A. -

"Surabondance, profusion" : ...car il convient comparer la superhabundance des instrumens a l'euvre et ne convient en rien faire ceste comparoison en resgardant a richeces ou a noblesce. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 139). ...elle est nommee et diffinee ou determinee par la superabondence et par la vertu de son excellence (ORESME, C.M., c.1377, 190). Mais auxi nous qui icy sommes a parler et oÿr aucune chose qui soit a vostre loenge et a nostre ediffication, qui scavons que sans grace nous ne pouons proffiter se nous ne recourons devotement a vous, qui estes plaine de grace, plaine par excellence et superhabondance, la nous pourrés vous denier ? (GERS., Annonc., a.1400, 228).

B. -

"Surabondance, excès" : Ypocras nous ensaigne pronostiquer par la superhabondance et excez de fleurs venans es fames, et ausi pour le deffaut d'icelles. (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 136). Car par superhabondance ou par deffaute est corrumpue actrempance et fortitude aussi (ORESME, E.A., c.1370, 150). Donques prodigalité est superhabondance en donnant et en non prenant et deffaut en prenant. (ORESME, E.A., c.1370, 236). Mais celui qui poursuit les superhabondances des choses delitables vers lesquelles nous dison aucun estre actrempé et desactrempé, et qui suit plus que il ne convenist les tristeces contraires de fain et de soif et de chaut et de froit, et toutes teles choses qui sont en touchier et gouster, et qui les poursuit et fuit, non pas par eleccion, mais hors eleccion ou contre eleccion et entendement et raison qui sont en lui, -- tel est incontinent simplement (ORESME, E.A., c.1370, 377). Et le prudent fuit les superhabondances de teles delectacions selon lesquelles l'en est dit desactrempé. (ORESME, E.A., c.1370, 404). Et pour ce, il apelle les extremes superhabundance et deffaute. (ORESME, E.A.C., c.1370, 167). Fievre n'est que une superhabondance de chaleur et de humidité estranges et innatureles (EVR. CONTY, Probl. Aristote, 1380, XXVI, 49, 236 v°).

Rem. Hist. prem. destruct. Troie R., c.1470-1480, gloss.

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De superabondance : Car ceulz qui seulent mengier et boire indifferentement ce que est mis devant eulz, et en prennent tant que ilz se emplent trop, il font ce de superabondance et excés de nourrissement pris oultre ce qui leur convient selon nature. (ORESME, E.A., c.1370, 224).

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À superabondance. "En quantité excessive" : Mes se celui qui a du fourment a superhabondance ne a present besoing de vin, toutesvoies pour la commutacion a venir et pour acheter vin ou autre chose quant il en avra neccessité, la monnoie nous en est plaige. (ORESME, E.A., c.1370, 296).

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Avoir superabondance de/en qqc. : Et celuy qui a superhabundance ou excés en paour n'a pas nom imposé (ORESME, E.A., c.1370, 165). Ou XVIIIe. chapitre il monstre comme l'en met hors des cités ceulz qui ont superhabundance de puissance oultre les autres. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 142).

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Au plur. "Comportements excessifs" : Or est verité que l'incontinent est tel et telement disposé que il parsuit les delectacions corporeles selon superhabondances et hors ordre de droite raison. (ORESME, E.A., c.1370, 393).