A. -

"Fait de rejeter qqc., d'y renoncer" : Humilité est a former par abjection quant a l'affection, par consultation ou conseil quant a l'entendement, par subjection laquelle ilz doivent moustrer aux parens, aux maistres et aux anchiens (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 293). Sy leur séoit bien, ce disoient, de volontiers mettre peine à ce que cestes difficultés fussent vuydées entre son père et luy, et que le père le recueillist en grâce et en dilection paternelle, comme son seul enfant, par abjection de son ire. (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 474).

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Estre en abjection. "Être rejeté, méprisé, abandonné" : ...et qui a esté heureuse et es presentement en abjection (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 105).

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RELIG. Abjection de soi-même. "Mépris de soi" : ...abreger, c'est a dire aneantir moy mesmes a moy mesmes par abdication de consolation et toute abjection de moy mesmes. (Disc. amour divine, 1470, 305).

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Oeuvre d'abjection : Et mieulz vault labourer de mortifier en soy ceste enfermeté en recueillant le cuer et les pensees interiorement, en frequentant euvres de humilité et de abjection (Traité S. Sacr. B., c.1450-1500, 164).

B. -

DR. "Aliénation"

Rem. Doc. 1374 ds GD I, 23c.

C. -

"Ignominie, opprobre" : ...enchanteurs et menesterieux de enchantemens sont vraie blasme et diffame a ceuls que dignité de nature ou de personne a ostéz du reprouche de tele abjeccion et vilté. (FOUL., Policrat. B., III, 1372, 212). ...tu qui auroies en disposition pour estre exalté avec les preux, par tes vues et passions volontaires malheuréement seroies devenu abjection et pied choulé des nobles (CHASTELL., Vérité mal prise K., c.1460, 432). La racine de vanité, qui est en moy enracinee originalement me faict (...) hayr et fuyr toute humiliation, vilification et abjection a quoy tend et mene amour aneantissant. (Disc. amour divine, 1470, 311).