A. -

"Creuser" : A Boivin Aquart pour avoir perchiet et afonsée le quarrierre où on a tiré le pierre pour ceste présente année pour lez ouvragez de machonnerye fais cy dessus, à luy marchandé et quy luy est demouré par fin de candelle et que payé luy a esté le somme de 60 s. (Comptes seigneurie Lucheux D.W., 1427-1474, 78).

B. -

"Mettre, jeter dans un lieu profond ; enfoncer" : Avecq eulx [les chrétiens], sans aucung dilay M'y suy bouter et fait amettre [en prison], Et le monde, sans plus debatre, Ay renuncer ; Et c'est ce pour quoy afoncier Je suis comme ja vous vehez. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 107).

-

S'afoncer. "Aller au fond (de l'eau), couler" : [Il s'agit de faire disparaître le corps de Quentin pour éviter qu'il ne soit vénéré ; il sera jeté dans la Somme] Puis que nous sommes au rivaige, Mettés son corps et son visaige En ceste petite nacelle. Sus, Riagal, entre en icelle Et le va en l'eaue esconser, Affin qu'il se puist affonsser. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 270).

C. -

Afoncer qq. part. "Pénétrer qq. part"

Rem. BERS. ds GD I, 147a.

D. -

"Examiner"

1.

[Une chose] "Examiner qqc. à fond ; approfondir, pénétrer [un sujet, une question]" : Moult penssa la dame a qui aucunement pourroit descouvrir son fait, si les declaira a aucuns maistres qui en celle science estudioient, mais ilz ne lui respondirent pas a son gré et congnut plainement qu'elle avoit mieux affonsé les apparences du comette et des planettes qu'ilz n'avoient. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 523). En verité la lueur de ceste estoille eschauffe l'amoureux feu dont fus saisy naguieres par l'administracion de vostre beaulté. Vous estes entre les pucelles autant flamboyant par dessus les plus cleres comme ceste Aurora flamboye par dessus ces estoilles dont le nombre est tant parfont que nul ne le puet affonser. (LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 290).

Rem. FROISS. (Scheler) ds GD I, 147a.

2.

[Une pers.] "Examiner, scruter qqn" : Maintenant, nous voulons poursuivre De Jhesus, comment on le livre A Caÿphe pour l'enuyer, Affonsser et examiner. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 268). Addition du translateur. A cest exemple si doivent bien prendre garde aucuns qui au jour d'huy, tant entre les princes comme entre le commun peuple, ne cessent d'eulx vanter, une fois de leur force et vaillance, l'autre fois de leur lignaige. Et, brief, par leurs jengleries, nul ne les peult adevancer en quelconque prouesse, habilité ou oeuvre que ce soit qu'ilz ne le precedent. Et, toutesfois, en effect, qui les vouldroit affoncer, on n'y trouveroit que la chanson du coqu. Pour quoy ilz reçoivent le jugement du souverain Juge, qui est que, en la gloire qu'ilz prendent en eulx glorifiant, ilz ont desja receu leur sallaire. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 159).