C.N.R.S.
 
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     LUI     
FEW IV 550b ille
LUI, pron. pers.
[T-L : il/lui ; GD : le3/lui ; FEW IV, 550b : ille ; TLF : XI, 41b : lui1 ; TLF : XI, 43a : lui2]

I. -

[Pron. pers régime indir., atone, non "prédicatif", de la troisième pers. du sing., sans distinction de genre, renvoyant à une pers. (dans la série me, te, se...)] Lui / li : ...encores li commandoient il [au dit frere Jehan de Courgenay, prevost moigne de l'eglise de Saint Germain des Prez], d'abondant, par la vertu du povoir a eulz donné et commis de par nous sur ce, que aus diz religieus de Saint Magloire il restablist le dit Jehan le Forestier selon la teneur dou di arrest (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 18). Et elle lui dit : ... (Dit prunier B., c.1330-1350, 45). Adont sur le piet ly passa Sy fort conme elle pot, sans faindre, Et ung doit lui ala estraindre Sy fort qu'elle lui [le lui] fist croquier (Dit prunier B., c.1330-1350, 53). Par les signes qu'elle lui fist Et les mos qu'en secré lui dist... (Dit prunier B., c.1330-1350, 55). Et proposa plusieurs autre resons afin que ses gages que le dit procureur avoit pris pour la cause dessus dite lui fussent rendus et delivrés (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1332, 50). Et pour ce qu'au cuer li tenoit, En touz les lieux ou il venoit Il donnoit aumosnes assez Pour le salu des trespassez (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 75). Medicins qui o lié estoient, Qui sa complexion savoient, Li distrent lors certainement Que s'el se tenoit longuement De repairer a marïage Que de tant fust seüre et sage Qu'el seroit laidement barbee, Quar chaulde estoit et embrasee Si forment sa complexion Que naturel commixtion A merveilles li couvenoit. (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 90). Vous luy remonstrerez les besoingnes et ordonnances de son royaume (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 76). Aprez, les contes et les barons luy [le lui] jurerent (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 81). Ceulz doncquez laissent morir leur ame de fain tres perilleuse, tres crueuse et sans pitié, qui ce pain et ceste viande espirituelle li denient [à l'âme], qui ne veulent oÿr bonnes amonicions (GERS., Purif., 1396-1397, 59). ...avint que, a l'un des filz D'elle, luy fu tollue a force Sa femme, par maniere extorse, Par un prince, qui la vint prendre. (CHR. PIZ., M.F., IV, 1400-1403, 55). ...les parolles que l'amant li dist [à Madame] (LA SALE, J.S., 1456, 304).

II. -

[Pron. pers. tonique, "prédicatif", de la troisième pers. du masc. sing., renvoyant à une pers., rarement à une chose (dans la série moi, toi, soi...)]

A. -

[En fonction de régime]

 

1.

[Renvoyant à une pers.]

 

a)

[En fonction de régime dir. (avec un mode nominal, en apposition, en phrase elliptique du verbe...)] : ...Adont dist, pour lui escondire, Que il n'alast en ce voyage. (Dit prunier B., c.1330-1350, 48). La dame avoit Ami loial qui l'amoit et servoit, Et elle lui (MACH., J. R. Beh., c.1340, 118). ...Que mort ou vif le ramenez, Lui, sa gent et toutes ses nez (MACH., P. Alex., p.1369, 17). Ainsi riens ne soufferay N'à chose ne penseray Qui me desagrée Et le temps oublieray, Tant que revenir verray D'estrange contrée Li qui trop plus m'a amée, Servi, gardée, honnourée Que nulz [je le verrai lui revenir, lui qui...] (MACH., Bal., 1377, 632). O ame bonne (...) Ayme dont icelui ton espoux pour amour de lui, et aime toy en lui ; et dois amer ly pour amour de lui, et dois amer ce qu'i donne es dons de luy. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 265).

 

-

[Comme réfléchi] (synon. soi) : Et quant il fu revenuz a lui, si se commença moult fort a debatre et ses cheveux a tirer et arrachier, et gettoit grans soupirs en lui blasmant et despitant (Bérinus, I, c.1350-1370, 30). Li chevaliers fu tous resjois et se reconforta en soi meismes, qant il entendi que il n'averoit garde de mort. Si respondi en li humeliant : "Tres chiers sires..." (FROISS., Chron. D., p.1400, 599). Et oirent messe et se confesserent li rois et ses fils, et la grignour partie de ceuls del hoost, et se aqumeniierent et missent tout en bon estat ; car bien sçavoient que point ne partiroient dou jour sans bataille. Qant tout ce fu fait, il fu heure de mengier et boire un cop, et puis entendre a li ordonner et a mettre en ordenance de bataille (FROISS., Chron. D., p.1400, 718). ...a celle heure, il estoit encores en son lit dalés sen amie qui si belle estoit que a mervelles ; et dist en li levant : "Margerite, je croi bien que nostre conpagnie se desfera..." (FROISS., Chron. D., p.1400, 893).

 

b)

[En fonction de régime indir.] : ...mais le mauvais qui trop appete delectacion, il le convient pugnir et donner luy tristece en la maniere que l'en duit et chastie .I. asne ou une autre beste de labeur. (ORESME, E.A., c.1370, 533).

 

-

"De lui, à son sujet" : Et tant sçay je luy que nichement doit morir selon sa haulteur (Percef. Compl. R., c.1450 [c.1340], 422).

 

c)

[En fonction de régime prép.] : ...freres Jehans de Rosoy, prevost moigne de l'eglise de Saint Magloire de Paris, avecques lui Jehan de Mante, Adenot Blondel et Ansoult d'Angicourt, sergans a verge du Chastelet de Paris, d'une part, et freres Jehans de Courgenay, prevost moigne de l'eglise de Saint Germain des Prez delez Paris, avecques lui Jehan le Forestier, sergant de la dite eglise, d'autre part. (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 17). ...notre devancier prevost de Paris, a la requeste du procureur des diz abbé et couvent de Saint Magloire, ou nom de eulz et de leur eglise, eust fait adjourner pardevant lui ou Chastellet de Paris, par certain sergent a cheval du roy noseigneur oudit Chastellet, et par commission a lui donnee, a certain jour, Jehan de Mareul, escuier, et monseigneur Adam de Berroiville, curé de laditte ville de Mareul... (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1330, 23). Quant il ot les biens avoiez Que Dieu il [li ?] avoit envoiez En la forme que j'ay comptee, Une femme de la contree Qui n'avoit mie robe neufve, Quar exillee estoit et veuve, Vint a li triste et emploree Et a bien pres desesperee. (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 110). Sa, belle fille, il m'est avis Que li roys n'a pas oblié Ce qu'il vous a convenancié. Vostre mére et ma niepce iront Devers li et vous y menront Avec sa gent. (Mir. femme roy Port., c.1342, 179). Cilz s'acointa de moy et je de lui, tant que je le prins a mary (Bérinus, I, c.1350-1370, 262). Et atant se parti de li qui parle icelli compaignon (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 345). O ame bonne (...) Ayme dont icelui ton espoux pour amour de lui, et aime toy en lui ; et dois amer ly pour amour de lui, et dois amer ce qu'i donne es dons de luy. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 265).

 

-

[Comme réfléchi] (synon. soi) : Bien sceut [saint Paulin] de li par bonne humblesce Toute vaine glore expeller (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 105). ...pour le remede et salut des ames de ly et de feu Marguerite, jadis sa fame (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1346, 149). Et quant il fu revenuz a lui, si se commença moult fort a debatre et ses cheveux a tirer et arrachier, et gettoit grans soupirs en lui blasmant et despitant (Bérinus, I, c.1350-1370, 30). ...et parloit et respondoit a par lui (Bérinus, I, c.1350-1370, 139). Si se pensa Aigres en luy mesmes comment il pourroit sauver sa vie (Bérinus, II, c.1350-1370, 47). ...ycelle derreniere confession par ly faite par devant ledit mons. le prevost, il fist par force et contrainte de gehine (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 530). Aucun n'est digne d'avoir seignourie ou maistrise sur aultruy qui ne peut estre maistre de luy mesmes. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 105).

 

.

[Rare, comme réfléchi indét.] : La peüst on veoir semblance de tous les faiz des anciens et concevoir en lui, aussi bien comme se l'en y eüst esté present. (Bérinus, I, c.1350-1370, 111).

 

2.

[Rare, renvoyant à une chose] : Cil phillosophe Tholomee Qui sur touz ot la renommee D'estre bon astronomïen Au temps l'emperiere Adrïen Fist d'astronomie maint code En une isle qui a nom Rode Et trouva par prouvable enqueste, Si come il dit en la Mageste, Que toute la terre et la mer Que solon le monde clamer Vers le firmament si poi monte Qu'il n'a vers li raison ne conte Fors com .I. petit point massis Emmy un tresgrant cercle assis. (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 101). Car ou vertueus l'appetit sensitif est obeïssant a l'appetit intellectif et par luy est regulé et demené. (ORESME, E.A.C., c.1370, 464). Semblablement le mouvement de cest air en montant en l'yaue est naturel jusques a tant que il est monté du centre de la terre jusques a la region de l'air, la ou est son lieu naturel. Et apres ce, il monte par violence pour ce que l'yaue eslieve cest air et se boute sous luy par sa pesanteur. (ORESME, C.M., c.1377, 70).

 

-

[Comme réfléchi renvoyant à une chose] : Car tout ensi que le contrepois tire La corde a lui... (FROISS., Orl., 1368, 85). ...le ciel, pour le salut et soustenement de lui, a mestier d'un geant appellé Athlas. (ORESME, C.M., c.1377, 300).

B. -

[En fonction de sujet (se substitue peu à peu à il en position tonique)] : Je n'y en say nul si valable Conme lui, ne si prouffitable, Ne si bon clerc parfaittement (Mir. ev. arced., c.1341, 125). Car, quant il seront a aucuns failliz, li qui vouloit estre honnoré et apparoir come le prince si trebuschera en povreté et demourra povrement et vilement vestu, tout honteux par grant confusion. (FOUL., Policrat., IV, 1372, 59). Et en croix, lui qui estoit franc, Voult il espandre son saint sanc Pour nous de la mort d'enfer traire (DESCH., M.M., c.1385-1403, 242). ...lequel, de son bon gré, sanz force ou contrainte aucune, luy sur ce bien conseillié, pourveu et advisé, sicomme il disoit, recognut et confessa pardevant yceulx notaires avoir prins et retenu... (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1404, 792).

 

-

[Comme réfléchi] : Moult ot Aigres grant merveilles de ce que la damoiselle avoit si bien devisé la descripcion du chevalier, car luy mesmes avoit eü tout ce qu'elle luy ot ramenteü. (Bérinus, II, c.1350-1370, 45). ...se le peril n'en est hosté et abatu, le mairien qui y puet estre est estre (et) est en peril de cheoir seur la maison du dit Jehan et li confondroit tout, et en seroit en grant peril se le peril n'en est hosté et abatu, le mairien (...) est en peril de cheoir seur la maison du dit Jehan et li confondroit tout, et en seroit en grant peril lui et toute sa famille (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1363, 262). De ceste avenue, luy et tout son lignaige furent durement courrouchiez et penserent bien que... (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 44). ...luy et ses gens esploittierent tant par eauve et par terre qu'ilz vindrent à Utrech (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 74). Et lors, quant il se santi blescié a mort, il se retrait en une tour, luy et sa femme. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 108). En esté le puet il chascier [le lièvre] au matin jusques a prime, et puis puet boyre et desjeuner ses chienz et demourer ou dedanz ostel ou en l'ombre et se reposer, luy et ses chienz, jusques tant que la chaleur du jour soit baissiee. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 221). ...et en l'ostel de l'Escu de Bretaigne, en ladite ville de Chartres, ouquel lui et ledit Cousin estoient logez... (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 96). ...toute la ducee de Normendie, qui jadis avoit esté as rois d'Engleterre, li seroit rendue, et la conté de Pontieu et celle de Monstruel, et tous coustages et frés que fais avoit, li et ses gens, depuis que il passa la mer en la cause dou calenge. (FROISS., Chron. D., p.1400, 457). Luy mesmez se veult deffaire Par mort et desconfiture (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 20). Et ly, il t'a bien veu, car se il ne te eust veu, il ne te aimeroit point ne ne eust point toy amé. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 263). Et de ce ne fut pas content, car luy mesmes en personne y ala et parla au conte de Suffort et aultres (JUV. URS., Verba, 1452, 231). ...lequel en ce faisant se prive luy mesmes de la puissance (JUV. URS., Verba, 1452, 275). ...comme ung homme qui engendre pluseurs filz, qui sont hommes comme lui (Somme abr., c.1477-1481, 104).

 

.

[Rare, comme réfléchi indét.] : C'est ung grant sens a ung roy de retenir le mouvement de son courage, recongnoistre raisonnablement son erreur et sagement, et est la chose que on tient plus a grant sapience que de soy gouverner luy mesmes (JUV. URS., Verba, 1452, 208).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

 Article 2/2 
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     VA-LUI-DIRE     
FEW XIV 117b vadere
VA-LUI-DIRE, subst. masc.
[T-L : validire ; GD : validire ; FEW XIV, 117b : vadere]

A. -

"Entremetteur" : Qui fut esbahy et courroucé, ceste response oye, ce fut nostre va-luy-dire, qui s'en revint devers son maistre [Un serviteur chargé par son maître de faire des avances amoureuses à une jeune fille] (C.N.N., c.1456-1467, 155).

 

-

Au fém. "Entremetteuse" : Telles damoiselles sont appellees valydire, et est ung mestier qui est pire que desrober la gent, dont maintesfois on pend les larrons, et la valuidire par tout est bien venue et bien payee, boit et mangue, et ne fait que rire. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 314). Et quant a ma belecte privee, qui doucement me lesche mes mamelles, lesquelles sont peaucelues selon le dit de Hue de Saint Victour par force de forgier, elle represente proprement mes validires et mes chieres maquerelles (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 351).

B. -

[Terme d'injure à propos d'un homme qui a abusé de la confiance d'un autre en lui volant son bien] "Individu sans parole, vaurien" : Et s'ensievent : flateurs, bouffleurs, menteurs, bourdeurs, rapporteurs, validires, connoitbecq, langars, souliars, declicqtout, longues langues, maldisans, clappes, kaqtriaulx, langues envenimées, et tant d'aultres que merveilles. (JEAN DE LANNOY, Lettres P., 1464, 163). ...laquelle Lyete, fort esmeue et courroucée de ce que ledit Barré avoit ce pendent ravy et emblé oudit hostel grant quantité de leurs biens meubles, luy dist que ledit Barré n'estoit point retourné et que c'estoit ung larron et ung "va luy dire". (Doc. Poitou G., t.12, 1476, 79).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

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