I. -

"Faire usage de"

A. -

Usager de qqc. "Avoir l'usage de qqc., être habitué à qqc." : Se ilz ont eu vaillant courage, par non usager et eulx destituer de l'excercite de guerre, devendront laches et meschans (JUV. URS., Verba, 1452, 262).

-

Usager de + inf. : Et fisent là ... amener ... pluiseurs canons et espringalles qu'il avoient de pourveance en leur host, et pourveu de lonch temps, et usagé de mener (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 161). ...ceulx qui point n'ont usagié de scavoir se retraire dedens euls meismes quant il ont compaignie par dehors qui est tres forte chose et de grant perfection (GERS., Montagne contempl. G., 1400, 32).

B. -

Empl. intrans. "Faire usage d'un bien, jouir d'un bien, en exerçant son droit d'usage"

Rem. Doc. 1308 (Neufchâtel) ds GD VIII, 119b.

II. -

(S') usager à/en. "Habituer à, s'habituer à, faire acquérir l'usage de, l'habitude de, acquérir l'usage de, l'habitude de" : Moult est forte chose de delaisser longue acoustumance, mais qui au besoing se veult aux honnourables fais usager et endurcir il ne treuve pas aprés nul si plaisant travail comme celluy dont l'onneur et la renommee naissent aux vertueux. (CHART., Q. inv., 1422, 14). Qui est celui tant ignorant qui ne sache bien que alentour d'eulx se ingerent par presumption, ou entrent par faveur, hommes qui ne lez saivent informer de science, ne usagier a quelque bon ouvrage. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 71). Et principallement le bon chevalier se doit excerciter et usaiger ès faiz d'armes et de guerre et non pas estre oyseux en querant ses delices et plaisances (BUEIL, II, 1461-1466, 71).

V. aussi usagé