C.N.R.S.
 
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     AFFONDER1          AFFONDER2     
FEW III fundus
AFFONDER, verbe
[T-L : afonder ; GD : afonder ; AND : enfundrer ; DÉCT : afonder ; FEW III, 872b : fundus ; TLF : II, 36a : affond(r)er]

I. -

Empl. trans.

A. -

"Envoyer au fond, couler" : Car quant le marinier ne scet metre en soy gouvernement, conseil ne aide, il laisse chascun en son gouvernement, chascun se desespere et la tempeste a plus tost la nef afondee. (FERRON, Jeu eschaz mor. C., 1347, 232). Foy que doy a Mahon, bien brief le compparrez. Or sus, hastivement en la mer le gettez ! Je veul qu'il soit errant affrondés et gettés. (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 198). Si vous estiés or sur la roche Du jaiant qui les nez arroche Des grans pierres et des grans cros : Tant est fors, orguilleus et gros Que les nés perist et affonde Dedens la haute mer parfonde (MACH., Voir, 1364, 6741). ...souvent la [l'empereris] hurte et la boute La mer et la fiert de mainte onde, Si qu'a bien pou que ne l'afonde. (Mir. emper. Romme, 1369, 282). ...et, au regard des galères, fustes et aultres navires, pluseurs furent affondées en mer de copz de bombardes, ensamble les Turcz qui dessus estoyent, mors et noyéz. (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 339).

 

-

"Précipiter au fond" : Maint s'en [de Malice] aydent (...) Qui veulent monter es donjons, Mais souvent plus bas que plungions Sont affondez (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 116). Dieu la confonde Et ou parfont de la terre l'affonde (CHART., D. Fort., 1412-1413, 185).

 

-

P. ext. "Renverser, détruire" : Car nous veons partout a la reonde Guerre esmouvoir, que cité l'autre affonde Lune et souleil avoir divers signaulx, Terre mouvoir jusques aux infernaulx [enfers] (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 31).

 

-

[Dans un cont. métaph.] : Se repentence me rent tant d'affliccion que j'ay cuer troublé sicomme se il ne fust pas en moy mesmes, mais feust tout affondé en une riviere de larmes, qui les yeux me rendent troublés tant que ma vertu en est affoiblie. (CHR. PIZ., Psaumes allég. R., 1409, 98).

B. -

Au fig. "Détruire" : Quant ou noble vergier de France Souloient fleurs de lis prosperer, Et en donnant grant habondance De fruict a tous perseverer, Tout homme vivant en cest monde A luy donner ayde pensoit, Mez, quant adversité l'affonde, Ne croy que de nul un en soit. (ROBINET, Compl. François H., p.1420, 128).

II. -

Empl. pronom.

A. -

"Couler"

 

1.

Au propre : Sa nef se trestourne et bestourne, Car une tempeste leva, Si grant que ci ne là ne va Qu'il ne cuide qu'elle s'affonde Ou fons de haute mer parfonde. (MACH., P. Alex., p.1369, 110). Il nous fault la nef ramener Plus pres du bort, a grant foisson, Car nous perdons nostre saison En ceste mer si tres parfonde. Nostre roix si bas s'y affonde Et n'y prenons chose qui soit. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 421).

 

2.

Au fig. "Aller au fond d'une chose, la comprendre" : Le cueur me ratendrist Quant ma penssee s'i affonde. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 409).

B. -

"S'enfoncer"

 

-

Au fig. "Se fixer, s'arrêter" : Achieve ton propos, Sathan, Car je me tiens assez des tiens. De l'oppinion que tu tiens, Grand souspeçon en moy s'afonde. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 57).

III. -

Empl. intrans.

A. -

"Disparaître, s'engloutir, être submergé, couler à fond" : Une grant neif tantost affonde Par une petite crevace S'el n'est estanchiee en la place Que l'en en voit l'eaue saillir (Tomb. Chartr. Dix-huit contes K., c.1337-1339, 172). E ! Diex, je me doy bien doubter (...) que n'afonde Et verse en ceste mer parfonde Et qu'il ne faille que g'y muire. (Mir. roy Thierry, c.1374, 289). ...couvient que la nef affonde (DESCH., M.M., c.1385-1403, 247).

 

-

Part. passé en empl. adj. "(Qui est) coulé, envoyé à fond" : ...et y ot XXXI (e) nefz prinses et XIII affondees, et trois milles hommes mors (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 33).

 

-

[Dans un cont. métaph.] : Savoir nouer ["naviguer"] fault en ce monde Entre les bons et les mauvais Pour guarder que l'on n'y affonde (GARIN, Compl., 1460, 86).

B. -

Au fig. : Dont saint Jeham l'Euvangelistre Nous dit ainsi en son espystre : "Ne weilliéz pas amer le monde. Tout y perist, tout y affonde : Par la char, par la convoitise, Et par l'oeil qui le cuer attise..." (LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 97).

V. aussi affondrer
 

DMF 2020 - Synthèse Monique Haas

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