C.N.R.S.
 
http://www.atilf.fr/dmf/definition/médiciner 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     MÉDICINER     
FEW VI-1 medicina
MEDICINER, verbe
[T-L : medeciner ; GD : meciner ; GDC : medeciner ; AND : mediciner ; DÉCT : medeciner ; FEW VI-1, 599a : medicina]

Medeciner qqn. "Soigner qqn, comme peut le faire un médecin, traiter qqn" : ...vous estes celle Que nulz devotement n'appelle Qu'il ne vous truisse appareillée Et de lui mediciner liée (Mir. pape, 1346, 381). Et d'autre part, Dame, jeo siu si enpirree et si enfiebli de la maladie qe j'ai en corps come devant est dit, qe trop grante mestier averoie d'estre medicinee (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 135). Et l'exemple des ars qui fu amené au contraire semble estre faulx, ce est assavoir que ce est malvese chose de mediciner un malade selon lettres, ce est a dire selon les livres. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 158). Si demoura messires Robers d'Artois un temps bleciés et navrés (...) En le fin, il li fu consilliet et dit, pour le mieulz mediciner et garir, qu'il s'en repairast en Engleterre, car là trouveroit il surgiiens et medecins à volenté. (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 19). Medicor (...) : mediciner (Aalma R., c.1380, 251). Li sires de Piquegni, liquels estoit navrés tout parmi le corps, fu mis en une litiere et portés a Cambrai, pour saner et medeciner ; mes onques de la navreure, ils ne pot avoir garison et morut. (FROISS., Chron. D., p.1400, 382). Et Edipus qui par un bergier avoit les piez perciez, icellui est maintenant oinct et mediciné par la grant cusançon du dit Polibus (PREMIERFAIT, Cas nobles hommes G., 1409, 134). Medicor (...) : medechiner, garir (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 296). Et lendemain, le roy Charles, triste et dolent de la perte de ses gens, s'en ala à Senlis, pour garir et médéciner les navrés. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.4, c.1444-1453, 356). Cependant le roy n'oublia pas qu'il ne mandast querir tantoust ses medicins et les meilleurs qu'il eust pour mediciner Lanceloit qui estoit blessé merveilleusement. (Belle Maguel. C., 1453, 26). Là fut Messire Jehan Justinian blessé d'une coulevrine, ce qui le contraignit d'en partir pour s'aller faire médiciner (Doc. 1453. In : CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.3, c.1437-1464, 28). ...et me feisrent couchier sur ung matras que je portoys et me medecynerent ... leur guyse (LA BROQUIÈRE, Voy. Outr. S., c.1455-1457, 23). Et quant il fut mediciné, sa main lyee et son bras desarmé, au saillir de sa tente Saintré le vint reconforter (LA SALE, J.S., 1456, 165). ...[la matrone] fait virer et revirer puis ça, puis la, la tresdolente patiente (...) et puis la medicine de cent mille fassons d'herbes (C.N.N., c.1456-1467, 32). ...quand vint l'heure qu'il voult besoigner et la paciente mediciner, on la print comme [l']aultre foiz (C.N.N., c.1456-1467, 34).

 

-

"Guérir qqn" : Il fait merveilleuses vertus, Il raddresse tors et tortus ; Paralitiques il medecine, Les aveugles il enlumine, Pluffort, aucuns font leurs recors Qu'il a ressuscité deux mors. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 417).

 

-

Medeciner qqn de qqc. "Guérir qqn de qqc., le traiter (quant à qqc., son mal)" : ...messires Loeis d'Espagne (...) s'estoit tenus en le cité de Rennes bien six sepmainnes, et là fait curer et medeciner de ses plaies. (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 170). Las, ma tres doulce amie [Mélusine], je [Remond] sui le faulx crueux aspis et vous estes la licorne precieuse. Je vous ay par mon faulx venin trahie. Helas, vous m'aviez mediciné de mon premier crueulx venin. Or le vous ay je crueusement mery, quant je vous ay trayee et menty ma foy envers vous. Par Dieu, se je vous pers pour ceste cause, je m'en yray en essil en tel lieu ou on n'ourra jamais nouvelles de moy. (ARRAS, c.1392-1393, 243). ...il est bleciés (...) Et dient chil qui l'ont en garde, tant que pour le medeciner et purgier dou mal dou chief, il seront plus de trois mois, avant que il puisse issir de la cambre. (FROISS., Chron. D., p.1400, 784).

 

-

"Soigner, traiter (une maladie, un organe, une plaie...)" : Si vous prie, tresdouz Sires, qe de vos dieux oeux pleynes de pité et misericorde il vous plese mes dolorousez plaies regarder et mediciner et de tout garrir les quatre plaies devant dites : ses sont les orailles, les oeux, les nees, la bouche. (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 64). ...toutesfoiz le lait cler, qui est apelé serum, par cause de medeciner et de lachier le ventre... (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 145). Venez en nostre pallais, si medecinerons vos playes et ferons penser de vous (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 145). ...la premiere [chose] est que le vinaigre nuyt aux maigres. Et raison si est car il deseche et aguise, fait augmentation en sa secheresse, car samblable nuyt avec son samblable, et fait l'autre augmenter et aussi toutes complections mauvaises doivent estre medicinees par son contraire, car par son semblable se fait pire. (Rég. santé corps C., 1480, 95).

 

-

Au fig. "Soigner" : Je ne sçay quel distnccion Sçaurez en l'offense assigner, Qui voulez l'un mediciner Et l'autre laissier en la fange. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 39). Car tu conduis Tout cueur contrict a vraye medecine Qui medecine Les dolëans (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 164).

 

-

Empl. abs. "Soigner" : Si comme faire incision ou non faire, donner medicine laxative ou non donner, ce n'est pas mediciner et guerir. (ORESME, E.A., c.1370, 322).

 

-

Empl. pronom. "Se soigner" : Et comme toutes choses ont commencement, pour ce que en tous les deux lieux que l'on nomme Bourbon a bains chaulx que l'on dit medicinables, et s'y vont pluisieurs gens baignier pour [ se ] mediciner et pour recouvrer santé d'aucunes maladies (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 148).

 

-

"Soigner (un animal)" : ...mediciner les personnes et chevaulz blessiez (LA SALE, J.S., 1456, 221). Les mareschaulx ferrent et medecinent les chevaulx (LA MARCHE, Mém., IV, Pièces annexées, p.1468, 66).

 

-

P. anal. "Soigner (un végétal)" : ...n'est pas doubte que valeur Plus grant ara l'arbre et vigueur, Et endurra plus longuement Et moult plus proffitablement, Se du dit jus arrousees Ainsi et medicinees Sont les racines que je di. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 202).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

Fermer la fenêtre