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ESPARER, verbe |
[T-L : esparé ; GD : esparer1/esparer2/esparee ; FEW VII, 623a : parare] |
Région. (Ouest) |
I. - | Empl. trans. "Étendre" |
| Rem. Doc. 1465 (La Rochelle, une poulye d'araing pour estandre et tyrer la table dessusdit pour esparer les dites buhees) ds GD III, 511a. |
| - | À l'esparé. "Qui s'étend, qui se déploie, qui se manifeste largement, à découvert" : Et voys illeuc à l'esparé Oysiveté en cest chemin ([Bien avisé Mal avisé B., c.1487-1490 [1396], 61]). |
| - | À l'esparee. "En position déployée" : S. JAQUE. Ça, que Dieu nous veullie envoyer A ceste foys bonne maree ! S. JEHAN. Or est la roix a l'esparee, De touz costéz bien estendue. ([GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 421]). |
II. - | Part. passé en empl. adj. [Du temps] "Clair, serein" : ...et aussi dois prendre garde que la lune soit belle et clere et le temps bien esparé, affin que tu voies bien cler entour toi. ([HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 136]). |
| - | [D'un vin] "Rendu clair" : ABIRON (qui tend une éponge au bout d'un bâton à Jésus). Or, tien la donc, prophete, tien ; Boy ce gentil vin esparé. ([MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 416]). |
| - | [D'une faute] "Effacé, réparé" : Chascun si doit estre paré Et tout son peché esparé Pour recevoir le Dieu des dieux, Qui d'enfer nous a desparé, Par son corps qu'il a comparé, Ce jour de Pasques glorieux. ([RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 50]). |
REM. Cf. G. Roques, R. Ling. rom. 48, 1984, 513-514, pour l'aspect régional. |
DMF 2020 - MAJ 2020 |
Pierre Cromer |
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