C.N.R.S.
 
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     TOUCHEMENT     
FEW XIII-2 tokk-
TOUCHEMENT, subst. masc.
[T-L : tochement ; GD : touchement ; FEW XIII-2, 7b : tokk-]

A. -

"Contact"

 

1.

[À propos de choses] : Item, je pouse [ que ] la roe appellee ..d.. soit tellement atiutee ou dispousee par contrepoys et autrement que elle soit encline a estre meue, et que elle ne soit meue jusques a tant qu'elle soit touchiee par la roe ..c.. et que par ce touchement soit osté l'empeeschement, et que ..d.. commence estre [ meue ] regulierement. (ORESME, C.M., c.1377, 200). ...si comme il puet apparoir es sons des cloches mises en divers orloges, lesqueles par le touchement des marteaulx donnent sons (DESCH., Art dictier R., 1392, 270).

 

2.

[Par les sens] : Car toute leur delectacion est en le usage de ce que est fait par touchement en viandes et en boires et en delectacion charnel. (ORESME, E.A., c.1370, 222).

 

-

[Par le toucher, par les doigts...] : ...musique, par la douçour de sa science et la melodie de sa voix, leur chante par ses ..%VI.. notes tierçoyées, quintes et doublées, ses chans delectables et plaisans, lesquelz elle fait aucunefoiz en orgues et chalumeaux par souflement de bouche et touchement de doiz (DESCH., Art dictier R., 1392, 269). Et ainsi puet estre entendu des autres instrumens des voix comme rebebes, guiternes, vielles et psalterions, par la diversité des tailles, la nature des cordes et le touchement des doiz, et des fleutes et haulx instrumens semblables, avecques le vent de la bouche qui baillié leur est. (DESCH., Art dictier R., 1392, 270). ...et fut signifié le touchement qu'iceluy de Chandio avoit fait à la targe blanche (Faits Lalaing K., c.1470, 203).

 

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[Au goût] : La tierce [chose] est que le vin bien flairent est grandement confortatif et generatif d'esperis subtil, comme il est declaré. La quarte est que le vin doit estre froit quant au touchement ou saveur et non pas quant a son effect (Rég. santé corps C., 1480, 36).

 

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Touchement (charnel). "Rapport sexuel" : Ce le mariage de Joseph avec Marie a esté conjonction Sanz touchement et union (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 100). Mais le Filz du Pere eternel, Sans aucung toichement charnel, Meu d'amour et de charité, Vint ça juz prandre humanité En la doulce vierge Marie, Qui conceut ce vray fruit de vie Sans corrupcion virginelle (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 93).

 

3.

Au fig. "Fait d'être touché par qqc." : Car, aussi com par le buvraige Se purge l'ardeur et la raige Que l'omme a dedans les bouiaulx, Semblablement se purgent ciaulx Par confession nette et pure De l'orde pensée et obscure Et du touchement des pechiez Dont ilz sont dedenz entechiez, Car tousjours par chose contraire Fault maladie des corps traire (DESCH., M.M., c.1385-1403, 238). Estant couché soubz ung myrthe plaisant Et maintz chasteaulx en Espaigne faisant, Triste et pensif sans raison evidente, Senty naguiere douleur tresvyolente Par touchement d'invisible action, Qui me picqua et donna passion Si griefve au cueur qu'en fuz presque transy, Et ne sçavois dont procedoit cecy (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 159).

B. -

"(Sens du) toucher" : Mais bien sont aucunes delectacions selon le sens corporel de touchement qui en sont exceptees et sont tres liberales, si comme sont celles que l'en a en certains esbatemenz, comme luites ou coursses [sic] pour soy eschauffer et excerciter. (ORESME, E.A., c.1370, 222). Item, le sens de voiement differe du sens de touchement en ce que il est plus pur et plus esperituel et moins materiel que n'est touchement (ORESME, E.A., c.1370, 512). Et le touchement sent chaut et froit, etc. (ORESME, E.A.C., c.1370, 276). Or traictons a present du sens du touchement, ou quel concupiscence domine, mesmement Venus et luxure, laquelle aucuns qui les choses ignorent se confient que es cours elle soit blande et souefve, errans en ce que les femmes ont a coustume ceulz aymer qui sont de vestemens ornéz... (PICCOLOMINI, De curialium miseriis epistola L., c.1458-1477, 94). Et si ces choses icy sont aux hommes privéz griefves, certes elles sont aux curiaulx importables ; ne n'a le touchement en quelconque autre lieu delectation moindre qu'il y a aux sales et aux palais des roys. (PICCOLOMINI, De curialium miseriis epistola L., c.1458-1477, 95).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

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