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SURLEVER, verbe |
[T-L : sorlever ; GD : sourelever/sourlever ; FEW V, 275a : levare] |
I. - | Empl. trans. "Hausser, mettre plus haut (une construction)" : ...pour avoir fais quatre bendes et deux plates tout de neuf et 4 bendes appellees en thiés "leughenbendes", come d'avoir le dit molin surlevé ([Doc. 1436. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 904]). |
| - | "Redresser (un engin)" : Ses enffans et sa femme em print a aviser : Adoncq a l'endemain les a fait enterrer, Puis a fait vittement ses engins surlever, Et devant son chastel en a fait six mener ([Huon Bordeaux B., c.1400-1450, 57]). |
| - | "Soulever" : Et par la vapeur de ce feu [de saint Paul], les pailles perissoient et la clere flambe de verité se esdressoit en resplendissant jusques au ciel par haultesse et estoit mesmement surlevee de [var. souzlevee par] ceulx qui s'efforçoient de lui agraventer ([BATALLIER, Lég. dorée D.-L., 1476, 596]). [Var. ds VIGNAY, ms BNF fr. 241, a.1348] Quant esvillie fu le dame de gran pris, Moult fu tristre ses cors et au penser pensis, Se main a sourlevee et sy sainna son vis. ([Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 32]). |
| Rem. ORESME (ms., celui qui trahine son vestement pour ce que il ne ait labeur et peinne ou tristece a le seurlever) ds GD VII, 534a ; leon souslever ds ORESME, E.A., c.1370, 389. |
| - | "Élever (une personne)" : ...Et pour enseignement est dit Que celui qui acroist le bien Commun aussi comme le sien, Du pueple doit estre essaucié Et ou degré d'onneur haucié Et estre sublime [var. surlevé] par gloire ([LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 413]). L'omme est surlevé de choses terriennes par deux eslez : c'est assavoir par simplicité et par purté. Simplicité doit estre en l'entencion et purté en l'affection. Simplicité entend Dieu, purté le apprehende et gouste. ([Internele consol. P., 1447, 14]). Il te resveille ardaument, et te surlieve puissaument afin que par ton propre poix tu ne trebuches es choses terriennes. ([Internele consol. P., 1447, 215]). |
II. - | Empl. intrans. ou pronom. "Se soulever" : Le noble emperïere sa femme regarda, Quant parceu la roÿne qui ung peu sourleva, Doulcement l'araisonne et puis luy demanda... ([Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 9]). Mais a dire vous sçai de li Que cilz cops rien ne le greva, Ne onques ne s'en sourleva, Ne perdi selle ne arçons. ([FROISS., Méliad. L., t.1, 1373-1388, 125]). Et le roy lui dist : "Belle fille, levez vous et venez seoir au pres de moy, car je vous vueil tenir par la main." Adont la sage pucelle se surleva ung petit ([Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 423]). Adont il perceut une couche la plus riche qu'il eust oncques veue sus quoy le roy Gadiffer estoit assis, qui se fist surlever a l'encontre de son frere. ([Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 19]). Et quant elle eut ce dit, le mal d'enffanter lui print et la mort de son mary lui vint au devant, pourquoy elle se print a escrier tellement que les entrailles de son ventre s'en surlevoient. ([Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 160]). |
| Rem. De vita Christi (ms. du XVe s., il s'est surlevé de soy en l'air ou chiel) ds GD VII, 534b. |
DMF 2020 - Article revu en 2015 |
Pierre Cromer |
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