C.N.R.S.
 
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     SOUPER1          SOUPER2     
FEW XVII *suppa
SOUPER, verbe
[T-L : soper ; GD : souper ; GDC : souper1 ; FEW XVII, 286b : *suppa ; TLF : XV, 768b : souper2]

I. -

Empl. intrans. "Prendre le repas du soir" : La table mettez, je vous pri. Souper vueil et puis sanz detri Aler couchier. (Mir. Theod., 1357, 95). Quant il orent souppé, il s'allerent couchier (Hugues Capet Lab., c.1358, 165). Et souppèrent celle nuit... à Fonsomme, à deux lieuwes de Saint Quentin... il quidoient, au disner, soupper à Saint Quentin. Enssi va des aventures (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 251). Ore je vueil (...) Qu'alez souper et vous esbatre Jusqu'a la nuit. (Mir. Clov., c.1381, 240). ...lui et autres compaignons dont il ne scet les noms, fors d'un nommé Castille, souperent ensemble à l'enseigne de l'Escrevisse, à la porte Baudet ; et quant ilz orent soupé, dirent li uns aus autres qu'ilz s'en alassent coucher au lieu que l'en dit le port au Fain de Paris (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 11). ...ilz arriverent environ heure de vespres, et si tart ariverent, que quant ilz orent deschargié icelle charrete et ilz vouldrent sousper, ilz convient qu'ilz soupassent à la chandelle (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 345). Et incontinent retourna icelli Breton, et dist à lui qui parle qu'ilz souppassent, sanz autre chose lui dire, soupperent ensamble avec leur hostesse, et, en souppant, demanda il qui parle audit Breton se il vendroit avec lui le landemain matin (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 532). Et lors appresta le roy son erre, et entra en mer a belle compaignie, et tant erra qu'il arriva la nuit de devant la sourveille Saint Jehan ou chastel de l'Espervier, et fist tendre un bel paveillon devant, et souppa tout a son aise, et puis se ala couchier, et dormy jusqu'au lendemain... (ARRAS, c.1392-1393, 302). Quant ilz orent souppé, et ilz orent lavé, et que graces furent dictes, ly sires de layens print Remondin par la main et l'enmena asse oir sur une couche pour deviser entre eulx, tant comme les derreniers soupperent. (ARRAS, c.1392-1393, 53). ...lieve matin et couche tart, disne et souppe aprés les autres (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 208). ...car sa condition estoit à present d'emploier la nuit à veiller et po faire, et le jour à dormir, disnoit à IIJ ou IIIJ heures après midi et soupoit à minuit, et aloit coucher au point du jour (BAYE, II, 1411-1417, 232). Couvrons les tables par maniere Que nos seigneurs puissent soupper (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 47). Comment Loissellench souppa avec la royne. (LA SALE, J.S., 1456, 169). Voulez vous venir Souper avec moy, maistre Pierre ? (Path. D., c.1456-1469, 182). Et, fut l'assiete dudit souper en la Galerie Dorée, reservé madicte dame de Nerbonne, qui estoit fort grosse, qui, pour son aise avoir, avecques sondit mary et jusques au nombre de huit souperent en une chambre basse dudit hostel ou logis de Jehan de Roye, secretaire de monsr le duc de Bourbon et garde dudit hostel de Bourbon. (ROYE, Chron. scand., II, 1460-1483, 67). Maintenant il me fault gesir Incontinent que j'ay souppé. (B. veoir, p.1480, 14). Et aprés disner alla au sermon que fist le dict seigneur Pynelle, puis oyt les Vespres, souppa au dit Saint Jehan et coucha en son logis. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 260).

 

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[À propos du dernier repas qu'a pris le Christ avec ses apôtres] : Le tresdoux fruit de vie quil nous vient visiter, Quant il nous voult des mains du diable acquictier, Par sa mort precieuse qu'il souffrit mout amere, Appella ses apostres, puis sil leur dist : "Mes freres, Par desir de soupper avec vous sopperé ; Creéz, devant ma mort jamés n'y mangeré." (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 121).

 

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Donner à souper à qqn : Ces ambassadeurs Anglois passerent à Ville-Arpent, et leur fist le connestable de Castille, messire Olivier de Clayequin, très bonne compaingnie et leur donna ung soir à soupper, (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 104). Et fu li rois de Navare moult honnerés de li et de ses gens , et li dona che soir à soupper moult hautement (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 125). Et donna Anthoine aux dames et aux bourgois et aux gentilz hommes de la ville qui avoient esté avecques lui, a soupper, et le lendemain a disner. (ARRAS, c.1392-1393, 194).

 

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Souper de qqc. : L'OSTE. Frére, vostre lit est tout prest. Menez le couchier, belle fille. Je m'en vois un po en la ville. Guillot, quant elle revenra, Souppez de ce qu'il y ara Tout a vostre aise. (Mir. Theod., 1357, 97). Le plus des foiz monseigneur se disne et souppe de bescuit et de la belle fontaine (C.N.N., c.1456-1467, 110).

II. -

Empl. trans.

A. -

Souper + obj. interne : Et que pourrons nous soupper ? (C.N.N., c.1456-1467, 581).

B. -

Souper qqn. "Donner à souper à qqn"

 

Rem. Mabrien V., 1462, gloss.

 

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[Cont. métaph.] : ...souvent me souppe Ire De temps perdu (CHAST., Temps perdu D., a.1450, 20).

 

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Estre mal soupé. "Faire un mauvais repas, être mal nourri" : Item, le roy et tous les siens, en signe de triumphe et victoire, coucha au dit camp de bataille, et jaçoit ce que les povres gens d'armes eussent tout [le] jour besongné virillement et vertueusement comme dit est, et eussent defendu et servi leur maistre loyaulment en tel danger ou ilz s'estoient trouvez, si furent ilz mal souppez, mal traictez et mal logez. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 290).

 

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Loc. fig. Estre soupé. "Être joué" : Va t'en coucher, tu es soppé. (Sots triumph., c.1475, 48).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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