C.N.R.S.
 
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     MÉDECIN     
FEW VI-1 medicina
MEDECIN, subst. masc.
[T-L : medecin ; GD : medecin ; GDC : medecin ; FEW VI-1, 601a : medicina ; TLF : XI, 558b : médecin]

I. -

Subst. masc.

A. -

"Celui qui exerce la médecine" : Un corps ne doit pas estre evacué soudainement et moult, rempli, aussi eschauffé ne refroidi, et ainsi de toutes autres choses ; le medecin est ministre de nature il doit proceder petit a petit car c'est le plus certain. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 64). LE CONTRAIT. Nanil, j'ay angoisse trop fort Et qui jamais ne prenra fin, Se me dient li medecin. (Mir. st Panth., 1364, 334). Car quant est de ethiques, verité est que les autres arts et sciences enseignent une estre bon edifieeur ou bon paintre, l'autre estre bon advocat ou bon notaire, l'autre estre bon medicin ou bon musicien et ainsi des autres arts et doctrines. (ORESME, E.A., c.1370, 98). Si comme au malade ou temps de sa maladie, le medecin ou la medicine li est utile et autre fois non. (ORESME, E.A.C., c.1370, 418). ...il estoit venus à Paris en chevauchant hastivement, et estoit mahaitiez, si manda le XIIIJe de juillet derrain le medecin qui ala à lui et lui dist que se reposast (BAYE, I, 1400-1410, 106). Ainsy pluseurs viennent a la parole de Dieu, laquelle est dicte pour laver l'ame et la faire blanche par pureté, et plaisant a Dieu, mais ilz s'en partent souvent ainsy noirs comme par avant ou plus. Ilz ressemblent ceulz desquelz dit Aristote que ilz escoutent diligemment les medecins mais riens n'en font. (GERS., Concept., 1401, 427). Et est vray que lesdiz seigneurs, après leur mort, furent ouvers en presence de medicins et autres, et n'y avoit quelque signe d'empoisonnement, et ainsi a il esté rapporté devers la Court. (FAUQ., I, 1417-1420, 32). Mais la royne, qui bien l'amoit, n'oblia pas mander son medicin, maistre Hues de Fisol, tres souffisant medicin et philosophe (LA SALE, J.S., 1456, 241). ...en lieu de cyrops, de buvrages, de doses, d'electuaires et de cent mille aultres besoignes que medicins solent ordonner (...) il ne usoit seullement que d'une maniere de faire, c'est assavoir de bailler clisteres. (C.N.N., c.1456-1467, 467). ...il n'y a medicin ne cyrurgien en Paris qui n'ait veu mon cas. (C.N.N., c.1456-1467, 535). ...se celuy qui est blechié à plaie en la char, ou que sans plaie le coup soit tel qu'il est besoing de medecin ou cyrurgien, celui qui l'aurra blechié payera le medechin ou cyrurgien (Hist. dr. munic. E., t.1, 1469,,, 252). Que ce medicin est bon maistre ; Je ne sans plus nulle doleur. (Pass. Auv., 1477, 129). Democedes le medicin, instruit en la science de astrologie par Mordil le philozophe, lequel, comme il fust captif au roy Daire, icelui roy Daire ayant une greve doleance en l'un des piez, où nul medicin ne povoit donner remede, pour la grande experience dudict Democedes fut ventillé au roy et fut envoyé querir, lequel incontinent advisa au cours de la Lune, loing du membre. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 52 v°). ...puis luy survint quelque petite maladie, tellement qu'il convint envoyer querir des medecins par tous quartiers (LA VIGNE, V.N., p.1495, 323).

 

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[Dans un contexte métaph.] : Et ceulx dirent au messaige : Pour Remond ne pour homme de par lui, ne feroient ilz rien, et qu'il n'y retournast plus, car il feroit que folz. Par foy, dist le message, je vous promet que je m'en garderay bien, si non que je vous amaine le medicin qui vous destrempera un tel electuaire que vous en serez tous penduz par la gorge. De ce mot furent les freres moult courrouciez. (ARRAS, c.1392-1393, 198).

 

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Docteur/mire medecin : ...mais Quincius le fist garder et penser aux dames de son hostel, et lui eut mires medecins comme pour sa propre personne (LA SALE, Sale D., 1451, 111). Le duc a six docteurs medecins, et servent iceulx à visiter la personne et l'estat de la santé du prince. (LA MARCHE, Mém., IV, Pièces annexées, 1474,,, 16).

 

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Aller au medecin. "Consulter un medecin" : Pluiseur gens vont souvent au medecin Pour demander consel de leur besongne (FROISS., Ball. B., c.1362-1377, 31).

 

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Un medecin visite qqn : ...car il besoingnoit à aulcuns, car ilz avoient en leur host et en leurs logeiz, espars chà et là, grant faulte de medecins pour eulx visiter, et des besoingnes qui appartenoient à medicines, et de nouviaulx vivres pour eulx raffreschir. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 104). ...mais je vous pri : dites a la roine qui chi vous envoie, que elle me face viseter par bons fusesiiens et medecins, car se je moroie a nuit, les Escoçois feroient demain un roi en Escoce. (FROISS., Chron. D., p.1400, 785). Et puis tantost l'empereur le fit visiter par ses medicins bien espers, et secherent toutes ses playes les plus mortelles (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 69).

B. -

P. anal. au fig.

 

-

[Synon. mire de l'ame,physicien de l'ame] Medecin espirituel/medecin de l'ame/des ames. "Confesseur, prêtre" : Ceulz doncquez laissent morir leur ame de fain tres perilleuse, tres crueuse et sans pitié, qui ce pain et ceste viande espirituelle li denient, qui ne veulent oÿr bonnes amonicions ; ou se ilz les oÿent, tantost les gettent et vomissent hors, et, qui pis est, persecutent ou hayent la misericorde des medecins espirituelz qui ceste viande leur veulent aministrer : il apparu des tirans envers les martirs. (GERS., Purif., 1396-1397, 59). Le tiers a qui il se confessa le traitta assez doulcement, et, voyant que nullement ne le pouroit par rigueur retraire de son malice, comme ung tres bon medicin des ames, il lui enjoingny et chargea qu'il procurast tant en sa vie que, aprés qu'il seroit mort, que aucun le meist en sepulture (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 132).

 

-

[À propos de Dieu] : Pense que iamais vng pere ne pense si diligemment instruire ses enfans en science ne en meurs comme dieu fait toy. Il est createur, il est docteur, il est medecin. Nest ce pas grant benignite [l. benignité], grant doulceur et bonte [l. bonté] quant il te dit que tu dois faire et que tu ne dois pas faire pour ton salut. (CIB., p.1451, 188). Encore veul et vous commande que a l'entree et ou mylieu de Caresme, a Pasques, a Pentecouste, aux cinq festes de Nostre Dame, a la Toussaint et a Noël vous confessez et que querez bon medicin de l'ame, ainsin que querriés pour la garison du corps. (LA SALE, J.S., 1456, 40).

 

-

[À propos d'une chose]

 

.

[Concrète] "Ce qui apporte la santé" : Helas ! ou sont les vins especiaulx, Vins de Beaune qui ont tel renommée, Vins de Poitou, de Rin aux granz tonneaulx (...) Qui estoient de mon corps medicin ? (DESCH., Oeuvres R., t.7, c.1370-1407, 219).

 

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[Abstr.] "Ce qui apporte un secours moral" : Il [Amour] respondit : "Espoir, mon medicin, Te gardera de mort, soir et matin, Jusques a tant qu'auras en lieu du tien Le cueur d'une qui te tendra pour sien..." (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 14). ...Un bon medecin qu'on appelle Nonchaloir, que tiens pour amy, M'a guery, la sienne mercy, Se la playe ne renouvelle. (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 90). Lors Pitié par don plantureux Envoie aux amans langoureux Son loyal medicin, Espoir, Pour conforter les douloureux, Et en la fin les tient heureux Par Grace, qui fait son devoir. (Narcissus, p.1426, 285). Se le Medecin Espoir, Qui est le meilleur de France, N'y met briefment pourveance, Viellesse estainct mon povoir, Asourdy de Non Chaloir. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 536).

II. -

Empl. adj. Le doigt medecin. "L'annulaire" : Le doit moien [signifie], l'eure de midy. Le doit medicin, l'eure de nonne. Le petit doit oreillier, l'oroison au vespre. (Expos. songes B., 1396, 101). Seiles ou salvetella est une vaine situee entre le doit grant et le doit medecin tirant plus envers le doit medecin (Rég. santé corps C., 1480, 167).

 

Rem. FEW VI-1, 601a : «medecin "troisième doigt de la main" (1549)» et 602a : «Quatrième doigt de la main (...) (Paré - Trév 1771...)» ; cf. aussi 603b : medicinalis : «doigt medicinal "quatrième doigt de la main, annulaire" (1447 ; 1530) (...) doigt medecinal (1597)».
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

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