I. -

Adj. (Estoile) tresmontaine. "Étoile polaire" : Mon cuer, m'amour, ma dame souvereinne, Arbres de vie, estoile tresmonteinne, Rose de may de toute douceur pleinne, Gente et jolie, Vous estes fleur de toute fleur mondeinne Et li conduis qui toute joie ameinne, Ruissiaus de grace et la droite fonteinne (MACH., Compl., 1340-1377, 256). ...la tresmontaine estoille est LIII. degres de haut (MANDEVILLE, Voy. L., p.1360, 331). ...finablement la pointe de la dicte aguille, ainsi touchie, comme dit est, a son droit, regart a l'estoille fixe et non erratique qui est appellee l'estoille tremontane, par laquelle estoille tous les maronniers cognoissent leur chemin. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 316). Ledit pais est dessoubz l'estoile tresmontaigne, et a nom Godlant. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 247-248). C'est l'estoille tresmontaine (DESCH., Art dictier R., 1392, 289). O puissant ray, estoille tresmontaigne [var. transmontant], Noble arondelle... (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 601). ...Plus reluisant qu'estoille tremonteine. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 672).

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[Dans une compar.] : Car vraiement tuit la comperent A la fleur de lys en blancheur, A la rose en fine douceur, En honneur a la tresmontaine Et en chanter a la seraine. (MACH., Voir, 1364, 136). ...A Dÿane la tresmontainne Qui s'ombrioit a le fontainne. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 123). ...La clarté de vostre bonté Resplent plus que la tresmonteinne Seur toute creature humeinne. (MACH., Bal., 1377, 559). Hé ! royne souvereinne, Qui seur toutes luis Plus cler que la tresmonteinne Es obscures nuis, Aussi l'iaue et li dous fruis De vie prist char humeinne Et fourme en tes costés vuis. (MACH., Les lays, 1377, 408).

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P. métaph. "Guide" : Aux desvoiez estes la tresmontaine, Vo doulx parler leur rent si tresdoulx son Qu'au port d'onneur les radresce et ramaine (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 287).

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[Comme symbole de la femme aimée, qui est un guide pour celui qui lui est tout dévoué] : Tel fu l'amoureux guerredon Que j'euz pour loialment servir La belle qui me fist le don De mes pensées seigneurir Et de moy tout sien retenir ? Celle fu dame et tresmontaine Des biens qu'Amours [l. amours] peuent merir Et de beauté la souveraine. (Cent ball. R., c.1388-1396, 7). Adieu, trop plus belle qu'Elaine (...) ; Adieu, bonne de corps et d'ame ; Adieu tres gracïeux demaine ; Adieu, joyeuse tresmontaine (CHR. PIZ., Duc vrais amans F., a.1405, 115).

Rem. Aussi CHR. PIZ., Oeuvres poétiques, éd. M. Roy, t.1, 155 (ma princepse Tresmontaine) ; 253 (L'amour certaine, Dont je vous aim, trés doulce tresmontaine).

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[Comme symbole de la Vierge Marie, qui est guide] : Vierge, estoille tresmontaine, Corps de parfaite purté... (Mir. ev. arced., c.1341, 143). Prions ent la souverainne Vierge, estoile tresmontainne La mere d'umilité (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 304). O quans en sont et perilz et noyés (...) qui l'aguille de leur boiste n'avoient pas touchie a la Pierre d'aymant, a la Vierge Marie, de ceste vertueuse Estoille tremontane doulcement ravoyans les maronniers desvoyans. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 321). O estoille tres montaine (...), Fleur virgine, Marie tres souveraine (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 265).

II. -

Subst. masc. "Celui qui habite au delà des monts, Lombard" : ...que nulz tremontains ne puissent ouvrer ne faire ouvrer secretement ne en appert, en leurs hostiex, se il n'est orfevre (Mét. corp. Paris L., t.2, 1355, 11).

Rem. Doc. 1380 (Lombars et tresmontains) ds GD VIII, 52c.

V. aussi transmontain