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Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500) - ATILF - CNRS & Université de Lorraine - http://www.atilf.fr/dmf
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     CEINDRE     
FEW II-1 cingere
CEINDRE, verbe
[T-L : ceindre ; GDC : ceindre ; AND : ceindre1 ; DÉCT : ceindre ; FEW II-1, 679b : cingere ; TLF : V, 349a : ceindre]

A. -

Au propre

 

1.

Ceindre qqc. "Mettre qqc. autour d'une partie du corps (gén. de la taille)"

 

-

Ceindre une ceinture, une corde... : Elle junoit, point ne vestoit De linge, mais ceingnoit la corde (Mir. roy Thierry, c.1374, 287). Dessus leur pis dez poing[s] tabeurent, (Et) eurent, pleurent, veillent, labeurent, cengnent cordes, vestent la haire (Mir. ste Genev. S., c.1410-1420, 146). ...puiz fit deschaucer l'un de ses esperons dorez et ly fit chaucer par l'un de ses gens, et ly ceindre une ceincture où estoit pendu un cousteau long pour espée. (BAYE, II, 1411-1417, 245). De ceulx qui saingnent cordelieres, Qui portent cordons et lisieres... (HAUTEV., Conf. Test. am. tresp. B., c.1441-1447, 63).

 

.

[En cont. métaph.] : Et la sainture qu'elle a sainte N'est pas en amours chose fainte, C'est propre loial Couvenance, Cloée de ferme Fiance. (MACH., J. R. Nav., 1349, 278). De chainture piour ne se puit homme chaindre Que justiche subtraire. (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.4, a.1400, 659).

 

-

Ceindre une arme "Serrer autour de soi le ceinturon d'une arme" : SECOND CHEVALIER. Sanz noz espées pas n'yrons. Ne savons qui nous trouverons En nostre voie. PREMIER CHEVALIER. Prenez la vostre ; j'ay la moye Que je vueil ceindre. (Mir. st Sev., 1362, 206). Chascuns avoit l'espée ceinte [var. sainte] Et tenoient moult grant enceinte, Tant estoient serré et joint L'un devant l'autre et si à point Qu'estre ressambloient IJ. murs. (MACH., P. Alex., p.1369, 196). Lors quant Remond ouy ces mos, si boute la table ensus de lui, et entre en sa chambre, espris de yre et de jalousie, et prent son espee qui pendoit a son chevez, et la ceint (ARRAS, c.1392-1393, 241). Car, puis que la guerre me hette (...) D'un gentilz fouët seray ceins, Estroit au desseure des rains, Par dessuz la maille de fer. (Gris., 1395, 44). Nul ne souloit estre dit escuier s'il ne s'estoit trouvé en fait de souveraine proesce, nul n'estoit appellé aux gaiges d'omme d'armes s'il n'avoit prins honnestement prisonnier de sa main ; maintenant savoir ceindre l'espee et vestir ung hauberjon suffist a faire ung nouveau capitaine. (CHART., Q. inv., 1422, 56). ...aiant son espée xaincte (ESCOUCHY, Chron. B., t.3, Pièces justif., 1453, 434). Avant que Florippes parlast guayres, Roland et ses compaignons se vont armer moult hastivement et ceindre leurs espees et leurs escus et vont hors de la tour et montent a cheval. (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 113).

 

.

[Dans un cont. métaph.] : Pour che convient chaindre le adolescent de armes espiritueles, desquelez est dit aux Ephesiens ou .VIe. chapitre : «Vestés vous de l'armeure de Dieu affin que puissiés resister contre les agués du Dyable». (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 285).

 

-

Ceindre un vêtement. "Revêtir et serrer à la taille un vêtement" : LA DAMOYSELLE. Je ne sçay de quoy me souvient De vous veoir venir en pourpoint. Et vostre robe, l'avez vous point, Que ne l'avez chainte ou trou[ss]ée ? LE GENTIL HOMME. Je l'ay en quelque lieu laissée Pour acourir plus vistement. (Gent. Naudet T., c.1500, 297).

 

.

[des souliers] "Enfiler (des souliers)" : Et lui a fait vestir et cotte et chaperon, Et braies et chemises, pourpoint et hauqueton, Et chausses et soulés çaindre sur sa façon (Tristan Nant. S., c.1350, 215).

 

.

Non ceint. "Sans ceinture, qui n'est pas serré à la taille" : Par son jardin et ceulx de luy prochains, Alla serchant ce que luy fut besoing, Le corps couvert d'un linceul et non chains (DU PRIER, Songe past. D.-M., c.1477-1508, 108).

 

-

Inf. subst. "Action de tirer sur une ceinture" : [Des plaintes sont portées contre les fabricants de ceintures de Paris pour la mauvaise qualité de leurs produits] ...car une boucle ou uns espinciaus ["agrafe"] ou li autres ouvrages des courroies n'avoit mie force ne vertu de soustenir le fais du chaindre, mes convenoit que il rompist ou que il plaiast (PHIL. VI VALOIS, Doc. paris. V., t.1, 1331, 115).

 

-

Ceindre qqc. à qqn. "Mettre qqc. autour de la taille de qqn" : Le roy luy saigny donc ung bon branc acherin, La collee luy donne (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 105). ...puis le chevalier (...) lui chaindy l'espee au costé. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 235). Ceste espee lui chaindera son oncle (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 274).

 

2.

Ceindre qqn (de qqc.). "Mettre qqc. autour de la taille de qqn" : Ou, se une vous trouvés sy hardie Qu'elle vous requist de la saindre Ou lasser sa cotte hardie, Ne vous jouez pas a l'estraindre (Amant cord. M., 1490, 74).

 

3.

Se ceindre de qqc.

 

a)

"Mettre qqc. autour de sa taille" : Maiz une nature il avoit que trop lachement se chaingnoit, Siquez ung aultre nom l'attaint : C'est "le varlet qui mal se chaint." (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 209). Pour son corps large vestement Faisoit acoustuméement, Et monlt lachement se chaingnoit (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 222). Ne vois tu pas comment leurs frons tendent [les fausses femmes], Visaiges et poittrines paindent, Dressent leurs mamelles qui pendent Ou a l'avantage se chaindent ? (MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 215). Saint me suys devant derriere Car le mordant me mort derriere. (Serm. pou puce K., p.1475, 496). ...Et qui n'aura argent ne rien Se saindra d'une chaine a puys. (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 162).

 

b)

"S'enlacer de qqc." : ...et oit grande barbe qui pendoit jusques a terre, sy s'en ceindoit (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 117).

 

4.

Part. passé

 

a)

[De l'objet lié autour du corps] : Et estoit Remondin tousjours au plus prez de lui, sur un coursier, l'espee ceinte et l'espie au col. (ARRAS, c.1392-1393, 18).

 

b)

[De la pers. qui porte cet objet]

 

-

Ceint de qqc. : ...uns anciens chevaliers, moult noblement acesmés et ceint d'une ceinture a pierres precieuses et a perles, monté sur un hault palefroy lyart (ARRAS, c.1392-1393, 38). ...cloistriers avec leurs gardïens, Ceinctz et sanglez de grosses rondes cordes (LA VIGNE, V.N., p.1495, 164).

 

-

Estre ceint sur le cul. "Porter une ceinture accrochée trop bas" : Or s'en vient le gentil gallant qui sera mis en la nasse, car la dame le vieult marier, si elle peut, a la demoiselle [enceinte d'un misérable], car il est tres bien herité et est simple et bejaune ; si en sera Martin de Cambray, car il en sera saint sur le baudroy. (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 85). Le meschant villain challemastre En est saint sur le cul. (Path. D., c.1456-1469, 82).

 

Rem. Évoque une mise démodée, d'où l'idée de ridicule, de dupe et de sot. Cf. la mise au point de J. Monfrin, Romania 87, 1966, 275-278 ; cf. aussi la longue note de l'éd. de Path., p.127

B. -

P. anal.

 

1.

[D'une pers.] "Entourer qqc. (un site) de qqc." : Li roys Tarquinius avoit en pensee et apresté pour ceindre la cité de Rome de mur de pierre, quant la bataille des Sabins a l'emprise empeeschee. (BERS., I, 1, c.1354-1359, 36.1, 62).

 

-

"Cerner qqn" : ...je congnoi (...) Que chils assaus li est assés prochains Et qu'il en est avironnés et chains (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 217).

 

-

[D'un animal] "Entourer, couvrir (un autre animal)" : Ainsis qu'om voit geline par nature Soy doulouser et garder ses poucins Tant de huas comme de la froidure, Soubz ses eles les a enclos et sins... (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 24).

 

2.

[D'une chose] "Entourer qqc." : Que on ait une charrete et un home dedanz sus ses piez, et la charrete soit toute environnee de fueilles, et luy meïsmes vestu de vert et ceint par les costez et sus la teste de fueilles ["les côtés et la tête entourés de feuilles"]. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 275). Siche, ou depuis regna Sinope, Seoit vers la fin d'Eüroppe, Selon la grant mer qui enceint Le monde, qui est d'elle ceint (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 6). Cestui chassa Egistus de la Grant Bretaigne, auquel Cortigenes avoit donné de sa terre autant que povoit saindre le cuir d'un beuf. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 94 r°).

 

-

"Border qqc. tout autour" : ...la banniere qu'il porte n'est point scinte [l. seinte ?] [var. painte] de fleurs de lys (Baud. Flandre P.-M., c.1443-1452, 72).

 

-

[Dans un cont. métaph.] : ...Car espoir, desir et jonece, Honneurs, hardemens et proece Les amoneste et les enflame, Et atise l'ardant flame, Dont pluiseur coer ont esté chaint, sans les leurs, espris et attaint. (FROISS., Méliad. L., t.1, 1373-1388, 89).

C. -

P. métaph. au fig.

 

1.

[Idée de défense contre qqc., à partir de ceindre (une arme)]

 

-

Ceindre bouclier. "Se préparer à se défendre (ici des risques liés au métier de souteneur)" : Se j'ayme et sers la belle [la Grosse Margot] de bon het, M'en devez vous tenir ne vil ne sot ? Elle a en soy des biens affin soubzhet ; Pour son amour seins boucler et passot. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 124). [Villon "s'arme tel un chevalier pour sa dame qu'il aime et qu'il sert, mais ici, en réalité, en prévision des risques inhérents au métier de souteneur" (Éd.)]

 

-

Ceindre l'étole. "Revêtir l'étole, l'arme du prêtre, contre le diable"

 

-

Se ceindre contre qqc. "Se prévenir de qqc." : Chaing toy comme homme viste contre les temptacions dyaboliques. (Internele consol. P., 1447, 320).

 

2.

[Idée de disposition dans laquelle on est]

 

a)

Ceindre qqc./se ceindre de qqc./estre ceint de qqc.

 

-

[de favorable] "S'abandonner à qqc., s'entourer de qqc." : Et se teindre Et desteindre Me fait, pour amer et creindre, Souvent et de divers taint, D'espoir greindre Me doy ceindre, Puis qu'elle scet que sans feindre Mes cuers tous en li remaint. (MACH., Les lays, 1377, 439). ...les prophetes, peres sains, De foy et d'esperance sains... (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 33). JHESUS. Sur mon corps acomply sera Tout ce que les prophetes sains, De foy et de loyaulté sains, Ont adnoncé de ma venue (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 178).

 

-

[de défavorable]

 

.

"S'adonner à qqc." : ...car tu sces que pechié encombre, Tousjours portant mortel encontre Pour celuy qui de luy se saint. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 168).

 

.

"Être accablé de qqc." : Maint souspir et mainte complainte Fist Phebus, qui vie en ot chainte Tres dolereuse (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 95).

 

.

[Dans une formule d'imprécation] : Qu'en lieu de salu, Soiez saints de malles estraines. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 235).

 

b)

Estre ceint de + inf. "Être disposé à" : Il dist ainsy : que femme est chose fainte, trop decepvant, et chose moult maulditte, Qui de vanter et de tromper est chainte, Impetueuse a decepvoir sans crainte. (MICHAULT, Procès honn. F., p.1461, 51).

 

c)

(Estre) ceint de telle cordelle. "(Être) en telle disposition" : ...ains que l'an renouvelle Sera l'enfez Jourdain, qui haut honneur apielle, Amis au roy Ricart, qui par fausse querielle L'ot fait mettre en se cartre obscure et desloielle Our le faux senscal chaint de pute cordelle Qu'i jeta mort en salle. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 208).

 

-

Estre ceint de telle corde que. "Être en telle disposition que" : Li roys respondi : "Je le vueil, Car je sui seins de tel corde Que quan qu'il vous plaist je l'acorde..." (MACH., P. Alex., p.1369, 221).

 

3.

Estre ceint de qqn. "Être coiffé de qqn, être sous la dépendance de qqn" : ...de quelque folle es tu chains. J'entens trop bien la maladie. (MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 161).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Pierre Cromer

 Article 2/2 
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     SOUS-CEINDRE     
FEW II-1 cingere
SOUS-CEINDRE, verbe
[GD : sousceindre ; FEW II-1, 680a : cingere]

Empl. trans. "Retrousser les vêtements (?)" : Succingo (...) : sous chaindre sicomme pour servir (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 483). Succingo (...) : soubz chaindre, comme pour servir (succiguntur ministraturi) (LE TALLEUR, Vocab. E.M., c.1490, 379).

REM. Cf. FEW, 680a, n.2 : verbe formé sur le subst. sous-ceinte "ceinture".

V. aussi sur-ceindre
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

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