"Attentif, appliqué, diligent" : Mon seigneur mon pére et sa gent Ay avec moy ci amenez, Pour estre touz crestiennez (...). Pour Dieu, biau pére, en cest affaire Soiez songneux. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 299). Moult emploie bien son labour Qui vous sert, vierge precieuse, De cuer et pensée songneuse (Mir. roy Thierry, c.1374, 273).

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[Suivi d'un compl. introd. par de] "Attentif à qqc. ou qqn, qui veille sur qqc. ou qqn" : L'AMPEREUR. Alez, maistre, donc en bonne heure ; Or soiez de mon filz songneux. (Mir. st Val., c.1367, 126). J'ay cy trouvé ces bonnes gens Qui de moy sont si diligens, Si curieux et si soingneux Que chascun me fait qui miex miex. (Mir. Berthe, c.1373, 196). Clers et laiz, vilains et gentilz, Qui sont (...) entalentiz Et songnieux du bien de ce regne... (Mir. fille roy, c.1379, 37).

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[Suivi d'un inf. introd. par de] "Soucieux de faire qqc., attentif, appliqué à faire qqc." : GABRIEL. Michiel, de faire oir noz voiz Arons nous pensée soingneuse. (Mir. ev. N.D., c.1348, 76). LE ROY. C'est bien dit ; pensez d'en aler, (...) Et soiez songneux et jalous De li [mon filz] garder. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 244). Si m'en fault [de ses biens] estre curieuse Et de la fille aussi songneuse Faire nourrir. (Mir. fille roy, c.1379, 29).
 

A. -

[D'une pers.] "Soucieux de, qui s'occupe attentivement de"

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Soigneux de + inf. : Sus, sus, d'ambler soiez soigneux. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 138). Il me fault bien estre songneux De les servir de cueur begnin. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 132). Si devez bien estre soigneux De voloir avoir ceste place. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 473).

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Soigneux de qqn : Seigneurs, de verité je croy Certaines femmes trop piteuses Des prisonniers et moult sogneuses (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 135).

B. -

[D'une action] "Qui est fait avec soin, application" : Ne say qu'en dire ne penser, Mes noz malades fault penser Par une voye tres oigneuse [l. soigneuse] (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 548).
 

A. -

"Qui se soucie de, attentif"

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Estre soingneus de + inf. : Et se Pité me vuet estre piteuse Et bonne Amour par pensee amoureuse Li ramentoit ma doleur dolereuse, Je ne doubt point Qu'elle n'en soit vers moy plus gracieuse Et de savoir mon estat plus songneuse ; Et s'il est bons, elle en sera joieuse. (MACH., F. am., c.1361, 170).

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Empl. subst. : C'est souffissance couvoiteuse ; C'est pais dolente et rioteuse ; C'est vanité ; C'est pacience dongereuse ; C'est diligence paresseuse ; C'est oubliance la soingneuse Contre amité ; C'est l'arbre d'inhumanité, Enraciné seur fausseté (MACH., R. Fort., c.1341, 42).

B. -

En partic.

1.

Estre soingneus. "Faire preuve d'une activité empressée (dans la poursuite d'un but)"

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Estre soingneus que : Et s'on mesdit ou tu seras, En l'eure le rabateras, Car tels mesdit souvent d'autrui Qui a moult a mesdire en lui. Soies diligens et songneus, Qu'onques juenes homs paresseus Ne pot a haute honneur venir Ne son heritage tenir, Qu'il n'en perde ou qu'on ne li tole. (MACH., C. ami, 1357, 125).

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Estre soingneus de + inf. : Messires Bremons de la Vote Ot la siste [galée], qui par mer flote Plus legierement c'une aloe Ne vole, dont chascuns la loe. Garnie estoit de bonnes gens, Qui sont songneus et diligens De serchier la mer et la terre Pour avoir honneur et acquerre. (MACH., P. Alex., p.1369, 144).

2.

Estre mal soingneus. "Être négligent" : Mais elle ne fu periceuse De rescrire ne mal songneuse, Ains me rescript par le message Ce qu'est escript en ceste page (MACH., Voir, 1364, 370).
 

"Qui s'occupe bien de qqn"

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Estre soigneux de ses enfants : Et sachiez que Melusigne (...) estoit si tres soingneuse de ses enfans, qu'ilz croissoient et amendoient si fort que chascun qui les veoit s'en donnoit merveille. (ARRAS, c.1392-1393, 79).
 

Soigneux de qqc. "Qui prend soin de qqc., soucieux de qqc." : Item, et especialment pourront remonstrer comment le feu roy Henry, cui Dieu pardoint, estoit soingneux de leur paiement. (FAUQ., II, 1421-1430, 365).
 

Soigneux de. "Soucieux de" : Et sont diligens et songneux De faire en tous cas leur devoir (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 142). Si soit soigneuse de les faire lever matin (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 154).
 

"Attentif, zélé dans l'accomplissement des actes qui sont de son ressort" : Et pour ce dist Tullès que le prince doit estre songneux et dillegement pourchassier que son païs soit bien garny de tous vivres (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 16).
 

A. -

"Choisi et/ou appliqué avec soin" : ...n'est il possible a bon gouvernement et soigneuse medicine que vous puissez repasser ? [Adresse à une grande malade] (C.N.N., c.1456-1467, 142).

B. -

Soigneux de + inf. "Qui prend soin de" : ...Dieu scet puis qu'il eut ce bien s'il estoit diligent et soigneux de se trouver vers elle qu'il amoit plus que tout le demourant du monde. (C.N.N., c.1456-1467, 305).
 

"Préoccupé, soucieux"

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Estre soigneux pour + inf. "Se préoccuper de" : ...estre songnheux Me fault pour avoir de la telle, Que soit blanche, doulcete et belle. J'en vaiz querir je ne sçay ou. (Pass. Auv., 1477, 237).
 

"Attentif, qui prend les choses au sérieux"

-

[A1 humain] est soigneux de [A2, inf.] : ...il fist folie, quant il ne fu plus songneux de garder Audenarde que il ne fu (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 180). Si arresterent et conclurrent les capitaines entre eulx que, sus le soir, ilz se departiroient et enmerroient tout leur butin et leurs prisonniers dont ilz en avoient plus de deux cens ; et de ce furent-ilz soingneux, car ilz mistrent bonnes gardes aux portes, (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 220). ... et l'avoient les gardes empris a garder sus l'abandon de lors testes. Si en estoient tant plus songneus, (FROISS., Chron. D., p.1400, 802).

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[A1 humain] est soigneux de [A2 concret] : ...pour itant besongnoit il bien à... cil d'Audenarde... que il fuissent sus leur garde et songneus de leur ville (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 218).
 

Soigneux de + inf. "Soucieux de" : LE MARQUIS, voulant esprouver sa femme :. Moult ay bonne fortune eüe Quant femme ay pris si vertüeuse Et de tout bien faire soigneuse, Qu'ains maiz je ne vi la pareille ; De sa prudence me merveille, Maiz sa constance esprouveray. (Gris., 1395, 51).