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GAIMENTER, verbe |
[T-L : gaimenter ; GD : guaimenter ; DEAF, G50 gaimenter ; AND : guaimenter ; FEW V, 139a : lamentare] |
[Gaimenter et variantes graphiques : croisement du lat. lamentare et des représentants galloromans de l'interjection got. wai ! "hélas !" (cf. DEAF G 50).] |
Empl. intrans. "Se lamenter" : Lors comensa le roy à waymenter et graunt deol à demener pur la tresbele Rosamounde ([Chron. London A., c.1350, 5]). ...que il li avoit [il y avait] grant quantitey de gens dudit Fraisgne quil [qui] le pluroient et gamanstoient ([Doc. 1391. In : M. Bubenicek, Entre rébellion et obéissance, 2013, 631]). Et quant [la damoiselle] fut fors de la chambre, Ogier soy y [dans la chambre] prist a g[a]ymenteir et disoit : "Las ! je ser[ay] pendus : l'empereur l'at jureit, et est ly drois siens." ([JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 34]). Arreste, arreste, mon cousin, Je vueil parler a toy deux motz. Bien sçay que tu as en propos Et sur quoy tu vays guementant. ([MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 412]). |
| - | Empl. pronom. : La se gamente et ploure, moult fuit de grant piteit ([Lion Bourges K.P.F., c.1350, 328]). Ansois s'aisist la belle sur la verde pree. Adont c'est illuec durement gamantee ([Lion Bourges K.P.F., c.1350, 329]). ...et elle luy crie adés "Pour Dieu, mercy !", en plourant, qu'il eust pitié d'elle, et se gaimente bellement a basse voix pour ce qu'elle ne fust oÿe en la sale ([Chev. papegau C.V., c.1400-1500, 140]). Aulcunefois ung homme se tormente D'avoir perdu cincq solz et s'en guemente Plus fort que tel qui perd des escus cent Ou tout son bien. ([MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 22]). ...Et si leur vient quelque maleur Ou quelque passion dolente, Leur vouloir trop ne se guemente ; Ains le portent et sont pacifiques, Garniz de vertuz deificques ([RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 220]). |
DMF 2020 - Article revu en 2015 |
Hiltrud Gerner |
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