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OUILLER, verbe |
[GD : ouillier ; FEW VII, 317a-b : oculus ; TLF : XII, 708b-709a : ouiller] |
A. - | "Remplir [un tonneau] jusqu'à la bonde (l'oeil) à mesure que le niveau baisse" |
| Rem. Doc. 1322 (eullier) ds GD V, 665b. |
B. - | P. anal. "Compléter qqc. (par autre chose qui renforce)" : Que on ne puist ouller feustre, se il n'y a autre port que de lui mesmes. ([Ordonn. rois Fr. S., t.7, 1393, 565]). [Éd. : "Je crois que le sens de l'article est, que lorsque l'on employe du feutre, qui est une étoffe mole et de peu de consistance, il faut y joindre une autre étoffe pour le soûtenir" ; plutôt "qu'on ne peut le renforcer, qu'il ne peut être doublé que par lui-même" ?] |
C. - | Au fig. "Remplir ; bourrer (avec valeur péj.)" : Car pour plus de paine m'oullier Et de travail porter en corps, J'alay prendre ceste moullier ([CHAST., Temps perdu D., a.1450, 32]). ...vil et soueillé De ces vice et peché oueillé ([RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 564]). Et est tresvilement soueillee, Maculee, honnie et oueillee ([RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 611]). |
REM. L'ex. de CHART. que cite GD V, 665b, est lu aouilliés ds CHART., L. Esp., c.1429-1430, 10. De même plutôt aouiller ds l'ex. suiv. : ...voz drois vouldra brouller (...) En s'efforçant vostre ouvrage a ouller ([HAUTEV., Compl. H., c.1441-1447, 61]). |
V. aussi aouiller |
DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 |
Robert Martin |
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