A. -

"Pourvoir qqc. de (d'une protection), protéger qqc." : ...c'est a dire que souvent une bonne petite compaignie de gens munis ["bien protégés, bien équipés"] en nombre et de force survenans ["survenant en nombre et en force"] sur les ennemis en ont emporté la victoire (JUV. URS., Verba, 1452, 255). ...par permissïon Du Dieu vivant fut leur terre munye (SAINT-GELAIS, Séj. honn. D., c.1490-1495, 305).

Rem. GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 4178 ; 4446 (T-L VI, 434).

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Munir (un bâtiment) à l'encontre de qqc. "Protéger (un bâtiment) contre qqc." : ...le constructeur munist volentiers son edifice alencontre du feu (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 321).

-

Au fig. "Protéger" : Le lieu munist peu se l'esperit de ferveur n'y est present ; ne ne durera point telle paix longuement qui est quise par dehors, se l'estat du cuer vacque de vray fondement, c'est a dire se tu ne te tiens en moy (Internele consol. P., 1447, 151). Et par tant, comme le constructeur munist volentiers son edifice alencontre du feu, pareillement ce roy cy, aprés la glorieuse construction de son throne tout novel, l'a volu munir aussi par sens (...), lui a assis quattre posteaux immobiles pour fondement, et a fait de prudence son premier, le second de justice, le tiers de force et le quart d'attemprance. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 321).

Rem. GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 41 (T-L VI, 434).

B. -

P. ext.

1.

"Pourvoir qqn ou qqc. de qqc. (d'une chose nécessaire)" : ...pour ce le munist on [le diacre] du signe de la croix ; le quel dyacre, ainsi signé, le chief encliné, va lire l'evangille (JEAN GOLEIN, Rational B.D., c.1370-1372, 377). ...vous mandons bien expressement que audict jour vous trouvez et rendez à Paris, saisy et bien muny de noz droiz et tiltres, pour proceder et tirer avant en la matiere (Lettres Ch. VIII, P., t.4, 1494, 102). ...vous vueillez icelles deux gallées faire bailler et delivrer au lieu de Gennes (...) munyes et fournies ainsi qu'il appartient et qu'il est dit et accordé par ledict traité. (Lettres Ch. VIII, P.M., t.5, 1496, 50). ...considerant vostre tres reverende paternité munie, proveue et garnie de toutes nobles vertus (ANTITUS, Poés. P., c.1500, 50).

2.

"Accompagner qqc. de qqc." : O sentence pleine de rage, Munie de furieux oultraige, Garnye de venimeux langaige... (Cene dieux, c.1492, 124).