C.N.R.S.
 
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     SUBVENIR     
FEW XII subvenire
SUBVENIR, verbe
[GDC : subvenir ; FEW XII, 377b : subvenire]

A. -

[D'une pers. ou d'une chose] "Aider, secourir, soutenir"

 

1.

Subvenir qqn. "Aider qqn, secourir qqn" : Le prudent disciple s'esjoïsse d'avoir tousjours ung compaignon auquel il puisse descouvrir sa propre consienche, qui puist diligenment subvenir en fourtune tourblee (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 269). ...tiercement sa misericorde preste a nous touz jours subvenir (Mir. femme, 1368, 182). Et comment entendez vous, dame, fait elle, que je vous puisse secourre et subvenir au confort de vous deux sans mon honneur perdre, ce que je ne doy faire et ne feroie pour tout l'or de Venise, combien que pour vostre bien me vouldroie jusques a tout emploier... (Comte Artois S., c.1453-1467, 124). Pour patrociner vos cas, Advocatz, Non cincq cens mille ducatz, Au trespas, Ne vous sçauroient subvenir (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 76). Et adonc Charles ordonna en Espaigne de ses barons par maniere que nul ne l'osa assaillir ne luy faire guerre, car tousjours il estoit victorieux de ses ennemys par [la] grant puissance qu'il mennoit, aussy par la grant vaillance de Roland, Olivier et les aultres pers de France et par la distrection qu'il avoit, et principalement par la grace de Dieu, qui ne fault point a subvenir ses subjetz et a donner a la fin son amour et sa grace (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 199).

 

-

Subvenir à qqn : A cheulx qui suent et qui labeurent en la misere de ceste vie ne peuent nulz aultres solas subvenir que cheulx de pacience (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 202). Ne faisons rien contre eulx en tenchant ou arroganment, mais soions prest, en tout temps et en toute euvre, de donner lieu a cheulx qui sont obstinéz et de subvenir et secourir voulentiers a cheulx qui sont en labeur occupés (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 276). Et dit ainsi le texte en l'autre translacion, que il se efforce d'estre content de petit vivre quant a soy en neccessité, afin que il puisse subvenir et aidier as justes. (ORESME, E.A.C., c.1370, 233). ...un est aidier ou faire proffit et subvenir l'un a l'autre (ORESME, E.A.C., c.1370, 423). J'ay demandé mes dieux pour moy souvenir, mais ilz ne vuellent ouïr et ne me vuellent ayder, et dis aussy qu'ilz ne sont de nul confortement remplis quant a ceulx qui les requierent ilz ne scevent subvenir (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 8).

 

2.

En partic. Subvenir (à) qqn. "Aider, secourir, soutenir qqn financièrement" : ...affin qu'il satisfist au prince de or, subvenist et aidast au peuple périllant (ORESME, Monnoies W., c.1365, XXXII). Et, après ledit cry fait, fut derechef publié comme des pieça le roy, pour lui subvenir à aucuns ses afaires et pour la neccessité de son royaume, eust mis et ordonné ung escu à estre paié et levé sur chascune pippe de vin amené dehors du royaume et qui en seroit tiré, et de toutes autres denrées à la valeur, qui par aucun temps avoit esté delaissé à cueillir : lequel aide d'un escu sur chascune pipe de vin seulement, et non point sur autre marchandise, fut derechef mis sus par toutes les extremitez de ce royaume. (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 5). Item, a maistre Jehan Cornu, Autre nouveau laiz lui vueil faire, Car il m'a tousjours subvenu A mon grant besoing et affaire. Pour ce, le jardin lui tranffaire Que maistre Pierre Bobignon M'arenta, en faisant reffaire L'uys et redrecier le pignon. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 86). ...avons conclud et deliberé requerir le corps de nostre bonne ville de Chartres de nous subvenir et aider pour ceste fois, par maniere de prest de la somme de quatre cens escus d'or (Lettres Louis XI, V., t.6, 1477, 116). ...nous avons advisé (...) tant pour le support de nosdiz autres subgectz paians tailles, comme pour obvier à la rompture qui pourroit avenir au fait de nostredicte armée (...) dont s'en suiveroit dommaige inreparable à nous et à toute la chose publicque de nostre royaume (...) requerir et prier vous et autres noz bonnes villes franches, de nous subvenir et aider à ceste neccessité, d'une somme (...) montant à vostre part la somme de quatre mille livres tournois. (Lettres Louis XI, V., t.7, 1478, 20). Si vous prions (...) sur tant que des[irez] l'entretenement de nostredicte armée (...) que à ce besoing nous subvenez et nous donnez et octroyez ladicte somme de IIIm l. t. pour ceste foiz (Lettres Louis XI, V.M., t.10, 1478, 398).

 

-

Empl. abs. : Et, en aultre lieu, dit qu'il est necessaire que les monnoies soient trouvées, espécialement pour subvenir en l'usaige publicque. (ORESME, Monnoies W., c.1365, X). Si vous prions (...) que nous veullez donner et octroyer à cestui nostre besoing (...) aucune somme d'argent presentement à vous supportable pour icelle convertir et employer en ce que dit est et aussi pour subvenir en nos autres affairez. (Lettres Louis XI, C., t.1, 1438-1461, 22).

 

3.

Subvenir à qqc. "Apporter un soutien à qqc. ou en qqc." : Et ne convient pas tant seulement subvenir au corps, mais aussi a l'ame moult plus (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 345). LE PERE. Quel estat doncq esse que tu procure ? A quelle fin tens tu de parvenir ? Par Jupiter, ta vie est tant obscure Qu'en rien qui soit je n'y puis subvenir. (LA VIGNE, S.M., 1496, 166). LE POVRE. (...) Ayez pitié de mon adversité ! En ce jour d'uy soyez moy favorable Et regardez ma grant proplecité : Povre homme suis, plain de mandicité ; Pour ce, messieurs, regardez moy a point Et subvenez a ma neccessité, Car en effet je suis tresmal en point. (LA VIGNE, S.M., 1496, 196). N'a pas longtemps qu'en la grande et renommee cité de Rome, j'estoye tenu et reputé le plus grant aprés le Sainct Pere, qui cuydant secourir et subvenir aux extremes affaires de mon frere - comme raison le vouloit - par gens voisins, noz ennemys, suis mis en mesme dangier et captivité que mon frere (ANTITUS, Poés. P., c.1500, 75).

B. -

"Pallier, soulager"

 

1.

Subvenir à qqn. "Soulager qqn" : De l'artation et indisposition qui est en la femme, par quoy elles ne sont convenables a amplexemens viriles, il fault tenir, jassoit que ce viengne de nature, se on leur puet aidier et subvenir par benefice de medecine, il n'empesche pas le mariage. (Sacr. mar., c.1477-1481, 76).

 

2.

Subvenir qqc. "Pallier qqc." : Car par le boys ung bon marchant Si passa, lequel eut pitié De moy, et pour la povreté Subvenir a mes pere et mere, D'une charité singuliere Ce signet, certes, m'a donné. (Myst. jeune fille L., c.1413-1445 [c.1530], 47).

 

-

Subvenir à qqc. : Car elles [la musique speculative et la sensible] ne sunt pas de leur nature ordenables pour subvenir a neccessité humaine ne aussi pour acquerir gaing. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 343). Nous voulons avoir vostre avis Pour encontre eulx remedyer, Aussi pour garder le pays Qu'i veullent venir exciller. Pour subvenir a l'encombrier Qu'i pourroient faire cy devant (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 145).

C. -

Subvenir qqc. à. "Faire venir qqc. sous, soumettre qqc. à" : Pourquoy veult il par rapine et usure Subvenir tout a son auctorité Quant mourir fault et que si pou on dure ? (Paraboles Maistre Alain H., 1493, 116).

V. aussi souvenir2
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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