C.N.R.S.
 
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     NOUVELLEMENT     
FEW VII novellus
NOUVELLEMENT, adv.
[T-L : novel (novelement) ; GD : novelment ; GDC : novelement ; DÉCT : novelement ; FEW VII, 203a : novellus ; TLF : XII, 277b : nouvellement]

A. -

"De façon nouvelle, en nouveauté" : Lequel conseil il creust ; et lors, au partir de la taverne où il avoient beu, fist fere nouvellement et la premiere fois le signe de tonsure (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 70). Il [l'amoureux] sur tous sera le mieulx condicionné, et en fais d'armes a son povoir le mieulz et le plus nouvellement armé, monté et habillié. (LA SALE, J.S. E., 1456, 59).

 

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"Pour la première fois" : ...et, s'il le prent en tele devocion comme il doit, je tieng qu'il est telement nettoié de ses pechiez come celui qui entre nouvellement en religion esprouvee. (JEAN GOLEIN, Rational B.D., c.1370-1372, 690). [Traité du sacre]

 

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Comme nouvellement. "Comme pour la première fois" : O ame devote, creé[e] de Dieu a son ymage, et de son precieux sang amoureusement rachetee, considere et te remambre que jadiz puisque tu estoyes layde et diffiguree par pechié originel, il pleust a ton Dieu [toy] regenerer, abelir et purifier par le sacrement de baptesme, et comme nouvellement te concevoir par grace (GERS., Concept., 1401, 408).

B. -

"À nouveau" : ...et en nulle autre manière n'est la matière des monnoies, soit pure ou simple, à relenquir, ne aussi à reprendre nouvellement (ORESME, Monnoies W., c.1365, XL).

 

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"Une nouvelle fois, une seconde fois" : Qui ne renaist nouvellement Le royaume Dieu nullement Ne peut veoir. (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 239).

 

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"De nouveau, une fois de plus" : ...pour ce ilz ont escript à la Court reitereement et nouvellement au regent et autres gens du Conseil, afin qu'ilz soient tenuz et gardez en leurs drois, privileges, usages et possessions (FAUQ., II, 1421-1430, 298).

C. -

"Depuis peu, récemment" : Sire, nous qui nouvellement Sommes li vostre sodoier... (Mir. Amis, c.1365, 10). ...et nous paiant ladicte aide nouvellement ordenée et les aides et coutumes anciennes dessus exprimées (Mét. corp. Paris L., t.1, 1369, 617). En ses braz cel enfant tenoit, Dont nouviaument jeu avoit. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 80). ...la dame de Mailli (...) estoit nouvellement veufve (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 4). En ce temps que la duchesse demanda conseil de ces choses, estoit nouvellement du duc de Guerles deffiez le roy de France (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 180). ...et pour ce que nouvelment il avoit prins terres à labourer en ladite ville de Heudouville, il, afin d'avoir un cheval pour labourer lesdites terres, se transporta (...) en un jour de vendredi ou samedi, que le marchié estoit en la ville de la Saussoye (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 284). Requise la cause pourquoy elle fu prisonniere oudit Chastellet au temps que la royne vint nouvelment à Paris, dit que ce fu pour ce que elle fu accusée d'une bourse à femme (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 323). En laquelle ville, celle nuit, il qui parle oy dire publiquement et tenir par les habitans d'icelle ville que ledit mons. l'evesque de Poitiers estoit fait nouvellement arcevesque de Sens (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 521). Et quant il fu temps, on enmena l'espousee couchier en un tres merveilleusement riche paveillon, qui fu nouvellement tendu sur la fontaine. (ARRAS, c.1392-1393, 40). Et sachiez que elle estoit en tel party, tant de la doulour de son pere, comme des pensees qu'elle avoit a Uriien, qu'elle estoit ainsi comme une personne qui est nouvellement yssue de son sompme. Mais Uriiens, qui bien perceut qu'elle avoit l'esprit troublé, la saisi doulcement par le bras, et la dreca contre mont, en lui enclinant contre elle ; et, en ce faisant, s'entrefirent moult d'onnour. (ARRAS, c.1392-1393, 119). Par le temps regnoit en Aussay un moult puissant roy, lequel estoit vefves nouvellement, et ne lui estoit demouré de sa femme que une fille (ARRAS, c.1392-1393, 146). Et comment, sire chevalier, dist Anthoine, ne vous semble il pas que la chose acoustumee de longue main ne soit mieulx congneue de ceulx qui l'exercitent que celle qui est nouvellement emprise, et grieve moins ? Par foy, sire, si fait. (ARRAS, c.1392-1393, 155). Et i fu li contes Loois de Blois (...) car aussi moult nouvellement il avoit espousé madamoiselle Jehane de Biaumont (FROISS., Chron. D., p.1400, 267). ...madame la roine Phelippe, nouvellement estoit relevee d'un biau fil (FROISS., Chron. D., p.1400, 411). Tout nouvellement estoit retournés dou roiaulme d'Escoce messires Gautiers de Manni (FROISS., Chron. D., p.1400, 509). ...on faisoit garder et observer certaines ordonnances nouvellement faictes ou Conseil du Roy (FAUQ., I, 1417-1420, 353). À Hayne de Leaue, chevaucheur de mondit seigneur, que icellui seigneur lui a donné pour paier sa raençon à ceulx de la garnisson du Vivier en Brye, 80 frans, lequel nouvellement en portant lettres de par mondit seigneur à Pierre Le Veriat, cappitaine de Brie Conte Robert, a esté prins et destroussé par ceulx de ladicte garnison et mis à raençon à ladicte somme (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1420, 399). Mectons le en ce monuement Quil est fait tout novellement (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 225). ...sur ce que la Court auroit à dire et faire à la venue du Roy, qui estoit nouvellement descendu en la ville de Calays. (FAUQ., II, 1421-1430, 340). Ma dame, j'ay nagueres veues unes lectres d'une ystoire vraye et nouvellement advenue en Allemaine (LA SALE, J.S., 1456, 302). La chose est si fresche et si nouvellement advenue dont je veil fournir ma nouvelle, que je n'y puis ne tailler, ne roigner, ne mettre, ne oster. (C.N.N., c.1456-1467, 159). Ung jeune homme nouvellement marié fut prié de soupper a l'ostel d'un de ses parens (C.N.N., c.1456-1467, 217). ...ung bon frere prescheur (...) choisit une tresbelle femmelette jeune et en bon point, et mariée assez nouvellement a ung bon compaignon (C.N.N., c.1456-1467, 534). EXPLICIT. Cy fine le present livre nouvellement imprimé à Paris Par la veufve feu Jehan Treperel et Jehan Jehannot (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 159). Maistre Pietre le Galloys, medicin et astrologien, nouvellement venu au service du roy Phelippe de France, l'an mil IIcXIIII fut envoyay en Advignon pour conseiller Loys, filz du roy Phelippe (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 123 v°). L'ABBÉ. Messieurs, je vous veulx declairer Ung cas venu nouvellement, Duquel pouons bien souspirer Et lamenter amerement. (LA VIGNE, S.M., 1496, 575).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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