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GRIETAIN, adj. |
[*FEW IV, 264b : gravis] |
Région. (Wallonie) "Qui est pénible à supporter" (synon. grevain) : Signour noble, sa gent vilaine Mettent ensi a mort griettaine, Ne ne furent atant content, Ains par despit et par content Prirent son corps et si l'ardirent ([Boece en rime A. c.1350-1375, f° 1rb]). Vers occident, ou solaux couche, La firent il griettaine touche De la gent a la mort touchier ([Boece en rime A., c.1350-1375, f° 1va]). D'un mal en ce grét, fausse et vaine, En toute adversité grietaine, Tant que par ly, fausse et traïte, ([Boece en rime A., c.1350-1375, f° 3va]). Et pleure, combien qu'il se taise, De ses grietains maus qu'il descript Pour avoir memoire en escript. ([Boece en rime A., c.1350-1375, f° 5va]). Yes tu arudis comme uns asnes Pour ces meschiés grietains mondaines ? Në entens tu point ma parole Plus qu'uns asnes a le carole Pour canchon ou pour son de harpe Quë on ly cante ne li harpe ? ([Boece en rime A., c.1350-1375, f° 11ra]). Desronch la nue d'ignorance Terriienne et de grietain pesance [ms Q tres grant], Et monstre l'esplendissement De ta lueur seriement. ([Boece en rime A., c.1350-1375, f° 38vb]). Oïl, dist elle, en trop griés paines ; Les unes en infier grietaines [ms Q grevaines], Et les aultres en purgatore Qu'aprés paines attendent glore. ([Boece en rime A., c.1350-1375, f° 59rb]). |
REM. Forme propre au ms P (BnF fr. 576) de ce texte ; cf. J. Keith Atkinson, "La traduction wallonne de la Consolatio philosophiae de Boèce (le Boece en rime, 3e qu. du XIVe siècle, de Jehan de Thys) : analyses lexicologiques, scriptologiques et philologiques", R. Ling. rom. 75, 2011, 469-515 (en partic. p. 498 sur griet(t)ain : « Parmi les dérivés de gravis FEW 4, 264a-266a, on note quelques formes dialectales avec -t- au lieu de -v- en Lorraine, grité “nostalgie” et grituz “légèrement indisposé” »). H.G. |
Compléments pour la lemmatisation |
LGeRM |
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