A. -

"Chaleur lourde et étouffante qui précède l'orage"

Rem. Ex. d'a.fr. et FRERE NICOLE, Trad. du Livre des Prouffitz champ. de P. de Crescens, 1413 (éd. 1516), ds GD II, 43b. Cf. aussi T-L II, 173, chalin².

B. -

P. anal. "Inflammation (des yeux)" : ...ses yeux troubléz par chaline, va tastonnant en plein mydy. (FOUL., Policrat. B., II, 1372, 154).

Rem. FRERE NICOLE, Trad. du Livre des Prouffitz champ. de P. de Crescens, 1413 (éd. 1516 ; les amandes vertes griefvent le chief et engendrent chaline es yeulx), ds GD II, 43c. Ou rattacher à chaline² (v. caligineux) ?

C. -

Au fig. Chaline de peché/male chaline. "Concupiscence" : ...c'est la chalyn de pecché qe me tient si fort et si continualment qe le peril de mort est trop grant (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 148-149). Et ausi l'en prent [l'eau de roses] et si moille homme les paumes de mayns et de pieez et ausi sovereynement la poitryne, qe moet conforte le coer quant il gist en celle male chalyne ; et ensi par ceste eawe de roses qe tant est confortant a malade, si en devient tout pleyn garriz et en bon poynt. (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 150).
 

A. -

"Brouillard, brume, obscurité" : Et, combien que la lumiere de la sapience de Dieu seurmonte les tenebres de humaine sapience sanz comparoison quelconquez, toutesvois est il aucune chose en quoy l'oeil de nostre povre chaline se puet aucunement resembler a ycelle clarté. Car, si comme ce que je voy venir et approuchier ne venra pas de necessité pour ce que on le voit, aussi ce que l'oeil de la divinité contemple et resgarde n'est pas pour ce chose necessaire a venir. (FOUL., Policrat. B., II, 1372, 171).

Rem. Cf. T-L, II, 173, chalin¹ et GD II, 43a, chalin "brouillard, obscurité" (ex. d'a.fr.).

-

[Cont. métaph.] : ...et [Aristote] enlumina le monde de pluseurs enseignemens er commendemens de philosophie aussi comme de divers rays de sapience et aussi comme se il eust torchié et essuié la chaline des iex des gens (FOUL., Policrat. B., VII, 1372, 316).

B. -

"Partie des cieux (où les diables se rendent facilement) entre les couches supérieures (où se tiennent Dieu et les anges) et la terre" : Les mauvais anges qui se consentirent à la voulenté de Lucifer, qui chey sans recouvrer, furent enclos en la chaline de l'air aussy comme en une chartre et cheyrent de lumiere en tenebres, de science en ignorance, d'amour en hayne, de souveraine felicité en souveraine misere, selon ce que dist saint Gregoire [Éd. 482]. (CORBECHON, Mauvais anges S., 1372, 489).

Rem. Ou rattacher à chaline¹ ?