A. - | "Droit perçu au nom du seigneur pour le mesurage du blé (parfois aussi du vin)" : Mon seigneur du Noyers tient en fié du roy (...) la moitié de la joustice haute et basse, la moitié du jalaige, du minage ([Comté Champ. Brie L., t.1, c.1332, 435]). ...certainnes autres rentes admorties appartenanz à l'office des heures de ladite eglise ; c'est assavoir : un four bannier, le minage, le tonluy, moltes... ([PHIL. VI VALOIS, Doc. paris. V., t.2, 1346, 284]). ...monseigneur le mareschal m'a baillé en assignacion à cause de mes gaiges ordinaire de la chastellerie, la vente de la char morte, des bancz, et le minage de Poictiers ([Doc. 1356. In : H. Moranvillé, Bibl. Éc. Chartes 99, 1938, 302]). ...que elles [les soeurs], leurs choses, gens et familiers soient quittes et franches de toute exactions, coustumes, guettes (...), Minages de vins, autres coustumes et impositions ([Ordonn. rois Fr. S., t.3, 1359, 364]). Sur chascun des dis habitans qui tenoit chevaux de harnois, une mine de blé, une mine d'avoinne et huit deniez appellez le Minage. ([Ordonn. rois Fr. S., t.5, 1367, 464]). Mandons en oultre à tous noz officiers, justiciers et subgiez que au dit Jehan obeissent et entendent, en exercent, prenant et cueillant le dit minage. ([Doc. Poitou G., t.4, 1372, 175]). ...depuis la prinse dud. minage, le Roy a assigné les XXX muys de grain dessusd. ([Mém. Compiègne C.-B., 1448, 262]). ...ladicte ville a d'autres charges par chascun an, tant envers le roy, pour la composicion de huit cent livres au lieu des aydes, que de deux cent douze livres parisis pour le minage ([Ordonn. rois Fr. P., t.16, 1464, 238]). |
B. - | P. méton. "Marché, halle où se vendent les grains" : ...octroions, de nostre certaine science et grace especial, tout les droiz que les [dessus] nommez prenoient et ont acoustumé de prendre ou minage et ville de Saint Jehan d'Engeli, avecques tous les droiz et proffiz appartenans et descendans du minage ([Doc. Poitou G., t.4, 1372, 174]). |
C. - | "Rente viagère que se réserve un père en abandonnant ses biens à ses enfants" : Pere et mere, qui tant avés de rage D'enfans nourrir, s'ilz sont grans soyés sage Et gardés bien que nulz d'eulz ne vous pille ; Soyés seigneurs ou vous aurez dommage ; Ne vous rendés a vie n'a minage : Aise sont ceulx qui n'ont ne filz ne fille. ([DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 261]). |