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SUERIE, subst. fém. |
[FEW XII, 393a : sudare] |
"Action de suer" : Peresse fui de tout ton pooir, Si tu vieus paradis avoir. Homme et fame negligent [vers trop court] A cerche ["charge"] sont a toute gent. Vieus tu savoir qui perceus ["paresseux"] tue ? Quant chascun jour au matin sue. Biau frere, lesse ta surie ! A servir pren dame Marie ! Par matin el ne suoit mie. Qui souvent sue, pou Dieu prie. ([Propr. choses Rosarius Z.S., c.1330, 147]). |
| - | Arg. "Séchoir où le tanneur fait suer les peaux" (Éd.) : Entervez à la floterie ["la justice, les juges"] Chanter leur trois ["tromper par des mensonges"] sans point songer Qu'en astes ["sur des perches"] ne soiés en surie Blanchir voz cuirs et essurger ["dégraisser"]. ([VILLON, Ball. jarg. T., c.1455-1460, 334]). |
| . | "Effusion de sang" (Éd.) : Gailleurs ["trompeurs, filous"] [bien] faitz en piperie Pour ruer les ninars ["les archers du guet"] au loing A la sault ["sauvez-vous"] sans suerie ([VILLON, Ball. jarg. T., c.1455-1460, 327]). |
| Rem. Cf. P. Guiraud, Mél. M. Cohen, 1970, 168-169 : dans les deux ex. de Villon suerie serait un dérivé de soe "corde" et désignerait le gibet. |
DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 |
Pierre Cromer |
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