A. -

"Ensemble de dents, denture" : Ceux qui ont les dens com sengliers Sont de fait ou vouloir murtriers, Gens vindicatis et ireux, Plains de rancune et haÿneux, Qui sont tex que nul ne dure Pres d'eux pour leur endenture. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 101).

B. -

"Dentelure" : Et avecques ce, ceste concavité ou superfice concave est tres parfectement polie, planee et onnie en tant que rien ne peut estre plus, si comme il sera dit apres au .XXe. chappitre, et sanz quelcunque aspreté ou endenteure. (ORESME, C.M., c.1377, 316).

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"Dent d'engrenage" : ...une noeve roue, fusiaulx et endentures a la dicte roue (Doc. 1393. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 622).

C. -

[Terme de chancellerie] "Chirographe, charte rédigée sur un même parchemin en deux exemplaires qu'on sépare en les découpant en dents de scie, leur rapprochement fournissant la preuve de l'authenticité de l'acte" : Ceste endenture (...) tesmoigne que le dit counte est demoré devers nostre dit seigneur le roi pur aler as parties de Bretaigne (Service Northamp. V.D., 1345, 334). ...nule vile, citée, ne chastel en le mesme temps ne serroit mieuz vitailée, ne de gentz ne de armure plus fort estoffez, q'ils n'estoyent à cele houre, sure l'ordenaunce de l'endenture faite. (Chron. London A., c.1350, 81). Et à ceste covenaunt en la forme susdit leaument tenir Phelip de Valoys jurra sur les seintz Dieu, chescun poynt en les endentures parentre luy et nostre roy ordeiné lealment tenir (Chron. London A., c.1350, 81). Fait et doublé par maniere d'endenture, et plaquiet dou seel doudit monseigneur de Flandres, en tesmoing de verité (Trés. Reth. S.L., t.2, 1364, 169). ...touchant les chastelx de vous et de nostre dit seignur, (...) nous les avons tous veuz et regardéz et avons par entre nous et les autres dez voz, a ce assigneez, ordineez pur vitailler et pur les reparacion et efforcement d'ycelx selonc ce que nous semble que covient de necessitee estre ordinéz, et si come est contenuz en les endentures sur ce faitz par entre le chamberlein de S[outhgales] et nous (Lettres agn. L., 1377, 164). ...nous avons bailléz par escript [au porteur de lettres] la nombre des ditz niefs et un copie de lour endentures (Lettres agn. L., 1395, 72). Quant à l'article contenu en l'endenture faicte sur le derrain appoinctement faisant mencion que l'en face crier de l'une part et de l'autre en tous les ports et bonnes villes de tous les deux royaumes, et en toutes les seignouries de l'obéissance de chascun (Ch. VI, D., t.1, 1401, 217). ...ledit Jehan de Quilan nous a apporté une endenture faite à Paris le XIe jour de ce présent mois, entre ledit Jehan de Quilan d'une part, et Richart Wideville, chambellan de nostre dit frère, d'autre part, par laquelle est témoignié et déclarié que les joyaux et vaisselle dessus ditz ledit de Quilan a baillées et délivrées audit Wideville, appartenans à nostre dite suer (Comptes Lille L., t.2, 1423, 415). En tesmoigne de quelle chose a ce presente endenture devers le dit conte demurrante, j'ay mis mon signet et signe manuelle. (Chron. Mt-St-Mich. L., t.1, Pièces div., 1424, 131).

Rem. Initialement en Angleterre. Cf. m. angl. endenture, MED qui cite des ex. du XV^e s. Cf. DU CANGE IV, 339a, s.v. indentura et OED, s.v. indenture.

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Grand endenture. "Document de cette nature contenant le deuxième traité de Londres, essai d'accord sans lendemain signé entre Jean II le Bon prisonnier en Angleterre et Édouard III d'Angleterre en mars 1359 ; p. méton. traité correspondant" : ...et y eult en Angleterre meismes plusieurs paroles de traictiers et accords ouvers entre le roy Jehan et Edouart et leurs conseillers, et firent une maniere de get d'accord nommé la grant endenture, mais en plusieurs lieux il appert qu'il tenoit le roy Jehan vray roy de France (JUV. URS., T. crest., c.1446, 53). ...le roy Jehan fut mené en Angleterre (...). Toutesvoyes l'an mil IIJcLVIIJ en Angleterre les deux roys [Jean II le Bon et Édouard III d'Angleterre] firent une maniere de paix qu'ilz envoyeroyent en ung roole c'on nommoit la grant endenture, la quelle traigna aulcunement, mais elle ne fut pas trouvee honnorable ne prouffitable pour le roy et son royaulme (JUV. URS., T. crest., c.1446, 120).

Rem. Plusieurs historiens parlent de ce traité et l'ont édité, en tout ou en partie (cf. par exemple, Les Grands traités de la Guerre de Cent Ans publiés par E. Cosneau, 1889, 1-32, ou R. Delachenal, Histoire de Charles V, t. 2, 1909, 80-84). Ce dernier qui a consulté le traité dans le manuscrit 305 de la collection des Cinq-Cents de Colbert de la Bibliothèque Nationale indique en note 2 page 83 : « Au dos du parchemin on lit : "La grant endenteure du traictié fait en Angleterre" ». Le texte édité par E. Cosneau donne le même détail.

D. -

HÉRALD. "Division en triangles égaux et émaux alternés"

Rem. FROISS. ds GDC IX, 456c.

V. aussi endenté, endenter