C.N.R.S.
 
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     MALADE     
FEW VI-1 male habitus
MALADE, adj. et subst. masc.
[T-L : malade ; GDC : malade ; AND : malade ; DÉCT : malade ; FEW VI-1, 87b : male habitus ; TLF : XI, 227a : malade]

I. -

Adj. "Dont la santé est altérée"

A. -

[D'une pers.]

 

1.

[Attribut] : Mais je me doubt d'estre malade, Tant ay le cuer pesant et fade (Mir. abbeesse, 1340, 75). ...a tous besoins te porteray, Aiderai et conforteray, Trés loiaument et de bon vueil, Ne jamais laissier ne te vueil, Sain, malade, lié ne mari, Ne que la femme son mari. (MACH., R. Fort., c.1341, 71). Puis s'en raloient en Grenade, L'une heure sain, l'autre malade, L'une heure a cheval, l'autre a pié. (MACH., D. Lyon, 1342, 210). Cils nobles rois dont je vous conte, Toutes les fois qu'en sa nef monte Et il vient dedens la mer haute, Il le couvient estre sans faute Malade si tres durement Et si tres perilleusement, Qu'en la mer ja ne dormira, Ne buvera, ne mengera, Jusques à tant qu'il voise à terre : Là puet il sa garison querre (MACH., P. Alex., p.1369, 51). Li roys en son païs revint, Où si fort malades devint Qu'il jut en son lit moult griefment, Sept semainnes entierement. (MACH., P. Alex., p.1369, 255). ...et cuide souvent celui qui est malade que felicité soit avoir santé, et le souffrecteus dit que c'est avoir richesces (ORESME, E.A., c.1370, 109). Aucuns vivent selon tous leurs desirs, et tousjours sont sains. Lez aultres gardent toutes lez ruiles d'Ypocras, et tousjours sont malades. (Songe verg. S., t.1, 1378, 236). ...saichant le dessus dit Jehan de Ruilly, son voisin, estre homme de bonne vie, estat, gouvernement et renommée, et qu'il estoit moult malades, voulant esprouver les enseignemens à li faiz par sadite marrine, et en entencion de bien faire, et pour vouloir à son povoir trouver le remede de la santté et garison dudit de Ruilly, ala veoir icellui de Ruilly, qui estoit tout malades et couchiez (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 293). Et Remond commence a souspirer comme cil qui grant douleur sentoit, et celle [Mélusine] l'embrace et lui demande : Monseigneur, que vous fault il ? Estes vous malade ? (...) Et cil lui respond, qui moult fu joyeux : Ma dame, j'ay esté un pou malade et ay eu ung pou de fievre en maniere de continue. (ARRAS, c.1392-1393, 244). Et pour lors estoit Remond moult malade et avoit fait son testament, et laissa a l'eglise moult de richesse, et a son chappellain, et a son clerc. (ARRAS, c.1392-1393, 289). ...en son lit Gist malade (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 132). Certes, ma'amye, j'apperçoy bien que vous estes malade et en grand peril. (C.N.N., c.1456-1467, 38).

 

-

Malade de telle maladie : Cedit jour, estoient presques touz messeigneurs de Parlement malades de reume et fievre tout ensemble, par une pestilence d'air qui a couru et cuert puiz l'entrée de ce present moiz (BAYE, I, 1400-1410, 89). ...le Roy estant malade en son hostel de Saint Pol à Paris de la maladie de l'alienation de son entendement (BAYE, I, 1400-1410, 137). Mes amies et voisines, quant vous alez au retrait, gardez vous de torchier vostre derriere de fueilles et pour aussi vray que euvangile, jamais ne serez malade du mal de sainct Loup de Fueilloy. ["érysipèle"] (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 103). Femme qui est malade de la rougereule doit prendre de l'eaue qui aura esté benoite le dimence et d'icelle en faire un chaudeau et en humer, et pour certain elle en garira. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 113). Se une femme est malade des varoles, il convient que son mari achate un noir aigneau de l'annee et qu'il couchie et lye sa femme en la peau d'icellui aigneau toute chaude, et qu'il face son pelerinage et offrande a saincte Arragonde, et pour certain elle en garira. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 113). Henry le Quint fut malade de alopisie, qui est ladrerie ou cueur et à la teste. (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 180). Je demouray à partir aulcuns jours, pour ce que le roy fut malade de la verolle et en peril de mort, pour ce que la fièvre se mesla parmy (COMM., III, 1495-1498, 46). Et, se je povoye prandre Lethore, elle seroit mienne de bon gaing, et ne l'auroient jamais l'un ne l'autre, et seroit pour tenir tout en subgection. Mons. de Maillé est aujourduy arrivé, qui a laissé monseigneur de Guienne à Sainct-Sever malade de fièvres cartes (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 278).

 

-

En partic.

 

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[Avec un compl. interne] : Malade de mal ennuieux, Faisant la peneuse sepmaine, Vous envoye, ma souveraine, Un souspir merencolieux. (CH. D'ORLÉANS, Chans. C., c.1415-1440, 2275). ...le Roy estoit malade de sa maladie acoustumée, et m'a commendé ledit seigneur que je lui feisse sa lettre. (BAYE, II, 1411-1417, 105). ...le prince de Savoye y devint malade de maladie, dont il ala de vie à trespas audit lieu d'Orleans. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 260).

 

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Malade d'amour : Douce Pensee est une chose Qui est en cuer d'amant enclose, Engendree par Souvenir - D'ailleurs ne puet elle venir - Si douce et si melodieuse, Si plaisant et si amoureuse, Qu'il est po de choses plus sades A cuers qui d'amours sont malades. Et comment qu'elle soit sensible, Vraiement, elle est invisible, Car nuls homs ne la voit ne sent, Fors cils en qui elle descent. (MACH., C. ami, 1357, 76).

 

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Malade du mal saint Martin. "Ivre" : Visage de baffe venu, Confit en composte de vin, Menton rongneux et peu barbu, Et dessiré comme un coquin, Malade du mal saint Martin Et aussi ront q'un tonnellet (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 145).

 

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Malade + compl. de cause : Et auxi a l'aventure sa femme a deux ou troys ou quatre enfans ou plus ou moins et est grousse encore, mais el est plus malade de ceste groisse ["grossesse"] que de toutes les aultres, dont le bon home en est en grant soussy et en grant douleur de lui querir ce qu'il li plaist. (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 66). -- Ne vous souvient il, fait elle, comment je fu tant malade de noustre enfant et que je me voué a Nostre Dame du Puy et de Rochemadour, et vous n'en faites compte. (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 68).

 

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Malade de son corps : Il est une gent mal senee Qui dient que c'est par pechié Quant qui que soit est entechié D'aucune telle maladie,Et que Dieu cellui n'aime mie Qui est malade laidement De son corps (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 94). Trois sepmaynes, sans reposer, Ma fille les fievres a heu Et au lit depuis lors a geu, Maigre, deffaicte, macte et fade, Sans jamais partir dudict lieu Tant estoit de son corps malade. (LA VIGNE, S.M., 1496, 469).

 

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Accoucher/s'accoucher malade. "Se coucher, s'aliter à cause d'une maladie" : Et en ce temps le dit prince acoucha malade d'une moult grieve maladie et devint ytropite. (Chron. Jean II Ch. V, D., t.2, c.1375, 67). Quant il fut retourné à l'ostel, s'acoucha-il au lit moult malade tant que il le monstra, car il morut au IIIe. jour aprez. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 113). ...il vinst à Vernon et là acoucha malade, et fut tant la maladie griefve qu'il en mourust (Chron. Valois L., c.1377-1397, 132). ...il vinst à Vernon et là acoucha malade, et fut tant la maladie griefve qu'il en mourust (Chron. Valois L., c.1377-1397, 132).

 

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Estre couché malade : Et pour ce qu'il lui fu dist que ladite Perrete estoit couchiée malade en l'Ostel-Dieu de Paris, pour les bateures faites par sondit mary, ala par deux ou trois fois veoir icelle Perrete (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 275).

 

-

Gesir malade : ...le dous chant de la calendre, Qui est de si noble nature Que, quant aucune creature Malades gist, et on li porte, On scet a li tantost, se morte Sera de ceste maladie Ou s'elle en doit estre garie, Car se la kalendre l'esgarde, On est certeins qu'elle n'a garde ; Et s'elle li tourne la teste, On scet bien que sa mort est preste Et que mais garir ne porra De ce mal, einsois en morra. (MACH., D. Lyon, 1342, 161). Or retournons ung petit au duc de Lancastre qui gisoit malade en la ville de Saint-Jaque (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 132). La royne, qui en son lit Gist malade, a pou de delit, Adés ne fine de penser Comment de s'en vengier penser Pourra pour le traitre trahir, Que si mortelment doit hayr (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 132). Par une, gist malade, mis Ou lit d'amertume et grevance, Requerant tous ses bons amis, S'il meurt, qu'on demande vengeance. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 497).

 

2.

[Épithète] : Quant à raison, est chose neccessaire, tout ainsi que se un bon phisicien estoit establi à garir le corps d'un homme malade par toutes ses parties et il en reservoit à garir les jambes et les piéz ou autres menus membres, on ne tendroit mie la cure estre belle ne tout le corps sain. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 117). La est le lieu ou Amours le gentis Tient son escole a tous ses apprentis Sains et malades, Dont les plusieurs portent leurs couleurs fades. (CHART., D. Fort., 1412-1413, 167). Encor voys tu que le pacient malade se esvertue et prent espoir de sa guerison, pour seullement povoyr soy plaindre et parler au mire. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 152). Avecques ses gens tant malades que sains, Six jours entiers leans se reposa, Ne de marcher oultre ne disposa Pour reverence du jour de la Toussaincts. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 196).

B. -

[D'un organe] "Atteint d'une affection" : Quant l'oz est malade, la char qui est environ palle est malvaiz signe. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 96). Il vint a l'heure accoustumée veoir cest oeil malade (C.N.N., c.1456-1467, 504).

 

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[Dans un contexte métaph.] : Et, quant il a aucun domage es offices ou par la negligence du prince ou aucune dissimulacion et que la vertu ou renommee d'aucune office est appeticiee, le prince encourt laides taches et honteuses, car ses membres sont malades et lais. (FOUL., Policrat., IV, 1372, 84).

C. -

[D'un animal] : Et les doit mener en aucun lieu ou il ait herbes tendres, comme sont blez ou autres choses, pour pestre de l'erbe et fere leurs medicines, quar aucunne foiz chienz sont malades et lunadges, si se garissent et vuident quant ilz ont mengié de l'erbe. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 143). Se ung esprevier est malade tellement qu'il regecte sa viande quant il a esté peu, ouvrez luy a deux mains le becq et luy boutez dedens la gorge comme une feve de beurre fraiz. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 166). Item, quant aucun oisel de proye baille par troiz foiz de renc et fait mate chiere, c'est signe qu'il est malade (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 168).

 

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[Dans un contexte métaph.] : ...or advisez et pensez comment vos brebis sont malades, c'est assavoir vostre povre peuple, il en a tant que plus n'en peult (JUV. URS., Verba, 1452, 272).

D. -

P. anal.

 

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[D'un pays, d'une institution] "Affaibli, en mauvais état" : ...les tirannises sont venues a vostre congnoissance, et tousjours tout a esté retorqué sus le povre peuple, et l'avez laissee, "scilicet France", tellement malade et en tielx mains dont elle ne se pourra relever, c'est assavoir en la main de tirans, a les bien nommer, et par la faulte de justice luy avez osté magnificos suos , les notables gens d'eglise, nobles et bourgois, qui a falu qu'i s'en soient alez par ce qu'ilz n'avoient que menger. (JUV. URS., Loquar, 1440, 364). ...vous [le Prince] estes l'arme de la chose publique, laquelle est vostre corps, qui est tant malade que chose peut estre, et en icellui corps sont tous signes de mort, et n'y a comme point de remede, se brief ne luy mectez (JUV. URS., Loquar, 1440, 376).

 

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[D'une chose abstr.] "Dans un état de faiblesse" : De ce dist Seneque en l'epistre a Lucille : "Le commenchement d'aler aux vertus est hault ou difficile, pour che la feible pensee et malade le resongne au commenchement et quant elle est inexperte." (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 181). ...ma vertu est inferme et moult malade, et m'a laissé en main dont je ne me pourray relever (JUV. URS., Loquar, 1440, 364).

 

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[D'un vin] "Qui tourne à l'aigre" : Item, s'ilh y at aulcuns vins malaides, jugies de mettre en assay por doubtanche qu'ilh ne pourissent, ly maire en doit eistre saisis et metre en lieu covenable aux frais del partie. Et, s'ilh revinent à eaux ou tournent sour aygreur, ly partie les doit ravoir, parmy les costainges et le herbegaiges paiant raisonablement (HEMRICOURT, Patron Temp. B., c.1360-1399, 115). Car aucuns vendangent avant que les raisins soient meurs ; et pour ce ilz font petit vin, et soubtil et malade vin, et qui point ne puet durer. (Rustican H., 1373-1374, 94). Et quant aux vins, sachiez que se ilz deviennent malades, il les convient gairir des maladies par la maniere qui s'ensuit (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 133).

II. -

Subst. masc. "Personne qui souffre de maladie" : Que le medecin se demonstre selon ce qu'il appartient, aussi que le malade, que presens et assistens, que choses de par dehors se monstrent selon ce que doivent estre. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 53). Les condicions qui sont requises au malade sont troys : c'est assavoir qu'i soit obeïssant au meige comme serf au seigneur (...) qu'i se confie du tout en luy (...) et qu'il ayt pacience en soy mesmes. (PANIS, Guidon, 1478, chap. sing.). Ne peut malade a li venir Qu'il [un saint homme] ne garisse tout a net, Quelque maladie qu'il ait, Sanz herbes mettre ne racines (Mir. st Val., c.1367, 131). Quant il furent bien reposé Et li navré mieux disposé, Le prince et toute la brigade, Grant et petit, sain et malade Monterent dedens les galées Que le tricoplier amenées Avoit de Chypre, et s'en alerent. (MACH., P. Alex., p.1369, 171). Si comme en esté par grant chaut, l'en ne dit pas a un homme ou deffent que il ne sue, ne a un malade que il ne se deule ou a .I. autre que il ne ait fain et ainsi de teles choses. (ORESME, E.A., c.1370, 197). Car quant un malade se guerit de sa maladie soubdainement et oultre conmun cours de nature, c'est signe qu'i soit gueriz par miracle et par la grace du Saint Espirit. Or est ainsi, come l'en dit, que, aux roys de France, par l'unction et la consecracion royal, le Saint Espirit donne pover de guerir lez malades de escrouelles. (Songe verg. S., t.1, 1378, 131). ...tu feras come font lez phisiciens, lezquelx, quant ilz voient que lez remedes acoustumés ne puent profiter aux malades, ilz usent de contraires remedes (Songe verg. S., t.1, 1378, 340). ...ou jour d'yer, environ heure de vespres, elle estant en l'eglise de mons. Saint-Jehan en Greve, se tray près d'un homme qui estoit en ladite eglise, et regardoit les malades qui en icelle eglise prenoyent congié de mons. saint Jehan (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 324). Nez reconforte [Espérance] les malades, A qui les viandes sont fades (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 92). ...[elle] se commenca a plaindre et faire si tresbien la malade qu'il sembloit que une fievre continue luy rongeast corps et ame. (C.N.N., c.1456-1467, 134). Il [Jésus] soloit malades guerir, Les mors en vie revenir ; Maintenant ne ce peult saulver Ne d'entre noz mains eschaper. (Pass. Auv., 1477, 211).

 

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Loc.

 

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Faire du malade. "Être plus ou moins souffrant, se croire malade" : Messire Jehan de Cro, qui riens moins ne sentoit de douleur que son frère, se lamenta ausi assez, mais considérant qu'en un troupeau de gens où tout chacun fait du malade et chacun du piteux et du desconforté, n'y a nul qui puisse aidier, ne secourir l'un l'autre, s'avisa de faindre et de restraindre un peu son annuy pour venir à son frère en secours, qui vouloit jeter la manche après la coigniée et donnoit tout perdu (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 269).

 

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Faire le malade. "Faire semblant d'être souffrant" : La malade faire me fault, Puis que mon gendre voi venir (Mir. femme, 1368, 189). ...la dame avoit telle paour que elle fist la malade, et que point ne se leveroit tout ce jour, ce dist-elle à son seigneur (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 178). ...et furent les pluseurs barrons et chevaliers et escuiers du roy mandé, qui s'excusoient et faisoient le malade (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 51). Le page du bon home est avecques les pages de ses amis en l'estable et leur compte comment la dame fait le malade, tant est courrocee que leurs maistres sont liens. (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 54). Tost après fist cellui filz moult le malade, et tant, qu'il dist à son pere qu'il ne pourroit passer oultre, et qu'il mo[r]roit s'il ne retournoit en France. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., II, 1404, 71). ...[elle] se commenca a plaindre et faire si tresbien la malade qu'il sembloit que une fievre continue luy rongeast corps et ame. (C.N.N., c.1456-1467, 134).

 

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Prov.

 

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Aux malades petite cause nuit : De che dist Ovide ou second livre des Remedes : «Aux malades petite cause nuist». Ichelui Ovide ou second livre de l'Art dist : «Lors que le nouveau rainseau croist en la verde escorce, il se plaie de toutes pars a peu de vent. Mais quant elle est endurchie, alors elle resiste au vent». (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 165).

 

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Il n'est pas besoin de demander à un malade s'il veut guerir : Ja n'est besoing de demander A malade s'il veult guerir, Car a sa santé requerir Est contraint par necessité, Smaladeelon sa posibilité (Myst. Résurr. Angers S., 1456, 5225).

 

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[Même idée] Malade, voulez vous santé ? : Celluy samble d'amytié loing, Et que de bien a hanté, Qui vient dire, ayant clos le poing : "Malade, voulés vous santé ?" (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 46).

 

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Malade riant meurt, et le pleurant guerit : ...et attaint de contrition parfonde, plora habondamment ; et à prime les astans prirent signe et espoir de garison, comme mesme les naturiens le disent ainsi : que malade riant meurt, et le plorant garist. (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 212).

 

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On ne defend pas à un homme de suer, ni à un malade de souffrir, ou à un autre d'avoir faim : Si comme en esté par grant chaut, l'en ne dit pas a un homme ou deffent que il ne sue, ne a un malade que il ne se deule ou a .I. autre que il ne ait fain et ainsi de teles choses. (ORESME, E.A., c.1370, 197).

 

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Tant prie on malade qu'i hume. "Tant insiste-t-on auprès d'une personne souffrante qu'elle finit par avaler" : Tant prye on malade qu'i hume Et amoureuse qu'elle octroye (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 661).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Pierre Cromer

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