I. -

Empl. trans.

A. -

Encoulper qqn. "Accuser qqn" : ...nous perdon par mon pechié Le fruit que j'avoie gaingnié, Dont nulle ame que moy n'encoulpe. (Mir. enf. diable, c.1339, 29). Ens es branches de cellui arbre pendent bien mil testes ou plus, et toutes sont de bonne gent qui ont esté encoulpé par borderie et faulseté (Bérinus, I, c.1350-1370, 69). ...que vous nous faciez hastivement droit de tous ceulx qui nous ont emplaidiez et encoulpez sanz raison (Bérinus, I, c.1350-1370, 101). Et certes elle n'i ha courpe, Si fait grant pechié qui l'encourpe (MACH., Voir, 1364, 684). ...laquelle injure a esté exposée de par ledit Recteur par l'inquisiteur sur le fait de la foy, en enchargant et encoulpant messire Charles de Savoisy (Ch. VI, D., t.1, 1404, 261). Touteffois on se doit garder que on n'encoulpe personne sans cause, car il advient aulcuneffois que araignes ou aultres bestes venimeuses chient ou pot avec la viande ou avec le vin (GORDON, Prat., c.1450-1500, I, 13). Quant la furent venu, Melyatir encommencha a dire tout en hault qu'il estoit digne de mort et que a tort et sans cause il avoit encoulpee la damoiselle. (Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 124).

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[D'une chose] : Car l'iniquité dez vicieux prestres n'encoulpe en riens l'immunité des saintz temples. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 59).

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Encoulper qqn de qqc. "Accuser qqn de qqc." : ...Gaudiffer, vecy Lyon l'anffan Que de doulx villain murdre vous vait encorpant (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 435). ...je vueil dont premierement de vous savoir qui ce fut qui Milie encoulpa de ceste villenie et de ce diffame. (Bérinus, II, c.1350-1370, 133). ...ce dont vous avez cette damoiselle encoulpee et accusee. (Bérinus, II, c.1350-1370, 134). ...a tort suis encoupée De ce fait ci et hors boutée De ma religion (Mir. Theod., 1357, 107). En celle propre anee avint que fames issi hors sus la roine Issabiel d'Engleterre, mere dou jone roi Edouwart, que elle estoit enchainte d'enfant, et n'estoit nuls encoupés de ce fait fors messires Rogiers de Mortemer. (FROISS., Chron. D., p.1400, 185). ...avant, me convient excuser et respondre à .II. articles, de quoy les redargueurs me pourroient presentement et ou temps à venir encoulper de vice (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 180). ...requist ledit suppliant audit sergent qu'il peust parler à sadicte femme, afin de savoir se elle le vouloit chargier ne encoulper dudit cas et cheute advenue en la personne d'elle (Paris domin. angl. L., 1425, 199). Je me doubte que n'aies coulpe Au fait dont icy on t'encoulpe. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 143). ....Je dis et voel maintenir que se Melyatir veult dire ne prouver qu'elle ait commys le murdre dont par luy a esté encoulpee, je suis celluy quy voldra prouver pour elle que oncques ceste chose ne luy advint (Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 121).

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Encoulper à qqn que. "Accuser qqn de" : Et quant ly enfans do dit monssaingnor Renart perchurent que leurs peires estoit teilement remarieis, ilh le comenchont ... parsiere et ... traveilhier, si que messires Johan, ses fis, ly prist sa fortrece de Monjoie, et ly atres alont pilhier sor ly, et ly encoulpoiient qu'il estoit rourdis (HEMRICOURT, Miroir Hesb. B.B., 1353-1398, 83).

B. -

Encoulper qqc. (de qqc.). "Rendre qqc. responsable (de qqc.)" : ...il but trop a une fie (...), Si que che n'est mie droiture, Que nulz la fontaine en encoupe, Puis qu'il y moru par sa coupe. (Echecs amour. K., c.1370-1380, 152).

II. -

Empl. pronom.

A. -

"Se mettre en tort" : Quant je vi qu'elle se plaingnoit Pour m'amour, et qu'elle baignoit Son cuer en larmes amoureuses (...), Et que c'estoit tout par ma coulpe Que vers li me grieve et encoulpe Seulement pour mon escripture Qui pour sa paix estoit trop dure, Moult durement me repenti (MACH., Voir, 1364, 420).

B. -

"S'accuser de, se rendre responsable de" : ...je vous dy que lui mesmes s'est encoulpés du fait selon l'entendement de ses parolles (Bérinus, I, c.1350-1370, 98). Chier sire, dist Gadiffer son nepveu, il n'est ja mestier de vous si encouper du peril que ceste prophesie note, car tant honnourablement avés regné en vostre tamps que je croy qu'il n'est homme ne femme vivant qui s'en plainde. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 570). Le chevalier aussi dont j'ay touché et m'en suis encoulpée, par ma foy, vous estes celuy [Déguisé en prêtre, le mari a reçu la confession de sa femme] (C.N.N., c.1456-1467, 465).