A. - | "Miroir" : Miex aime mes gans enformer Et moi pignier et moi graver, Moy regarder en un mirour Que je ne fais autre labour ([GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 213]). Item, nous ne voions pas la lumiere du soleil en la lune aussi comme en un mireur, car l'en ne verroit pas la lune ainsi comme l'en la voit ([ORESME, C.M., c.1377, 456]). Et se telz corps sont bien poliz, les raiz de lumiere retournent ou sont froissiéz par un meisme ordre, et ainsi telz corps sont mireurs ([ORESME, C.M., c.1377, 456]). Item, la lune est corps sperique perfetement poli, si comme il sera dit apres ou [ .XXe. ] chapitre, et donques, par ce que dit est, se elle fust corps non-transparent et obscur aussi comme est fer ou acier, elle representast la lumiere du soleil en maniere de mireur ([ORESME, C.M., c.1377, 458]). Mais tenir droit tu dois ce mirour, sans le decliner a parvers sens ou malvaiz entendement, car il te ferait la face tortuse et vitupereuse ([CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 284]). |
B. - | Au fig. "Modèle" : ...lesquelx exemples devroient estre vray mireur es chevetaines et grans seigneurs de toute la Crestiente ([MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 524]). Et de ces manieres tenir te soit mirour et lecçon de ton bon ayol, le susdit roy Charles ([CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 92]). Commant se pourte le mireur De toute noblesse, ma dame L'empererix ? ([Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 45]). |