C.N.R.S.
 
http://www.atilf.fr/dmf/definition/lamentation 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     LAMENTATION     
FEW V lamentare
LAMENTATION, subst. fém.
[T-L : lamentacïon ; GDC : lamentation ; AND : lamentacion ; FEW V, 139b : lamentare ; TLF : X, 945b : lamentation]

A. -

"Action de se lamenter, plainte prolongée" : Mais quant ce vint tout au plus fort Regret, en moy mis un effort, Par quoy d'erreur me destournay Et vers bonne Amour me tournay, Pour fuïr lamentations. (MACH., D. Aler., a.1349, 291). NOSTRE DAME. Amis, ta lamentacïon Laisse ester huy mais, par amour. Trop longuement y faiz demour ; Met toy en pais. LE MARI. Helas ! Dame, je n'en puis mais, Si je pleure et suis esbahiz, Car de douleur suis envahiz Dure et cruelle. (Mir. enf. ress., 1353, 62). Or avez oÿ le rescript Que Toute Belle me rescript : Les pleurs, les lamentations Et les humbles afflictions, Les seremens, les griés pensees Qui sont en son cuer amassees. (MACH., Voir, 1364, 742). Pour ce, amis, pren de ta gent Espoir le tres biau corps gent Et le dous nom Qui tout veint de bon renom. Et vraiement, S'en toy d'eus has fermement L'impression, Tu vivras en ta prison Joieusement. Se tu le fais autrement, En dolour, dolentement, Confusion, Pleur et lamentation Aras souvent. Loe Dieu devotement Et à bas ton : N'i voy milleur ne si bon Esbatement. (MACH., Les lays, 1377, 424). Je voy la Clotilde soy mettre En tele lamentacion Et en telle contriccion Que de lermes mouille sa face. (Mir. Clov., c.1381, 255). L'ystoire dit que, quant Elinas ot perdue Presine et ses trois filles, il fu si esbahiz qu'il ne scot que faire ne que penser. Mais fu depuis, l'espace de VIIJ. ans, qu'il ne faisoit que plaindre, gemir et souspirer, et faire griefz lamentacions pour l'amour de Presine, qu'il amoit de loyal amour. Et disoit le peuple de son païs qu'il estoit affollez (ARRAS, c.1392-1393, 10). Terre, que ne te euvres tu ! Si [Remondin] m'engloutiz et me met avec le plus obscur et le plus hydeux des angels, qui jadiz fu ly plus beaulx de tous, car je l'ay bien desservi [en tuant le comte]. En ceste doulour et lamentacion fu grant espace. (ARRAS, c.1392-1393, 22). La ot on lamentacions De grandes desolacions (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 149). Et puis, après icelle lictiere, aloient à pié, deux et deux, tous les officiers de l'ostel dudit defunct, aussi tous vestus de dueil angoisseux, lesquelz il faisoit moult piteux veoir ; et, de la grant tristesse et courroux qu'on leur veoit porter pour la mort de leurdit maistre, furent grans pleurs et lamentacions faictes parmy toute ladicte ville. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 22). Ma mere, refrenés voz yeulx ; Laissés ces lamentacïons ! Pencés a la gloire des cieulx (Pass. Auv., 1477, 257). Richard le Neapolitain, homme moult aprecié en ce temps à Romme, predist sur la revolucion de l'an ensuyvant choses terribles et, assez tost après, l'on vit ung poisson marin, qui avoit teste de lion, qui faisoit de merveilleux plains et lamentacions, lequel fut presenté au pappe Martin. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 130 v°).

B. -

P. méton. "Genre littéraire qui exprime la plainte, la douleur, complainte" : Et elle m'escript en la guise Qui est yci derriere mise [il s'agit d'une complainte de la dame] ; Mais dedens sa rescription Fu ceste lamentation. (MACH., Voir, 1364, 160). ...et en la saincte Escripture telle histoire est appellee lamentation, comme il appert en la lamentation de Jheremie le prophete, qu'il escript de la dolour qu'il eust de la mort du bon roy de Jerusalem, Josyas. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 377).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

Fermer la fenêtre