C.N.R.S.
 
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     RASSOUDRE     
FEW XXIV absolvere
RASSOUDRE, verbe
[T-L : rassoudre ; GD : rassoudre/rassaurre ; FEW XXIV, 54b : absolvere]

A. -

"Absoudre" : Gilles dont le rassault de ceulx qu'il ot oÿs (...) La fut Charles rassaulx qui en fut resjouÿs (Tristan Nant. S., c.1350, 689). Saint Gilles le rassoult (Tristan Nant. S., c.1350, 724). ...en ly confiessant moult tenrement larmie. Ly évesques le rassot, quant sa cose ot oye (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 192). Le cardinal de Pierregort, Pour les nostres donner confort, Pour adrecier leur conscience, Rassorre et donner penitence, Fu legas en ceste besongne : Car c'est uns homs qui bien besongne. (MACH., P. Alex., p.1369, 22). Chascuns rassoubz fut de coupe et de paine Du noble Mille, evesque de Beauvais. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 134). Ensement fut Bertran paiez et delivrez De l'avoir l'apostole et des clers coronnez, Et fu du tout rassoubz et tres bien confremez, Luy et toute sa gent qu'il avoit amenez. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 174). [Autre ex. p.363, v.18457, rasoux] ...et fuit la cité rasolte tout aussy bien comme ce que la dite excommunication n'y heust oncques estés (AUBRION, Journal L., 1465, 13).

 

Rem. Doc. 1338 (Liège, soient rassols) ds GD VI, 613b.

B. -

[D'un prêtre, d'un moine, p. iron.] "Posséder (une femme)" : Li prestrez voit le belle, li sans li est muez : De la biauté de lui fu tous enluminés. "A ! pucelle gentis," dist li prestrez senés, "Pléust à Jhesu-Crist, qui en crois fu pénez, Que dedens mon moustier fuisse o vous enfremez ! Mais je vous rassorroie à genoulz dénuez." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 140). Que chuis moisnes est grans, fors et fiers et franis ! Qu'il est bien aprestés et bien quianevis [l. amanevis ?] De rassaurre nonnains, par nuit, ens en leur lis ! (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 90). Prestres ne valent riens, on le dist grant piècha, Sé che n'est pour atraire che c'uns bons prud'oms a ; Et se femme rassorre, là où nulz ne sera. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 147).

 

Rem. GD VI, 610a, traduit par "assaillir", interprétation admise par FEW XXV, 504a-b : *assalire. Comme il s'agit toujours d'un prêtre ou d'un moine, le rattachement à rassoudre est plus vraisemblable (avec jeu de mots sur assaillir ?). Cf. T-L VIII, 324-325.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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