C.N.R.S.
 
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     FAMIS     
FEW III fames
FAMIS, adj.
[T-L : famëiz ; GD : fameis ; FEW III, 406a : fames]

A. -

Au propre "Qui a faim, qui est affamé" : Et en telles et autres devises chevaucha le roy plusieurs journees, tant qu'il entra en la Forest aux Merveilles et se arresta ung jour sus une moult belle fontaine pour ce qu'il estoit famis et n'avoit mengé en tout ce jour. (Percef. III, R., t.3, c.1450 [c.1340], 168). [La pucelle sur le point d'être engloutie dans le gouffre de l'enfer] Seulle, esgaree en gueulle d'ennemis Gloutz et famis, je peris en la mer. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 80).

 

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Famis apres (dans le désir de manger) : Et fut lors [Néronés] tant ardante et tant famice aprés le chevalier qu'elle oublya tout son malice qu'elle avoit de nature, car acoustumee avoit de fuir tant qu'elle eut lassé homme ou femme ou autre chose en la poursieuvant, et puis se retournoit et la mengoit. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 217).

 

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Famis de/pour + inf. (manger, disner...) : Quant ly roys vit tel gent de maingier sy famis : "Alés-vous-ent, dist-il, de Dieus soyés maudis..." (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 173). Apriès le Dieu mercier sont au diner asis, Mais Loïs pour diner n'estoit mie famis. (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 278).

 

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Empl. subst. masc. : Or essaucent souvent des povres des famis (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 247). ...Car on voit en maint lieu et de coustume on l'a Que li hons qui d'avoir plenté et foisonn a Ne concroit les famis tant ne se plaindera, Anchois moult les deboute. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 144).

 

Rem. Ex de De vita Christi, (ms. XVe s.) ds GD III, 716a (les famis et les povres).

 

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[D'un animal, en partic. du loup ; souvent dans des compar. ou des cont. métaph.] : Lors m'endormoie geulle bee Plus famiche que quiens qui bee Les chanrongnes venir as camps. (Ysaÿe Triste G., p.1400, 240). Car lors reseroit le pourpris Aux tropeaux famis, mes de pris, Et ly foucq sans laine desroute Riroient pasturant a route, Et briefment le pourpris raroit Sa verdour... (Pastor. B., c.1422-1425, 235). Lucifer, roy des ennemis, Vous hullez comme ung lou famis Quant vous cuidez chanter ou rire. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 54). Une femme si est venue a chef De loups famys et jusque a mort les poindre (Myst. Viel test. R., t.5, c.1450, 352). ...le serpent, qui s'estoit tapy dedens sa caverne (...), yssit hors et tantost eut le flair de la nef et des gens qui estoient dedens [la forteresse], comme famis qu'il estoit. (Percef. I, T., c.1450 [c.1340], 340). J'ay grant douleur quant je regarde Qu'on baille les brebis en garde Aux loups ravissans et famis Qui sont leurs mortelz ennemis. (ALECIS, Passetemps Alecis frères P.P., a.1451, 10). ...comme gent barbare, tygres animéz ou loups famis querans leurs proyes (...) chargèrent sur leurs adversaires (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 47). Se semble ung viel matin famis, Hullant huit jours en ung tenant. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 618). ...Mais me vueil comparer aux chiens Qui sont dessoubz la table mis, Tant indigens et tant famins [l. famis] Qui ne quierent sinon repaistre Des myes du pain qui de leur maistre Desoubz la table leur descend. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 112).

 

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Famis de + subst. : Et tant en ce lieu ot de navrés et d'occis Que davant luy fuyoyent comme fet la berbis Quant elle v(e)oit le loup qui est de luy famys. (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 470).

B. -

Au fig. [D'une pers.] "Qui manifeste un désir ardent" : Car les champs veons empirier (...), N' y venta herbe ne flourettes, Et faurront deduis d'amourettes, Ne pastours plus n'y [au champ] chanteront, Mais tristement lamenteront, Famis et plus nuds c'uns foullons [ou sens propre ?] (Pastor. B., c.1422-1425, 247).

 

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Famis de + inf. "Désireux de"

 

Rem. Ex. d'a.fr. ds T-L III, 1621. Cite aussi l'ex. suiv. : Car de tempter les boins, n'est [le Diable] ne lens ne famis. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 258).Mais la nég. et la coord. avec lent peut faire préférer l'interprétation de l'éd. ("faible").
 

DMF 2020 - Synthèse Béatrice Stumpf

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