A. -

"Plaisanterie, raillerie" : Car terre dessoubz eulz s'ouvri (...) Pour le descort, ce n'est pas gogue, Qu'orent mis en la sinagogue (Mir. st Guill., c.1347, 18). Vous orrés ja tost bonne gogue, Et n'y a point de dialogue ; Leesce seule parlera Et ses fais prouvés monstrera Par exemples et par figures Des ystoires des escriptures Puis que le monde commença, Des le temps Adam en ença. (LE FÈVRE, Leesce V.H., c.1380-1387, 111). Seigneurs, tous a ly nous [s]ordons, Gettons le hors. Hay ! hay ! quel gogue ! (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 130). Veéz seigneurs, veéz que c'est. Ha ! la loy Dieu, cecy n'est pas gogue, Tranblé a nostre signagogue ; La voille de nostre oratoire Est tout desiré en ceste ore. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 218).

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Par gogue : Icellui Guillaume lui dist par gogues : Belle suer, vous ne seriez pas digne de tenir terre, se lesdiz pijons cuisiez en l'eau. (Doc. 1361. In : DU CANGE IV, 82c).

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Sur gogue. "En plaisanterie, en raillant" ( (Éd.)) : Il m'est advis qu'il a parlé Ung peu sur gogue. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 233).

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Dire en gogue : PRINCE. Qui estes vous qui desprisez En ce poinct nostre synagogue ? Advis m'est que peu nous prisez ; Dictes vous ces choses en gogue ? Ou si vous estes si tresrogue Et de cueur si fier et felon Que monstre vostre dÿalogue ? Respondez : lequel prandra l'on ? (LA VIGNE, S.M., 1496, 434).

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Venir à gogue : Les montaignes a grant planté Une souris ont enfanté. Le saige de l'anflé se moque Quant ce qu'il dit tout vient a gogue (Ysopet I-Avionnet B., c.1339-1348, 240).

B. -

"Gaîté, fête, bonne humeur"

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Estre de gogues./Estre en gogues. "Être de très bonne humeur" : Or avint (...) que un jour li princes de Galles estoit en goges, si vei devant lui ester monsigneur Bertran de Claiekin [celui-ci obtient d'être libéré, moyennant une grosse rançon]. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 62). ...ne disoit jamais une parolle puis qu'il estoit de gogues qu'elle n'apportast sa risée avec elle (C.N.N., c.1456-1467, 199).

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Mener la gogue. "Faire la fête" : Je vouloye tout ce mescroire Et disoye ; c'est advertin De teste, quant le me fist croire Une aultre que vis le matin, Disant : "J'ay Sohier et Quotin Veu danser et mener la gogue, Et sachiez que Grec et Latin Viennent a nostre sinagogue." (MARTIN LE FRANC, Champion dames D., t.4, 1440-1442, 119).