU     
FEW XVII *wardôn
GARDE-FOU, subst. masc.
[GD : gardefol ; GDC : gardefou ; AND : Ø ; FEW XVII, 519b : *wardôn ; TLF : IX, 88a : garde-fou]

"Barrière de protection"

REM. Doc. 1402-1404 (...le petit mur du gardefol) ds GD III, 147b, s.v. enfestel ; doc. 1400-1403 (...pour dix huit toises de mur faictes pres de le croiche de Meuffroy, pour estre par maniere de gardefol, pour ce que l'en montoit sur les murs de la dicte ville), doc. 1430 (A reparer garde folz, degrez et eschifles.) ds GDC IX, 684c.
 

DMF 2020 - Synthèse Hiltrud Gerner

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